No 477. Jeudi, 39e AMÏE. 31 Juillet 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La réception de M. le. Gouverneur au château de M. Carton n'a pas seulement été cordiale, elle a eu tous les caractères d'une manifestation patriotique, qui a du dédomma ger M. Heyvaert des mesquines tracasseries, que lui a suscitées la majorité de son conseil provincial. M. Carton avait réuni sa table une trentaine de convives de ce nombre étaient M. Vandenpeereboom, ministre d'état, M. Vanheule, Bourgmestre de la ville d'Ypres, M. Merghelynck, Commissaire de l'arrondis sement, M. ïweins, procureur du Roi pres que tous les autres convives étaient des bourg mestres, anciens collaborateurs et amis de M. Carton; nous ne dirons rien des mets et des vins qui étaient exquis, mais nous te nons constater que les toasts qui ont été Kortés par l'amphitryon au Roi d'abord, et lonsieur le Gouverneur ensuite, ont été accueillis par de frénétiques applaudissements Inutile de dire que M. Heyvaert y a répondu avec ce tact, cette courtoisie eteette éloquence, qui marquent tous ses discours. Pendant toute la durée du dîner, les fanfares de Passchendaele et la musique du corps des Pompiers d'Ypres, ont fait entendre les meil leurs morceaux de leur répertoire; l'exécution a été parfaite, eton a constaté les progrès que ces deux musiques ont faits dans ces derniers temps mais ce qui donnait un cachet particu lier cette fête, c'est que le public avait voulu s'y associer, et pendanttoutel'après-dîner, plus de trois mille personnes circulaient dans le vaste parc de M. Carton, acclamant Monsieur le Gouverneur, chaque fois qu'ils l'entre voyaient. Après le dîner, tous les convives se sont rendus au hameau le Kruypendaerde, où toutes les maisons étaient pavoisées. M. Heyvaert n'a pu traverser la foule compacte qui s'y était donné rendez-vous qu'aux cris mille fois répétés de: Vive le Gouverneur! Dans la soirée toutes les maisons étaient illuminées, et un beau feu d'artifice a été tiré. Rarement on a vu plus de cordialité et d'en train; aussi la foule ne s'est retirée que fort tard dans la soirée. Cette fête devait avoir son lèndemain car, dès que les habitants de Messines ont ap pris que M. le Gouverneur allait visiter l'Institution Royale, ils se sont mis l'œuvre pour faire au Chef de la province une de ces réceptions, dont ils ont le cachet et le privilè ge; aussi, bientôt toute la ville fut ornée, on ne voyait que verdure, sapins, drapeaux, banderolles et oriflammes on se serait cru positivement dans une grande ville. Vers onze heures, M. le Gouverneur était là; il était accompagné de M. Merghelynck, Commissaire d'arrondissement. M. le Gouverneur fut reçu l'entrée de la ville, par M. le Bourgmestre De Neckere, le tête de son conseil communal, auquel s'é taient joints tous les fonctionnaires et tous les notables de l'endroit. Un cortège s'était en outre formé pour rece voir le chef de la province; il était composé du corps des pompiers, de la musique et de toutes les sociétés de la ville, car Messines a cela de particulier, c'est que ses habitants sont una nimes, dès qu'il s'agit de prendre part une manifestation libérale. Après les compliments d'usage, le cortège se mit en marche, pour conduire Monsieur le Gouverneur l'hôtel-de-ville sur tout le par cours, on n'entendit que les cris de Vive le Gouverneur Ce qui nous a frappés particuliè rement, c'est que les dames de Messines pre naient une large part ces manifestations. C'est d'un heureux augure pour l'avenir! A l'Hôtel-de-Ville, Monsieur le Bourgmestre De Neckere adressa Monsieur le Gouverneur une harangue des plus patriotiques et des plus libérales; il termina en exprimant l'es poir de voir doter bientôt Messines d'un che min de fer et d'une école moyenne. Monsieur le Gouverneur répondit dans les termes les plus heureux et de façon soulever différentes reprises les applaudissements de l'assemblée. Ensuite a eu lieu la présentation des différentes autorités, après quoi Monsieur le Gouverneur a visité l'école primaire tenue par M. Deleu et, disons-le en passant, il n'a trouvé que des éloges décerner cet excellent instituteur. Cette visite terminée, M. Heyvaert s'est rendu l'Institution Royale, où il a été reçu par la commission administrative, ayant sa tête son excellent président, M. Alphonse Vandenpeereboom, ministre d'état, qui a fait voir cet établissement dans tous ses détails cette visite a duré ptès de trois heures et il n'y a rien d'étonnant, cet établissement ne con tient pas moins de 260 élèves, dont plusieurs suivent une école normale et se destinent l'enseignement. Sa visite terminée, Monsieur le Gouverneur a rendu hommage la bonne tenue de l'établissement et a exprimé diver ses reprises sa satisfaction aux institutrices, qui s'acquittent de leur tâche avec autant de zèleet d'intelligence que de dévouement. A trois heures et demie, M. leGouverneur et LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQL'IRIT EUNDO. ABONNEMENT l'Ali AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (I' Juin). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-IIazebrouck. 6-20.12-07. 0-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostrnde. 7-20. 12-17. 6-15. Eanghemarck, le samedi, 5-50. 2-45. BULLETIN POLITIQUE. La commission chargée par le Sénat français d'examiner le projet Ferry sur renseignement su périeur a tenu une longue séance dans laquelle tous les articles d'une importance secondaire ont été adoptés. La commission aura se prononcer aujourd'hui sur l'article 7 que le gouvernement défendra avecénergie la Chambre haute; on sait que celle disposition enlève aux membres des con grégations non autorisées le droit de donner rensei gnement. Il semble que les démarches faites auprès de M. Jules Simon sontrestées infructueuses. L'ancien président du ministère est inébranlable; son attitu de donne lieu des interprétations des plus désobli geantes. et c'est avec raison que la République française dit que M. J. Simon aspire de hautes destinées. La gauche républicaine s'est réunie pour discuter le budget des cultes; elle a décidé de demander l'ajournement des débats elle demandera en outre que les traitements des évêques soient diminués de 5,000 fr., mais, en revanche, elle proposera d'aug menter de 200,000 fr. l'allocation relative aux traitements des desservants. En Allemagne, on s'occupe déjà de la réalisation pratique des projets de loi que M. de Bismark vient peine de communiquer au conseil fédéral, tant le chancelier se croit sùr de les faire adopter par le Parlement malgré la résistance des libéraux. Depuis quelques jours la presse hongroise s'oc cupe beaucoup des bruits fâcheux qui circulent sur le compte d'un sous-séciélaire d'Etat, M. Zichy- Ferraris. On aurait découvert, parait-il, l'existence, Vienne, d'un office qui se chargeait de vendre des décorations. A la suite de ces accusations, M. Zichy a réclamé l'institution d'un jury d'honneur composé de députés et il a donné sa démission de sous-secrétaire d'Etat. En Autriche, les jeunes Tchèques se proposent d'entamer une campagne économique contre le gouvernement. Le revirement dans les dispositions du Sultan l'égard de Khercddine pacha s'est accentué pendant la journée de lundi. Le grand vizir a reçu sa dé mission de ses fonctions qu'il remplissait avec distinction depuis le 4 décembre de l'année der nière. L'ancien ambassadeur de Turquie Vienne, Aarifi pacha, devient chef du cabinet le grand yizirat çsl supprimé. Le ministère italien a remporté une nouvelle victoire au Sénat. Après une déclaration du gou vernement relativement la politique élrangèie, déclaration qui n'a révélé aucune intention nou velle, la Chambre haute a adopté tous les budgets et est ainsi arrivée au terme de ses travaux. Ypres, le 30 Juillet 1879.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1