458. Jeudi, 39e ANNÉE. 22 Mai 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL I) 'V PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La mort de M. Anspach. L'association libérale des cantons d'Ypres s'est réunie Samedi, sous la présidence de M. Vanheule, vice-président, et elle a décidé qu'elle ne prendra pas part l'élection provin ciale qui a lieu le 26 de ce mois. Comme l'a fort bien dit M. le président, la présence d'un clérical de plus ou de moins ne saurait, dans l'état actuel des choses, exercer une influence sur la majorité du conseil provincial et d'autre part il ne s'agit que de conférer un mandat d'un an; le comité a donc pensé quedans ces conditions, il ne valait pas la peine de compro mettre ses moyens d'action. Cette résolution, ajoute M. le président, n'implique ni découra gement ni faiblessecar si votre comité penche pour l'abstention dans le présent, il est bien décidé organiser la lutte pour l'an née prochaine, sicomme il l'espère bien, des hommes capables et dévoués acceptent la can didature, (cette déclaration est vivement ap plaudie). M. le chevalier Ferdinand de Stuers confirme ce que vient de déclarer M. le prési dent pour ce que peut faire un libéral de plus ou de moins en présence de la composition actuelle du conseil provincial, ce n'est vrai ment pas la peine de s'épuiser en démarches et en ressources mieux vaut conserver ses moyens d'action et organiser pour l'année pro chaine une lutte sérieuse, comme celle de 1876. M. de Stuers ne doute pas du succès avec le nouveau système de votation, la liberté de vote est garantie et la majorité lui paraît assu rée. Ayons donc un instant de patience et en attendant, organisons-nous pour assurer notre triomphe dans l'avenir. L'assemblée consultée se prononce l'una nimité pour l'abstention. Cette résolution n'impose pas moins cer tains devoirs aux électeurs libéraux, non seu lement ils doivent s'abstenir, mais ils doivent engager leurs amis suivre leur exemple sans doute il en est que leurs intérêts obligent prendre part au scrutin, mais ils peuvent toujours faire en sorte que leurs suffrages ne profitent pas leurs adversaires et ne vien nent pas accroître la force morale de ceux-ci Fa pour l avenir. M. le Gouverneur a fait Dimanche sa visite officielle la ville de Dixmude. Comme Ypres, ce haut fonctionnaire y a été l'objet d'une réception chaleureuse et enthousiaste. Les journaux cléricaux ont beau vouloir dé naturer cette manifestation elle aura prouvé tous ceux qui en ont été témoinscombien notre Gouverneur, en peu de temps, a su se conquérir l'estime et les sympathies de nos po pulations. Une dépêche télégraphique nous a apporté cette triste nouvelle. On savait que depuis lundi matin l'état du premier magistrat de la capitale avait pris un caractère de gravité inattendu. Vers onze heu res une syncope s'est produite, précédent la mort de quelques heures seulement. Cette crise était inattendue, avons nous dit. Bien qu'il ne fût que trop visible que M. Ans- pach n'avait point trouvé dans le Midi, où il avait passé une partie de l'hiver, le rétablisse- complet de sa santé, rien ne faisait prévoir une si subite conmlication et une issue fatale aussi prochaine. D y a trois jours peine, M. Anspach remplaissàit encore l'hôtel de ville ses fonctions de bourgmestre. C'est Auderghem, la campagne de son frère, M. Eugène Anspach, directeur de la Banque nationale, qu'il a expiré, Lundi après- midi, 3 heures. Ce douloureux événement a frappé la popu lation d'une véritable stupeur. M. Anspach meurt la tâche, dans toute la vigueur de l'âge. Il meurt sur le champ de bataille. Il meurt, vaincu nar les fatigues d'un mandat écrasant, auquel il avait donné toute sa vie, toute son dévouement et dont il a rem pli jusqu'à la dernière heure les lourds devoirs. Sa mort est pour la ville de Bruxelles une perte irréparable. Il aura un successeur: on ne le remplacera pas. M. Anspach, Jules-Victor, était né Bru xelles, le 20 Juillet 1829. Il n'avait donc pas encore accompli sa 50e année. Il fut élu conseiller communal, le27octobre 1857 nommé échevin le 27 décembre 1858; bourgmestre le 15 décembre 1863, élu membre de la Chambre, le 12 juin 1866. LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE. VIRES AC6UIRIT EUNDO ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. (r. «-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, ô'J. INSERTIONS: Annonces la lifjne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (P Janvier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. G-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. (i-20. 9-07. 10-05. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-50. 12-25. 6-50. langhemarck-Ostende. 7-31. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. RULLETIN POLITIQUE. Une légère tension paraîl exister depuis quelques jours entre les cabinets de Paris et de St-Jaines. Le peut d'empressement que met U gouvernement britannique s'associer aux vues de la France relativement l'exécution dti traité de Berlin, a provoqué Paris une pénible impression, et les principaux organes de la presse républicaine se livrent ce sujet des commentaires très désobli geants pour la nation voisine. C'est nue feuille de Londres qui a donné le signal de l'attaque en con statant l'existence d'un nuage l'horizon, nuage ne renfermant ni foudres ni tempêtes, mais plein d'obscurités. La République française dans son numéro de dimanche, a saisi la balle au bond et a demandé s'il ne vaudrait pas mieux que la France, qui depuis neuf ans s'est acquittée d'une manière loyale et digne de toutes ses obligations interna tionales, eût affaire un adversaire déclaré plutôt qu'à un ami aussi peu disposé l'appuyer. La séance de lundi de la Chambre française a été très mouvementée. Elle s'est ouverte par une ques tion de M. Germain Casse, de l'extrême gauche, sur les nominations faites dans les colonies. L'ora teur a critiqué vigoureusement ces nominations, surtout celle du bonapartiste Le Myre de Villiers, le nouveau gouverneur de la Cochinchine. MCasse n'a pas obtenu un bien grand succès auprès du ministère. L'amiral Jauréguiberry. ministre de la marine, a posé la question personnelle de confiance et s'est déclaré prêt quitter le ministère si la Chambre blâmait sa conduite. M. Lockroy est monté ensuite la tribune pour dénoncer la Chambre la lettre et les allocutions de l'archevêque d'Aix. adressées son clergé et qui renferment l'égard du ministère des imputations des plus graves. La décision du conseil d'Etal ne constitue pas aux yeux du député radical un châ timent suffisant. Ce dernier voudrait que les appoin tements du clergé rebelle fussent saisis et que la séparation de l'Eglise et de l'Etat fût proclamée. La réponse de M. Lepère. ministre de l'intérieur et des cultes, mérite d'être méditée; elle prouve que le ministère est décidé aller de l'avant et que les récriminations des cléricaux, qui considéreront ses paroles comme une véritable déclaration de guerre, ne le feront pas dévier d'une ligne de la route qu'il s'est tracée. M. Lepère a répondu en affirmant l'unanimité du gouvernement sur le ter rain des lois Ferry et de la résistance au clergé. Le gouvernement, a-t-il dit, faillirait sa tâche s'il ne faisait pas respecter les droits établis dans le Con cordat et les articles organiques. Le ministre a ajouté que si les paroles de l'archevêque d'Aix Chateaurenard sont reconnues vraies, ce prélat sera renvoyé devant les juges compétents. Enfin M. Lepère a dit que la manifestation factieuse des prêtres de Tarascon est l'objet d'une instruction de la part du ministre de la justice. Le ministre de la justice a déclaré au bureau de l'Union républicaine que Rocheforl, Jules Vallès et Blanqui seraient graciés après le 5 juin. Ces fameux agitateurs ne bénéficieraient donc pas de l'amnistie. On mande de Berne que l'autorisation pour les cantons d'inscrire dans les lois le rétablissement de la peine de mort a été voté une majorité d'envi ron 20,000 voix. Ypres, leSl Mai 1879.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1