N° 543. Jeudi, 18 Mars 1880. 6 FRANCS PAR AN. J O U il i\ L O'YPRES ET DE L'A R RON ÏHSS E M E>NT. 40e AftNËE. Après avoir eu recours tous les moyens inavouables pour peupler les écoles catho liques, le clergé vient d'essayer une dernière mesure, afin de briser la résistance opiniâtre de ceux qui continuent exécuter loyalement les lois et les règlements scolaires. Dimanche dernier, du haut de la chaire de vérité, les récentes instructions épiscopales ont été lues, dans toutes les paroisses de notre ville. Hâtons-nous de le dire, elles n'ont effrayé personne; d'aucuns y ont trouvé même une excellente occasion pour échapper cette désagréable corvée annuelle. Nous en sommes certain, la grande masse restera sourde aux menaces spirituelles d'un clergé violent et factieux. Depuis bientôt six mois, les parents et les instituteurs sont l'objet de tracasseries qui ne les ont guère émus. Si aujourd'hui, le clergé refuse l'absolution des milliers de fidèles, l'année prochaine, cette abstention des pratiques religieuses sera déjà dans les mœurs, et les prêtres, revenus, par nécessité, des idées conciliatrices, feront alors de vains efforts, pour ramener, dans le giron de l'Eglise,les croyants que leurs agisse ments intempestifs en auront insensiblement éloignés. Dans notre pays, nominalement catholique, l'indifférence, en matière religieuse, par suite de la conduite actuelle du clergé, fera de rapides progrès elle est générale dans la plu part des villes déjà, elle pénètre dans les campagnes et régnera un jour dans les ha meaux les plus reculés elle envahira bientôt les hommes de toutes les classes, depuis le philosophe jusqu'à l'ouvrier; et par les fautes de ses ministres, la religion de nos pères n'en sera que plus vivement atteinte Le clergé joue donc son dernier atout dans Je conflit scolaire s'il perd la partie et il la perdra c'en est fait pour longtemps de son prestige et de son autorité morale Si, dans les villes, l'application des instruc tions épiscopales trouble peine les conscien ces les plus timorées, il n'en sera pas de même, la campagne, où les populations sont sincèrement catholiques. Un refus d'absolu tion, au milieu de l'année, ne les inquiète guère; majs Pâques, le refus public de la lommunion est assurément, un acte qui atti rera, sur la victime, le mépris de ses conci toyens. Nous engageons donc tous les membres de l'enseignement officiel qui désirent tenir leurs Pâques, s'adresser directement au Souverain- Pontjfe. Le Pape qui a daigné écouter les protestations de l'institutrice deVisé, accueil lera la demande de nos instituteurs et mettra, peut-être, la raison ceux dont il a blâmé publiquement les mesures, au sujet des lois scolaires, comme excessives et inopportu nes. Le Cercle Commercial nous adresse son rapport annuel avec prière d'insertion. Nous déferons volontiers çette demande, sans que cette publication implique toutefois notre adhésion toutes les thèses qui y sont émises. Nous ne pouvons notamment partager les théories qui y sont développées au sujet de l'art. 20 de la loi du 16 Décembre 1851. Nous n'accuserons pas pour cela ceux qui professent ces théories d'être des voleurs ou des commu nards, mais ils nous permettront de leur dire que Monsieur Josse est orfèvre et qu'ils ne se sont pas suffissamment enquis des considéra tions qui ont dicté ces articles. En s'inspirant LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vints ÂcêÛÏÏiIT eundo. Les annonces de la i de l'Etranger sont reçues par I'.ïqerice Haras (Publicité), 89. Marché-anx-Herbos, Bruxelles cl chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, rAustro-Hongrie et la Suisse: chez Hudolf Mosse (Annonccn-Fxpedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg. Munich, Hambourg, Leipzig. Sluttgard, Vienne el Zurich Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C°. 30, Coruhill, L C et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhinghille et C°, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif el judiciaire d'Ypres. Ir. G-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39. [tlrm Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE t'Elt. (15 Octobre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Puperiughe-Il.iZcbrouck. G-20. 12-07. 6-17. Poperinghe. 6-20. 9-07. - 9-55. 12-07. 2-45 3-37. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25. Ituulers. 7-45. 12-25. 6-50. Langhtmarck-Ostrnde. 7-20. 12-17. li-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. La diseussion. en seconde lecture, au Sénat français, de la loi sur renseignement supérieur, n'a été ni longue ni orageuse, el il a suffi d'une séance pour enterrer définitivement article 7. qui enlevait aux ordres et aux congrégations non au torisés le droit de donner l'instruction quelque degré que ce fût. Une dernière tentative a été faite par un membre de la minorité de la commission, M. Eugène Pellelan. pour sauver le principal ar ticle du projet, mais elle n'a produit aucun résultat utile; la Chambre haute ne s'est pas déjugée et M. Farry a été battu une majorité de 17 voix. 149 contre 132. On se rappelle que l'art. 7 avait été repoussé mardi dernier par 149 voix contre 129. L'incident le plus important de la journée, n'a pas été le long discours prononcé par M. de Gavar- die. qui a tenu la tribune pendant la plus grande partie de laséance, et qui, propos de l'article 7.a chanté les louanges des saints pères tout en lançant force boutades contre les protestants. Ce sénateur la faconde intarissable a été peine écouté. Mais un grand silence s'est fait lorsque le président du conseil des ministres a escaladé les marches de la tribune pour faire une déclaration au nom du gou vernement. M. de Freycinet a repoussé formelle ment toute espèce de transaction et il a annoncé que les lois dirigées contre les congrégations non- autorisées recevraient leur exécution. Malgré notre désir de conciliation, a-t-il dit. nous n'avons pas apporté une formule nouvelle, parce que l'art. 7 était déjà une transaction. L'ar ticle 7 étant repoussé, il ne restera plus qu'à appli quer les lois, el le gouvernement doit rester dans la situation où le vote du Sénat l'aura placé. Cette déclaration aura un grand retentissement dans la France entière et les jésuites devront recourir aux voies légales pour lâcher d'établir que ces lois sont tombées en désuétude. L'ensemble de la loi a été volé par 187 voix contre 103. La discussion au Parlement allemand, du traité d'amitié et de commerce entre l'Empire el les îles Hawaï a fourni M. Lasker. le député qui vient de se séparer du parti national-libéral, l'occasion de demander quelques éclaircissements sur l'état des négociations entamées avec le gouvernement autri chien. Cette demande d'explications a amené un long débat dans h quel le commissaire du gouver nement. M. de Philipsborn, a soutenu que le Par lement n'avait rien voir dans les pour-parlers diplomatiques, tandis que. do leur côté, les députés processistes émettaient l'avis que la question était de leur compétence, la conclusion du traité pou vant modifier certains articles des tarifs douaniers. Les jours de la Chambre anglaise sont comptés. Le chancelier de l'échiquier a notifié hier officielle ment cette assemblée législative que sa dernière séance se tiendra mercredi, le 24 de ce mois. Les élections commenceront quelques jours après, mais il se passera plusieurs semaines avant que tous les résultats définitifs soient acquis. Une incroyable activité règne dans tous les cercles politiques et rarement la fièvre électorale a sévi avec plus d'intensité, mais on constate la lecture des jour naux de l'opposition que les libéraux n'ont pas une bien grande confiance dans le verdict de la nation. Une feuille londonienne parle d'un nouveau mouvement national qui se préparait dans l'Afgha nistan dans le but d'arracher ce pays aux étreintes du lion britannique le gouvernement aurait reçu l'avis que plusieurs tribus sur l'amitié desquelles il croyait pouvoir compter, seraient disposées se retourner contre l'armée d'occupation. Cette grave nouvelle n'a pas encore reçu une confirmation officielle il n'y a que le Daily Chronicle qui s'en soit fait l'echo. Apres, le f 7 Mars 1880.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1