6 FRANCS PAR AN. L'affaire de la Procession. 22 Juin 1879. BULLETIN POLITIQUE. Nous avons fait connaître, dans notre der nier numéro, la conduite scandaleuse tenue au Sénat par cinq membres de cette assem blée, voulant exploiter au profit de la droite l'état de santé de quelques-uns de leurs collè gues et poussant l'absence de pudeur jusqu'à la cruauté. Un de nos amis nous écrit pour exprimer son étonnement de ce qu'en eitant plusieurs de ces éhontés personnages, nous ayons passé sous silence le nom de M. Surmont. Nous nous empressons de réparer cet oubli, quoique nous soyons certain que la généralité ae nos lecteurs n'ont jamais douté que ce Mon sieur fut le complice, si pas l'instigateur de cette vilénie. Eh oui le Conseil Communal a, dans sa séance du 7 courant, décidé qu'à l'avânir le corps et la musique des Pompiers n'accom- )agneraient plus les Processions deS1 Martin. 3our quelle raison? Personne en ville ne 'ignore, et les patrons de nos feuilles cléri cales qui affectent de croire l'intolérance, voire même la haine libérale, le savent mieux que qui que ce soit. C'est la fameuse équipée du fougueux curé de S1 Nicolas qui a seule dicté, et avec grande logique selon nous, la dé cision de nos édiles. Il y a cinquante ans, s'é crie le Nieuwsblad, que les Pompiers accom pagnaient les processions Oui, sans doute. Mais il y a cinquante ans aussi qu'ils jouis saient au privilège de pouvoir, en certaines circonstances, jouer dans les églises. Pourquoi le curé de S1 Nicolas, l'occasion des funérail les dé M. l'adjudant Dezutter, a-t-il brusque ment supprimé cet usage? La raison, car il devait y en avoir une, on n'a pas osé la dire ouvertement (1) mais selon une habitude fa milière aux polémistes cléricaux, on l'a laissé sous entendre. Le corps des Pompiers est si dévoué l'administration communale dit le Journaldans son n° du 15 Février et puis, quand nous, libéraux, entrons dans les églises, c'est le plus souvent avec des inten tions fort douteuses (même n°). Qu'était-il be soin d'ailleurs de motif plausible Had de heer Pastoor, die meester is in zijne kerke, geen ander reden dan te willen doen verstaan dat, als er muzieke in de kerke komt, het door de toegevendheid is van de geestelijkheid 't ware genoeg want indien het vijftig jaar is dat de Pompiers meêgaan in processiën en begravingen, dit vijftigjarig gebruik en kan geen recht dood doen, en bestaat slechts in zuivere toege- vendheid (2) van de geestelijkheid (N. B. du 5 Février). Parfaitement compris! Le corps des Pom piers, en raison de son dévouement l'admi nistration, est suspect de tendances libérales, et comme tel, devenu indigne de faire entendre sa musique l'église où il n'entre le plus sou vent, ainsi que tous ceux de la même teinte, qu'avec des intentions douteuses. Cesi, bien cela et il était même complètement superflu de le faire entendre. Mais cela étant, pourquoi s. v. p. les Pom piers iraient-ils encore dans les processions Et pourquoi l'administration aurait-elle dû maintenir, elle, un usage rompu contre elle pour moitié, usage qualifié pour le tout de simple tolérance cléricale Ah c'est aussi par tolérance que les Pompiers étaient admis aux processions Vous l'avez dit, pieux con frère du N. B. Soit! Eh bien! le conseil com munal, qui vous rend suspect et odieux tout ce qui le touche, a pensé qu'il y allait de la logique et de sa dignité de faire cesser cette tolérance dont il n'avait, lui, que faire. Et, encore une fois, il a parfaitement eu rai son, si bien, que par un esprit sensé n'a désap prouvé la mesure. Cette mesure, dira-t-on, n'a pas été prise l'unanimité; il y a eu deux votes contraires et une abstention. C'est très-exact, croyons-nous. Mais qu'est-ce que cela prouve, sinon que chez les libéraux chacun agit suivant son senti ment personnel et qu'il règne, au seiti de notre conseil, une liberté d'appréciation et de vote qu'on se complaît trop souvent denier, absolument comme s'il s'agissait d'une édilité cléricale Après cela, nous dirons qu'il n'est ftas impossible que, même parmi les conseil- ers qui ont voté la mesure, il s'en soit rencon tré que l'ont fait regret. Il n'est assurément pas mauvais qu'il y ait entre l'autorité civile, d'une part, et l'autorité religieuse, d'autre )art, des rapports de courtoisie et d'aide mu tuelle dans les choses qui ne touchent pas eur indépendance respective. Mais ces rap ports, bons en eux-mêmes, ne sauraient être maintenus au détriment de la dignité com mune. Dans l'occurrence, c'est le clergé lui- même qui les a évidemment rompus, et par l'acte irritant du curé de St-Nicolas d'abord ensuite, et plus encore, par les étranges argu ments que ces moniteurs ont fait valoir pour l'impossible justification de cet acte. C'est ce que se sont dit la plupart de nos édiles, opinant qu'il valait mieux rompre tout fait et de suite, que de continuer un concours que le Journal, dans un récent article où il essaie, l'ingrat de persiffler, ceux qui en ont voté le maintien, qualifie dédaigneusement de grimaces officielles. Que ceux qui ne sont pas satisfaits s'en prennent M. Ampe et ses trop zélés défen seurs Maintenant, et pour en finir, nous dirons, d'ac cord pour une fois avec nos adversaires, qu'il nous est également avis que la présence des Pompiers, ou de tout autre corps avec armes No 466. Dimanche, 39e ANNEE. LE PROGRES JOURNAL 1) Y PUES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUIII ET LE M1IANCHE. VfUKS ACfcUIRIT KL'MM) ABONNEMENT PAK AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé il l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. i 1 CHEMIN DE FER. (V Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 3.57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5,34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15. Langhrtnarck, le samedi, 5-50. L'Assemblée nationale de France a voté mercredi, par 549 voix contre 262, le projet de loi portant abro gation de l'article 9 de la Constitution, ainsi conçu Le siège des deux Chambres et des pouvoirs publics est fixé Versailles. Il a fallu trois séances pour arriver ce résultat. A plusieurs reprises les membres de la droite ont essayé d'entraver des travaux du Congrès, et les débats ont pris, certains moments, un caractère violent. Dès la veille, les bureau de la gauche avaient décidé que le projet de loi serait renvoyé une commission de 15 membres qui rédigerait son rapport le jour même les meneurs de la droite, légitimistes et bonapartistes, ont soulevé de vives protestations contre la nomination de cette commission, qui cependant avaient été faites par 500 voix contre 100 environ. Le mot d'ordre était don né, il fallait que le débat traînât en longueur et que le ministère sortit amoindri de la lutte. Mais la gauche en avait décidé autrement. Une pro position déposée par le député Baudry d'Asson, a été rejetée par la question préalable. Une interpellation a été faite hier la première Cham bre des Etats Généraux de Hollande au sujet de la cri se ministérielle. Le Roi n'a pas voulu accepter la démission de ses Conseillers. Les affaires du Khédive se trouvent dans le plus triste état. Les propositions faites par Ismaïl aux grandes puissances n'ont pas été accueillies favorablement par la France. L'Allemagne aussi est d'avis que le Khédive doit fléchir ou s'en aller. La chute d'Ismaïl paraît donc ne plus être qu'une question de jours. Une dépêche officielle du Cap annonce que le prince Napoléon-Eu gène Bonaparte est tombé dans une em buscade avec plusieurs officiers qui l'accompagnaient et qu'il a été massacré par les Zoulous avec deux de ses compagnons. Le coup sera terrible pour l'ex-iinpératrice. Immé diatement après la réception de la fatale nouvelle, la reine d'Angleterre a envoyé un haut dignitaire Chislehurst pour offrir la malheureuse princesse l'ex pression de ses sentiments de condoléance. Le prince Napoléon-Eugène-Louis-Jean-Joseph, fils de l'empereur Napoléon et de l'impératrice Eugénie, était né Paris le 16 mars 1856 et n'était pas marié. L_i»#4S!nji; Apres, le 21 Jnt«»1879. (1) Men weesle die nirt. Voir le N. B. n° du 15 Fén icr. (2) Ces! le N. B. qui a souligné le mot.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1