6 FRANCS PAR AN.
N° 453. Dimanche,
39e AIDÉE.
4 Mai 1879.
JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
LE
PROGRES
VIRLS ACOUJRIT EUNDO
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (lr Janvier).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-43.
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 3-23.
Rouiers. 7-50. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15.
Laoghemarck, le samedi, 5-50.
Les nouvelles politiques importantes font abso-
sument défaut. En France, les conseils généraux,
quelques exceptions près, se sont séparés el les
journaux ne s'occupent que des incidents qui pour
raient surgir la reprise de la session de la Cham
bre, c'est dire dans treize jours. L'accord est com
plet entre les ministres, et les membres du cabinet
sont décidés ne faire aucune concession l'ex
trême gauche.
En Allemagne, les groupes parlementaires ont
continué discuter les propositions financières du
comte de Bismark, dont la première lecture a eu
lieu. Faute de nouvelles quelque peu intéressantes,
les feuilles ministérielles se livrent des considé
rations sur les rapports entre le socialisme alle
mand et le nihilisme.
On commence, dans les journaux étrangers,
discuter la note envoyée par M. Waddinglon aux
grandes puissances; les informations se croisent,
mais elles ne concordent guère entre elles.
La commission de la Roumélie orientale se pré
occupe, avec infiniment de raison, de la situation
qui lui sera faite lorsque les troupes russes seront
retournées dans leur pays. Elle craint qu'après
l'évacuation de graves désordres n'éclatent et ses
appréhensions paraissent parfaitement justifiées.
C'est pourquoi, sur la proposition du commissaire
français, la commission a signalé les inconvénients
de laisser la Roumélie sans administration régu
lière et sans une force armée organisée après l'éva
cuation de cette province par les Russes. Elle a émis
le vœu que la Porte s'entende avec la Russie pour
régler le mode suivant lequel les services civils,
les commandements de la milice locale el de la
gendarmerie seront remis aux nouvelles autorités.
Ces deux puissances auront fort faire, le délai
fixé pour l'évacuation expirant le 3 août prochain.
L'affaire d'Arab-Tabiah, ce fortin situé l'est
fie Silistrie que se disputent les Russes et les Rou
mains et qui a failli, il y a quelques mois, provo
quer un assez sérieux conflit, va être soumise aux
délibérations d'une commission spéciale. On croit
que la solution sera favorable aux prétentions de la
Russie, qu'Arab-Tabiah sera incorporé Silistrie
et que l'île dans laquelle se trouve ce fortin sera
prise comme frontière.
Les jourqau* anglajs publient Un télégramme re
latif aux affaire d Egypte. Un importantconseil
j des ministres auquel assistait Talaat, l'envoyé spé-
1 cial du Khédive, a été tenu mardi Conslantinople;
le débat s'est prolongé pendant six heures. 11 a été
établi qu'lsmaïl-pacha refuse absolument de con
férer des étrangers les portefeuilles des finances
et des travaux publics, mais qu'il serait assez dis
posé faire d'autres concessions la France et
l'Angleterre. On a remarqué que pendant celle
discussion le grand-vizir, Kheréddine, s'est pro
noncé catégoriquement en faveur des puissances
européennes.
Nous nous sommes permis une question indis
crète, parait-il, disait le Journal de Bruges, en
demandant si dans le cas où M. Ruzelte était res
té gouverneur sous le ministère libéral ce que
chose étonnante, il désirait énormémentM.me
Ruzetle se fut mise la tête du mouvement fémi
nin contre la révision de la loi de 1842.
La Patrie ne répond pas cette question, et pour
cause; mais elle prétend que le pétitionnement des
femmes nous donne sur les nerfs.
Pas le moins du monde De quoi nous plain
drions-nous, puisque la Reine refuse de recevoir
les dames agitatrices et agitées? Ce qui n'empêche
pas la Patrie de chanter un hymne en l'honneur
des colporlrices de la pétition qui ont accompli,
dit-elle, en deux jours, plus de besogne que les
hommes n'en ont fait en quinze.
La Patrie ne s'aperçoit donc pas qu'en faisant
l'éloge du zèle des dames, elle fait plàner des dou
tes sur la part que la partie masculine prend au
mouvement artificiel provoque par le clergé.
Dans tous les cas les efforts resteront stériles,
puisque la Reine a refusé de recevoir une députa-
lion de dames et déclaré ainsi qu'elle ne veut pas
qu'on la fasse intervenir da'ns les affaires de l'Etat.
Cela va bien Bruges. Sur les murs de la ville,
qu'on n'a pas voulu souiller par les explidations
ministérielles sur la révision de la loi de 1842,
s'étalent des placards en papier rouge c'est la
couleur des cléricaux portant ces mots Jan
de plakker gaat komen.
Jan, c'est le commissaire qui doit faire afficher
la réponse du gouvernement.
On ne peut être plus respectueux envers la loi
et le pouvoir que ne l'est la haute école du respect.
Il nous revient qu'au banquet de Sl-Nicolas le
toast au Roi n'a pas été, il s'en faut, aussi acclamé
qu'on le dit, et que M. Malou aurait dû intervenir
pour rappeler les manifestants l'observation des
convenances et des devoirs patriotiques les plus
élevés. II y avait des indiscrets là comme partout,
et nous avons ce sujet des renseignements peu
édifiants sur lesquels nous aurons peut-être l'occa
sion d'insister. (Etoile).
On écrit d'Anvers, le 28 Avril
Hier, après-midi, a eu lieu la grande manifes
tation organisée par les métiers et les gilden
contre la loi de 1842. Les métiers et les gilden
sont une sorte de congrégations qui marchent tou
jours dans nos processions. Quelques membres de
la société trop connue, hélas! De Wttre Sighoren
les héros des désordres Hoboken el du Marché du
Vendredi s'étaient joints au cortège, qui comp
tait 500 membres peu près, tous des jeunes
gens de 9 20 ans.
Ce cortège était précédé d'un immense placard
de 4 mètres de large sur 2 de haut portant l'in
scription
Nous demandons le maintien de la loi de
1842.
Des bordées de sifflets et des murmures signi
ficatifs accueillirent l'arrivée de cette grande pan
carte que huit hommes avaient peine porter.
Le cortège se mit en route vers trois heures,
les sifflets et les huées qui l'accueillirent partout
ont dù prouver aux organisateurs que la population
anversoise el surtout la bonne bourgeoisie, le petit
négociant, les ouvriers honnêtes n'étaient pas avec
eux.
Aussi les cléricaux étaient-ils furieux el de
rage ils insultaient le public qui les narguait.
Quelques bagares ont eu lieu. Jusqu'aux femmes
qui se divisaient en deux camps et prenaient parti
soit pour les manifestants, soit pour les opposants.
Le cortège atteignit péniblement le local Mo-
retus, l'ancien couvent des jésuites, où un mee
ting (en famille) devait clôturer la... cérémonie.
Ici se place un incident qui mérite mention.
Au moment de pénétrer dans le local, les clé
ricaux s'aperçurent que le grand placard ne pou
vait y entrer.
Que faire? L'abandonner là la rue, c'était le
livrer bel et bien la jeunesse libérale et l'exposer
ainsi la risée du public.
Nos cléricaux eurent alors une divine inspira
tion. Ils démolirent bravement leur loi de 1842
et rapportèrent les débris l'intérieur du couvent.
Faut il dire que l'on a ri el que l'on a présagé
de ce petit événement le véritable sort qui attend
cette fameuse loi de 1842?
Une fois le public entré public exclusive
ment clérical la foule s'est lentement écoulée et
les orateurs cléricaux ont tout leur aise déclamé
contre la loi projetée.
Les cléricaux se sont surtout distingués avant
d'entrer dans leur local. Un agent de la police avait
arrêté un des manifestants qui avait employé des
arguments par trop frappants vis vis des oppo
sants. Les cléricaux ont entraîné l'agent avec son
prisonnier dans leur local ont délivré leur ami et
grièvement maltraité l'agent.
On lit dans le Petit Nord
WARNÈTON. A côté des accusations de parricide,
des assassinats et des teDtatirrs d'assassinat, il se passe
aussi en Belgique des choses assez amusantes.