No 450. Jeudi,
24 Avril 1879
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL 1)'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
Le rapport de H. Olio.
Pourquoi le clergé est entré en campagne
39e ANNÉE.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Le gouvernement français consentira-t-il la
validation de l'élection Blanqui? C'est là la seule
question qui est agitée aujourd'hui dans la presse
française et presque tous les journaux se pronon
cent pour la négative. Mais, comme il a été dit,
l'annulation de l'élection de Bordeaux ne tranche
rait pas la question et il faut s'attendre de violents
débats cc sujet dès la reprise de la session. On
parle, vaguement il est vrai, d'un compromis qui
serait sur le point d'intervenir. L'élection serait in
validée, mais Blanqui serait gracié le lendemain.
Les électeurs pourraient des lors fixer leur choix
avec la certitude de le voir respecté.
Depuis l'ouveiTure de la période électorale, les
libéraux espagnols pressentaient une victôire écla
tante. Il résulte des chiffres qui sont transmis de
Madrid, que 275 candidats officiels ont été élus au
premier tour. Une soixantaine de candidatures de
l'opposition seulement ont réussi, la majorité mi
nistérielle est éuorme et le général Martidéz-Càm-
pos reste le maître absolu de la situation.
La ville de Vienne et toute l'Autriche se prépa
rent célébrer par des démonstrations splendides
le 25e anniversaire du mariage de l'empereur. C'est
en effet le 24 avril 1854 que S. M. épousa la prin
cesse Elisabeth, fille de Maximilien-Joseptr duc de
Bavière. Les fêles qui anront lieu promettant de
revêtir le caractère d'une manifestation grandiose
des sentiments de loyauté et de dévouement de la
nation, car LL. MM. jouissent dans tout l'empire
d'une grande popularité, et les épreuves qui sont
venues fondre sur l'Autriche-Hongrie depuis quel
ques mois ont encore resserré les liens affectueux
existant entre la dynastie et le peuple.
Amsterdam était aussi en fête lundi. L'entrée
solennelle du roi Guillaume 111 et la jeune reine
Marie de Waldeck-Pyrmont a eu lieu avec le cé
rémonial prescrit et la population s'est associée au
bonheur des augustes époux par des démonstra
tions enthousiastes.
Voici comment l'Écho du Parlement parle de
cet important document
Nous venons de recevoir le rapport fait par M.
Olin au nom de la section centrale chargée de l'ex-
ataèn du projet de révision de la loi du 23 septem
bre 1842, sur l'instruction primaire, et la lecture
de cette œuvre réellement remarquable nous fait
regretter sincèrement que J'élendue dji cet travail
si complet et si intéressant, ne nous permette pas
de publier in extenso.
Nos regrets sont d'autant plus vifs que le rapport
de l'honorable député de Nivelles est de ceux qui
ne sauraient se résumer, tant les arguments y
abondent et sont présentés tout la fois avec élé
gance et concision.
Un passage du rapport de M. Olin montre com
bien la réforme Van Humbeeck est conforme
l'esprit qui animait les fondateurs de la nationalité
Belge.
En enlevant l'État le pouvoir et le devoir
d'enseigner la religion dans les écoles primaires,
dit M. Olin, le projet se conforme rigoureusement
aux principes constitutionnels
Le principe du projet laisse intacte la liberté
de conscience de chacun. Il est la reproduction
des dispositions adoptées en 1834, l'unanimi
té des membres dune commission que présidait
M. de Gerlache, le futur président du congrès
càthàlique de Matines, ou figurait également
l'honorable M. de Theux, lune des plus pures
illustrations de la droite parlementaire
La section centrale a adopté un amendement
qui, partir de la promulgation de la loi, assure,
pour l'avenir, aux instituteurs primaires, la per
spective d'une amélioration graduelle dans leur
situation.
Cet amendement est ainsi conçu:
Tout instituteur qui n'a été l'objet d'aucune
punition disciplinaire a droit une augmentation
de traitement, d'après la durée de ses services
dans la même commune, et selon les bases sui-
vantes
Au bout de cinq ans, cent francs
dix ans, deux cents francs
quinze ans, quatre cents francs;
vingt ans, six cents francs.
Enfin, la section centrale a introduit dans l'art.
31 une disposition en vertu de laquelle le revenu
de l'instituteur ne pourra descendre au dessous de
celui dont il jouissait en 1878.
Bravo! Cela est conforme aux idées que nous
avons développées il y a quelques semaines dans nos
colonnes! Rendre l'instituteur indépendant Il ap
partenait au parti libéral de consacrer cette œuvre
de répartition.
LE PROGRES
vires ac0uir1t eundo
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne lé journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
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CHEMIN DE FER. (1' Janvier).
HEDRES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperingbe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07.
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-25. 6-30.
Langbemarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15.
Langhemarclc, le samedi, 5-50.
2-45.
9-
Uo de nos amis qui habite la campagne et qui conoail 5
fond son clergé, nous adresse les réflexions suivantes dans
lesquelles il dévoile les vraies causes de la résistance acharnée
que le clergé fait au gouvernement libéral
Notre correspondant n'y voit qu'un intérêt de boutique, et
pourrait bien avoir raison
Nous laissons 5 nos lecteurs le soin d'en juger
Il faut habiter les champs, nous écrit-il, pour se faire une
idée des moyens employés par le clergé pour combattre le
gouvernement sur la question de l'enseignement primaire et
surtout pour deviner quelle cause secrète se raltacbe la
violence avec laquelle il conduit celte campagne. Rien n'ar
rête sa fiévreuse ardeur ni la circulaire si précise du minis
tre, ni la démonstration si claire de la presse libérale, ni mê
me la certitude que la loi nouvelle sauvegardera les droits
des catholiques, comme ceux des autres citoyens. Rien n'y
fait, ce sont toujours les mêmes violences de langage sur les
écoles sans Dieu les instituteurs sans foi et le vol
de l'âme de nos enfaots.
NN. SS. les Evêques, aidés des sommités politiques du par
ti, ont inventé des arguments qui sont accueillis et répétés
par toute la gent dévote, curés, vicaires, moines, etc.,
et colportées par tout ce que la presse cléricale compte de
revues, journaux, pamphlets, etc.
Non-contents de calomnier la loi dans leurs feuilles, nos
cléricaux essaient de la faire ebansonner dans la rue
Il y a même un couplet dont le refrain est: non, VOUS
n'aurez pas l'Ame de nos enfants Cette dernière phra
se est sonore, pittoresque même, mais, quoique sortie d'une
cathédrale, elle semble quelque peu oiaise pour ne pas dire
plus
On a pensé, sans doute,que cela lui suffirait pour faire son
petit chemin dans le monde, et que tombaot dans les villages,
elle effraierait les mères des enfants qui vont apprend-e épe-
ler et faire leur croix de par Dieu.
Voler des âmes voyez quel épouvantable projet c'est
une besogne de démon, cela
Mais la frayeur un peu passée, on se demande quel peut
être le but d'un voleur d'âmes des enfants car rien ne se
fait sans motifs, ici-bas
Des âmes, c'est très-beau, assurément, mais enfin, ce s'est
pas une marchandise offrir en vente au marché; chacun
ayant la sienne, personne n'en voudrait aucun prix! Un vo
leur né dérobe que ce qui peut lui être avantageux: par ex
emple, une bonne succession pour bâtir un couvent qui sera
habité par des moines ou moinesses, gras, gros, autant
que blancs el potelés et dont la principale occupation consis
tera sabler le Bourgogne, le Champagne et le Bordeaux, ou
s'exercer, comme cela se voit souvent par le clergé séculier,
enlever a des vieillards faibles autour desquels ils auront fait
l'isolement pour les empêcher de se défendre et au grand
dommage des héritiers légitimes, une somme de mille francs
ou plus pour fondation d'obiis
On sait compter dans les sacristies et l'on applique large
ment 1rs principes de Bazile: ce qui est bon garder! Mille
francs, c'êst un jo|i denier et cela rapporte net m bons fonds
de l'Etal 45 francs d'intérêt annuel or, un obit ne coûtant
que six francs, prix fixé par l'ancien archevêque de
Malines, il en résulte, la dette payée, qu'il y un excédant de
39 francs, dont la fabrique devrait bénéficier. Où allaient-ils
ces 39 francs du temps des ministres cléricaux? On n'en sait
rien.
L'extrait qui suit, du tarif de Roquelaute, montre que nous
sommes rigoureusement dans la vérité:
Pour une Messe chantéesoit votivesoit de mort
Pour le curé ou desservant2-00
Pour les diacre et sous-diacre2-00
Pour les clerc et chante2-00
Si le clerc est seul1-00
Si dans quelque service funèbre on demande l'accompa
gnement de l'orgue, l'organiste, dans les villes, sera payé sur