N« 487. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
Rien n'est changé.
39e ANNÉE.
4 Septembre 1879.
JOURNAL O't PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Conitne ondevail s'y attendre, la presse française
commente beaucoup l'élection de Bordeaux. Les
journaux républicains font remarquer qu'obtenir
3,920 voix sur 24,000 inscrits c'est assez maigre,
et ils constatent que M. Blanqui n'a pas fait de
progrès dans la circonscription depuis la dernière
élection, le nombre de voix obtenues par lui dans
les deux scrutins étant sensiblement le même. Ils
arrivent cette conviction que le parti radical dis
pose peine du quart des électeurs inscrits, et ils
expriment l'espoir qu'on découvrera d'ici au second
tour un candidat sérieux, capable de réunir une
dizaine de mille voix, ayant qualité pour représen
ter dignement une fraction aussi considérable d'une
grande cité. Nous devons toutefois ajouter qu'ils
formulent assez timidement ce vœu; on conviendra
en effet que ce n'est pas d'aujourd'hui qu'on est
arrivé découvrir la faiblesse numérique des in
transigeants bordelais, et que si l'on n'a pas su
mettre en ligne un candidat modéré pour le pie-
RAPPORT
DENIER DES ÉCOLES LAÏQUES D'YPRES.
mit r lotir, il ne sera pas plus facile de le faire pour
le second tour.
Une dépêche de Port-Vendres nous annonce
l'arrivée du premier convoi des amnistiés de la
Nouvelle-Calédonie. La presse réactionnaire avait
espéré que leur arrivée eu France serait le signal
de quelques manisfeslatioiis radicales; l'événement
a trompé son attente: peu de inonde était allé de
Paris leur débarquement et la Liberté reconnaît
que tout s'est passé, de la part des amnistiés, le
plus simplement du monde; elle dit qu'ils n'ont
pas poussé de eris. qu'ils se sont bornés serrer
les mains qu'on leur tendait et que beaucoup pleu
raient.
30 conseils généraux ont émis des vœux favora
bles aux lois Ferry, 32 des vœux hostiles et 19
ont clos leur session sans se prononcer.
La Gazette allemande, dont les informations
diplomatiques sont puiséesà des sources compétentes
croit savoir que tout ce qui s'est publié jusqu'ici
sur l'entrevue de Gastein n'a d'autre but que de
masquer la réalité des choses. D'après le correspon
dant de celte feuille, il se traite, sans aucune espèce
de doute, une entente entre l'Allemagne et I'Au-
triche-Hongrie contre la Russie. Comme troisième
allié on prendrait l'Italie, avec laquelle des négo
ciations déjà entamées promettent d'aboutir pro
chainement. Dans sa contre-visite Vienne, M.
de Bismark serait en état de fournir au comte An-
drassy le résultat des négociations avec M. Cairoli.
Une dépêche d'Amérique avait annoncé que le
gouvernement de Washington avait offert sa média-
tien au Chili et au Pérou. Le Courrier des Etats-
Unis confirme celle nouvelle et dit que M. Thomas
Osborn, minisire au Chili et M. Christiancy. mi-
ttislre du Pérou, ont offert leurs bons offices aux
gouvernements auprès desquels ils sont accrédités.
Il ne s'est pas encore écoulé assez de temps pour
savoir l'accueil quia été fait ces ouvertures, mais
Washington on se berse de l'espoir que les belli
gérants accepteront la médiation proposée.
Les feuilles cléricales et le clergé sont furieux
d'entendre dire par le gouvernement, par les admi
nistrations communales, par les instituteurs que
rien d'essentiel ne sera changé et n'est changé au
régime des écoles publiques, en ce qui concerne la
religion.
Ils protestent qui mieux mieux, comme si
cette déclaration, certifiée par tous les intéressés,
constituait un mensonge, et cependant, ne leur en
déplaise, c'est une belle et bonne vérité.
Dans les écoles où il y avait des crucifix, les
crucifix spront maintenus.
Là où les classes commençaient et se terminaient
par une prière, la prière continuera d'être dite.
Les instituteurs seront les mêmes; ils ensei
gnaient la lettre du catéchisme au commencement
et la fin de chaque classe; ils continueront le
faire, comme par le passé.
Où est donc le changement sérieux dont les
curés peuvent se plaindre
Ils disent, il est vrai, qu'ils ne mettront pas le
pied dans l'école, qu'ils ne peuvent l'y mettre.
S'ils n'entrent plus l'école, ce sera plus que
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DINANCIIE.
VIRES ACQUIltIT EUNDO
ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif cl judiciaire d'Yprei. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
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CHEMIN DE FER. (1' Juin).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Puperinghe-llazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45.
5-57. 6-47.8-45. 9-50.
Gourtrai. 5-54. - 9-52. - 41-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-43. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15.
I.anghemarck, le samedi, 5-50.
~zrr- -c-ar c -a.-t
BULLETIN POLITIQUE.
sur l'oeuvre du
1875 - 1879.
SUITE ET FIN".
4. Tombola.
Le Comité, voyant la faveur avec laquelle l'OEuvre du
Denier était accueillie par le public yprois, et pressentant
qu'elle était destinée fournir une longue et fructueuse car-
Mère, songea, dès le principe, créer un capital dont les
intérêts, joints au produit variable des Boites et des dons,
constitueraient un revenu assuré. Après discussion sur les
moyens propres obtenir ce résultat, le Comité, en sa réunion
du 11 Septembre 1875, décida d'organiser une Tombola. Elle
fut ouverte le Dimanche 12 Décembre 1875, et clôturée le
Dimanche 5 Juin 1876, en séance solennelle et en présence
des Autorités Communales, de personnes notables et d'une
foule nombreuse de concitoyens. Le succès de l'entreprise fut
complet la Tombola produisit net la somme de fr.2,087-76 c.
qui fut versée la Caisse d'Epargne. Le Comité ne fut pas
trompé en ses prévisions: les intérêts de la somme placée joints
aux autres ressources ont permis jusqu'ici de satisfaire tous
les besoins.
5. Souscriptions annuelles.
Dès la première année de l'existence du Denierle Comi
té fil appel la générosité de personnes qui, pour des motifs
particuliers, ne fréquentent pas les Etablissements publics et
ne se trouvent pas dans l'occasion de déposer leur obole dans
les Boites du Denier. Cet appel n'a pas été fait en vain, et la
liste de souscription, qui, chaque année, est mise en circula
tion vers le mois de Septembre reçoit partout le meilleur ac
cueil.
6. Autres recettes.
La faveur de la grande majorité des habitants une fois ac
quise l'OEuvre du Denier, le pécule de la charité s'accrut
successivement. C'est ainsi que furent orgauisérs plusieurs
Cavalcades dout le produit lui fut attribué tantôt intégrale
ment, tantôt en partage avec la généralité de pauvres.
Le 11 Novembre 1877 fut donné un grand Concert Vocal et
Instrumental avec le bienveillantconcours d'artistes éminents,
notamment de nos compatriotes MM. Charles De Wulf et Eu
gène Van Elslande, et de l'excellente Musique du Corps des
Sapeurs-Pompiers. Le Comité se souvient avec reconnaissance
du brillant succès de cette Fête Musicale, succès dù en gran-
de partie au dévouement de M. Charles De Wulf, qui prit
une part très-active l'organisation de ce Concert.
En Janvier 1878, le Comité reçut de M. Polydore Comein,
statuaire Bruxelles, une réduction en terre cuite de son œu
vre La Petite Mère -, destinée être mise eu loterie au
profit du Denier.
Le Comité a entrepris récemment d'augmenter par d'au
tres moyens encore les ressources du Denier.
Dans ce but fut organisé la vente des Journaux sur la voie
publique. La réussite de l'entreprise parut certaine, considé
rée qu'elle était comme répondant un véritable besoin. Ce
pendant, aucune partie des fonds donnés par le Public ue
pouvant être distraite de sa destination directe pour être af
fectée la création d'une entreprise dont il était impossible
de prévoir le résultai d'une manière absolue, 1rs membres du
Comité s'engagèrent sous leur responsabilité personnelle pour
la première mise de fonds. Lrur confiance ne fut pas trompée,
et le produit de la vente des Journaux fournira encore la
Caisse un appoint régulier et assez important. F.n effet, de
puis le T Décembre 1878 jusqu'au 31 mai 1879, le bénéfice
réalisé est de fr. 263-67.
Un autre essai réussit moins bien: celui de l'OEvre des
Vieux Habits. Les vêtements recueillis ne furent pas nombreux
et il fut établi par le calcul que les frais de transformation et