40e ANNÉE. 6 FRAJNCS PAR AN. N° 530. Dimanche, 22 Février 1880. JOURNAL D'YPHES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vîmes acuuikit ëundo. N.B. Les annonces, réclames ei laits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de l'Agence Havas, 89, Marché aux Herbes, Bruxelles. BULLETIN POLITIQUE. Ypres, te 21 Février 1880. Depuis que le Journal d'Ypres a changé de format et que sa rédaction est passée, d'après ce que l'on dit, MSurmont devenu deVoisber- ghe.nous n'y trouvons plus de ces emphatiques élucubrations qui vous endormaient debout, mais qui étaient au moins inspirées par un mobile honnête celui de nous doter d'un gouvernement selon le cœur des jesuites et les doctrines de l'encyclique et du Syllabus. Depuis que le Pape a condamné ces doctri nes, notre moniteur clérical en est réduit débiter dans chaque numéro trois ou quatre colonnes de personnalités dignes de notr^ an cienne Commune d'Yprès. Si le Journal croit que nous allons répondre une pareille polé mique, il se trompe fort, il nous suffit de signaler d'où elle émane, pour que le public n'y attache que la valeur morale qu'elle mérite. Sous ce titre, le geai paré des plumes du paonle Journal d'Ypres fait une sortie vigou reuse contre l'Association Agricole d'Ypres qu'il qualifie de machine politique sous la présidence de M. Carton et qu'il accuse de faire siennes les primes que la province dé cerne l'occasion du concours de la race chevaline. Or rien n'est plus faux que ces imputations. L'Association Agricole d'Ypres existe depuis 32 ans elle fait l'office de commice pour les 6e et 7e districts agricoles et elle a, ce titre, une existence légale. Eh bien, nous défions de prouver qu'elle se soit jamais immiscée dans la politique. Ses travaux sont là et nous défions d'y trouver la moindre allusion ou tendance politique. Mais M. Carton est la tête de l'As sociation et là est pour vous le grief capital.... Vous voudriez pouvoir mettre sa tête l'un des vôtres pour y introduire la politique et en faire un instrument de pression et de domina tion, comme vous faites de toutes les institu tions où vous trônez. Voilà la vérité. Quant au reproche de faire siennes les primes allouées par la province, le rédacteur au Journal le lance avec sa légèreté habi tuelle il ne sait pas, il ignore (cela comme beaucoup de choses) et cela lui suffit pour affirmer.... pour accuser. Eh bien s'il s'était donné la peine de lire le programme de ces concours,il eut vu, qu'il y est fait mention plus d'une fois de l'intervention de la province ainsi nous y lisons propos du concours des juments Les deux premières primes dans le con- cours des juments, étant les primes du concours PROVINCIAL, ne pourront être décernées qu'aux chevaux élevés dans l'ar- rondissement judiciaire. Est-ce clair Voilà comment l'Associatiou Agricole s'em pare de largesses qui ne lui coûtent rien. Et voilà aussi comment le Journal d'Ypres écrit l'histoire Qu'en pense M. Surmont Nous comptons que si le clergé tient parole Ypres et s'il refuse l'absolution, tous ceux dont les enfants fréquentent les écoles com munales, les deux tiers de notre population se verront retuser l'absolution. Cette éventualité n'émeut guère,car on entend dire de toute part s'ils me refusent l'absolution, cela m'est égal, mais ils n'en auront l'occasion qu'une fois. Avec la disposition actuelle des esprits, il y a trois siècles, toute la ville serait passée au protestantisme. De nos jours cela n'en vaut pas la peine. Prêtres d'un Dieu de Paix et deCnarité, qu'avez-vous fait de la religion On nous cite comme un bel avancement l'exemple d'un instituteur du ne de nos grandes communes, qui a renoncé l'enseignement officiel et peut aujourd'hui, pour gagner le ciel, cirer les souliers de son vicaire. A l'issue de la triste cérémonie, M. le Bourg mestre de Zonnebeke a prononcé sur la tombe de son digne collègue et ami le remarquable discours que nous reproduisons ici LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. lr. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dix«Kude, 50. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. L'effroyable attentai de Saint-Pétersbourg inspire aux feuilles berlinoises des articles témoi gnant d'une profonde indignation même les jour naux foncièrement hostiles la politique du gou vernement russe expriment leur horreur dans des termes émus et sympathiques. Il y a toutefois une feuille qui a eu le triste courage d'émettre des plai santeries au sujet de ce crime atroce qui a coûté la vie huit personnes; ce n'est pas un journal socia liste qui s'est rendu coupable de celte grave incon venance, mais une feuille ultramontaine, peu satisfaite de ce que. dans le télégramme officiel, l'avortement du criminel exploit des nihilistes ait été attribué au hasard. Nous laissonsànos lecteurs le soin de tirer de ce fait la leçon qu'il comporte. La Germania r. nd le libéralisme responsable du crime du Palais d'Hiver, et elle trouvera des lecteurs complaisants qui la croiront sur parole. Et nunc intelligite. dit la feuille épiscopale; ce sont là les conséquences du libéralisme; l'Eglise rendue elle-même peut seule changer tout cela.» Le moment est singulièrement choisi pour déve- velopper une thèse pareille. Lé journal a-t-il donc oublié que les régicides les plus épouvantables ont été inspirés par le fanatisme religieux? D'après les dernières informations de la capitale russe, les conspirateurs ont employé la dynamite. Celle substance n'a pu être placée dans les caves qu'avec la complicité d'employés subalternes du Palais d'Hiver. Le feu a été mis heure fixe, l'aide de fils électriques qui ont été coupés après l'attentat; et dont on a trouvé les restes une assez grande dislance. Plusieurs dignitaires sont gardés vue. Les arrestations sont très nombreuses, mais la police n'est pas encore sur la trace des assassins. L'empereur est, dit-on. très affecté, et les bruits d'abdication pour le 2 mars recommencent circu ler. Mardi dernier ont été célébrées, au milieu d'une afflueoce énorme, les funérailles du regretté Mon sieur Emile Comyn, échevin de Zonnebeke, pré sident-fondateur de la société de Secours Mutuels, établie en celte commune vice-président des société de .Musique et de St-Sébastien de Zonne beke, etc. Cette mort prématurée inspire d'unanimes regrets, et laisse un vide immense non seulement dans la commune de Zonnebeke. mais parmi les nombreux amis que les excellentes qualités du défunt lui avaient gagnés. L'altitude de la population et des assistants ex primait ce sentiment d'une façon touchante. Le cortège qui accompagna la dépouille de Mon sieur Comyn vers sa dernière demeure était formé: de l'Harmonie de Zonnebeke du Conseil commu nal et des administrations secondaires quatre membres de ces administrations portaient le corps, quatre autres tenaient les coins du poêle de la société de St-Sébastien formant la haie le long du cercueil, de la famille, et du Conseil communal des élèves de l'école communale de garçons, au nombre de 81, conduits par MM. les instituteurs. Les membres effectifs de la société de Secours Mutuels, au nombre de 120. précédés de leur drapeau et des membres de leur commission ad ministrative, fermaient la marche. Messieurs, Il y a déjà plus d'un an que se répandit un jour parmi nous, cette rumeur alarmante Monsieur Comvn est mortellement atteint Monsieur Comyn est perdu -, Depuis longtemps déjà notre ami souffrait de la ma ladie qui vient de nous le ravir il était retenu par elle loin de ses amis, dont il était la joie loin des malheu reux, dont il était la consolation de l'administration, dont il était le conseil toujours ferme et éclairé. Mais tel était l'amour qu'inspirait cet homme de bien, que chacun se refusait entrevoir seulement l'immense douleur de la séparation, et s'obstinait espérer. En effet, un semblant de guérison parut pour quel que temps devoir rendre la santé celui dont le réta-

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1