6 FRANCS PAR AN. N° 538. Dimanche, 29 Février 1880. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N. B. Les annonces, réclames et faits divers, poifr tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de l'Agence Havas89, Marché aux Herbes, Bruxelles. Ce que caractérise la polémique inaugurée par M. Surmont, dans son Journal d'Ypres, c'est que, dès qu'il se sent acculé sur une question, il prend la tangeante et se dégage par quelque mauvais calembourg. L'honorable rédacteur du Journal d'Ypres en fait réelle ment un scandaleux abus. Lui pourtant, que ses amis ne prétendent pas si bête, devrait savoir que le calembourg est l'esprit des gens qui n'en ont pas. Cherche-t-il justifier, par hasard, la défi nition Au fond, l'attaque dirigée dernièrement par le Journal d'Ypres contre l'Association Agri cole était fort simple, il accusait l'Association d'avoir fait sien le concours provincial et d'avoir laissé ignorer que les principales pri mes étaient payées par la province. Or nous avons reproduit les extraits du règlement, qui disent, en toutes lettres et plusieurs reprises, quelles sont les primes provinciales Le Jour nal reconnait-il après cela son erreur! Avoue-t- il qu'il n'avait jamais lu le règlement qu'il critiquait (ce qui lui arrive souvent). Rien de tout cela... Il a enlevé les plumes du paon. Il est fort possible que le rédacteur du Jour nal, avec la dose de présomption qu'on lui connait, se fait pareille illusionmais au fond, cela ne prouve qu'une chose, c'est qu'avec lui la discussion sérieuse et loyale est impos sible. Eh bien s'il ne s'agit que de faire assaut de calembourgs, nous nous inclinons et nous lui disons vous l'honneur Le Journal ne se défend plus, du reste, de parsemer tous ses articles de personnalités, il cherche, au contraire, les justifier en soute nant que tous nos amis présentent un fond si riche, qu'on résiste difficilement la tenta tion d'y puiser.» Eh! compère, dites donc; vous voyez encore la paille dans l'œil d'autrui et vous n'apercevez pas la poutre dans le vôtre. Si nous exhumions vos Henritjes, vos Fagel, vos Meester Leu, vos Sevs, vos Mortier et tant d'autres candidats malheureux, que vous avez élevés sur les trétaux et qui sont tombés, chaque élection communale, sous les sifflets de leurs concitoyens, ne trouveriez vous pas que vous avez mauvaise grâce de provoquer de ces comparaisons,qui ne peuvent vous cou vrir que de ridicule et de honte. Il est possible que des polémiques de ce genre amusent la nouvelle rédaction du Jour nal, mais comme nous ne voyons pas trop uoi elles peuvent aboutir, nous ne répon- rons que bien rarement ces carabistouilles et seulement lorsque notre propre intérêt l'exigera. M. Surmont peut s'exercer après cela aux tangeantes, tant qu'il lui plaira. 40e ANNÉE. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires aoquirit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. II*. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 59. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. BULLETIN POLITIQUE. Les séances de jeudi des Chambres françaises n'ont offert qu'un médiocre inlérét. Au Sénat. MM. Dufournel, de la droite, Foucher de Careil, de la gauche, et de Parie.u, l'ancien ministre de l'Empire, ont successivement occupé la tribune. Seul le deuxième orateur est parvenu passionner quelque peu le débat en prenant la défense du concordat contre les ullramonluins qui nient la validité des articles organiques de ce pacte politico- religieux, et en s'attnehant prouver que le con cordat signifie l'exclusion de la religion d'Etal et par conséquent l'abrogation de l'enseignement con- gréganiste. La Chambre des communes d'Angleterre a été saisie de la résolution du chancelier de l'échiquier qui demandait, en sa qualité de leader de la niajo- rilé conservatrice, que des mesures énergiques fussent prises contre les obstructionnistes irlandais. L'obstructionnisme, c'est l'art d'abuser du règle ment d'une assemblée de manière rendre impos sible les travaux de celte réunion, et les députés de la verte Erin ont si bien pratiqué cet art que depuis l'ouverture de la session la Chambre n'a entendu pour ainsi dire que les déclamations aga- çautes des home rulers et qu'elle n'a vidé qu'une partie bien minime de son ordre du jour. De nouvelles et très étranges préoccupations viennent d'assaillir le gouvernement moscovite; les habitants de la capitale, que l'attentat du 17 février ainsi que l'annonce de terribles calamités pour le 3 mars, jour anniversaire de l'inauguration du Czar, ont rempli d'exaspération et qui s'indi gnent de voir que la police est impuissante, auraient résolu de se substituer celte administration. Croyant savoir que les dernières excitation la révolte sont l'œuvre des étudiants, ils ont résolu que si les événements annoncés se produisent le 3 mars, les étudiants, sans exception, seront impitoyable ment lynchés. Par un singulier retour des choses, le gouverne ment russe est donc obligé de préserver contre les fureurs de la population fidèle de la capitale, ceux- là précisément qu'elle soupçonne d'avoir combiné et exécuté les tentatives contre la vie de l'Empe reur. On conviendra que rarement la justice s'est trouvée dans un situation plus délicate et la jour née du 3 mars, qui devait être marquée par de splendidrs réjouissances publiques, se passera dans une morne inquiétude. Le gouvernement français n'a pas jusqu'ici ex tradé Hartmann, l'auteur présumé de l'attentat de Moscou. Jeudi encore des rumeurs relatives de nou veaux attentais dirigés, tant contre le prince de Bulgarie que contre le Czar circulaient la Bourse de Paris. Elles ont élé catégoriquement démenties par des dépêches officieuses. Y près, le 28 Février 1S^8G. Après l'évéque de Gand, après le cardinal-ar chevêque de Malines, voici l'évéque de Bruges qui soumet l'approbation du gouvernement un nou veau tarif diocésain en ce qui concerne les frais des services religieux institués par disposition entre vifs ou testamentaires et fixés par le règle ment du 9 florial an XI. Tous les membres de i'épiscopal ont prétendu, dans deux lettres collectives, qu'ils avaient le droit de modifier l'ancien tarif diocésain en augmentant leur gré le prix des services fondés du moment que les fondateurs acceptaient cette augmentation. M. le ministre de la justice a résisté cette pré tention en n'autorisant les fondations qu'à la con dition que les services fondés seraient rétribués d'après les anciens tarifs diocésains, mais en réser- vaul aux évéques le droit de soumettre un nouveau tarif l'approbation du gouvernement. C'est celte condition que se soumettent l'un après l'autre les évéques, préférant, semble-t-il, passer par là pour obtenir un relèvement de l'an cien tarif que de continuer dire ou chanter les messes aux prix de l'an xi. Il en résulte que le clergé tout profit la sou mission des évéques, mais c'est une humiliation pour eux d'abdiquer ce qu'ils appelaient leur droit pour une modique somme d'argent, et sans doute en approuvant les nouveaux tarifs avec empresse ment M. le ministre de la justice, se dit-il, qu'il n'y a que le premier pas qui coûte et que les évéques reviendront quelque jour aussi sur d'autres préten tions collectives affirmées avec le même éclat. Etoilej. Le ministère des travaux publics a envoyé le communiqué suivant Etoile: Divers journaux belges ont reproduit des arti cles de journaux français, d'après lesquels il serait question de la création d'un timbre poste interna tional pour les relations entre la Belgique et la France. Ce projet serait l'étude de part et d'au tre. Cette nouvelle est dénuée de fondement. Le Moniteur publie un arrêté royal approuvant la convention conclue, le 7 février 1880, pour ie rachat de la concession du chemin de fer d'Ostende

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1