Singnes d'apaisement! Tribunaux. cette place que pendant trente ans et plus sa voix s eleva pour défendre toutes nos libertés. Lorsqu'il prenait la parole, aussitôt, dans l'enceinte, se fai sait un grand silence; son esprit dominai' l'assem blée il donnait la vérité un accent irrésistible il avait le ton naturellement grave et imposant, et l'on sentait, en l'entendant parler, la dignité de l'homme, de son caractère et de son passé.... Ou prononcera aujourd'hui plusieurs discours sur la tombe du grand patriote il est douteux qu'ils soient plus éloquents, plus justes et plus vrais, que l'article du vieux journaliste. La Vérité raconte la scène suivante qui s'est j passée dans l'église de Lonzée, gros bourg de l'ar rondissement de Vervirrs C'était l'heure des vêpres. Un moine recollet était en chaire et déblatérait avec acharnement contre l'enseignement communal. A un certain moment, il prit partie les personnes, c'est-à-dire les instituteurs, les institutrices, puis le bourgmes- j tre qu'il dénonça la population comme le vrai I corrupteur des âmes. Aussitôt, le bourgmestre de se lever, disant: Vous m'altaquez. je vous réponds; c'est mon droit. Depuis 24 heures vous jetez la perturbation dans la commune; vous voulez y semer la révolu tion, mais vous ne récoltez que les rires et les dédains. Cela dit. il quitta l'église, suivi par plus de cinq cents personnes qui, malgré sa résistance, le por tèrent en triomphe jusque sa demeure, aux cris de: Vivent les libéraux C'est l'exercice du droit de réponse l'église. Pour obtenir le résultat dont se gaussent, bien tort, les feuilles cléricales, l'épiscopat a dû jouer avec le feude l'enfer même, dit le Journal de Bruges. Car ce n'est pas seulement une guerre politique mais bien plus une guerre religieuse qu'il se livre. Or. c'est là un jeu dangereux, un jeu qui gagne perd. Que se passe-t-il en effet? Tous les instituteurs, les institutrices, les élèves des écoles normales, les parents des 340 mille élèves restés fidèles l'enseignement de l'Etat. ont bravé 1rs menaces du clergé. Chaque jour leur nombre s'accroit de ceux qui ne pensent pas qu'ils sont coupables en confiant leurs enfants des écoles où rien n'est changé et où le prêtre peut donner l'en seignement religieux s'il le veut. Donc ce luxe d'excommunications est déployé en pure perte et le clergé en arrive comme Calchas devoir faire rétamer son tonnerre. Donc, l'effet religieux, l'effet soi-disant moral est perdu au contraire, il se retourne contre ceux qui en attendait leur succès car il détruit leur prestige et en même temps celui d'une religion pure dans son cscence. mais dont ils font une ma chine de guerre politique. On croyait mitrailler l'Etat et l'on n'a fait qu'enclouer les canons de l'église. Il est vrai que nos adversaires politiques ont plus d'un tour dans leur sac malices Là où la menace religieuse échoue.les privations matérielles sont employées on refuse des secours, de l'outrage aux familles qui envoient leurs enfants aux écoles communales et aux pauvres enfants des vêlements pour faire décemment leur première communion. On fait plus, on contraint les parents les retirer de l'école laïque sous peine de les exclure du sa crement, et cela malgré la lettre de l'évêque de Bruges qui les y admet. Si quelques parents cèdent la menace, c'est pour éviter leurs enfants une exclusion qu'ils considèrrnl comme humiliante, mais ils ne man queront pas de les renvoyer l'école communale uprès les vacances de Pâques. Nous le demandons.une opposition qui a recours a de tels moyens ne doit elle pas s'user elle-même et eu arriver au bout d'un certain temps, voir se briser dans ses mains les vieux engins de guerre dont Ile a fait usage. r jiaesesefa» Nous ne voulons pas de martyrs, disait le mi nistre de la justice dans la discussion de son budget en parlant des prêtres. El nous lui répondions: La justice n'en fait pas. Nous aimons croire qu'on ne verra pas des martyrs dans les deux personnages dont il s'agit ci-dessous, charge desquels le tribunal corn e- tionnel de Hasselt a prononcé des jugements relali- vement sévères. Hasselt est le chef-lieu de la province où les écoles congiéganisles ont obtenu le plus de succès, on le comprendra en voyant comment les prê tres s'y prennent pour y attirer les enfants. Les jugements prononcés leur charge son! un exemple que nous citons aux parents qui,dans tuul le pays, sont victimes de persécutions du genre dont il s'agit en ces jugements. .M. Corthals, Emile âgé de 40 ans né Hercnlhout, curé, demeurant la Colombie, ha meau de la commune de Lomincl. été condamné une amende de 50 fr. et subdiaireinent 8 jours de prison, en cas de non paiement, ainsi qu'aux frais du procès, qui sont considérables, car il y a eu une lougue instruction, pour avoir battu dans l'église pendant la leçon de catéchisme qu'il donnait, le fils d'un cautouriier de la route de Has selt vers Bois-le-Duc, le nommé Gelders, Pierre- Jean, âgé de 10 aus, eu le traitant de gueux, parce que le cantonnier fait aller l'école commu nale sou fils au lieu de l'envoyer l'école du curé. Celte condamnation a été prononcée le 17 jan vier dernier. M. Braeckers, Jean-Hubert, 46 ans, né Brée, demeurant Hechlel, curé du village, a été cou- damné une amende de 26 francs et aux frais, pour avoir injurié publiquement le nouvel institu teur communal, daus l'exercice de ses fonctions, le sieur Hoffbauer. Cette condamnation a été pronon cée le 31 janvier. m m |f iilfiiiitn i - La Gazette de Bruxelles publie l'entrefilet sui vant Voici un petit exemple, absolument authen tique, de l'esprit de pacification et de inodéraliou qui règne daus le cœur des hommes inféodés au parti clérical. Depuis quelques semaines, un bruit étrange, persistant, se répand sourdement parmi les popu lations ignorantes et, par cela même, en grande partie cléricalisées, qui grouillent dans le quartier de la rue Haute, de la rue des Minimes, les Marolles, enfin. Ce bruit n'est autre, je vous le donne en mille... que l'imminence d'une révolution qui éclatera l'epoque des prochaines fêles jubilaires! Ces rumeurs odieuses, propagées on ue sait par qui maison le devine sans peine prennent de jour m jour de la consistance. Il nous est venu de divers côtés et nous eu avons été témoins nous-mêmesqu'elles sont acceptées très-sérieu sement par la portion du peuple, bigote et fanati que, qui croit la parole évangélique d< s curés. Encore une fois, nous l'affirmons, tout cela est parfaitement authentique, et quoique assu rément peut grave mériterait peut-être bien l'at tention de qui de droit. Les cléricaux, dit le Journal de Bruges, ne peuvent se consoler du départ du fameux cheva lier Buzette. Daus leur douleur, ils lui offrent des compensations de tout genre. Ils le nomment in specteur laïque des écoles congréganistes et des écoles de dentelles. Ils mettent M. le représentant De Clercq terre afin de lui donner son siège au Parlement, car dans le parti de l'ordre moral et de la discipline, les électeurs ne sont comptés pour rien ceux qu'on ne peut intimider, terrifier, on les corrompt. Il est vrai de dire qu'un gouverneur libéral fait tache dans une province courbée sous la crosse, surtout quand ce gouverneur pousse l'audace jus qu'à faire respecter la lui par ceux qui aiment se permettre des excursions dans le domaine de I illé galité. comme Sa fantaisie eu prend trop souvent aux municipaux brugeois et la Dépulatiou per manente de la province. Entre Ai. Vramhonf. qu'on a fait mourir de cha grin, et Al. Heyvaert. qui a la vie assez dure pour résister, il «'est trouvé pendant quelques mois un Gouverneur selon le cœur de nos cléricaux. Ce n'est pas qui' dans son court passage aux affaires, ce haut fonctionnaire se soit fait remarquer par des mesures utiles la province et son chef-lieu. Tous ses efforts se sont bornés au soin de sa per sonne t faire la fortune, non de nos industriels et de nos commerçants, mais des parfumeurs et des Chapeliers. On l'a vu plus attentif tracer correc tement la ligne île ses cheveux que celles des voies maritimes, qui doivent rendre Bruges sa prospé rité. Et tandis que la province descendait rapide ment l'échelle de la prospérité matérielle et intel lectuelle Sa mnio sur ses chev. ux laissait glisser le peigne. \ous ne sachions pas qu'il ait rien édifié, mais en fait de suppression, c'est sous son règne éphé mère cl inutile que l'hôtel provincial a été annulé par un incendie dont il n'est pas encore relevé. Ce n'est certes pas de lui qu'on devait attendre un ukase portant qu'il appartenait l'opinion clé ricale et qu'il en appliquerait sans faiblesse les principes. Les adeptes de l'école jésuitique ne pio- cède pas ainsi. Habiles dans l'art de dorer les pilu les, ils offrent avec politesse l'écaillé leurs adver saires et gobent l'huître pour eux. On comprend, continue le Journal de Bruges qu'un gouverneur de ce genre soit l'idéal des grands machinistes cléricaux, mais quels que soient les parfums qu'ils emploient pour dissimulerson odeur, le jésuite sent toujours la jé»uilière. Nous lisons dans l'Europe On nous écrit de YVaelhem (Malines) que le clergé vient de refuser, l'absolution aux membres du comité scolaire récemment nommés par M. le ministre Van Hutnbeeck. A Wavre-Sainte-Cathérine la distribution des prix aux élèves de l'école communale, qui se faisait toujours en octobre, a seulement eu lieu di manche dernier. Aucune autorité de la commune n'a assisté, parait-il, cette solennité; l'instituteur a remis lui-même les prix ses élèves. Les enfants qui fréquentent l'école sont au nombre do 126. Un arrêté royal vient d'annuler les délibérations de différents conseils de fabrique par lesquels ces conseils de fabrique avaient nommé aux fonctions de président les curés de paroisses. Le Courrier de Bruxelles voit là. naturelle ment. une nouvelle atteinte la liberté religieuse, une nouvelle preuve de la haine mortelle que le ministère vouée la religion, etc. Les curés, dit-il, ont le droit de présider les conseils de fabrique. On nous montre le texte de la loi qui le leur interdit Ce texte n'existe pas. il est vrai, mais la loi ne dit pas non plus que le curé ne pourra pas être trésorier. Seulement, comme elle dit plus loin que la caisse de la fabrique aura trois clefs, dont l'une sera remise au curé, la deuxième au trésorier et la troisième au président, il pourrait arriver et il arriverait certainement, avec la doctrine du Cour rier, que les trois clefs seraient réunies dans les mains du curé. C'est peut-être cela que le Courrier désire, mais on peut-être d'un autre avis sans, pour cela, vouloir la ruine de la religiou. L'audience de vendredi dernier de la justice de paix de Molenbecck-Sainl-Jean a été marquée par [g comparution de prévenus inculpés d avoir orga-

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2