Nouvelles locales.
On a assisté toute une manœuvre de guerre.
Il s'agissait pour un corps d'armée d'opérer sous le
feu de l'ennemi le passage du lac du bois de la
Cambre, qui jouait son rôle de tienve avec une
louable complaisance.
Abrités derrière l'Ile, les pontonniers d'artillerie
préparent au bord du fleuve les parties de ba
teaux destinés la construction du pont. Ces
parties c'est le terme consacré sont com
posées de deux haquets reliés entre eux par
des poutrelles de pontage et transportent les plan
ches nécessaires l'établissement d'une partie du
pont elles sont manœuvrées la rame par quatre
pontonniers.
L'ennemi, représenté par une compagnie de
grenadiers, tente de s'opposer aux préparatifs de la
construction du pont et dirige une fusillade bien
nourrie sur les pontonniers, tandis qu'une section
d'artillerie lance ses projectiles sur leur matériel,
coulant les haquets et détruisant poutrelles et
planches. Mais les pontonniers eux aussi sont
appuyés par de l'artillerie, dont le feu lutte victo
rieusement avec celui de l'ennemi et bientôt par
la précision de son tir le fait complètement cesser.
De leur côté les carabiniers postés dans l'île masa-
craienl les servants, abrités qu'ils étaient derrière
d'épais boissons et tirant coup sûr courte dis
tance.
L'artillerie ennemie étant mise hors de combat,
il ne s'agissait plus que de déloger les grenadiers de
leurs positions. Ne craignant plus les obus, dont un
seul eût sufli couler une embarcation, trois déta
chements de carabiniers s'embarquent résolument
sur des canots et s'avancent vers la rive occupée
encore par nos adversaires. Ils ne jugent pas même
nécessaire de tirailler pendant leur trajet sur eau,
ce qui, d'après De Labarre-Duparcq, est une faute,
car le feu des troupes transportées sur les bateaux,
en produisant de la fumée, rend plus incertain et
moins meurlier le tir de l'adversaire. Néanmoins
les carabiniers réussissent débarquer en nombre
et les grenadiers battent en retraite.
Les deux rives étant en notre possession, rien de
plus facile que d'établir le pont. Ce fut l'alTaire
d'un tour de main.
Il fût terminé en une demi heure.
Les troupes le traversent.
Après l'armée, dont le passage a été très-applau-
di, le public a passé sur le pont, dont la solidité
n'inspirait d'inquiétude personne.
Le Roi était en petite tenue de chef de l'armée,
la Reine en toilette claire.
Au retour, le bois présentait un aspect animé.
La recette de la féte militaire du Bois est de
quinze mille huit cents francs.
C'est là un beau chiffre et les inondés de la
Senne auront des remercimenls donner aux orga
nisateurs de celte belle fêle et toutes les person
nes qui y ont prêté leur concours.
Il faut ajouter cette recelte le produit des deux
répétitions faites l'une au Parc, l'autre au Cirque,
c'est-à-dire 5,000 francs.
Il y a donc en tout 20,800 francs.
Le gouvernement, on le sait, recherche une ar
me pour la garde civique. L'amélioration de l'arme
ment de la milice citoyenne ne peut plus être dif
férée, son armement actuel n'a plus la moindre va
leur et le discours du Trône disait avec raison
qu'il est temps de pourvoir notre milice citoyenne
d'un armement efficace. Mais depuis que ces pa
roles ont été prononcées, on était sans nouvelles
de la question. Aujourd'hui, nous apprenons par
la Belgique militaireque huit systèmes de fusil
ont été présentés la commission de tir de la garde
civique qui, après les avoir soumis de nombreux
essais, a accepté leMosselli,!e Comblain et le Mal
herbe-Salle. Ces trois types ont été envoyés la
manufacture pour subir de nouvelles épreuves et
jusqu'à présent lechoix définitif n'est pas connu.
De l'avis de personnes compétentes, et tout par
ticulièrement de la garde civique elle-même, ajou
te le journai précité, c'est le fusil culasse plati
ne Mosselli qui semble réunir le plus de chances
d'être adopté en dernière aualyse.
Le Comblain ayant été écarté en 1873 elle Mal
herbe-Salle ayant un mécanisme assez compliqué,
il y a tout lieu de croire que le comité de la manu
facture adoptera le fusil Mosselli. Dans ce cas, la
garde civique aura une arme qui pourra rivaliser
avec les meilleurs systèmes connus.
Espérons que le comité ne tardera pas faire
connaître sa décision définitive et qu'à son tour le
gouvernement fera en sorte que la garde civique
puisse paraître convenablement armée dans les
manifestation auxquelles sera appelée prendre
part en 1880.
Un jeune curé du Condroz vient d'annoncer en
chaire l'établissement d'une collecte domicile
pour établir une école de religieuses dans le local
même du presbytère.
Il convient de rappeler aux autorités communales
que le droit de collecter est limité, savoir dans les
églises, aux frais du culte et en faveur des pau
vres que l'évêque même ne peut prescrire d'autres
collectes sans l'autorisation des marguilliers, et que
ceux-ci agiraient, en les autorisant, contre l'intérêt
des fabriques et des communes.
En second lieu, nul ne peut collecter sans auto
risation écrite émanant de l'autorité civile, en vertu
de l'arrêté royal du 23 Septembre 1823.
Les logements des curés et des instituteurs, que
la loi met la charge des communes, ne peuvent
servir des usages étrangers leur destination les
titulaires ne sont pas eu droit de les louer et encore
moins d'en former des établissements de frères ou
de religieuses sous prétexte d'école, comme dans
le cas qui nous occupe. Les conseils communaux
ne doivent tolérer ni autoriser pareil abus, qui
donnerait la priorité au locataire titre précaire
sur le propriétaire. (Journal de Liège).
On écrit d'Amiens au Voltaire
Des bruits fort sérieux circulent au sujet d'u
ne plainte formée par une religieuse qui avait été
indignement traitée dans certaines maisons reli
gieuses. On parle de choses très-graves.
Une enquête s'élabore en ce moment par les
soins de M. Anquetil, procureur de la république.
Produira-t-elle quelque résultat? On en doute.
La justice ne tirera rien des interrogatoires,
c'est certain, car le mot d'ordre est donné, comme
toujours. Toutefois, j'ai des détails authentiques
signés, et je vous tiendrai au courant.»
La lettre que le général comte Van der Meere
a adressée la Presse belge a attiré l'attention sur
ce personnage et sur les motifs qui lui valurent
l'exil dont il demande aujourd'hui la levée
Le général, qui est âgé aujourd'hui de plus de
quatre-vingts ans, était au nombre des trois com
mandants militaires des patriotes belges en Septem
bre 1830.
C'est de Léopold Ir que cet officier obtint le
grade de général.
Mais en 1832, par un brusque changement
d'opinions publiques, le comte Van der Meere
organisa une conspiration contre notre roi, dans le
but de replacer la Maison d'Orange sur le trône de
Belgique.
La conspiration fut découverte temps et Van
der Meere fut arrêté et condamné mort ainsi que
ses complices.
Il échappa cette peine grâce au dévouement de
sa femme qui, ayant obtenu la permission de visi
ter son mari dans la prison, resta assez longtemps
près de lui pour lui permettre de changer de
costume avec elle. Et tandis que Mme Van der
Meere restait dans la prison, le général en sortait
dans les vêtements de sa femme et put gagner sous
ce travestissement la frontière française.
Le Précurseur a fait observer que l'archevêque
de Paderborne, qui est mort récemment Mont-
Sainl-Guibert, sans que personne se doutât de sa
présence dans notre pays, ne s'était pas fait inscri
re sur les registres de la population. Le Journal
de Bruxelles voit dans celle remarque une preuve
des idées de persécution que nourrit le libéralisme
l'égard de l'Eglise catholique et de ses ministres,
Il paraît que c'est en même temps craindre et ve
xer les prêtres que de les obliger remplir les for
malités prescrites par les règlements de police quant
aux déclarations de domicile ou de séjour.
Nous savons très-bien pourquoi la presse cléri
cale et le clergé attachent grande importance
celte question. C'est grâce la tolérance montrée
depuis tant d'annérs par l'administration, qu'une
foule de moines et de prêtres étrangers, souvent
condamnés dans leur pays des peinesinfamantes,
trouvent dans les couvents belges un asile sur où
les lois qui règlent l'extradition ne viennent pas
les atteindre. Le père Jean ou le frère Ernest ne
donnent pas la police, si minutieuse souvent en
vers les étrangers, leurs noms véritables, et se gar
dent de lui faire connaître le lieu d'où ils viennent,
crainte de la voir rechercher ce qu'ils y ont fait.
Et ces abus ne se commettent pas seulement quand
des étrangers sont en cause. Le prêtre coupable n'a
pas besoin de gagner la frontière pour se mettre
l'abri des rigueurs des lois, il n'a qu'à se réfugier
dans un couvent belge pour être débarrassé d'un
état civil compromettant, et pour narguer la justi
ce.
Le Journal de Bruxelles a une ironie qui veut
être cruelle propos des loups dévorants du libé
ralisme prussien et belge, cherchant des proies ca
tholiques. Cette indignation est excessive. On ne
songe pas troubler, de propos délibéré, le repos
des évêques ou des moiues qui ont fait élection de
domicile dans l'hospitalière Belgique. On demande
seulement qu'ils soient astreints la loi commune
en cette matière.
L'Eglise et ses fidèles ne l'entendent pas ainsi.
Le droit commun est pour eux une suprême injure.
C'est les persécuter que leur appliquer les règlements
auquels doivent se soumettre tous ceux qui habi
tent la Belgique. Le Journal de Bruxelles esl
trop habite pour réelamer formellement cette ex
ception la règle. Il s'en tire par de moqueuses
indignations contre le zèle malfaisant des journaux
libéraux, acharnés enlever un asile de pauvres
prêtres. Ce zèle emploie uniquement dire que les
clercs, pas plus que les laïques, ne peuvent avoir
d'existence dissimulée en notre pays.
Indépendance
Pendant le mois de Juillet dernier, 6,387 lettres
sont tombées en rebut par suite de vice d'adresse.
De ce nombre, 4,388 ont pu être réexpédiées
aux destinataires ou restituées aux auteurs, 4,969
sont restées en souffrance l'administration.
Société de Gardes Civiques d'Ypres.
Au grand concours international, offert par la ville de
Gand du 15 au 28 Juillet 1879, les prix suivants ont été
remportés
1° 27° prix aux points la cible fixe, pour tous les
Gardes Civiques du royaume
M. Dumon, Auguste, commissaire.
2° 8° prix aux blancs la cible fixe générale
M. Swekels, Léon, garde la 3° compagnie.
Dimanche prochain, 17 c', aura lieu Gand la distri
bution des prix.
Le même jour, de 8 10 heures du matin, aura lieu
le concours d'honneur offert aux vainqueurs.
Le Président,
JULES IWEIICS.
Par arrêté ministériel du lr Août, M. Philippe, Félix,
de Dickebusch, élève de l'école moyenne de notre ville,
est admis en qualité d'élève-instituteur l'école normale
de l'Etat, Bruges.