No 485. Jeudi, 39e ANNÉE. 28 Août 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL il A I» Kl; S ET DE L'ARRONDISSEMENT. BULLETIN! POLITIQUE. La Correspondance 'politique de Vienne nous apporte quelques renseignements sur les disposi tions du prince de Bismark relativement aux négociations avec la curie romaine. Le chancelier aurait déclaré qu'il n'admettrait aucune discussion sur cinq au moins des douze points du différend. Ces cinq points seraient: loi sur les corporations religieuses; loi accordant l'Etat le droit de con trôler la tenue des séminaires et de réclamer de tout aspirant au sacerdoce certaines garanties d'in struction; loi astreignant les évéques communi quer au gouvernement les nominations aux charges ecclésiastiques; loi établissant, Berlin, une cour ecclésiastique pour juger et même révoquer les membres du clergé; et enfin, loi imposant aux évéques l'obligation de notifier au pouvoir civil toute amende dépassant un certain chiffre, dont ils frappent un prêtre^. Ces quatre dernières lois sont la cause avouée du conflit entre la Prusse et la curie romaine. Le prince de Bismark serait disposé discuter avec le Vatican les questions relatives au mariage civil, aux écoles, aux lois de l'Eglise, l'administration des diocèses vacants, etc. Ce serait toujours quelque chose, mais de là une entente il y a encore loin. M. Waddinglon a reçu enfin M. Boerescu, mi nistre des affaires étrangères de Roumanie. On connaît l'objet de la démarche entreprise par M. Boerescu; le diplomate roumain s'efforce de con vaincre les puissances que son gouvernement entend faire l'application la plus loyale de l'article 44 du traité de Berlin, mais il tient exposer que le sen timent général, dans la Valachie comme dans la Moldavie, est que les puissances veulent créer dans les principautés une situation intolérable. L'on dit tout haut Bucharest que l'autonomie acquise sous de pareilles conditions est de nature faire regretter l'ancien état de choses, mais il sera bien difficile de faire prévaloir ces idées dans les grandes capitales. A l'heure qu'il est, seize conseils généraux seu lement ont émis un vote favorable aux projets Ferry, tandis que vingt-sept conseils les ont dés approuvés. Le gouvernement de Constantinople a décidé de prendre une mesure que la situation financière réclamait depuis longtemps; d'importantes réduc tions seront opérées sur l'effectif de l'armée qui sera réduit cent mille hommes. Cette détermination est très sage et il est seulement regrettable qu'elle n'ait pas été prise plus tôt. En congédiant un ban de rédifs. la Turquie a voulu prouver aux grandes puissances qu'il entrait dans ses vœux de résoudre pacifiquement la question des frontières grecques. A ce point de vue aussi sa détermination produira un excellent effet. Les dernières informations des Indes occidenta les transmises Copenhague représentent la situa tion des îles danoises comme très peu rassurante. La situation financière Sainte Croix surtout est déplorable: la caisse de la colonie est vide, les planteurs ne peuvent plus remplir leurs engage ments et l'agitation qui règne parmi les travailleurs nègres est telle qu'on redoute des troubles sérieux. Les garnisons ont été renforcées partout où il y a eu moyen. La corvette Dagmar s'est mise immé diatement en route pour les îles, où elle n'arrivera cependant que le Ier octobre. Rome, 25 août. On assure que le Vatican, dans la question de l'enseignement en Belgique, donnera au clergé des conseils de modération. New-York, 25 août. Les journaux assurent que des agents cubains forment une nouvelle organisation ici dans le but de fomenter une agitation Cuba. Nous apprenons que cinq six instituteurs com munaux de cet arrondissement ont reçu avis de leurs curés qu'ils ne vont pas être excommuniés-, d'où l'on peut conclure avec raison que tous les autres encourront l'excommunication. Sicom me on l'assure, tous ceux qui protégeront les écoles communales doivent subir le même sort, ils seront en fort bonne compagnie. Pourquoi d'ailleurs, ce qui sera licite dans une commune fera-t-il encourir l'excommunication dans une autre Affaire de boutique et rien de plus. Les plus absurdes imprimés sont répandus par mi les élèves des écoles communales pour les en gager déserter ces écoles et entrer aux écoles cléricales. On ne recule du reste devant au cun moyen; ainsi, ce n'est plus assez d'invoquer les mandements des évéques, on se prévaut d'une Encyclique du Pape, on en cite des passages en tiers, alors que rien de pareil n'existe, car il n'a paru aucune Encyclique du Pape propos de la nouvelle loi sur l'instruction primaire et les extraits que l'on public ainsi comme émanant du Pape sont tout bonnement des faux, car Sa Sainteté ne s'est pas prononcé sur cette loi et les sentences qu'on lui attribue, sont autant de faux fabriqués pour la bonne cause et ad majorent Deigloriam. Nous recommandons nos instituteurs l'exem ple donné par les instituteurs de Blankenberghe. Là aussi 'e clergé dénaturait l'enseignement don né dans les écoles communales et les instituteurs viennent de répondre ces calomnies parla circu laire suivante Le Roi vient de prononcer, Tournai, un remarquable discours que nous recomman dons l'attention de nos lecteurs. Ce discours est destiné avoir un grand retentissement dans le pays. Faisons tous, dit le Roi, je vous en conjure, des efforts de générosité, de modération et de prévoyance. Cette recommandation s'adresse au parti clérical et surtout au clergé qui se mettent en révolte ouverte contre les lois de leur pays pour assouvir leur soif de domination. Les paroles du Roi seront-elles entendues Nous en doutons de la part d'un parti dont la LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIHANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT l'Ait AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 0-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (Ir Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinglie-Hazebrouck. 0-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courlrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 0-50. Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 0-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. lfpres, le S'y Août 1879. Aux pères et mères de famille de Blankenberghe. A l'encontre de la proclamation du Collège des bourg mestre et échevins, une lettre circulaire a été distri buée profusion aux pères et mères de famille. En tête de cette lettre on dit: On vous trompe. Oui pè res et mères de famille, on vous trompe, mais qui vous trompe Où est le mensonge D'où vient l'atta que Donnez-vous la peine de comparer la proclamation du Collège échevinal avec la lettre-circulaire et jugez. Pour toute réponse, nous vous disons Voilà deux mois que nous sommes sous l'empire de la nouvelle loi, interrogez vos enfants, venez voir nos écoles, les portes vous en sont largement ouvertes, et alors il ne vous sera pas difficile de vous convaincre de la vérité. Vous verez que les soi-disant écoles sans Dieu sont et resteront bien réellement des écoles avec Dieu. On veut vous faire accroire que le prêtre est banni de l'école. Eh bien on vous trompe. Si le ministre du culte se présente l'heure assignée la leçon de re ligion, il sera reçu avec tous les égardstoute la di gnité dus son rang. Voilà la vérité. Blankenberghe, 22 août 1879. L'instituteur en chef, A. Vernieuwe. L'institutrice en chef, 0. Adam. Une circulaire ministérielle porte la connaissance des Administrations communales que le Gouvernement a décidé de fixer cents francs par année le taux de l'indemnité payer toute personne, instituteur, prê tre ou autre personne étrangère au corps enseignant proprement dit, qui sera chargée de donner l'enseigne ment de la religion aux élèves des écoles primaires communales. Le montant de l'indemnité dont il s'agit figurera au budget scolaire et entrera en ligne de compte dans les dépenses du service ordinaire de l'enseignement pri maire qui donne lieu, le cas échéant, l'intervention des provinces et de l'Etat au moyen de subsides. Ainsi le Gouvernement chasse si peu l'enseignement religieux de l'école, qu'il en prévoit et en fixe la dépense.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1