N° 539. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. 40e ANNÉE. 4 Mars 1880. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de l'Agence Havas, 89, Marché aux Herbes, Bruxelles. BULLETIN POLITIQUE. ra pas. Il paraît, en effet, que si Sa Grandeur veut user d'indulgence envers les enfants, elle entend redoubler de rigueur et de violence l'égard de toutes les personnes qui sont appe lées concourir 1 exécution ae la nouvelle loi scolaire. Nous sommes, en effet, même d'affirmer que Monseigneur vient d'adresser tous les curés une lettre-circulaire confidentielle, écrite en latin et par laquelle il invite ces ecclésias tiques avertir les personnes ci-après dé signées qu'elles seront excommuniées l'ave nir. Non seulement, dit la circulaire, ces per sonnes ne recevront pas l'absolution, mais on les refusera au banc de la communion. Voici donc les personnes auxquelles l'abso lution et la communion sont la fois refusées: 1° A tout instituteur et sous-instituteur, institutrice et sous-institutrice 2° A tous les membres des comités scolaires; 3° A tous les inspecteurs soit provinciaux, soit communaux 4" A toute personne qui, par sa position, son influence, sa fortune, favorise les écoles officielles, ainsi qu'à tout corps constitué fa vorisant ces écoles. Et qu'on le remarque bien, notre traduction est textuelle. Cette circulaire recommande ensuite de ne pas en donner communication au public, mais seulement d'avertir personnellement et con fidentiellement les personnes ci-dessus dési gnées de son contenu. La circulaire ne parle ni des enfants, ni des parents, vis-à-vis de qui on semble venu résipiscence mais pour ce qui concerne toutes les autres personnes, on recommande de re doubler de rigueur et de sévérité, hypocrite ment bien entendu et sans en donner connais sance au public, afin de pouvoir le dénier plus tard, si les besoins de la cause l'exigent. Pauvre clergé Et puis cette collection d'excommuniées qu'allez-vous en faire Ecoutez-nous bien! Avant deux ans et plus- tôt, si l'esprit de charité qu'enseigne notre religion, vous inspire plustôt, vous allez voir genoux pour ramener, Ces brebis égarée» dans le giron de l'Eglise. Et pourvu qu'ils ne vous répondent pas: il est trop tard. Il est avéré (comme du reste il résulte de 1?. circulaire dont nous donnons ci-dessus l'ana lyse) que des instructions sont arrivées tous les curés pour qu'ils aient admettre tous le» Nous ne sommes pas le moins du monde vexé de ce que M. Surmont croit devoir s'occu per un peu plus assidûment dans son Journal d Yprès, de nos intérêts communaux. L'hono rable rédacteur de notre moniteur épiscopal se fait véritablement illusion. Ni nous, ni nos amis n'ont rien craindre de la publicité aussi nous n'avons pas le moin dre souci de ses carabistouilles et quand il nous entamera une polémique qui en vaille la peine, nous le suivrons, comme nous l'avons toujours fait, lorsque bien entendu notre inté rêt nous y convie. Si, du reste, notre confrère désire avoir de quoi s'amuser, nous lui livrons ci-après, par exception, une petite série d'articles, et s'il n'en est pas content, il se montre bien difficile. On se rappelle que M. le curé de Zonnebeke donnait l'enseignement religieux aux enfants qui fréquentaient les écoles catholiques, dans les locaux où se tenaient les écoles, de sorte que les enfants qui fréquentaient les écoles communales, ne pouvaient recevoir aucun enseignement religieux. Plusieurs parents ont adressé des plaintes de ce chef Mgr de Bruges et nous apprenons que l'évêque vient d'ordonner M. le curé de Zonnebeke de donner, l'avenir, l'enseigne ment religieux l'église et d'y admettre tous les enfants aussi bien ceux qui fréquentent les écoles communales que les autres. Nous espérons que cela calmera un peu l'ardeur guerrière de cet ecclésiastique qui devrait comprendre que,par ses extravagances, il fait le plus grand tort aux intérêts qu'il entend servir. Mais après cette bonne note pour Monsei gneur, en voici une dont certes il ne se vante LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE Il IR A NOIE. vikls aO«Ûiru F.UNImi ABONNEMENT PAU AN: l'our l'arrondissement administratif H judiciaire d'Ypres. Ir. (MX) Idem Pour le restant du pays7-00 CHEMIN DE FER. (15 Octobre). HEURES RE DÉPART D'YPRES A Poperinglie-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 0-07. 0-55. 12-07. 2-45 5-57. 6-47.-8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 0-52. - li-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 0-50. Langhemarck-Ostrnde. 7-20. 12-17. 6-15. Langhrmarck, le samedi, 5-50. N'en déplaise au Times et son correspondant parisien, la situation générale se présente aujour d'hui sous un aspect des plus rassurants. Dans la journée de lundi encore M. de Blowitz mainte nait, dans une lettre adressée au grand journal de la Cité, l'assertion que le rappel du prince de Hohenlohe, dont la nouvelle avait causé Paris une pénible surprise, avait été annoncé d'autres chancelleries avant que M. de Freycinet en eût connaissance. 11 voyait dans ce fait un manque d'égards des plus graves. Le jour même, la Gazette générale de 1Allemagne du Nord publiait un communiqué réduisant néant la plupart des informations du collaborateur trop pessimiste de la feuille anglaise, et M. de Saint-Vallier, ambassa deur de France Berlin, eut l'honneur de recevoir sa table le vénérable empereur Guillaume et l'Impératrice. Lundi encore le ministre de la guerre de l'Em pire s'attachait démontrer dans la séance du Parlement que l'Allemagne était fermement résolue respecter les traités existants et qu'elle ne nour rissait plus de désirs belliqueux; enfin le roi d'Italie, dans une allocution adressée aux présidents des Chambres, exprimait le vœu et qui, mieux vaut, l'assurance que la paix européenne serait maintenue. L'incident de Hohenlohe peut être considéré comme vidé le prince accepte le secrétariat d'Etat aux affaires étrangères, mais la durée de ses nou velles fonctions est limitée six mois mieux que personne cet éminent diplomate, qui a su conser ver en des moments critiques les bonnes relations entre la France et l'Allemagne, pourra s'employer étouffer tout germe de conflits. D'ailleurs M. de Saint-Vallior, dans une dépêche adressée son chef immédiat. M. de Freycinet, vient de déclarer que jamais les rapports entre la France et l'Alle magne n'ont été plus pacifiques et plus amicaux qu'à l'époque actuelle. Il reste donc bien peu de chose des sinistres prédictions du Timeset l'Eu rope n'a pas craindre en ce moment de nouvelles complications. C'est décidément M. de Radowitz qui remplira provisoirement les fonctions d'ambas sadeur Paris. Toul ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmtidr, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-!0 Réclames: la ligne fr. 0-25. C'est de vu nt des tribunes absolument combles qu'a commencé lundi, uu Reichstag allemand, la discussion du projet de loi sur l'augmentation de l'effectif de l'armée. Malgré les annonces officieu ses. on s'attendait l'arrivée du prince de Bismark, dont le discours, on le eroyait du moins, devait être l'événement de la journée. Le chancelier n'est pas venu; une note publiée par la Gazette géné rale dit que diverses circonstances l'ont forcé de confier au ministre de In guerre et au général du Verdv du Vernois la charge difficile de défendre la proposition du gouvernement. Heureusement, ces derniers ont trouvé dans le maréchal de Moltke un aide précieux dont le concours vaut lui seul celui de bien des spécialités blanchis dans la car rière militaire. Yprës, le 3

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1