f; B fV":\ 'fcl Nouvelles locales. Nouvelles diverses. Programme #11 - 1 I' 4 lit' •k |i blissement était l'objet de tous les vœux. Cette lueur s éteignit bientôt, et la maladie ressaisit sa proie avec plus «l'opiniâtreté que jamais. Puisvinrent l'un après l'autre les tristes précurseurs du dénouement fatal et l'on vit le deuil s'étendre d'avance sur nous la gaieté lit place l'abattement aujourd'hui une population entière, unanime dans ses regrets, se recueille pour mesurer l'étendue de la perte qu elle subit. Emile Comyn vécut attaché par la force des choses un milieu obscur, en quelque sorte intime, dans lequel une âme ordinaire se fût énervée mais il était doué un haut degré des plus belles qualités du cœur et de l'esprit elles l'eussent fait briller dans une posi tion bien plus élevée que celle où s'écoula toute son existence. Ma parole est impuissante rendre les sentiments dévoués de ce cœur d'élite, et ses continuels élans vers le bien. Aucune aspiration vers le bien-être moral et matériel de la société ne le laissait indifférent. Mais en même temps que l'àme généreuse de notre ami le por tait embrasser avec enthousiasme la cause du pro grès, la rectitude de son jugement, et sa connaissance Ïiarfaite de notre état social, surtout en ce qui concerne es besoins et les mérites réels de nos classes laborieu ses, lui faisaient aisément discerner l'utopie du pos sible, le dangereux du salutaire. Alors, soit qu'il échangeât ses idées avec ses égaux, ou qu'il se mit en communication avec ceux qu'il vou lait instruire, sa parole expansive mettait au jour, avec une charmante modestie, des aperçus d'une justesse et d'une vérité saisissantes ou bien son bon sens lumi neux, allant droit au sens commun du public, se ré pandait en saillies vives et familières, en leçon de sa gesse pratique la portée de ses auditeurs. En un mot, Emile Comyn possédait tous les dons et toutes les vertus qui font le citoyen utile il était de ceux que la nature et l'éducation appellent diriger les autres. Il se devait la chose publique. Mais, bien différent des nullités ambitieuses qui ne briguent les fonctions que parce qu'elles flattent leur orgueil, cet homme si méritant était si défiant de lui-même, il se faisait une idée si haute de la vie publique, qu'il s'en exagérait les responsabilités et les devoirs au point de vouloir s'en tenir absolument écarté. Ce ne fut qu'en 1875 que ses amis parvinrent vain cre ses répugnances, et le déterminer accepter un mandat de conseiller communal, que lui décerna l'una nimité des suffrages. Il fut nomme Echevin le 27 Dé cembre de la même année.et son entrée dans la carrière administrative fut sigualée par l'adoption de diverses mesures d'utilité et de sécurité publiques fort appré ciées de nos concitoyens. Inutile de dire avec quelle conviction, avec quels scrupules d'honnêteté et d'impartialité notre excellent collègue remplissait ses modestes fonctions de quel prestige sa coopération rehaussait notre administra tion, de quelle confiance il était honoré, en quelle estime étaient tenus ses avis J'aimais le consulter sur toutes choses, non seulement par déférence, mais Îarce que je le savais habile, prudent ei désintéressé, fne solide amitié, née de la confiance et de l'estime ré ciproques, nous unissait intimement nos volontés s'harmonisaient dans une entente parfaite, dont celle qui fit longtemps le bonheur de cette commune était comme le reflet. Mais de tous les sentiments de ce cœur si fécond, le plus saillant, celui qui fut le mobile des actions les plus méritoires de sa vie publique, ce fut l'affection toute paternelle qu'il vouait au peuple, cet éternel enfant. Dès le jour où je le connus, cette affection le domi nait. Toute institution qui pouvait tendre occuper et orner l'intelligence de rhomme du peuple, ou lui venir en aide dans ses besoins matérielsobtenait d'avance sa coopération enthousiaste. Aussi fut-il l'un des fondateurs les plus actifs de notre société de Musique,comme aussi l'un de ses plus fermes soutiens. D'un abord facile, bienveillant, il attirait aisément l'ouvrier lui, savait gagner sa confiance, relever son moral, faire appel aux germes incultes d'une éducation peine ébauchee, pour l'élever ses propres jeux, et lui apprendre, avec le respect de lui-même, le respect d'autrui. Il se préoccupait surtout de la nécessité de prémunir notre honnête population ouvrière contre les convoiti ses malsaines allumées par une propagande antisociale et insensée, en lui prouvant, par une sollicitude con stante, qu'on ne lui veut que du bien. Tel fut le mobile que le détermina créer dans notre commune une société de secours mutuels aujourd'hui en bonne voie de prospérité. Cette œuvre, qui répondait si bien ses généreuses aspirations, fut bien la sienne propre. Je ne m'appesantirai pas sur ce sujet, pour ne pas empiéter sur la tâche de son collaborateur et ami Monsieur Parret, secrétaire-trésorier de cette institu tion. Chez notre digne ami, Messieurs, les vertus de l'homme privé, égalaient celles du citoyen. Epoux tendre et affectueux, père dévoué jusqu'à la plus complète abnégation, il faisait la joie et le bon heur de son foyer heureuses étaient les heures que ses amis y passaient parfois avec lui, car il était bien de tous les amis le plus dévoué, le plus affectueux, le plus consolant et en même temps le plus jovial. Aussi cette mort prématurée est-elle plus qu'une séparation elle est comme un cruel arrachement. Arraché sa femme, qui avait besoin de son affec tion et de son appui, ses enfants que ses conseils devaient guider dans la vie qui s'ouvre peine devant eux, arraché ses amis, qui son affection constante et dévouée était devenue nécessaire, arraché aux deshérités qu'il comblait de ses bienfaits, qu'il guidait de sa paternelle influence la vie publique où il lui restait tant de services rendre, Emile a dû éprouver, au seuil de la mort, de navrants, d'indicibles regrets. Mais déjà il est plus heureux que nous; son âme repose dans le sein de Dieu elle est, retournée la source des vertus dont elle était ornée, la bonté, la charité, la vérité, la justice. Plus plaindre que lui, nous gardons jamais, avec son souvenir, la douleur de ne plus le posséder. Adieu, cher Emile; au nom de tes amis, au nom de tous ceux qui t'ont connu et apprécié, au nom de la population dont je suis l'organe, que ta mémoire soit bénie iM. Parret, secrétaire de la commune et de la société des Secours Mutuels a prononcé ensuite, en flamand, un excellent discours au nom de cette dernière association. Enfin M. Balmaekers a dit un dernier mot d'adieu au nom delà société de Musique. Discours prononcé sur la tombe de M. Fissette, le Mercredi 18 Février 1880. Messieurs, L'heure douloureuse a sonné. La tombe du Colonel Fissette va se fermer jamais. Avant de faire cet homme de bien nos solennels et suprêmes adieux, laissez-moi vous rappeler ce qu'il fut, soit dans l'intimité, soit dans son existence agitée de soldat, vous aurez ainsi la clef de la sympathie qu'il excita toujours chez ceux qui ont eu l'honneur et le bonheur de le connaître de près. Fissette naquit Clermont, village de la province de Liège, le 6 Juin 1812. Il atteignait peine sa dix-hui tième année lorsque l'écho des premiers cris d'indépen dance poussés par les patriotes belges arriva jusqu'à lui trois jours après la mémorable représentation de la Muette de Portici qui mit le feu aux foudres, le 28 Août 1830, Fissette partait comme pourrier dans la compagnie de tirailleurs liégeois où il s'était enrôlé volontairement. A partir de cette date, nous le trouvons partout où il y a des dangers braver, au Parc de Bruxelles pendant les trois journées de Septembre, au pont de Walhem et sur le champ de bataille de Louvain, encore adolescent, il brille par son entrain et par sa bravoure au milieu des volontaires accourus des confins du pays pour nous tail ler une nationalité dans la carte d'Europe. Honneur ces héros créateurs d'une Belgique libre! Fissette était dans leurs rangs. A dix-neuf ans, mûri par le feu des combats, Fissette avait conquis coups de fusil ses galons de sergent- major dans l'armée régulière. Trois ans plus tard, sans appui, sans protection, il était nommé sous-lieutenant au 9e de Ligne. Une splendide carrièrre s'ouvrait alors pour lui, lorsqu'en 1839, au moment de devenir lieute nant, le traité de paix imposé par les puissances étran gères arrêta, non seulement l'avancement dans l'armée, mais fut cause de nombreuses réductions, dans les cadres, Fissette ne fut nommé lieutenant qu'en 1845 et capitaine en 1853, quoique chaque fois promu un très grand choix, il avait passé près de 18 ans dans les gra des de sous-lieutenant et de lieutenant. Sept ans plus tard, il était nommé major. En 1863, le Roi lui décernait la croix de Léopold qu'il avait si vail lamment gagnée il portait déjà, depuis 1859, la croix commémorative des 25 premières années du règne du grand Souverain. En 1867, Fissette devient Lieutenant- Colonel au 10e de Ligne où il ne reste pas longtemps en 1870, il était nommé Colonel commandant la Place d'Ypres, désigné en décembre de la même année pour prendre le commandement de la Place de Gand, il quitte Ypres avec regret, c'est dans cette ville qu'il ve t reve nir l.orsque l'heure de la retraite aura sonné pour lui. Son caractère obligeant, sa loyauté dans ses relations lui ont créé de nombreux et affectueux amis. Ils sont tous ici, mon cher Fissette, ils répètent avec moi ton éloge mérité. En 1873, Fissette atteignit la limite d'âge fixée par la loi et fut admis la pension. Avant de se séparer d'un officier supérieur si distingué, le Roi lui accorda un nou veau témoignage de son estime et de sa satisfaction pour les longs et loyaux services rendus la patrie, Sa Majesté le nomma officier de son ordre. En 1878, Fissette reçut encore et uu des premiers la croix des combattants de 1830. Je vous ai dit, Messieurs, ce que fut le brillant soldat, aimé et respecté de tous, ma tâche va finir. Devant cette tombe qui va se fermer, j'éprouve, mon brave et regretté Fissette, un amer bonheur proclamer tes grandes qualités, tu étais un bon époux, un ami sûr et un frère d'armes dévoué et vaillant. On pourra graver sur la pierre qui te couvrira; ci-gît un soldat d'élite, ci-gît un homme d'honneur. Adieu Fissette, repose en paix du sommeil du juste. Société des Chœurs. La soirée-tabagie de Mercredi dernier a parfaitement réussi. Un public très nombreux a fait un vif succès MM. A. Gaimant, Ligy, Colin, Mathieu et Swekels, qui, avec l'excellente sec- tion de symphonie, s'étaient partagé les différents mor ceaux du programme. Une mention toute spéciale M. Palante, l'heureux propriétaire d'une charmante voix de ténor, qu'il conduit avec goût; aussi les applau dissements ne lui ont-ils pas fait délâut. Tvïs. Il est porté la connaissance des personnes qui seraient en possession de bons de la valeur de 40 centi mes, que ces bons sont valables jusqu'au 1' Mars prochain, date laquelle ils seront remboursables au Calé du Boerenhol, de 3 5 heures de relevée qua trième et dernier paiement. Société de la Concorde. Le Concert de Jeudi 26 courant aura lieu, par excep tion, le Mardi 24, 7 1/2 heures du soir, par la musi- sique du lr Régiment de ligne, sous la direction de M. Ch. Simar. 1. Le cadet de marine, marche, Von Suppé. 2. Guillaume-Tell, ouverture, Rossini. 3. Le Trouvère, fantaisie, Verdi, avec solos de piston, tuba, saxophone et trombone. 4. Marche Turque, Mozart. 5. La Favorite, (transcription), Donnizetti. 6. Souvenir de Baden-Baden, valse, Bousquet. ÉTAT-CIVIL D'YPRES, du 13 au 20 Fév. 1880. NAISSANCES: Sexe masculin, 3; id. féminin, 6; Total,9 Mariages Cappaert, Pierre, scieur de iong, et Nuytteos, Philomèue, cabarelière.Vaudra Berghe, Charles, employé de fabrique, rt Deman, Marie couturière. Décès Six, Agéle, sans profession, 87 ans, veuve de Jean-Baptiste Bossaerl, rue de Meuin. Oepuorler, Ivou, sans profession, 76 ans, époux de Barbe Moyeu, rue de Menin. Matyu, Eugène, sans profession, 82 ans, célibataire, nouveau chemin Si-Jacques. Waiguou, Sophie, hôtelière, 66 ans, veuve de Théodore Denorme rue des Bouchers.Vaudamme, Collette, saos profession, 76 ans, veuve de Ferdiuand Deboliaudcr, rue de Lille. Tasseei, Charles, sans profession, 80 ans, veuf de Rosalie Delbrcque, rue des Récoileis. Vaoalsleyu, Clémence, saos profession, 61 ans, épouse de Jean Sobiei rue longue du Marais. Fissette, Eugène, colonel en retrai te, officier de l'ordre de Léopold, décoré de la croix commé morative de vingt cinq années de service et de celle des volon taires de 1830, 67 ans, époux de Célina Desbonnet, rue des Chiens. Dcweer, Nicolas, sans profession, 7o ans, veuf de Rosaha Bossier, tue de Dixiuude. Dieriuck, Adèle, sans profession, 29 ans, épouse de Jean Dutboo, Samt-Jacques-lez- Ypres.Plaetevoet, Caroline, sans profession, 77 ans, veuve de Philippe Soeneu, rue longue de Thourout. Bras, Julien, employé de commerce,48 ans,époux de Marceline Lebarinier, rue longue de Thourout. Lestieuue, Isabelle, sans profes sion, 91 ans, veuve de François Vergracht, rue Bellewaert. Demeerssemau, Caroline, sans profession, 72 ans, veuve de Liévin Geeraert, rue longue du Marais. vtri Un meurtre a été commis a Staden, dans la nuit du 12 au 15 de ce mois. Le nommé Arnaud Sleelandt, célibataire, âgé de 60 ans, habitait, avec une jeuoe servante de 20 ans environ, unr petite ferme située une demi-heure de marche de l'aggloméré. Vendredi malin, un voisin s'y rendit pour y prendre du lait.Mais un spectacle horrible s'offrit ses yeux: sur le parquet de la cuisine était étendu le corps inanimé d'A- mand Sleeiandt baignant dans le sang qui s'était échappé de blessures faites au visage et au cou.Le voisin recula effrayée! appela au secours. La police de.Staden, la gendarmerie de Westroosebeke et le parquet d'Ypres furent prévenus. On raconte que le jeudi soir, trois personnes, domestiques dans une ferme voisine, se trouvaientchezSleelandt et s'étaient amusés avec celui-ci et sa Servaute jouer de l'accordéon. Il était entre 10 et 10 1/2 heures quand ces individus sont par tis. Le lendemain on constata que l'horloge s'était arrêtée vers 11 heures.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2