N« 503. Jeudi, 39» ANNÉE. 30 Octobre 1879. JOURNAL O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE. La session des Chambres prussienness'cslouverte hier et les journaux de la capitale de l'empire s'occupent avec ensemble de la première manifes tation laquelle se livrera la nouvelle Chambre des députés, l'élection de son bureau. Les chances que possédait M. de Bennigsen voir renouveler son mandat de premier président semblent s'être éva nouies. Les libéraux se consoleraient assez facilement d'un échec de M. de Bennigsen; ils ont même de bonnes raisons pour désirer que le mandat de l'ancien président soit confié d'autres mains. Il semble en effet qu'il n'existe plus qu'un très faible espoir de voir aboutir les négociations entamées entre les conservateurs libres et les nationaux- libéraux. Des bruits assez graves ont pris naissance Berlin au sujet de la santé du chancelier impérial, dont le médecin particulier a dû partir précipitam ment pourVarzin. Nous nesignalerons pas toutes les rumeurs que ce voyage a provoquées; nous nous bornerons dire qu'aucune maladie nouvelle n'est venue compliquer l'état du prince, mais que ce dernier continue être en proie des douleurs né vralgiques parfois insupportables. Notre allégation se base sur les avis conformes des journaux les mieux informés. Il est donc hors de doute que M. de Bismark ne quittera pas son asile favori et qu'il abandonnera la défense des intérêts de l'Etat vis-à- vis du Landtag 'au vice-président du conseil des ministres, le comte de Slolberg de Wernigerode. La situation de M. de Puttkamer nous paraît bien compromise. L'altitude qu il a prise dans la question scolaire lui attire chaque jour des criti ques passionnées Le président du cabinet autrichien a subi avant- hier un échec assez sensible a la Chambre des seigneurs. Trouvant que le projet d adresse de la majorité libérale ne s'étendait pas assez longue ment sur l'importance de la rentrée des députés tchèques au Reichsralh, le comte laaffe avait pro posé de supprimer l'adresse de la majorité et celle de la minorité conservatrice et autonomiste, et de leur substituer une autre réponse au discours du trône quij aurait pu rallier un vote l'unanimité des voix.j Cette proposition a été rejelée par 78 voix conitre 39; les archiducs Charles - Louis, Louis-Vijctor et Albert, ainsi que les évêques, membres de plein droit de la Chambre haute, ont voté avec la minorité. On connaît le ressentiment qui anime le Fran ce, l'organe du duc de Broglie, contre le gouverne ment Républicain de France. La vivacité des atta ques de ce journal lui fait souvent dépasser le but qu'il cherche atteindre, et ses affirmations, ordi nairement peu précises, franchissent rarement le bureau de rédaction de la feuille conservatrice. Aujourd'hui le Français publie une note qui paraît plus vraisemblable que les nouvelles qu'elle débite ordinairement sur les affaires ministérielles. Elle assure que M. Andrieux aurait été blâmé par Mi Lepère de la conduite qu'il a cru devoir tenir l'égard du Mot d Ordre. Le préfet de poli ce aurait répondu qu'il ne pourrait remplir les fonctions dont il cstchargé si on nelui laissait pas la liberté de combattre, comme il croit devoir le faire, certaines tentatives. La quesion doit être soumise M. Grévy. Le Moniteurs publié une circulaire de M. Jules Bara, ministre de la justice, signalant aux gouver neurs des provinces la nécessité de rappeler l'observation de la loi des administrations commu nales ou fabriciennes qui permettent l'établisse ment d'écoles libres dans des presbytères, des locaux affectés la tenue de l'école dominicale, des immeubles appartenant aux hospices, aux bureaux de bienfaisance, etc. II importe, dit la circulaire, de mettre un ter me ces abus et d'empêcher que des établissements publics, qui n'ont d'existence qu'en vertu delà loi, s'insurgent contre celle-ci et contre le gouverne ment, la tutelle duquel ils sont soumis, et qu'ils fassent servir au soutien d'une œuvre privée les biens dont la gestion leur est confiée en vue d'un service public déterminé. Les administrations en question seront donc mises immédiatement en demeure de se conformer la loi: les écoles installées dans les conditions indiquées par la circulaire ministérielle devront être fermées dans le plus bref délai: en cas de résistance, le gouvernement fera usage, l'égard des administrations en cause, des droits concédés l'autorité supérieure par les dispositions des arti cles 110 et 127 de la loi provinciale et 83 de la loi communale. L'excommunication. Les grands journaux étrangers ne cachent pas leur surprise de voir l'épiscopat abuser en Belgique de l'excommunication, comme s'il se croyait encore au moyen-âge; et de fait il lance les foudres ecclé siastiques avec une telle profusion qu'il risque fort de leur faire perdre tout prestige les excommu niés formeront une si nombreuse compagnie que les fidèles, les purs ne seront plus qu'une infime exception. Ce sont des façons semblables qui firent que jadis, chez les peuples les plus croyants de la terre, on n'attacha plus aucune valeur aux anathèmes. L'excommunication tout d'abord était une peine considérable qui faisait trembler les peuples et les rois. Mais les évêques, après en avoir accablé les hommes, voulurent en user également contre les animaux. La foi ne résista pas ces baroques expériences que l'histoire a enregistrées. 1120, un évêque de Laon excommunia solen nellement les mulots et les chenilles, qui faisaient du tort aux moissons. Il n'est guère probable que l'excommunication ait fait du tort aux mulots et aux chenilles. En 1451l'évêque de Lausanne foudroya cano- niqucmenl les sangsues, parce qu'elles détruisaient les poissons. Les sangsues ne s'en portèrent pas plus mal. En 1485', le grand vicaire de Valence fit citer les chenilles devant lui, leur donna un avocat pour les défendre, et finalement les condamna quitter le diocèse. Ce qu'elles se gardèrent bien de faire. En 1488, les grands vicaires d'Autun mandè rent aux curés des paroisses avoisinantes d'enjoin dre aux mêmes insectes, pendant les offices et les processions, de cesser leurs ravages et ordonnèrent de les excommunier. L'effet de ces excommunications étant devenu visiblement nul, les peuples commencèrent dou ter, puis ils raisonnèrent et enfin ils se mirent en rire. Si bien que, depuis plusieurs siècles, dans les contrées où la civilisation a passé, le clergé a eu le bon esprit de ménager ses foudres impuissantes. En 1715, les jésuites, trouvant les Siciliens un peu rebelles leur domination, crurent en avoir raison par une bonne excommunication. Les excommuniés se vengèrent en emballant les cxcommuniateurs pour Rome. Or, cette même année, malgré l'excommunica tion doublée de la malédiction papale, la moisson fut exceptionnellement abondante en Sicile. Jugez si les Siciliens en furent désolés. Si bien que le pape, pour mettre un terme aux rires, se hâta de lever l'interdit. Nos évêques feront de même, quand ils s'aper cevront que la nation n'est pas d'humeur se lais ser mener par la crainte d'une excommunication 'surannée; ils comprendront qu'ils ont remiser au Musée des antiquités cette arme rouillée du moyen- âge, qui ne fait même plus peur des enfants. Les rapports des inspecteurs cantonaux sur la situation de l'enseignement primaire sont rentrés au ministère de l'instruction publique. D'après LE PROGRES VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Tpres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DF. FER. (15 Octobre). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. G-20. 12-07.6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45. 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - 41-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 4 2-25. 6-50. Langhemarck-Ostrnde. 7-20. 12-17. 6-15. Éanghcmarck, le samedi, 5-50. n

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1