No 446. Jeudi.
39e ANNÉE.
10 Avril 18*79.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chambre des représentais.
Section centrale
de la loi sur l'enseignement primaire.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE BMANCHE.
1
BULLETIN POLITIQUE.
Les élections législatives qui viennent d'avoir
lieu en France n'ont exercé aucune influence sur
la composition de la Chambre des députés, mais
elles ont de nouveau donné la preuve que les po
pulations ont adhéré définitivement la forme
actuelle du gouvernement.
La queslion du retour des Chambres Paris
continue défrayer les polémiques des journaux
les débats n'ont rien perdu de leur aigreur, et il
faut bien, dans l'intérêt de l'union des gauches,que
les malentendus se dissipent et que la question soit
tranchée en faveur de la Chambre des députés. Le
gouvernement n'a pas changé d'avis.
La Nouvelle Presse libre de Vienne publie une
correspondance relatant un fait dos plus regretta
bles qui se serait passé Widdin. A la suite d'une
contestation entre un Bulgare cl un hôtelier autri
chien, nommé Zsivanovitch, ce dernier aurait été
condamné payer une certaine somme l'habitant
de Widdin mais, l'autrichien, trouvant le juge
ment irrégulier, aurait requis l'intervention du
consul, son protecteur légal. Ce dernier étant
accouru pour empêcher une saisie, aurait été jeté
la porte et gravement maltraité par le comman
dant russe de Widdin, le comte Kischelski. Voilà
le fait'dégagé de tous les commentaires dont l'en
toure la feuille viennoise, qui ne professe du reste
pas une amitié bien vive pour la Russie. Nous
croyons faire chose sage en n'insistant pas pour le
moment. Une enquête est ouverte, paraît-il, fet elle
indiquera la part de responsabilité^ chacun le
coupable sera châtié. Les journaux ministériels de
Vienne ne disent mol de cetteaffaire.
En Turquie, les crimes commis contfe la 'vie
des personnes restent souvent impunis, la justice
atteignant rarement les criminels, mais lorsque les
gouvernements étrangers s'en mêlent, les coupa
bles n'échappent pas la répression de leurs actes.
On se rappellent le drame de Serajevo. Le consul
d'Italie, M. Perrod, fut assassiné près de cette vil
le avant l'entrée des troupes autrichiennes et cet
attentat fut mis la charge de la Ligue albanaise.
La justice autrichienne a ouvert immédialemenlt
une instruction qui a abouti la découverte des
coupables. Deux de ces derniers ont été pendus
vendredi Serajevo, et quatre autres ont été con
damnés 18 années de travaux forcés.
Une dépèche de Bucharest nous apporte le résu
mé du message par lequel le prince Charles de
Roumanie a clôturé la session deschambres et dis
sous le Parlement. Ce discours ne diffère pas
et l'instar de Cincinatds, l'auguste magistrat
pourra,pendant six années au moins,se reposer de
ses pénibles travaux cl se consacrer tout entier
la culture de ses champs. Tout le monde n'a
pas ce bonheur là et sincèrement, nous envions
son sort.
La Chambre des représentants, dans sa séance
de Jeudi, a enfin terminé la longue et laborieuse
discussion générale du budget des travaux publics.
Le seul point qu'il faille noter, c'est la déclara-
fion faite par l'honorable ministre des travaux pu
blics. Après les vacances de Pâques et avant la
clôture de la session, a dit .M. Sainctelelte, le gou
vernement demandera d'importants crédits pour
travaux d'utilité publique, en même temps que
les ressources pour y faire face; les travaux que
l'on décrétera seront nécessairement en raison des
receltes qu'on voudra bien nous assurer.
L'honorable ministre s'est rallié l'amendement
Dansaerl-Beernaert allouant un crédit de 40,000fr.
pour éludes faire en vue des améliorations 'ap
porter nos canaux et nos ports.
La Chambre a voté as ez rapidement les 39 pre
miers articles du budget; elle en est restée l'arti
cle 40 où il s'agit précisément de l'amendement de
M. Dansaert.
La section centrale chargée d'examiner le projet
de loi sur l'enseignement primaire s'est réunie
Jeudi sous la présidence de M. Guilery.
M. le ministre des finances a été entendu sur les
conséquences financières du projet, notamment en
ce qui concerne la garantie des traitements dont
jouissent aujourd'hui les instituteurs.
La section centrale a soulevé aussi la question
de l'augmentation progressive du traitement des
instituteurs après 3, 10, 15' ou 20 ans de services
dans la même commune. Cette question a été ré
solue par l'augmentation
Après 5 ans fr. 100
10 200
15 400
20 600
.M. Olin a donné lecture de son rapport depuis
l'article 7 jusqu'à la fin. Ce rapport a été approuvé.
M. Cornesse a donné lecture de la note de la
minorité.
beaucoup de ceux que le prince a prononcé de
puis quelques mois.
La discussion du budget général traîne en lon
gueur là Chambre des députés d'Autriche. Il
reste encore une cinquantaine d'orateurs enten
dre, et par suite de cet excès de zèle, la Chambre
a dû décider que ses vacances de Pâques n'iraient
que jusqu'au 17 de ce mois. En Hongrie, le débat a
marché rapidement. La Chambre des Magnats a dé
jà accompli sa lâche et elle s'est séparée après avoir
nommé la députation qui ira Vienne l'occasion
des noces d'argent de l'Empereur-Roi, lesquelles
seront célébrées le 24 avril.
En prenant possession de leurs fonctions de mi
nistres en Egypte, MM. Rivers-Wilson et de Bli-
gnières, nourrissaient l'espoir, qui leur paraissait
fondé, de mettre un peu d'ordre dans les finances
de l'Egypte. Le Khédive vient d'accepter la démis
sion de son fils Teefik, qui présidait le conseil des
ministres, et a purement et simplement destitué
MM. Ri vcrs-Wilson et de Blignières. Les télé
grammes des bords du Nil s'efforcent de dissimuler
la gravité de la portée des résolutions d'Ismaïl -pa
cha.
Il y a eu conseil de cabinet hier Londres, pour
délibérer sur les mesures prendre au sujet de la
crise qui a éclaté au Caire.
Le Moning Post repousse toute intervention
directe et recommande au Sultan la destitution du
Khédive.
Les nominations de MM. Desimpel et FI. Deco-
ninck, comme bourgmestre et écbevin de la ville
de Warnêlon, ont été accueillies en celte ville avec
un véritable enthousiasme; tout le monde semblait
heureux de voir mettre fin au système de compres
sion qui régnait Warnêlon aussi dès que la
bonne nouvelle fut connue, un grand nombre de
maisons furent pavoisées et en dépit de tous les
moyens d'intimidation, qui furent mis en œuvre,
une brillante sérénade fut donnée au nouveau
bourgmestre, non seulement par la musique de
Warnêlon, mais par celle de Messines, qui ne
reste jamais en arrière, lorsqu'il s'agit de célébrer
le triomphe de l'opinion libérale.
Ces nominations excitent la bile du Journal
d'Ypres, qui y trouve prétexte pour adresser
M. Carton des injures aux quels celui-ci est.
croyons-nous,fort peu sensible.Mais que IvJournul
d'Ypres se recueille un instant et il verra qu'il n'y
a rien de plus naturel que la nomination de M.
Desimpel.
Et, en effet, M. Desimpel remplace en 1879.
l'auguste magistrat tout juste, comme en 1872,
l'auguste magistrat a remplacé l'honorable M.
Riequier.
Il n'y a pas la moindre différence Par pari
refertur, voilà tout.
Ou a donc bien mauvaise grâce de se plaindre.
A Warnêlon on respirera un peu plus librement
LE PROGRÈS
VIMES ACQUIRIT EINDO
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arroqclissement administratif et judiciaire d'Yprcs. Ir. G-00
Idem Pour le restant du pays7-00
CHEMIN DE FER. (I' Janvier).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Bazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45.
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
I anghemarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15.
Eanghrmarck, le samedi, 5-50.
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10; Réclames: la ligne fr. 0-25.
Le projet de loi sur l'enseignement primaire a jeté le trou
ble le plus profond dans l'esprit de nos adiersaires politiques.
Dans leur désir d'organiser la résistance ils en sont venus
soutenir les thèses les plus audacieuses. Vendredi dernier
des conseils de révolte partaient des bancs de la droite parle
mentaire. Ou encourageait l< s admjnislratious communales
s'insurger contre le gouvernement et ne pas exécuter ses
instructions. La prrsse cléricale se fait l'écho de ces appels k
l'insurrection. Et tout cela parce que, usant d'un droit incou*
Ypres, le 9 Avril 1879.