6 FRANCS PAR AN.
Camouflet Piero Neuf
N° 528. Dimanche,
25 Janvier 1880.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pa>sdu monde (sauf la Flandre Occi
dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de V Agence Havas89, flarché aux Herbes,
Bruxelles.
40e ANNÉE.
LE
GRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vmts acquîrit eundo
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem. Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-35. 12-07. 2-45
3.57. 6-47. 50. 0
Courlrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostnide. 7-20. 12-17. 6-15.
langhi marck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
Bien que la séance, d'hier de la Chambre fran
çaise n'est offert qu'un médiocre intérêt, plusieurs
ministres et un certain nombre de députés s'élant
rendus Versailles pour assister aux obsèques de
M. Jules Favre, il convient de mentionner celte
place le dépôt de la fameuse proposition de M.
Louis Blanc, réclamant l'amnistie pleine et entière.
Le projet de ce député intransigeant aboutira un
fiasco lamentable. M. Louis Blanc n'a pu trouver
que 49 intransigeants disposés lui prêter leur con
cours. Une proposition identique, présentée l'année
dernière, était revêtue de 87 signatures. La Cham
bre veut en finir M. Louis Blanc ayant demandé
l'urgence, aucun député ne s'est levé pour combat
tre cette proposition. Dans quelques jours, le débat
se produira et la question de l'amnistie sera solen
nellement enterrée.
Des nouvelles intéressantes relativement au
Ctillorkamf se répandent dans les cercles dirigeants
de Berlin. Le gouvernement aurait résolu de ne
plus tenter aucune démarche auprès de la curie
romaine pour renouveler les négociations, mais,
dans le but d'amener l'apaisement, le ministre des
cultes auiait été chargé d'étudier attentivement les
lois de mai et de proposer des amandements aux
articles dont les dispositions seraient jugées exces
sives.
Les relations entre la Russie et le Vatican
s'améliorent, grâce aux efforts déployés par l'ex-
archevêque de Posen-Gnesen. M. Ledochowski. Il
y a lieu de croire que la situation de l'Eglise catho
lique romaine en Pologne ne tardera pas être
définitivement réglée.
Ce n'est un secret pour personne et des déclara
tions catégoriques ont été faites ce sujet depuis
quelque temps, l'empereur d'Allemagne et son
chancelier, le. prince dp Bismark, ont la ferme
intention de garantir l'Allemagne les bienfaits de
la paix. Mais leui désir de maintenir de bons rap
ports avec les puissances voisines et d'étouffer dans
leur germe les bruits belliqueux qui naissent on ne
sait où et qui servent souvent de prétextes des
spéculations inavouables, ne les empêche pas de
tenir l'armée, allemande sur un pied de paix respec
table et d'augmenter même les effectifs lorsque
celte nécessité s'impose.
Tel est le motif qui a engagé le prince de Bis
mark transmettre au conseil fédéral un projet de
loi créant onze régiments de ligne (8 prussiens,
1 bavarois, 2 saxons et un bataillon hessois), un,
régiment d'artillerie de campagne de 8 batteries
(prussien) 32 batteries de campagnes (dont 24 prus
siens), uu régiment d'artillerie pied et un batail
lon de pionniers. L'effectif de l'armée en temps de
paix est porté, par suite de cette nouvelle création,
de 401,000 427,000 hommes.
Nous trouvons dans une dépèche du correspon
dant madrilène du Temps des informations pré
cises sur le vole quia eu lieu mercredi a la Chambre
des députés dans la question de l'esclavage.
L'émancipation graduelle a rallié 240 voix AI.
Possada Serrera et 9 conservateurs ont voté contre.
Un seul député cubain, membre de la commission,
a voté avec le gouvernement tous les autres
députés cubaios se sont abstenus, ainsi que les
députés de Puerlo-Rico. Les minorités coalisées
avec les amis de M. Marlinez-Campos n'ont pas
pris part au vote.
Deux députés, officiers généraux, amis de M.
Martinez-Campos, proposent la dissolution de la
junta des minorités raison de l'iinpossibillité de
trouver un arrangement entre elles et |e cabinet.
La junta prendra une décision demain.
Le ministère ottoman a déjà trouvé le moyeu,
parait-il, de mécontenter le sultan Abdul-Hamid.
car la rumeur d'une crise circule avec persistance.
Voici comment on applique les camouflets sur
la face de scribes épiscopaux dont les principales
armes sont la calomnie et le mensonge:
Roui ers, 19 janvier 1880.
M. le Rédacteur de la PatrieBruges.
Je trouve dans votre très-estimable feuille du
19 janvier, la perle que voici:
Il paraît que les invités rolariens au bal de
M. le procureur de la province étaient conduits
par le fameux Karel de Brouckerc. qui. du reste,
avait été chargé de la distribution des caries
d'invitation en cette ville. On conçoit facilement
n le genre et la haute lignée des préférés de M. de
Brouckerc qui se sont distingués, parait-il, par
leur assiduité aux buffets.
Au risque de blesser certaines susceptibilités,
nous devons ajouter que les dames et demoiselles
rolariennes ont eu un grand succès d'hilarité par
leurs toilettes, les unes excentriques, les autres
trop ordinaires. (Textuel.)
Laissez-moije vous prie, fournir la nouvelle
preuve que, malgré le zèle pieux et évangélique
que vous mettez n'écrire que la vérité, rien que
la vérité, votre bonne foi légendaire a été surprise.
SameJi dernier j'assistais un enterrement
Jodoigne, d'ailleurs, pour cause de deuil, j'ai dû
décliner l'honneur d'accepter l'invitation de Mon
sieur le procureur Heyvaert comme vous dites,
avec l'allicisme cl la haute convenauce qui distin
guent votre polémique.
Je n'ai pas reçu mission de m'occuper des invi
tations de Monsieur le Gouverneur.
Je n'ajoute rien.
Votre courtoisie et votre savoir vivre vous,
homme de haute lignée, me dispensent de
recommander votre bonne verge de Tolède, le
galant sacristain qui vous sert de reporter.
Aux termes de la loi. permettez-moi de 'vous
sommer, avec toute la déférence qui vous est due,
d'insérer ces lignes dans le plus prochain numéro
de votre feuille et daignez recevoir l'hommage de
ma considération la plus distinguée.
de Brouckere.
iaceaca»
Le gouverneur de la Flandre Occidentale adon
né, samedi, Bruges, un bal qui a été exlraordi-
nairement brillant. L'aristocratie cléricale n'y a
naturellement pas paru on ne l'y attendait pas.
En revanche, tout ce qui, dans la haute bour
geoisie brugeoise, n'est pas inféodé au cléricalisme,
était là. Il n'était pas une ville de la province qui
n'y eût envoyé ses autorités et le dessus de son pa
nier mondain. De Gand, d'Anvers, de Mons, de
Bruxelles, des villes de la frontière française, on
était venu en foule; et la petite manifestion ab
stentionniste de l'aristocratie fausse et vraie, a ré
pondu. de la part des libéraux, des fonctionnaires,
des anciens collègues de M. Heyvaert dans la ma
gistrature, de tout ce qui est étranger aux sacris
ties locales, une manifestation vraiment imposante
de sympathie et de respect.
Naturellement, ce succès exaspère les sacristains;
et voici le récit que fait la pieuse Patrie de celte
fête. C'et une perle d'atticisme qu'il serait fâcheux
de laisser se perdre.
Jl. Hévard s'était assuré l'envoi de quelques wagon* de
daines de Bruxelles, de Gand, de Mons, de Courlrai, d'Ypres,
de Roulers, de Poperinghe, d'Ostende, (quatre-vingts invita
tions), de Furnesetc.
Comme, par exception, aucun train n'a déraillé samedi, le
procureur de la province a pu réunir environ 150 représen
tants non avariées du sexe aimables et charmant. Parcon-
tre, le sexe barbu et buveur était gaillardement représenté
par cinq six cents sujets des plus décidés. Aussi le
procureur avait-il prudemment remisé les victuailles dan.> un
appartement du premier étage.
Après avoir vainement poussé des reconnaissances dans
tous les coins et recoins du rez-de-chaussée, quelques cava-