i
No 483. Jeudi,
39e ANNÉE.
21 Août 1879.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
.La session des conseils généraux s'est ouverte
avant-hier eu France. La première séance a été
consacrée dans tous les départements la forma
tion des bureaux, et le télégraphe ne nous signale
aucun incident qui se soit produit ce propos. On
connaît déjà les résultats complets des élections.
Trois présidents conservateurs ont été remplacés
par des républicains et un républicain a dû céder le
siège présidentiel un conservateur. La gauche
l'emporte dans 37 conseils, ladroiledans 33. Pen
dant la dernière session on comptait sur 90 prési
dents 33 républicains et il parait résulter d'un
pointage fait par les journaux cléricaux et dont
nous ne garantissent nullement l'exactitude, que
les conseillers généraux peuvent se répartir com
me suit: 1,601 républicains, 1.323 conservateurs.
L'écart n'est pas bien considérable, mais il est né
cessaire d'ajouter que les dernières élections, peu
d'exceptions près, ont bénificié au parti républi
cain et que cette évolution ne semble pas devoir
se ralentir.
Nous disions récemment d'après le Standard
que le nouveau Khédive aurait toute la responsa
bilité de son gouvernement. Nous ne savons si cette
circonstance a pesé sur les déterminations du suc
cesseur d'Osmaïl. En tout cas, le vice-roi, aussitôt
après avoir été investi officiellement de ses pou
voirs, par un firman de sa hautesse, s'est décidé
accepter celte responsabilité en choisissant son ca
binet dont il s'est déclaré le président. Une dépêche
du Caire, en date du 18 nous confirme le fait.
La Porte ottomane, elle aussi se décide enfin
aborder de front les difficultés qui l'assiègent du
côté de la Grèce. On sait déjà qu'elle a notifié, le
16, aux ambassadeurs accrédités Constantinople,
la nomination des trois commissaires chargés de
poursuivre les négociations sur la question de
rectification des frontières. Celte communication
rappelle la note identique qui a été remise la
Porte par les puissances, au mois de juin après
l'insuccès des négociations de Preveza. Elle déclare
que conformément aux vœux du congrès de Berlin,
et animée du vif désir de maintenir les rapports de
bon voisinage avec la Grèce, ta Porte a nommé
plénipotentiaire. Safvet Ali-Saïb et Savas pacha.
La circulaire ajoute que le Porte indiquera inces
samment aux plénipotentiaires grecs le jour de la
première réunion. Profitant de ces assurances, les
ambassadeurs doivent demander, dit-on, la
Porte, de fixer la date de la réunion. On voudrait,
ainsi brusquer les choses, car, contrairement ce
qui a été dit, il n'existe encore aucune entente ni
sur les bases des négociations ni sur la solution
définitive de la question.
Le Nouveau Temps croit savoir de source cer
taine, que des remaniements importants auront
lieu dans la haute administration de l'empire russe.
Le général Todtleben serait nommé gouverneur
général de Varsovie et le comte IgnatiefT remplace
rait, dit-on, Odessa le vainqueur de Plewna.
Si l'on en croit une dépèche de Calcutta transmi-
seau Times, Yakoub-Khan reconnaîtrait désormais
la souveraineté anglaise ce point que l'Emir
ayant reçu trois lettres du général KaulTmann le
félicitant de son avènement au trône, l'Emir aurait
répondu le général que toutes les communications
devront l'avenir lui être envoyées «par l'entre
mise du gouvernement de l'Inde. S'il en est ainsi,
le Foreign office maintient avec sa raideur habi
tuelle, toutes ses précautions contre l'extension de
l'influence russe.
Les députés ultramontains de la Westphalie se
sont réunis Paderborn. M. de Schrœdcr a exposé
la façon dont le chancelier de Bismarck s'est rap
proché du centre. D'après l'orateur, le prince au
rait fait un simple calcul d'arithmétique et recher
ché l'alliance du centre, parce que ce parti était
celui qui comptait le plus de membres. M. de
Scbrœdera ajouté que l'on devait soutenir la lutte
électorale sans montrer le moindre égard pour le
parti libéral-national. Un langage analogue a été
tenu dans les réunions du centre qui ont eu lieu
sur les autres points du royaume, et tout donne
lieu de croire que l'assaut que le parti libéral-natio
nal aura soutenir sera des plus rudes.
Le clergé ne recule en ce moment devant
aucun mensonge, ni devant aucun moyen d'in
timidation pour faire déserter les écoles com
munales. Il cherche surtout faire croire que
l'enseignement religieux est banni de ces éco
les et que la nouvelle loi n'a pour but que de
faire des athés....
Toutes ces infâmies pourront exercer une
influence momentanée dans quelques commu
nes; mais lorsque les populations verront qu'il
n'y a rien de changé dans l'école; lorsqu'elles
sauront que les prêtres ont la faculté de venir
donner eux-mêmes l'enseignement religieux,
orsqu'elles verront que le catéchisme y est en
seigné et que les prières y sont dites comme
par le passé, elles ne tarderont pas se re
mettre de leur première émotion et se con
vaincre que le clergé ne lutte que pour être le
maitre suprême de l'enseignement, comme il
veut l'être en toutes autres choses.
Quant nous, nous avons confiance dans
le bon sens des populations et nous avons la
conviction qu'elles ne tarderont pas apprécier
que l'enseignement donné dans les écoles offi
cielles ne porte aucune atteinte aux croyances
religieuses et n'a pour but que d'inculquer aux
enfants les principes de morale et d'honnêteté,
qui en feront plustard de bons et utiles ci
toyens.
Le public est assez désagréablement sur-
Jiris de ne pas voir abolir le remplacement par
e Gouvernement et le versement préalable
des 200 francs pour conserver la faculté de
remplacer.
L'ensemble de ces mesures a pour résultat
de faire doubler le prix du remplacement et
d'imposer un sacrifice de 200 fr., ceux là
même qui sont favorisés par le sort. Quoique
ces charges pèsent assez lourdement sur les
familles, nous ne les marchanderions pas, s'il
en résultait quelque bien pour l'armée; mais
de l'aveu de tous les hommes compétents, les
remplaçants sont aujourd'hui ce qu'ils étaient
auparavant; ils ne valent ni plus, ni moins.
Pourquoi donc les faire coûter le double, lors
qu'il n'en résulte de profit pour personne.
Nous lisons dans l'Economie de Tournai
Nos avons reçu, ces jours derniers, un rapport
qui vient d'être publié sur VŒuvre du Denier
des écoles laïques d" Yprès.
Il en résulte qu'en quatre ans une somme de
plus de vingt mille francs a été recueillie l'aide de
souscriptions, collectes, concerts, tombolas, etc.
les frais pour distributions de vêtements aux en
fants des écoles, secours en nature, distributionsde
prix, etc., ont absorbé plus de quinze mille francs.
Une bibliothèque scolaire été créée.Bref, les
résultats obtenus en quatre ans font le plus grand
honneur aux libéraux d'Ypres.
On écrit de Poperinghe, au Bien public:
Les bourgeois de Poperinghe seront très certai
nement flattés de voir de quelle considération ils
jouissent parmi les amis du Bien public.
Gazette).
On écrit de Hooglcde:
Une école catholique libre a été établie il y a
quelques jours en cettccommune, sous les auspices
du clergé. Les deux vicaires en sont les instituteurs.
On dit que pour les remplacer ils attendent un
instituteur laïque. Ils sont déjà très fatigués de leur
métier. A peine cette école était-elle ouverte,
depuis trois jours, que deux de ses élèves, la
sortie de leur classe, allèrent jeter, l'un une grosse
pierre contre la porte, l'autre du crottin de cheval
par la fenêtre de l'école communale, qui, malgré
toutes les calomnies et les mensonges répandus sur
son compte, a gardé encore une trentaine d'élèves.
Fort heureusement l'instituteur communal a recon
nu les deux polissons? ils ont été pris en flagrant
délit. Ils seront donc traduits devant le tribunal de
simple police. Il faut espérer que notre jugede paix,
qui doit sa nomination M. De Lantsbeerc et qui
a été un des premiers envoyer son enfant l'école
catholique libre, sera d'autant plus sévère appli—
LE
PROGRES
VIRES ACftUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. (i-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
Apres, le 20 Août 1879.
C'est plaisir voir avec quelle vigueur et quel succès
la guerre contre l'école Van Humbéeck se poursuit dans
le doyenné de Poperinghe.
Dans cette ville on construit une superbe école libre
catholique pour la basse bourgeoisie, et on a déjà un
local et le personnel pour l'instruction des enfants
pauvres.