jamais le cas de dire; rien n'esl changé, car il est
de notoriété que jamais ou presque jamais ils ne se
montraient dans les établissements scolaires.
Ils avaient le droit d'y aller, et ils n'y allaient
pas: ils ont encore le droit d'y aller, mais il n'y
iront pas davantage. Il n'y a donc pas de change
ment de ce côté-là.
Il y a pourtant un changement, avouons le et
ce changement est si bien justifié, qu'il n'est pas
possible que dans notre constitutionnelle Belgique,
on en conteste la légitimité.
Jadis, tous les enfants, part les protestants et
les juifs, étaient contraints d'assister aux leçons
de catéchisme, même malgré le vœu contraire de
leurs parents.
Aujourd'hui ce vœu sera écouté, le père de fa
mille restera libre d'envoyer ou de ne pas envoyer
ses enfants ces leçons seulement tant qu'il ne
manifestera pas de volonté contraire, il sera pré
sumé désirer pour son enfant la fréquentation du
cours de religion.
Quoi de plus juste, de plus légitime?
Par quelle aberration le clergé peut-il voir dans
une disposition conforme au respect de la liberté
de conscience de chacun, le mépris de la reli
gion
La religion n'est-elle plus un sentiment li
bre?
Pourquoi vouloir l'imposer de force?
Ne suffit-il pas, pour respecter tous les droits de
faire donner l'école le cours de cathéchisme aux
enfants des parents qui le désirent
Faut-il le faire donner aux autres
Si tel est votre avis, que faites-vous de la liber
té de conscience, garantie tous le monde par no
tre constitution
N'est-il pas plus rationnel que chacun soit libre
d'élever ou de ne pas élever ses enfant dans telle
ou telle foi religieuse déterminée
Eh bien! la loi nouvelle réalise cet idéal de to
lérance.
Pour les enfants de croyants catholiques elle ne
change rien absolument.
Ils entendront et ils entendent la prière, comme
auparavant, avant et après la classe; ils verront le
crucifix dans la classe, comme auparavant; ils re
cevront et reçoivent de l'instituteur les leçons du
catéchisme, toujours comme auparavant.
La seule modification (qui ne peut blesser per
sonne, hormis les fanatiques déraisonnables,) c'est
qu'il sera déféré au vœu des parents qui ne veulent
pas du cours de religion pour leurs fils.
Comme ces parents sont rares, il n'y aura la
plupart du temps rien de changé dans l'ancien ré
gime de l'école.
Toutes les injures, toutes les colères du monde
n'empêcheront pas que la vérité de celte situation
ne soit bien saisie de tous les pères de famil
les.
Une surprise et un petit événement l'atti
tude de M. Visart, le très clérical représentant et
le très clérical bourgmestre de Bruges, qui, lais
sant son conseil commnnal bouder, s'est fait ac
clamer par les gardes civiques, réunis Bruges,
et leur a servi un commentaire chaleureux, pa
triotique, du discours de Tournai, invitant les
Belges s'unir pour fêter le Jubilé national.
Que vont dire les feuilles de l'épiscopat? Il sent-
blequeiesévéques soient la veilled'êtreabandonnés
par tous les catholiques raisonnables.
Voici, d'ailleurs, les paroles de M. Visart
Messieurs,
Dans une réunion aussi patriotique, je suis
certain d'aller au-devant de vos vœux unanimes
et de répondre vos sentiments en vous proposant
la santé de notre Roi bien-aimé.(Applaudissements
prolongés).
Le Roi est la personnification de l'indépendance
nationale et de nos institutions.
Vous connaissez tous la haute sagesse avec la
quelle il préside nos destinées et remplit la mis
sion glorieuse que la Constitution lui a confiée.
Les paroles généreuses et patriotiques qu'il a
prononcées récemment ont retenti dans le cœur de
tous les Belges, et ont montré une fois de plus
combien Léopold II est digne de gouverner un peu
ple libre. (Explosion d'applaudissements et de bra
vos enthousiastes).
Aussi en 1880, la Belgique entière se lèvera
comme un seul homme pour payer par des mani
festations unanimes et grandioses la dette de sa
reconnaissance envers la dynastie glorieuse la
quelle elle doit 40 ans de prospérité et de liberté.
(Nouveau tonnerre d'applaudissements).
Messieurs, vous vous êtes consacrées volon
tairement et d'une manière spéciale la défense de
l'ordre et des libertés publiques.
Vous donnez tous les Belges l'exemple du
patriotisme et rattachement inaltérable la dynas
tie.
Vous acclamerez donc avec enthousiasme le
nom du souverain qui est l'incarnation et le soutien
vivant de toutes ces grandes choses auxquelles vous
êtes si profondément dévoués.
Je bois Léopold II, Sa Majesté la Reine,
la famille royale.
Le grand mouvement clérical contre les écoles
sans Dieu et lesmaitre sans foi doit aller bien mal,
car la plupartdes saints journaux devienncnld'une
humeur de plus en plus passacrante.
N. B. La rente des Journaux donnant lieu h une compta
bilité spéciale, le bénéfice accusé plus haut n'est pas compris
dans les présenls chiffres.
Massacrante est le mot propre, 'tout au moins
pour une feuille pieuse de Dinanl. qui promet «des
coups de fusil aux libéraux, s'il osent contes
ter la légalité des fondations d'écoles cléricales.
Pendant que ce doux organe braque son esco-
pette sur les gueux, le Journal d Aubel eut poigne
ses foudres --comme Jupiter dans Orphée aux en
fers et les lance sur les chrétiens ramollis qui
se font tirer l'oreille et hésitent venir caracoler
dans l'arène côté des paladins de l'ullramonta-
nisme intransigeant.
Il s'écrie, ce Journal dAubel
D'où vient-il que certains catholiques hésitent
suivre immédiatement les ordres de l'épiscopat
Pourquoi donc attendeht-ils d'organiser «1rs écoles
libres? Pourquoi disent-ils: Plus lard, il faut
voir, nous sommes certains de nos instituteurs,
etc., etc.
Ils attendent; ils parlent de la sorte, parce
qu'ils ont peur de se remuer, parce que certaines
relations pourraient souffrir d'une marche en
avant, pour la défense des vrais principes, parce
qu'il faudrait payer de sa personne.
A bas donc ces poltronneries qui finiraient
par ressemblera des lâchetés
Ils vont bien, n'est-ce pas, les doux angneaux
du cléricalisme.
Il faut rendre cette justice nos fous furieux
quand ils se houspillent entre eux,ils sont aussi mal
embouchés, aussi grossiers' que lorsqu'ils s'adres
sent aux libéraux. Ce que c'est, tout de même, que
la force de l'habitude
Nous trouvons dans le Précurseur la lettre sui
vante, qui lui est adressée d'Hoogstraelen, la
date du 30 Août
de rapiéçage en excéderaient la râleur. Néanmoins, l'OEuvre
continue subsister en ce sens que le Comité continuera re-
ceroir les dons en rètemenls qu'on voudra bien lui faire. Les
indigents trouveront toujours eux-mêmes eu tirer parti.
7. Compte général des recettes et des dépenses
au 31 Mai 1879.
RECETTES.
1Produit des BoitesG,905-44
2. Tombolas, Concerts, Fêtes 6,099-28
3. Listes de souscriptions et dons par
ticuliers 7,088-94
Total 20,093-66
DÉPENSES.
1Distributions de prix et secours
divers en espèces6,235-70
2. 1" Communion, distributions par
ticulières de vêtements, chaussettes,
sabots 7,289-37
3. Secours en nature, pains et charbon 1,810-61
4. Bibliothèque scolaire 291-09
5. Frais divers d'administration, d'or
ganisation de fêtes, Tombolas, etc. 1,633-92
Total
17,260-69
Telle est la gestion du Comité du Denier des Ecoles
Laïques d Yprçs.
Il se présente devant le Public avec la confiance d'avoir
mérité son approbation mais aussi avec l'espoir de recueillir
la récompense qu'il ambitionne: qu'il puisse voir l'OEuvre
qu'il patronne progresser toujours dans la voie du succès
qu'elle a parcourue jusqu'ici, et porter des fruits de plus en
plus abondants pour l'Instruction et l'Education de la Jeunesse
indigente. Aujourd'hui, plus que jamais, ces intérêts sacrés
réclament de grands sacrifices; mais la générosité des libéraux
vprois ne faiblira pas: elle continuera joindre son puissant
appui aux efforts que l'Administration Communale ne cesse de
faire pour développer un Enseignement primaire dont la ville
d'Ypres peut s'enorgueillir juste titre.
Ypres, le 1 Juin 1879.
Le Comité du Denier des Ecoles Laïques
d Ypres.
Reste en caisse. 2,832-97
Je m'empresse de vous communiquer une nouvelle
d'une gravité extrême et dont je vous garantis toute
l'authenticité.
Je me trouvais hier en promenade M... avec plu
sieurs amis et collègues d'Anvers et de Bruxelles, qui
passent, comme moi, leurs vacances dans la Campine.
Nous étions en visite chez un fermier, secrétaire de la
commune. Son fils aîné vient d'être diplômé l'école
normale de l'Etat de Lierre, tandis que son fils cadet est
admis comme élève au même établissement.
On parlait de la nouvelle loi scolaire, de l'excommu
nication des instituteurs, etc. Un de nous fit observer au
fermier qu'il ne croyait pas la nouvelle lancée pour la
première fois par la Gazette de Bruxelles. Il venait de
lire dans Y Etoile belge que la cour de Rome avait refusé
de ratifier l'excommunication projetée par nos évêques
contre les instituteurs. Il était en train de traduire l'ar
ticle quand entra M. le curé de la commune, demandant
parler en particulier au fermier.
Les deux interlocuteurs s'éloignent pour une demi-
heure. En rentrant le père du jeune normaliste nous
dit Messieurs, les nouvelles que je viens d'apprendre
sont tout fait contradictoires avec celles publiées par
Y Etoile. M. le curé vient de me faire savoir que le pape
a approuvé l'excommunication. M. le doyen avait donné
l'ordre au curé d'en prévenir le fermier,afin que celui-ci
ne permît pas son jeune fils d'entrer l'école normale
de Lierre. D'après les déclarations formelles de ce curé,
sont excommuniés
1° Tous les professeurs des écoles normales de l'Etat;
2" Tous les parents dont les enfants fréquetent les
écoles communales ou normales
3° Tous les instituteurs communaux;
De ces derniers sont exceptés: a) Les instituteurs
tombés au sort de la milice, s'ils veulent signer un en
gagement dans lequel il déclarent qu'ils quitteront
l'enseignement public, immédiatement après l'expira
tion du temps de service; b) Les institeurs qui auront
droit leur pension dans trois ans.
M. le curé a dit qu'on ne lirait pas ces prescriptions
au prône, on en préviendrait les instituteurs en parti
culier. Je dois ajouter que je n'ai reçu personnellement
aucune visite, pas plus que mes excellents amis d'An
vers. On trouverait du reste qui parler. Il n'y a ce
pendant pas douter de l'exactitude de la nouvelle que
je vous transmets. Le fermier a visité ce matin même
notre commune et y a répété plusieurs personnes les