N° 550. Dimanche,
40e AnnÉE.
11 Avril 1880
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ypres, le 10 Avril 1880.
On sait qu'il y a trois mois peine, le Con
seil Communal de Messines a décidé de sécu
lariser son école des filles. En conséquence
congé a été signifié aux religieuses et dans le
même local, qui était occupé par celles-ci, on
a installé une école des filles, qui contient
déjà plus de 140 élèves ce chiffre est énorme,
lorsque l'on songe que Messines n'a que 1200
âmes. Du reste il n'y a plus que 14 élèves
chez les religieuses qui se sont installées dans
un autre local et qui quitteront probablement
sous peu la commune, car on se demande de
quoi elles vivraient.
On se rappelle encore toutes les niches
jouées par M. le curé de Zonnebeke contre
'école officielle cet ecclésiastique, comme
'on sait, a reçu l'ordre de l'Evêque d'admettre
tous les élèves de l'école communale l'ensei
gnement religieux, qui se donne l'église et
depuis lors la population de l'école s'est sensi
blement accrue; on n'y compie, pour le mo
ment, pas moins de 120 élèves et on en annon
ce encore une vingtaine, dès que la saison des
Pâques sera passée,
Les extravagances du clergé doivent donner
réfléchir; dans un grand nombre de commu
nes, on a augmenté le nombre des vicaires,
or, dans presque toutes ces localités on voit
les ihembres du clergé s'occuper trois et quatre
heures par jour de politique cela prouve tout
bonnement que le. nombre des prêtres excède
les besoins réels de la religion et le gouverne
ment ferait très bien d'en réduire le nombre et
de ne plus payer tous cesjeunes vicaires, dont
l'unique occupation est d'injurier et de vili
pender ceux dont ils touchent l'argent.
Il parait que les cantonniers sur les routes
de l'Etat seront supprimés et remplacés par
des surveillants, qui feront exécuter sous leur
direction, les travaux de terrassement et sur
veilleront les travaux de pavage. Ces agents
auront un traitement fixe et ne seront plus
payés par les entrepreneurs, ce qui était une
anomalie. Nous espérons de cette réforme les
meilleurs résultats, surtout pour notre arron
dissement où tous les travaux de pavage
exécutés depuis sept huit ans, laissent con
sidérablement désirer. Nous pourrions en
dire très long et trop long peut-être sur ce
chapitre. Mais nous espérons que les fonction
naires des ponts et chaussées se montreront
l'avenir plus rigoureux sur l'exécution des
cahiers des charges.
La Chambre s'occupe en ce moment du bud-
jet des travaux publics et M. Berten a saisi
cette occasion pour enfoncer des portes ouver
tes. Le chemin de fer d'Ostende Armentières
est repris et si le canal est achevé, ce n'est cer
tes pas la faute des trois sôlivaux qui nous
représentent la Chambre et n'ont jamais su
obtenir aucune de ces faveurs lorsque leurs
amis étaient au pouvoir.
M. Berten a parlé aussi en faveur d'une
route de Reninghelst par la Clyte Kemmel.
Autre porte ouverte, car tous ceux qui
s'intéressent cette route, savent qu'elle doit
être adjugée dans quelques semaines.
On ne saurait mieux faire de la mouche du
coche
Monsieur le Ministre des travaux publics
vient de décider, qu'il sera établi des bureaux
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE.
VIH ES AC0UIIUT EUNDO.
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CHEMIN DE FER. (25 Mars).
HEURES DE DÉPART d'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. G-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. G-20. 9-07. - 9-55. 12-07. 2-45
3.57. 6-47. -8-45. 9-50.
Courlrai. 5-54. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-50.
Langbemarck-Ostende. 8-07. 12-22. 3-39.6-27.
BULLETIN POLITIQUE.
L'incident de Bismark est terminé. Par une let
tre autographe, en date du 7 avril, l'empereur
Guillaume a informé son chancelier qu'il refusait
d'accepter sa démission et l'a engagé soumettre,
lui d'abord et ensuite au conseil fédéral, les mesu
res nécessaires pour qu'un conflit semblable celui
de samedi ne se représente plus.
Tous les amis de la paix européenne se réjoui
ront de ce que la crise s'est terminée d'une façon
si simple, si naturelle. Le refus, causera surtout
une excellente impression Vienne, où l'annonce
de cette démission avait produit une sensation ex
traordinaire. Le chancelier parti, croyait-on, l'al
liance négocié au mois d'octobre dans la capitale
de l'Autriche devenait caduque et ne tarderait pas
perdre toute valeur réelle. Il y avait bien quel
que exagération dans ces appréciations pessimistes,
mais l'acceptation de la démission eût été tous les
cas un événement d'une importance capitale, qui
eût pu provoquer des changements considérables
dans la politique européenne.
Le correspondant romain de la Gazette deColo-
gne affirme que la question de la réintégration dans
leurs diocèses des évêques destitués fait en de mo
ment l'objet de négociation entre Berlin et le Vati
can. Les évèques adresseraient un recours ep grâce
l'Empereur le Pape aurait promis d'intervenir
dans la rédaction de cette supplique, et la curie
n'insisterait pas pour la réintégration du cardinal
Ledochowski. Nous laissons, on le comprend, la
feuille rhénane la responsibi ité de son information.
Les avis de Berlin ne donnent pas lieu de croire
que les pourparlers entre le prince de Reuss et le
nonce Jacobini aient un succès aussi inespéré.
D'une part. l'Allemagne ferait preuve d'une condes
cendance extrême, de l'autre, les évêques, en de
mandant leur grâce, reconnaîtraient implicitement
la validité des lois de Mai.
En France, on ne s'occupe toujours que des dé
crets du 29 Mars. L'épiscopat vient son tour de
pousser le cri de guerre contre le cabinet. Aujour
d'hui les feuilles cléricales insèrent une longue
missive adressée au Président de la République par
l'archevêque de Tours, les évêques d'Angers, du
Mans, de Nantes et de Levai et protestant contre
les mesures de rigueur dont les congrégations non
autorisées sont l'objet.
Ces même décrets ont provoqué, comme nous
nous y attendions, une scission complète dans le
clan impérialiste. Hier le Pays publiait un acticle
des plus violents contre la personne et contre les
principes du prince Napoléon. Aujourd'huijl'Orcfo?
et Estafette répliquent en termes très vifs l'ar
ticle du Pays. Ils constatent qu'il n'y a rien de
commun entre l'impérialisme de M. de Cassagnac
et le parti dont le prince Napoléon est le chef.
On mande de Vienne la Gazette de Cologne
que la nomination de M. Szlavy aux fonctions de
minist.ie des finances de l'empire paraîtra dimanche
au journal officiel.. Le baron Hofmann devient in
tendant général du théâtre de la cour. On confirme
de source autorisée la rumeur que la retraite de ce
derui'T avait été décidée dès la nomination du
baron de Haymerlé aux fonctions de ministre des
affaires étrangères. Par suite du départ du comte
Andrassy, la Hongrie n'était plus représentée dans
le ministère et aucun des membres de ce ministère
ne connaissait la langue magyare. De là des sus
ceptibilités vaincre M. de Hoffmann a immé
diatement et avec un parfait dévouement déclaré
qu'il était prêt se démettre ses fonctions qu'il
remplissait la satisfaction générale. Cette offre
généreuse a été acceptée. Lundi. M. Pechy. mi
nistre des communications en Hongrie, sera élu
président de la Chambre en remplacement de
M. Szlavy.
On mande de Sofia que le ministère est consti
tué. Il se compose de MM. Zankoff. président du
conseil et ministre des affaires étrangères. Karave-
h'ff, ministre des finances, Stoyanoff, la justice.
Ticheff, l'intérieur. Gazelelt, l'instruction pu
blique, et Erenrath. la guerre.
Comme on le voit, le prince Alexandre n'a pas
fait de choix exclusifs; les deux grands partis sont
représentés dans la combinaison ministérielle.