6 FRANCS PAR AN.
Le clergé et les lois B lges.
514. Dimanche,
39e ANNEE.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi
dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de Y Agence Ilavas, 89, Marché aux Herbes,
Bruxelles.
La preuve que la correspondance échangée
entre le Vatican et notre ministre des affaires
étrangères embarrasse terriblement nos clé
ricaux, c'est que leurs journaux ont soin de la
laisser ignorer leurs lecteurs. La Patrie en
analyse quelques phrases banales,en omettant
tout ce qui est blâme pour ses patrons, et )e
Journal d'Ypres toujours si zélé lorsqu'il
s'agit de défendre les prétentions de nos ultra-
montains reste muet comme une carpe..... Cet
organe a pourtant défendu tous les principes
qui sont aujourd'hui formellement condamnés
par le Pape.
Nous regrettons bien vivement de ne pou
voir reproduire en son entier cette correspon
dance, que nous recommandons nos lecteurs
mais voici comment le Pape désavoue et blâme
la conduite de nos cléricaux
Les catholiques, a dit Sa Sainteté, doivent
y> respecter les lois de leur pays (ce qu'ils nont
jamais fait jusqu'ici) et ils le doivent surtout
lorsque ces lois, comme la loi fondamentale,
chez vous sont favorables l'église. Votre
Constitution est un centractun pacte
loyalement consenti par tous tous sont donc
obligés le maintenir et le défendre. Au
reste le Pape et les catholiques ont en Bel-
gique des libertés et des droits importants
je nomme directement vos évêques et je gou-
verne l'église belge sans entraves. Ce sont
là des avantages considérables que je n'ai
pas dans les pays concordataires, ni dans
bien d'autres.
Et quelques jours après, le cardinal Nina
confirma ces déclarations Sa Sainteté l'avait
autorisé de sa manière la plus absolue don
ner l'assurance que les attaques contre les
institutions nationales ne recevraient au Va
tican ni appui, ni encouragement et (jue le
cardinal Franchi, en parlant comme il lavait
fait, avait exprimé, non seulement une opinion
personnelle, mais celle du Pape lui-même.
Et le 3 Mars 1879, notre chargé d'affaires
écrivait J'ai en l'honneur d'être admis Samedi
en audience chez le Saint-Père. Léon XIII
m'a accueilli avec sa bonté habituelle et m'a
exprimé de nouveau le vif plaisir qu'il avait
recevoir les témoignages ue dévouement de
la Belgique, De ce pays, a ajouté Sa Sain-
teté, que i'aflectionne entre tout et auquel
me rattachent des souvenirs déjà lointains
mais toujours vivants (Le Pape Léon XIII
a été pendant dix ans nonce Bruxelles).
- Je désire l'apaisement en Belgique et ré-
cemment encore j'ai eu l'occasion de m'ex-
primer dans ce sens auprès des délégués
d'un groupe de la presse catholique belge.
Et ces délégués aveuglés par leur propre
passion ont eu bien soin de n'en rien dire et
même de n'en tenir aucun compte,car ils n'ont
jamais été' plus agressifs et plus extravagants
que dans ces derniers temps.
Il résulte d'ailleurs de l'ensemble de cette
correspondance quetous nos chefs catholiques,
laïques et religieux ont été informés direc
tement par le nonce du Pape, que celui-ci dé
sirait les voir cesser leurs attaques contre les
lois du pays. Or quel compte en ont-ils tenu
Le Pape n'est donc plus leur chef spirituel?
ou n'est-il par hasard plus infaillible? Il faudra
bien que tôt ou tard ils s'en expliquent et
qu'ils conforment leur conduite la volonté du
Saint-Père. Il leur en coûtera sans doute,
mais il le faudra bien moins de devenir eux-
mêmes schismatiquesmot dont ils ont tant
abusé dans les derniers temps.
Et le Pape n'a jamais dit plus vrai que
lorsqu'il a déclaré notre chargé d'affaires,
que toutes les attaques contre les lois du pays
ne faisaient pas du tort seulement laBelgique,
elles en font aussi F Eglise il faut donc les
désapprouver et les blâmer.
Et si le Pape revenait parmi nous.il verrait
qu'il n'a pas tort, car il serait frappé de voir
combien les églises sont moins fréquentées
que passé quarante ans, lorsque Sa Sainteté
habitait la Belgique; dans les villes, la moitié
des hommes ne vont plus l'église, ils sont
fatigués d'entendre lancer l'injure et prêcher la
haine et la discorde par des prêtres qui n'ont
pour mission de Dieu, que de répandre des
paroles de paix, de concorde et de charité.
Il nous arrive de tous côtés des nouvelles
qui prouvent que les résultats de l'échange
de vue méritent d'être appréciés autrement
qu'ils ne l'ont été par certains journaux; nous
ne voulons pas plus que ces journaux, que
le gouvernement aille entrenir Rome un
ambassadeur, pour rendre hommage au Pon-
tife-Roi; mais si au prix d'une légation, affaire
d'une quarantaine de mille francs, nous pou
vons voir cesser les attaques du clergé et de
nos ultramontains contre nos lois constitu
tionnelles, si ce prix nous pouvons voir
mettre nos prêtres la raison et pacifier les
esprits, nous ne trouverions pas que ces résul
tats auraient coûté trop cher au pays.
Voyons Soyons de bon compte, peine la
correspondance entre le Pape et notre gouver
nement est elle connue et déjà les enfants qui
devaient être damnés avec leurs parents, avec
leurs instituteurs, avec leurs inspecteurs, avec
tout le monde enfin, seront admis, comme
autrefois, faire leur première communion.
Il y a plus l'archevêque de Malines se dis
pose retirer son patronage officiel aux écoles
catholiques,qui deviendront des écoles privées,
que les particuliers qui s'y intéressent pour
ront entretenir leurs propres frais.
Enfin, le plus fanatique ne nos évêques,
celui qui avait instigué toutes les mesures
extrêmes auxquelles l'épiscopat a eu recours,
est destitué et remplacé par un prêtre tolérant,
envoyé, comme il le dit lui-même, pour paci
fier les esprits et ramener le calme et la con
corde
Ne sont-ce pas là des résultats immenses au
point de vue de la tranquillité et de l'avenir du
pays et n'a-t-on pas tort de jeter la pierre au
ministre qui les a obtenus l'aide d'une négo
ciation, dont on ne peut méconnaître l'habilité.
Nul doute, d'après ces symptômes, que la pa
cification ne s'opère bientôt dans le pays et il
ne restera de tout cela d'autres victimes que
les quelques instituteurs qui, trop confiants
dans les extravagances de nos jeunes vicaires,
ont quitté les écoles officielies pour entrer
dans l'enseignement clérical.Comme plusieurs
sont encore sur le point de se fourvoyer, nous
les engageons y réfléchir sérieusement, car
cette comédie est près de toucher son dénoue
ment et eux seuls en seront les igeons.
Si, comme on nous l'assure, MM. les curés
de Wervicq, Zonnebeke et d'autres communes
persistent ne pas admettre l'enseignement
jour la première communion les eniants qui
réquentent les écoles communalesnous
engageons vivement soit les parents, soit
même l'administration communale s'adresser
directement l'évêque et ils peuvent être cer-
LE
PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE D1H1ANCIEE. VIRES acquiMT Ei'NDo
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Idem Pour le restant du paysï-oO
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
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Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15.
[.anghemarck, le samedi, 5-50.
Ypres, le 6 Décembre 1879.