N° 449. Dimanche, 20 Avril 1879. 6 FRAJNCS PAR AIN'. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 39e ANNÉE. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. La Chambre des communes d'Angleterre a re pris ses travaux, mais toute sa séance, a laquelle n'assistaient qu'une centaine de membres, été consacrée des interpellations sur la politique ex térieure. Les explications du gouvernement sur les diverses questions qui lui ont été posées peu vent se résumer comme suit Il est absolument inexact que l'ordre ait été donné aux troupes opé rant en Afghanistan démarcher en avant; la Gran de-Bretagne est absolument d'accord avec la Fran ce en ce qui concerne le coup d'Etat du Khédive et la Chambre recevra communication de la corres pondance qui a été échangée; en ce qui concerne la Grèce, le ministère britanique n'interviendra que lorsqu'il lui sera démontré qu'un accord direct entre le Sultan et le gouvernement hellénique est devenu impossible. La Correspondanceprovinciale,organe du gou vernement allemand, s'associe de tout cœur aux félicitations qui de tous les points de l'Europe ont été adressées l'empereur de Russie au sujet de l'attentat de Solowiefî. Un passage de l'article de la feuille ministérielle semble démontrer que le prince de Bismark, loin de songer mitigcr eu quoi que ce soit les mesures édictées contre les parties anarchiques, est plutôt disposé sévir plus énergiquemenl que jamais. Les préoccupations politiques des derniers jours ont fait perdre quelque peu de vue l'incident égyp tien. Aucune décision n'a eneore été prise Con- stanliuople, l'envoyé spécial du Khédive n'étant arrivé qu'hier, mais un correspondant du Times assure que les actes annulant le flrman de succes sion sont en préparation. D'après une dépêche de Constanlinople. il pa raît qu'il est question d'annuler l'iradé de 1866 et de faire du Khédive un simple commissaire otto man. Tous les ministres, sauf Osman pacha, au raient blâmé l'altitude d'Ismaïl pacha. Différentes rumeurs circulent surlcs propositions qui ont été faites par certaines puissances relative ment aux alTaircs de la Rournélie orientale. La dé signation d'Aleko pacha comme gouvrneur de cet te province et l'accueil fait cette nomination par la plupart des grandes puissances contribueront, dans une certaine mesure, faciliter les négocia tions. En Italie on ne s'occupe guère, en ce moment, que de questions économiques La Riforma dit que le conseil des ministres a approuvé les projets relatifs l'établissement de nouveaux impôts et la réorganisation des impôts existants. On a procédé ce matin la vente de huit jeunes taureaux de la race de Cassel, qui ont été achetés en France, pour compte de la province dans le but d'améliorer notre race bovine. Ces animaux, sans aller au prix de revient, ont été bien vendus. Cette vente avait attiré de nombreux ama teurs, et l'autorité supérieure devra être con vaincue que cette mesure est conforme aux vœux et aux intérêts de nos cultivateurs. On se rappelle sans doute, que cette utile mesure a été provoquée par notre association agricole et ce n'est pas sans intérêt qu'on lira la discussion qui a eu lieu au sein de cette as sociation pour justifier cette demande; nous reproduisons donc un extrait du procès-verbal de la séance dans laquelle cette question a été traitée, 4e Objet de l'ordre du jour: Demande la Députation Permanente pour que des encouragements soient accordés pour favoriser l'introduction et la propagation du bétail de la race de Cassel. LE PROGRES VIRES AC0UIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (1' Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostrnde. 7-31. 12-17. 6-1 a. Langhemarck, le samedi, 5-50. Ypres, le 19 Avril 1879. Messieursdit Monsieur le Présidentje crois être l'organe de la grande majorité des membres de l'Association, en vous proposant d'adresser une pétition au Conseil Provincial et la Députation Permanente, l'effet d'obtenir l'avenir, en faveur de l'amélioration de notre race bovine, des encouragements en rapport avec nos intérêts et nos besoins. Depuis quarante an nées, l'Etat et la Province n'ont cessé de s'imposer des sacrifices pour cet objet et ces sacrifices, de 1 aveu des hommes les plus compétents, n'ont pas produit dans nos contrées les résultats que l'on en attendait. Et la raison en est simple on a fait venir, tous les ans, grands frais, des reproducteurs Durham que l'on a pla cés en station ou vendus vil prix or cette mesure n'a pas profité nos contrées et voici pourquoi. On n'élève guères ici qu'au point de vue du lait et du beurre. Or, quoiqu'on en dise, les vaches Durham sont mauvaises laitières. M. le Président ne conteste pas qu'elles peu vent être avantageuses pour certaines parties du Furnes-Ambacht, où on élève avant tout pour l'en graissement; mais il trouve qu'il faut donner chaque localité ce qui lui convient et les cultivateurs sont d'ac cord que les encouragements, au point de vue de nos contrées, devraient avoir pour but de favoriser l'intro duction et la propagation de l'ancienne race flamande, qui, quoiqu'on en dise, existe encore aux environs de Bergues et de Cassel, et qui est tenue en grand hon neur en France. C'est, en effet, cette race qui ligure au premier rang dans tous les concours régionaux du Nord de la France. On nous demandera peut-être comment cette race peut être conservée en France et avoir disparu du Furnes-Ambacht. La raison s'en explique et elle se rattache des souvenirs historiques qu'il n'est pas sans intérêt de rappeler. A la suite du traité des barrières, conclu en 1715, toute la partie de la West-Flandre, qui forme les ar rondissements de Dunkerque et d'Hazebrouck, fut cé dée la France, tandisque le restant de la West-Flan dre resta sous la domination autrichienne; or, lorsque la peste bovine éclata différentes reprises dans le cou rant du siècle dernier, on fit abattre avec une grande sévérité en France tous les animaux malades, tandis que dans notre pays on s'amusa les traiter et pendant qu'on essaya" de les guérir, la maladie fit de tels progrès que la race vint y disparaître. A la suite il fallut bien repeupler les étables et on acheta tous les animaux que l'on rencontra, sans s'inquiéter de la race, ni de la qualité. En France on essuya aussi des pertes fort sensibles, mais au moins la race fut sauvée. Quoi donc de plus naturel que de réintroduire cette race dans son pays d'origine. Ah! nous savons, MM., que nous froissons ici des idées qui ont été et sont encore fort en vogue mais nous obéissons une conviction fort ancienne et nous ne voulons d'ailleurs rien imposer. Si les autres arron dissements préfèrent les Durham, qu'on leur en donne, nous ne les envions pas mais qu'on nous laisse les arbitres de nos propres intérêts et qu'on nous donne des animaux de notre ancienne race flamande, puisque nous les croyons les mieux appropriés notre sol, notre climat et notre système d'alimentation. M. le Secrétaire donne lecture d'un projet de péti tion. M. Criem ne pense pas que l'on puisse dire que la va che Durham n'est pas bonne laitière; en Angleterre et Londres même, les vaohes Durham sont estimées com me laitières et si on n'a pas toujours obtenu de bons ré sultats dans notre pays, c'est, son avis, parce qu'on n'a pas pu assez renouveler les reproducteurs. M. le Président n'entend pas contester la supériorité de la race Durham dans le pays où elle s'est formée là elle est appropriée aux conditions du sol, du climat et de l'alimentation mais dans nos contrées, cette race perd de ses qualités, elle dégénère dès la troisième génération, ses rejetons n'ont plus ni les formes, ni la taille, ni le poids on pourrait, peut-être, remédier ces inconvénients, en fesant constamment venir de nouveaux reproducteurs d'Angleterre. Mais qui s'impo sera cette énorme dépense? Ce serait d'ailleurs faire de l'élève du bétail une industrie purement factice et ren dre le pays tributaire de l'étranger, alors que nous avons notre porte, une race originaire de notre pays et dont tous les fermiers apprécient les bonnes quali tés. M. Van Walleghem, cultivateur Zonnebeke, a eu plusieurs animaux de Durham en station et confirme les inconvénients signalés par M. le Président; les va ches donnent moins de lait et la race dégénère. M. Castel a des vaches croisées et il n'a pas s'en plaindre au point de vue du rendement du lait. M. le Président fait remarquer que l'honorable mem bre ne prétend pas non plus qu'elles sont supérieures et qualités égales, il faut préférer une race qui ne nous rend pas tributaires de l'étranger. Du reste, ajoute M. le Président, je n'entends pas du tout apprécier, ni contester les^qualités de la race Dur ham dans son pays d'origine; ii y aurait présomption et témérité de ma part; mais je suis autorisé soutenir que cette race s'acclimate difficilement dans notre pays et que par suite elle perd de ses qualités lactifères et y dégénéré. M. Criem n'a pas entendu contester du reste les qua lités de la race flamande qui est, en effet, la plus estimée dans le Nord de la France et il croit même qu'il serait très-avantageux de la propager dans nos contrées il lui a semblé seulement qu'il fallait déclarer d'une ma nière moins absolue que lavache Durham n'est pas bon ne laitière. M. le Président réplique que dans la péti-

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1