497. Jeudi, 39e ANNÉE. 9 Octobre 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1815. 1830. 1879. 1880. PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. La presse parisienne vientd'être mise en émoi par un article que publie la République française el qui traite de l'éternelle question de l'amnistie. L'ancien organe de M. Gambetta, après avoir con staté que le retour des ex-condamnés de Nouméa s'est eftectuédans d'excellentes conditions,développe la thèse que l'amnistie partielle entraîne l'amnistie totale et que cette dernière est réclamée parla jus tice, l'humanité et l'intérêt de la République. Celte thèse hardie, il est peine besoin de le dire, a provoqué de véritables orages dans la presse opportuniste. Les journaux modérés ne cachent nullement leurs inquiétudes. Les élections municipales, Paris, n'ont pas donné de résultats. Il y a ballotage entre radicaux et opportunistes. Les dernières dépêches de Berlin confirment la nouvelle que l'empereur Guillaume ouvrira en per sonne, si l'état de sa santé le permet, la 'session de Diète prussienne. Depuis trois jours, le prince de Bismark travaille régulièrement avec le comte de Stolberg et les autres ministres; il s'agit de régler toutes les questions se rapportant aux délibérations du Landstag et l'on apprend que le chancelier de l'Empire a modifié plusieurs projets préparés par les conseillers ordinaires de la Couronne. Il y quelques jours, les journaux de Vienne ont annoncé que le ministre des domaines en Russie, M. Waloujelï, avait été chargé par le Czar d'une mission particulière Berlin. L'assertion de ces feuilles parait avoir éléexacteet le ministre devrait remettre l'empereur Guillaume une lettre de son neveu, l'empereur de Russie. Il se confirme d'ail leurs que le déplacement de hauts fonctionnaires qui se poursuit St-Pélersbourg a surtout pour objet de prévenir l'isolement dont l'empire mosco vite est menacé. Une réunion importante des députés constitu tionnels de l'empire d'Autriche a eu lieu Vienne. 161 membres y ont pris part et des mesures ont été adoptées pour assurer le respect de la Consti tution qui sera battue en brèche par les députés autonomistes. La nouvelle Chambre impériale compte 68 avo cats. 138 propriétaires, 40 fonctionnaires en service actif ou pensionnés, 11 employés, |13 professeurs. 36 fabricants et négociant^. 6 directeurs de che mins de fer et ingénieurs, 6 médecins, 21 ecclésias tiques de divers cultes, 7 officiers pensionnés ou j en disponibilité, 4 littérateurs et 2 rentiers. On j voit que les propriétaires fonciers tiennent la tête de la liste et sont suivis immédiatement, comme partout, pas les avocats. lfpres, le 8 Octobre 1879. Après la réunion de la Belgique la Hol lande, les chefs du clergé repoussèrent le pro jet de loi fondamentale pareequ'il consacrait la liberté des cultes, la liberté de l'enseignement, la liberté de la presse, etc. Ces dispositions furent repoussées comme contraires la loi de Dieu, la tradition ca tholique et aux droits imprescriptibles de l'Eglise. Le 28 Juillet 1815, les évêques publièrent un mémoire dans lequel ils déclarèrent que le maintien de ces articles placerait le clergé dans la triste nécessité d'opter entre la viola tion de ses devoirs les plus sacrés et une oppo sition formelle aux lois de l'Etat. Le 2 Août suivant, l'Evêque deGand adressa aux fidèles de son diocèse une instruction pastorale renfermant une protestation contre ces principes. Après avoir, dit-il, mûrement réfléchi sur Vimpossibilité de concilier les devoirs des enfants de l'Eglise avec la libre adoption de ces articlesnous protestons solennellement contre leur adoption et nous défendons tous les notables choisis dans notre diocèse et y adhérer en aucune manière et sous un prétexte quel conque. Les autres Evêques suivirent l'exemple de celui de Gand. La loi fondamentale n'en fut pas moins promulguée. Les Evêques se réunirent de nouveau et jublièrent le célèbre jugement doctrinal dans equel, parlant comme gardiens du dépôt de a foi, de la morale de l'Evangile et des tra ditions de l'Eglise, ils déclaraient que personne ne pouvait, sans trahir les intérêts les plus chers de la religionprêter serment de fidélité la loi fondamentale. Ils réclamaient en même temps le monopole de la liberté religieuse, l'exclusion des dissidents de tous les emplois publics, la proscription de la liberté ae la presse, l'entrée du clergé dans les assemblées nationales et provinciales, et la direction sou veraine de l'instruction publique. Ils jetèrent ainsi le trouble dans les con sciences plus d'absolution pour ceux qui se soumettraient la nouvelle Constitution Celle-ci n'en fut pas moins mise en vigueur. Moins de quinze années après la publication du jugement doctrinal, le clergé revendiqua les libertés si solennellement condamnées en 1815 elles furent inscrites dans la Constitu tion qui nous régit encore. Certains libéraux doutèrent de la sincérité de ce revirement et exprimèrent leurs appré hensions que la liberté d'association couvrirait le pays de couvents, et que le clergé, devenu riche et fort, jetterait un beau jour le masque et ne tarderait pas s'emparer du monopole de l'instruction publique ponr anéantir plus- tard les autres libertés son profit. Ils votèrent contre ces libertés, ne voulant pas, disaient- ils, être dupes. Le pays est couvert de couvents le clergé est riche et fort. Les Evêques des divers dio cèses se sont réunis, et dans un mandement commun, ils dénient l'Etat le droit d'ensei gner; ils revendiquent au profit du clergé la direction de l'instruction publiqueL'Etat hors de l'école Tel est le cri de guerre. Comme en 1815, ils proclament que le clergé se trouve dans la nécessité d'opter entre la violation de ses devoirs les plus sacrés et une opposition formelle une loi de l'Etat, qui garantit la liberté de conscience et la tolé rance religieuse. En 1879, comme en 1815, ils lancent leiurs |oudres. La loi du 1* Juillet 1879 recevra, nous l'espérons au moins, sa pleine et entière exé cution. Les foudres rentreront dans leur vieux carquois, et le mandement des Evêques sera classé dans la case des archives réservée aux vieux documents ecclésiastiques. Mais les libéraux ne peuvent pas dormir, s'ils ne veulent pas être dupes L'Association Libérale de l'arrondissement d'Ypres, vient d'adresser ses membres, la circulaire suivante Y près, le 4 Octobre 1879. Messieurs, Il n'est pas nécessaire sans doute de vous démontrer de nouveau combien il importe de procéder une révision sérieuse et méthodique des listes électorales. On peut dire que c'est ce travail qui décide des élections. Il est donc essentiel que cette vérification soit faite avec le plus grand soin mais nous ne pouvons accomplir cette tâche d une ma nière efficace, qu'autant que vous nous prêtiez votre active coopération et que vous conti- LE PROGRES VIRES AC«URIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ipres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-23. CHEMIN DE FER. (I' Juin). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-50. Langhemarck-Oslcnde. 7-20. 12-17. 6-15. Langhrmarck, le samedi, 5-50. M—i—

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1