6 FRANCS PAR AN.
N<> 513. Jeudi,
39e ANNÉE.
4 Décembre 1879.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIRANC1IE. VIRES ÂceuÏRlT KiMiu
N. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi
dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de VAgence tlavas89, Marché aux Herbes,
Bruxelles.
BULLETIN POLITIQUE.
Les dernières pouvelles de St-Pélersbourg con
firment que la retraite du prince Gorlchakoff sera
un fait consommé la suite du grand conseil qui
Ypres, le 3 Décembre 1879.
Une question qui, d'après nous, n'en vaut
pas la peine, menace de jeter la division par
mi les libéraux des grandes villes.
Les négociations qui ont eu lieu entre le
Vatican et le Gouvernement Belge n'ont elles
donné aucun résultat utile et leGouvernement
a-t-il été trompé, dupé et mystifié, comme
quelques-uns le prétendent
Nous avouons franchement ne pas être de
cet avis et nous croyons avec toute la presse
étrangère et avec la grande majorité des libé
raux du pays, que les résultats obtenus par
les négociations avec le Vatican, sont consi
dérables, car il est certain qu'en présence du
blâme infligé par le Pape nos Evêques,
ceux-ci, désarmeront et mettront, comme on
dit vulgairement, de l'eau dans leur vin.
Du même coup, nous verrons donc cesser les
incessantes attaques, de certains journaux,
contre notre Constitution, et les entraves que
le clergé apporte la nouvelle loi sur l'instruc
tion primaire. N'est ce donc rien que tout
cela? Nous l'avons déjà dit dans notre dernier
numéro, les enfants qui fréquentent nos écoles
communales seront admis, comme autrefois
faire leur première communion et nous voyons,
dès-à-présent, confirmerce que nous avons dit
cet égard, dans une lettre de Monseigneur
de Bruges, qui vient d'être livrée la publicité
et dont voici le texe
M
Déférant au désir que vous m avez exprimé,
r, fai l'honneur de vous informer que la quaii-
té d'élève d'une école primaire officielle n'est
pas un motif de refus de la première commu-
nion. Les enfants des écoles officielles seront
et devront être admis, comme autrefois et
t je vous autorise bien volontiers l'affirmer
hautement, àloccasion.
f J. J. Evêque de Bruges.
Et pour qu'on ne doute pas de l'authenticité
de cette lettre, nous dirons qu'elle est entre
les mains de M. Ferdinand ae Stuers, notre
excellent conseiller provincial. Nous pouvons
ajouter encore, qu'avant six semaines, il ne
sera plus question d'excommunication. Et en
effet, les Evêques ont été désapprouvés et blâ
més, non pas tant raison des dogmes qu'ils
invoquaient, mais pour les conséquences qu'ils
en tiraient et pour l'application qu'ils vou
laient en faire et le plus fougueux d'entre
eux a même été destitué or, ils devront bien
tenir compte de la leçon qu'ils viennent de
recevoir. Depuis vingt ans, ils n'ont lait que
nous prêcher que le Pape était infaillible
et moins de se mettre en contradiction avec
eux-mêmes, ils devront bien donner l'exemple
de l'obéissance et de la soumission.
Est-on fondé après cela prétendre, comme
le font certains journaux, qu'aucun résulat n'a
été obtenu Nous voudrions que les amis qui
écrivent ces choses là, viennent vivre un peu
en province et surtout dans nos campagnes
ils s'appercevraient bientôt qu'ils n'ont aucune
idée de l'esprit public qui règne en dehors de
quelques grandes villes.
Les résultats du revirement, qui s'opère
aujourd'hui, ne tarderont pas se faire sentir
dans nos campagnes. En ce moment encore et
nous défions que l'on nous contredise, Wer-
vicq, Zonnebeke et dans beaucoup d'autres
communes, les enfants qui fréquentent des éco
les communales ne sent pas admis recevoir
l'instruction religieuse, qui se donne l'église
pour la première communion et leurs parents
se voient refuser l'absolution lorsqu'ils vont
confesse.
Eh bien nous espérons qu'en présence de
la lettre de l'Evêque, Messieurs les Curés de
Wervicq et de Zonnebeke mettront fin leurs
extravagances et reviendront des sentiments
plus tolérants plus conciliants et surtout
plus charitables.
La situation des écoles communales de notre
canton scolaire continue s'améliorer sensi
blement.
Les clameurs déloyales et intéressées sont
plus vives que jamais; les catholiques ont
recours des moyens inavouables, et, néan
moins, le dernier relevé accuse une augmen
tation déplus de600 élèves, depuis l'ouverture
de l'anné e scolaire.
Ce résultat ne nous surprend guère: les
parents, surtout la campagne, ont eu l'occa
sion de constater la complète insuffisance des
instituteurs privés.
Voici d ailleurs un échantillon du personnel
des écoles avec Dieu
A R... 1 école catholique est dirigée par un
jeune homme de 20 ans qui n'a fait qu'une
année d études l'école normale Lpar
deux sacristains, complètement brouillés avec
les notions les plus élémentaires de l'ensei
gnement; Z.... par un jeune homme n'ayant
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAU AN Pour 1 arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23.
CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinglie-hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 0-07. 9-55. 12-07. 2-45.
5-57. 6-47. S-4o. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15.
Canghrinarck, le samedi, 5-50.
l.es cléricaux français n'auront pas se féliciter
des résultats de la séance davant-hier de la Cham
bre. Deux projets de loi qui les intéressaient tout
particulièrement ont été soumis aux discussions di s
mandataires de la nation. Le premier, émanant de
l'initiative de M. Maigne, visait l'abrogation de la
loi du 18 novembre 1815, relative l'interdiction
du travail d's dimanches et des jours de fêtes
reconnues par la loi.
Ce débat a amené la tribune un des membres
les plus éloquents du parli légitimiste, M. Keller,
député de Belfort. M. Keller, pour défendre le re
pos du dimanche, s'est livré un véritable travail
de bénédielin il a discuté la question au point de
vue de la santé de l'ouvrier et a résumé les opinions
d'un grand nombre d'hommes politiques, d'écono
mistes et de savants hostilesau travail du dimanche
Gladstone, Wilberforce, lord Macauiay, Robert
Peel, Humboldl, etc., etc., etc. Il a déposé un
contre-projet portant que les dispositions de la loi
seraient étendues aux travaux publics et aux ser
vices des chemins de fer. des postes et télégraphes.
Ce contre projeta été repou-sé par 535 voix con
tre 112 et la Chambre a décidé que désormais les
ouvriers travailleraient ou se reposeraient selon
leurs convenances.
Deuxième débat, relatif aux aumôniers militai
res. La Chambre, en dépit des efforts du prince de
Léon, a pris ctt considération un projet de M. Der
vaux. demandant l'abrogation de la loi du 20 mai-5
juin 1876.
Une nouvelle réunion des bureaux des gauches
s'est tenue lundi. Les points suivants ont été adop
tés pour figurer dans le programme du parti répu
blicain la liberté de réunion et d'association, sauf
pour les congrégations non autorisées; la liberté
de la presse; l'instruction laïque, gratuite et obli
gatoire.
Les journaux qui arrivent ce malin de Rome
apportent I heureuse nouvelle que le cabinet tient
sa majorité la Chambre des députés.
La Chambre prussienne continue assez paisible
ment la discussion du budget.
va se tenir sous 1.1 présidence du Czar. Il conservera
le titre de chnncili r honoraire avec les appointe
ments de ses fonctions.
t
t Ce 26 novembre 1879.