No 467. Jeudi, 39e ANNÉE. 26 Juin 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. De l'Observatoire. Rome. Ils vont bien MM. les Notaires. Voici d'après l'Annuaire de l'Observa toire l'indication du temps qu'il a fait pen dant l'année 1877 231 jours de pluie, 17 de grêle, 19 de neige, 17 de gelée, 24 de tonnerre, 47 de brouillard, 33 de ciel couvert, 2 de ciel serein. Deux jours de ciel serein! c'est presque moins que rien, et ce serait vraiment fuir la Patrie et son vilain climat si, en lésant l'addition des chiffres ci-dessus, on n'avait la consolation de constater qu'au moins nous avons eu une année de 390 jours, 25 dè plus que les autres pays Est-ce que notre bureau des longitudes se rait devenu un bureau d'allongement Les journaux cléricaux annoncent urbi et orbi que, lors des élections administratives du 15 cl dans la Ville Eternelle, 11 candidats sur 16 proposés par l'Union Catholique Romaine ont été élus conseillers, les uns pour la Com mune, les autres pour la Province. Parmi ces 11, cinq bien qu'appartenant une fraction du parti libéral, ont été portés veut- on savoir pourquoi Parce qu'ils avaient voté en faveur de l'enseignement du catéchisme dans les écoles communales. Chez nous, le catéchisme est enseigné dans toutes les écoles, et, en vertu de la loi nouvel le, les prêtres pourront, s'ils le veulent, s'y rendre eux-mêmes pour enseigner la religion. Et, néanmoins, nos écoles sont des écoles de gueux, et la nouvelle loi une loi de guerre et de malheur Vraiment, les cléricaux de Rome font honte aux nôtres. Depuis quelque temps le corps des notaires de l'arrondissement de Courtrai taille de la besogne M. le Procureur du Roi et la chambre civile de notre tribunal. Il n'y a pas longtemps, nous avons vu con damner M. le notaire Castelein de Menin, d'abords trois mois de suspension et plus tard 50 francs d'amende pour calomnie. Aujourd'hui, entr'autres poursuites discipli naires intentées des officiers ministériels de cette espèce, figurent celles dirigées contre MM. les notaires Carette de Courtrai et Cre- vits de Rumbeke. L'on comprend que nous nous dispensions de tout commentaire, la justice n'ayant pas encore prononcé. A ce propos, nous croyons nous rappeler qu'une feuille cléricale a demandé dernière ment pour quels motifs certains notaires, qu'elle a soin ae ne pas désigner, n'ont pas été poursuivis diciplinairement comme d autres de leurs confrères. Nous savons de source certaine que le jour nal ultramontain pourra obtenir ce sujet, les renseignements les plus précis, chez un LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQL'IRIT MJNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. BULLETIN POLITIQUE. La nouvelli: de la mort du prince Louis-Napo léon a fait passer presque inaperçue la décision des deux Chambres qui, réunies jeudi en Congrès, ont voté par 549 voix contre 262, le retour du gou vernement et des Chambres Paris. M. Paul de Cassagnac était monté la tribune un peu avant le scrutin et s'était écrié: Je votele retour Paris, parce qua mes yeux cette mesure est la mort de la République. Quelques in stants après arrivait la funèbre dépêche annonçant la mort du prince. Au moment où l'énergumènedu Pays souhaitait la mort de la République, le parti bonapartiste était déjà mortellement frappé, Le gouvernement français s'est préoccupé des manifestations que pourrait amener la mort du prince impérial. Un conseil des ministres a été consacré l'examen de cette question et la résolu tion suivante a été prise Respect absolu de tout ce qui a le caractère du regret, de la douleur, du souvenir, même si l'expression en est poussée un peu loin répression immédiate et sévère de tout ce qui aura le caractère d'une manifestation in constitutionnelle et révolutionnaire. Si un des princes de la famille prend ou accepte publique ment le rôle de prétendant, expulsion. Une élection sénatoriale a eu lieu en Corse. M. Piélri, ancien préfet de police de l'empire, a été élu par 255 voix contre 227 données sou concurrent, (M. Thomassi). La Chambre française a continué la discussion du projet de loi sur l'enseignement supérieur, et ce grave débat paraît devoir se prolonger peudantbien des séances encore. Le bruit courait Paris que le parti bonapar tiste venait de subir une nouvelle perte et quel'ex- impératrice Eugénie avait succombé sous le coup terrible qui venait de la frapper. Celte nouvelle ne se confirme pas des dépêches rassurantes sont arrivées dans la soirée: elles portent que la mal heureuse princesse a pu goûter enfin quelques heures de repos et que son état est satisfaisant. Le malade, le vrai malade, c'est le parti impé rialiste dans lequel règne un profond désarroi. Le navire va échouer et l'équipage le déserte. On cite les noms de nombreux députés impérialistes qui sont disposés faire, dans un avenir prochain, une évolution vers la République. Déjà M. Janvier de la Motte fils, a demandé son inscription l'Union républicaine. M. Lenglé et d'autres députés du même bord entrent dans les rangs de la gauche modérée. Ces messieurs sont d'avis que la mort du prince impérial les dégage de leurs obligations et que la question des prétendants ne les intéresse en aucune façon. Ils se rallieront au gouvernement que le suffrage universel a décrété. La loyauté exi ge qu'ils fassent ratifier ces dispositions par leurs commettants, de sorte qu'une série de démissions vont être déposées sur le bureau de la Chambre. Quant au prince Jérôme, il n'est pas disposé modifier les opinions politiqnes qu'il a professées durant de longues années. Les journaux du malin annoncent que le mani feste du prince paraîtra dans la soirée. Il affirme rait que le prince n'est pas un prétendant et veut rester fidèle au programme d'Ajaccio, dans lequel il s'est rallié la République. Il ajouterait qu'il n'aspire pas au trône et qu'en dehors de lui il ne saurait y avoir de prétendant sérieux. En outre, il affirmerait nettement ses sentiments anti cléricaux. Aux Lords, un hommage touchant a été rendu la mémoire du prince impérial par le chef du ca binet, lord Beaconsfield. Il résulte des explications fournies par le duc de Cambridge que le fils de Na poléon III n'occupait aucun grade dans l'armée an glaise et qu'il suivait la campagne en simple spec tateur. On mande du Caire en date du 22 l'Agence Router: Le Khédive refuse d'abdiquer il a ren voyé les consuls de France et d'Angleterre au Sul tan. On prend des mesures pour payer immédia tement les créanciers qui ont obtenu des jugements contre le gouvernement. Les consuls d'Allemagne et d'Autriche sont arri vés pour appuyer les demandes de la France et de l'Angleterre. Talaat ést parti d'Alexandrie pour Constantino- ple. D'après les derniers télégrammes, Ismaïl pacha aurait résolu d'abdiquer. Ces indications sont en contradiction formelle avec toutes celles que le té légraphe a transmises pendant la journée de lundi, ce qui semble démontrer que la ligne de conduite du vice-roi n'est pas définitivement arrê tée. La séance de lundi du Parlement! allemand a été entièrement consacrée l'examen de projets de loi relatifs l'Alsace-Lorainc. La discussion en troi sième lecture de la Constitution du pays delà Cou ronne a marché très rapidement et le projet de loi a été adopté l'unanimité des membres présents: les députés de l'Alsace-Lorraine appartenant au parti de la protestation avaient quitté la salle au moment où le vote allait être émis. Ce sont: les commandeurs Guerrini et Mariani, les che valiers Simonetli et Trocchi pour la commube; et le chevalier Ramelli pour le conseil provincial,

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1