Echos. bien des intentions du législateur,ils verraient que les comtes et les barons n'ont rien y voir et que le privilège consacré par cet article l'est entièrement dans l'intérêt des agricul teurs. Le propriétaire trouve toujours moyen de sauvegarder ses intérêts. Il n'a pas besoin pour cela du privilège consacré par l'art. 20, mais le législateur a voulu procurer au culti vateur le crédit nécessaire pour lui permettre de se relever des suites d'une ou même de deux mauvaises récoltes. Cet art. 20 n'est pas nou veau d'ailleurs, il est emprunté toutes nos législations antérieures et il est d'un intérêt social beaucoup trop élevé, pour pouvoir jamais disparaître de notre législation. Nous ne partageons pas non plus l'opinion du Cercle que l'embranchement du chemin de fer direct d'Ypres Armentières n'a aucune chance d'aboutir sans doute ce projet n'a pas chance d'être exécuté aussi longtemps que le réseau des Flandres ne sera pas repris par le gouvernement c'est là une question qui prime toutes les autres et il n'y a rien espé rer jusque là, mais une fois que cette reprise aura été effectuée, la construction du réseau direct sur Armentières s'imposera d'elle même et nous sommes convaincus que grâce aux démarches des personnes influentes qui ont déjà fait réussir le canal, la section a Ypres Armentières sera exécutée son tour. Nous n'en parlons pas du reste en l'air, car nous avons connaissance de démarches autres que celles faites par le Cercle et nous pouvons certifier qu'elles ont abouti une solution beaucoup moins absolue. Messieurs, Nous apprenons que le gouvernement est décidé reprendre prochainement la route des Quatre Rois, par Messines et Wulverghem Neuve-Eglise. Le prochain entretien de cette route aura lieu, paraît-il, aux frais de l'Etat. Cette reprise est d'une très grande impor tance pour les communes intéressées. Le clergé commence être embarrassé, semble-t-il, avec les foudres de l'église, qu'il a lancées avec tant de prodigalité et d'étourde- rie. Nous avons vu notamment un grand nombre de lettres de M. le curé de St-Pierre, invitant des personnes,qui n'habitent pas même sa paroisse, aller lui parler. Quelques unes y sont allées et M. le curé leur a fait connaître qu'elles recevraient l'absolution et seraient admises la communion, si elles voulaient déclarer qu'elles n'envoyent leurs enfants aux écoles communales que parce que leurs inté rêts les y contraignent. Nous en connaissons plusieurs qui ont refusé de faire ces déclara tions et nous engageons tous nos amis qui recevront de ces épitres, avoir assez de dignité et de caractère pour ne pas se rendre 1 invitation de M. le curé. Ils savent maintenant dans quel but M..le curé de St- Pierre les appelle or qu'ils le sachent bien, les meilleurs catholiques peuvent se passer d'absolution et ne pas remplir leur devoir ascal dans les circonstances actuelles leur onne volonté suffit et s'ils sont empêchés d'y donner suite c'est par la faute du clergé lui-même, qui, par toutes les extravagances auxquelles il se livre en ce moment, désobéit aux ordres formels du Pape. Ce n'était vrai ment pas la peine de faire décréter l'infailli bilité de Sa Sainteté, si on voulait en faire aussi peu de cas dans l'avenir. Il nous semble que M. le curé de St-Pierre en s'adressant indistinctement aux personnes même qui n'habitent pas sa paroisse, empiète un peu sur les fonctions de doyen Aurait-il une délégation cura spe succedendi ou est-ce une usurpation de pouvoirs. M. Surmont pourrait peut-être nous le dire. Tiens disait l'autre jour un bon clérical, le Journal d Ypres ne contient absolument rien ce soir. Ce n'est pas étonnant, reprit son interlocateur, M. Surmont est au Sénat. Depuis l'échange de vue de nouvelles instruc tions ont été communiquées par le Pape nos Seigneurs les Evêques. Sa Sainteté leur a recommandé de ne pas condamner les écoles en masse. Echo du Parlement Rapport du Cercle Commercial et Industriel de l'arrondissement d'Ypres de l'année 1879. Conformément l'art. 23 du règlement, votre com mission a l'honneur de vous présenter le rapport an nuel des travaux, soumis vos délibérations, pendant l'exercice 1879. Elle pense qu'il n'est pas inutile de vous donner un court aperçu des faits qui ont amené la formation pri mitive et la reconstitution du Cercle Commercial et Industriel de F arrondissement d'Ypres. Vers la fin de l'année 1868, plusieurs négociants et industriels de la ville, lésés dans leurs intérêts, par l'état déplorable du canal d'Ypres Boesinghe, sur le quel la navigation était interrompue pendant une gran de partie de l'année, se réunirent en comité et firent un appel tous les négociants de l'arrondissement, in téressés dans cette question. Ils se concertèrent et réu nirent leurs efiorts pour obtenir le redressement de leurs griefs. Cet appel fut entendu et les commerçants réunis je tèrent les bases d'une société commerciale sous le nom de: Cercle Commercial et Industriel de larron- dissement d'Ypres. Cette société se mit immédiatement l'œuvre et après plusieurs réunions du plus grand intérêt, elle formula un projet de règlement qui ne put être voté. A la suite de deux séances orageuses en date du 20 Novembre et 16 Décembre 1869, la commission de la société jugea qu'il était de sa dignité de déposer son mandat et le Cercle, peine créé, ne donna plus signe de vie. Il existait néanmoins, car jamais l'assemblée n'avait voté sa dissolution. Ce ne fut que lorsque le cabinet précédent eût sup primé les Chambres de Commerce officielles, que lors qu'on vit les travaux publics, votés par la législature, inachevés, et notre arrondissement laissé dans l'oubli, ou abandonné son malheureux sort, que les anciens membres du Cercle, encore au nombre de 68, regrettè rent la suppression des réunions de la société et entrepri rent la reconstitution du Cercle sur de nouvelles ba ses. A cette fin un appel fut fait aux sociétaires et ceux- ci consultés en assemblée générale le 18 Janvier 1879, sur la question qui leur fut posée de dissoudre ou de reconstituer la société, votèrent l'unanimité son maintien et sa réorganisation. Dans la séance suivante, en date du l'Février 1879, on nomma une commission provisoire de cinq membres, chargée uniquement de l'élaboration d'un projet de rè glement. Celui-ci fut voté en assemblée générale, le lr Mars 1878 et le 22 Mars suivant, on procéda la nomination de la commission définitive pour l'année 1879. Elle se composait pour cet exercice de MM. Leleup-Giet, président. Breyne-Devos, vice-président. Verschaeve, Emile, membre. Nolf, Emile, Onraet-Parret, Dehuyssere, Henri, Beele-Vanhaelewyn, Criem, Désiré, Lapiere-Froidure, Bouquet-Vandrorame, Peene Hector, d'Elverdinghe. La commission nomma M. Vermeulen-De Coene se crétaire-trésorier Lors de la rédaction du règlement, on stipula l'art. 2, que le but de la société était de s'occuper exclusive ment des intérêts du commerce et de l'industrie et lors de la discussion de cet article il fut entendu que cela si gnifiait qu'il était interdit au Cercle Commercial de s'occuper de politique. Tous les membres partagèrent cette manière de voir et pour en donner la preuve, ils firent entrer dans le sein de la commission, coté de MM. Breyne-Devos, Bouquet-Vandromme, catholiques avoués, les autres membres appartenant l'opinion libérale. Si votre commission, Messieurs, croit devoir s'appe santir sur ces détails, c'est afin de pouvoir protester contre les articles d'un journal de la localité, articles tendant jeter la discorde et la désunion parmi les membres de votre société en présentant le rapport qui lui a été adressé et qui traite de la révision des traités de commerce, comme une œuvre libérale et personnelle du Président et de votre zélé Secrétaire, alors que ce rapport, approuvée par la commission et l'assemblée générale, est un travail collectif dans lequel chaque membre 'a sa part de responsabilité, en laissant de côté tout esprit de parti. Il est vrai, Messieurs, que, par suite d'une circonstance regrettable, ce rapport a été envoyé l'impression, avant d'avoir reçu les correc tions indispensables tout écrit destiné quelque pu blicité, mais ni les membres de la commission, ni les membres de la Société, appelés la rédaction de ce rapport, n'ont jamais eu la prétention d'être des écri vains distingués. Les besoins matériels de la vie et des occupations continuelles, les ont empêché, pour la plu part,de consacrer leur temps l'étude de la litérature. L'auteur de ces articles tient énormément la con servation de l'art. 20 de la loi du 16 Décembre 1851, il n'est pas éloigné de traiter de voleurs et de commu nards ceux qui trouvent exhorbitant le privilège qui est accordé par la loi au propriétaire. Mais nous, nous trouvons injuste le fait qui permet au propriétaire de se faire payer indirectement ses fermages par les engrais du négociant. Comme si notre marchandise n'était pas une propriété aussi sacrée que le château d'un comte ou d'un baron. Je crois, Messieurs, qu'il est inutile d'insister davan tage sur cet incident et qu'il suffit de vous le signaler pour l'éviter l'avenir. Les premières réunions du Cercle Commercial et Industriel ont été exclusivement consacrées sa réor ganisation et la rédaction du règlement, de sorte que les travaux, qui ont été soumis votre délibération pendant l'année 1879, sont peu nombreux. Nous nous bornerons donc vous présenter une relation sommaire de nos opérations. La fin au prochain Numéro. Dans la discussion du budget de l'instruction publique au Sénat, un des membres de la droite, iW. Surmont, a prononcé ces paroles qui méritent d'être notées propos de la révision de la loi de 1842: Si j'avais appartenu l'opinion libérale, j'aurais combattu la révision de la loi de 1842. Cette loi, par la jurisprudence adoptée dans les mesures d'application, faisait plus de mal que votre loi DE 1879 Pi'EN fera jamais Voilà du moins un aveu dépouillé d'artifice. Mais alors, si la loi de 1842, telle qu'elle était appliquée, faisait plus de mal que n'en fera jamais la loi du 1er juil let, de quoi les cléricaux se plaignent-ils? Ce sont donc des larmes de crocodile que celles qu'ils ont versées sur la tombe de la loi de 1842! On s'en doutait bien un peu. mais on ne devait pas s'atten dre ce que cette appréciation fût si tôt confirmée par des déclarations faites dans des termes tels qu'ils ne laissent point de prise la moindre équi voque. La guerre faite par le parti clérical n'a été inspirée que par un intérêt électoral. Les 'préten dus griefs que la nouvelle loi inflige aux catholi ques n'existent pas; nos adversaires au lieu de se mettre en révolte contre la loi auraient dû la bénir, puisque cette loi vaut mieux que celle laquelle ils affectaient de se cramponner; toute leur oppo sition n'a été qu'une indigne comédie. Nous ne le savions, mais nous serions injuste si nous ne re mercions pas M. Surmonl de l'avoir reconnu et proclamé la tribune du Sénat. Tant il est juste de dire que la vérité ne perd jamais ses droits.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2