N° 551. Jeudi,
15 Avril 1880.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Jadis el aujourd'hui.
La première communion Court S* Etienne.
40= AU BÉE.
LE
PROGRES
PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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BULLETIN POLITIQUE.
Serions-nous arrivés la fin du Culturkampf en
Prusse? La curie romaine et le prince de Bismark
auraient-ils enfin trouvé la base du moclus vivendi?
On serait tenté de le croire en lisant la note que la
Gazette générale de l'Allemagne du Nord a
publiée Lundi et que toute la presse berlinoise
commente ce matin. Le ministère prussien a pris
une décision définitive relativement au bref que le
Pape a adressé le 24 Février l'ex-archevêque
Melchers il a constaté que le chef de l'Eglise avait
failles premières démarches pour arriver une
entente, et il s'engage, de son côté, modifier ou
rapporter, avec le concours des Chambres, quel-
I qu'-s dispositions des lois de Mai que l'Eglise consi
dère comme excessives. Mais le ministère, avant
de tendre la main au clergé catholique exige que la
mesure de conciliation indiquée par le bref du Pape
soit mise exécution il veut que les nominailons
faites par les évéqms lui soient officiellement
notifiées avant que le gouvernement s'exécute, il
faut que l'épiscopat déclare catégoriquement qu'il
se soumet la législation existante. Alors seule
ment le prince de Bismark avisera.
On mande de Berlin que le Conseil fédéral, re
venant sur son vote malencontreux du 2 Avril, a
adopté la proposition de la Prusse tendant établir
un droit de timbre sur les quittances postales. C'est
la Bavière qui avait proposé de rouvrir ce débat en
apparence futile, mais qui a failli avoir de bien
graves conséquences. Aucun Etat n'a plus voté
contre la nouvelle tsxe, mais plusieurs plénipoten
tiaires se sont abstenus.
Il ne reste plus élire qu'une vingtaine de mem
bres de la Chambre des communes d'Angleterre.
Les ministres c'est réuni Mercredi Londres; leur
démission ne saurait larder.
La plupart des feuilles londoniennes s'occupent
de la constitution du cabinet libéral.
La Chambre des députés de Roumanie a émis
un vole qui honore et l'assemblée législative qui a
récompensé le dévouément d'un citoyen illustre et
l'homme d'Etat qui en a été l'objet. Par 34 voix
conlre 6 et 2 abstentions, elle a accordé M. Ro-
selti une pension mensuelle et viagère de 1,1 U
francs réversible sur sa femme.
Sous ce titre La Belgique contemporaine, M.Louis
Hymans vient de publier le premier volume d une col
lection de manuels destinés, dans la pensée de 1 éditeurt
vulgariser les connaissances indispensables tous les
citoyens belges.
En parcourant ce volume, qui présente un réel inté
rêt, nous avons mis la main sur un discours parlemen
taire prononcé la Chambre au lendemain de la mise
en pratique de la Constitution et qui semble s'appliquer
la situation actuelle.
C'est M. Ernst qui parle, dans une discussion relative
l'instruction publique, et l'orateur est d'autant moins
suspect qu'il fut membre d'un cabinet catholique. Il
répondit aux catholiques, qui soutenaient comme au
jourd'hui que la Constitution ne fait pas l'Etat une
obligation de créer des écoles, qu'elle se borne lui
accorder une faculté dont il ne doit faire usage qu'en
cas d'insuffisance ou d'impuissance de la liberté.
Ecoutez
L'enseignement est libre c'est un droit pour tout homme,
en Belgique, d'instruire la jeunesse, pour l'ignorent comme
pour le savant pour l'honnête homme comme pour le mé
chant pour l'alliée comme pour le chrétien.
L'instruction est libre; il itnpoite peu dans quel but on
enseigne, soit pin- esprit de spéculation, soit par amour de la
science pour répandre les lumières, la vérité, la religion,
ou propager des erreurs, des sophisines, l'impiété. L'iusliuc-
liou est libre on la cherche pour soi et ses enfants, où on veut
et comme on veut. A côté de ce principe, la Constitution en
pose un autre, au même article L'instruction publique,
donnée aux frais de l'Etal, est également réglée par la loi.
Instruire est pour tous un droit pour l'Etat c'est une obli
gation. L'insti uction privée et l'instruction donnée par l'Etal
sont indépendantes l'une el l'autre; il n'y a de monopole d'au
cun côté l'une et l'autre, sont consacrées par notre pacte
fondamental. La liberté de l'enseignement est une garantie
pour le père de famille, l'instruction donnée aux frais du tré
sor public est une garantie pour la société. Un pays où l'in-
striiciiou est abandonnée au hasard,aux caprices el l'intérêt
des particuliers, ne devrait pas être compté au nombre des
pays civilisés. On ne saurait méconnaître la nécessité d'une
éducation nationale elle seule présente les caractères de sta
bilité, d'unité, d'hannonie, sans lesquels il n'y a pas de bonnes
institutions.
Telle était la doctrine claire, précise et strictement
constitutionnelle que les catholiques combattaient il y
a quarante ans. Dans cette campagne, quel était leur
mobile t
Il faut qu'on s'explique franchement, répondait M. Ernst.
Quelles craintes peut inspirer l'intervention de l'autorité
publique Aurait-on peui que la religion n'éprouvât quelque
atteinte Vraiment, j- ne conçois pas qu'on puisse supposer
chez nous un ministère assez téméraire pour prescrire ou
permettre le moindre acte qui blesse la religion. Il y en a qui
croient ou qui affectent de croire que les libéraux en veulent
la religion Rien n'est plus faux. Il n'y a aucune opposition
entre la religion el le libéralisme; les libéraux, catholiques ou
non, sont ceux qui veulent sincèrement toutes les libertés
constitutionnelles pour tous les citoyens. Le libéralisme n'est
point une profession religieuse loin d'être offensif aux
consciences, aux cultes, leurs ministres, sa mission ésl de
les défendre et de les proléger s'il était porté la moindre
atteinte la liberté il veut que la religion soit honorée, q.,e
les ministres soient respectés, mais en même temps il s'oppose
l'intervention de la religion dans les affaires de l'Etat il
repousse ceux qui, ious un masque religieux, cachent des
voies intéressées ou ambitieuses. La religion doit être libre
quand le fanatisme ne la détourne pas de ses voies, elle est la
base la plus ferme de la morale publique et la plus sûre ga
rantie du repos des Etals. Mais si, renonçant ce que leurs
fonctions ont de saint el de paciGque, les ministres d'un culte
quelconque se jettent volontairement dans la mêlée politique,
s'ils mettent au service des passions, des iulérêts temporels,
une influence qui ne leur est donnée qu'à condition de la
tourner vers les choses spirituelles, alors ils compromettent
leur caractère ainsi que la religion. Quand les doctrines
religieuses se mêlent aux choses de ce mondeelles
se corrompent comme la manne du désert dans des
vases terrestresEt qu'on ne prétend pas que ce soit se
montrer hostile envers la religion que de tenir ce langage; on
l'a dit souvent cl on l'a dit avic raison, jamais la religion n'a
été si respectable, et si respectée, que pendant les courtes
années où,étrangers tous les partis, les prêtres ne songeaient
qu'à offrir au peuple le bienfait de sa morale sublime et de ses
éternelles vérités.
Tous les ans, ou voit dans culte commune
trente-cinq quarante ctifa »ts de chaque sexe,
admis la première communion; celte année
seize filles obtinrent cette faveur; les autres fu-
renl ajournés, et pour donner quelque apparence
de justice cette décision, le clergé refusa aussi
la première communion une seule des élèves
des très-chères sœurs. Or. voici ce qui arriva
quatre petites filles el un petit garçon de Sarl-
Messirc-Guilluumc se rendirent Rruxellcs ac-
compagnes de leurs parents el de leur instituteur,
M. Défalqué, el trouvèrent dans la capitale un
prêtre plus tolérant que ses collègues de Courl-
Sl-Elienne il interrogea les enfants et les
r> ayant reconnus capablesil les admit la
r> première communiondéclarant qu'en agis-
sant ainsi il ne faisait que se conformer aux
instructions données récemment par l'autori-
té diosésaine.
Les e.ifants firent donc leur première commu-
nion Bruxelles, en présence de leur parents et
de leur instituteur, et le soir, quand tous leurs
devoirs religeux furent accomplis, ils retournè-
rentà Court-St-Etienne La société de fanfares de
Sart-Messire-Guillaume et plus de cinq cents
personnes aeeourues de toutes les coins de la
commune étaient la station pour les féliciter et
applaudir leur conduite.
(Courrier de Nivelles.)
-
M. Waroequé est, si nous ne nous trompons,
dit Y Economie, le seizième, membre des Cham
bres législatives mort depuis les élections de
juin 1878.
La Chambre a perdu en effet depuis cette époque
dix députés, dont six de la gauche, MM. E. Allard,