N° 551. Jeudi, 15 Avril 1880. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Jadis el aujourd'hui. La première communion Court S* Etienne. 40= AU BÉE. LE PROGRES PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marehé-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, i'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Budolf Musse (Annoitcen-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Slutlgard, Vienne et Zurich Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5', Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghille et C°, 38, Park-Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. (i-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmtide, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. BULLETIN POLITIQUE. Serions-nous arrivés la fin du Culturkampf en Prusse? La curie romaine et le prince de Bismark auraient-ils enfin trouvé la base du moclus vivendi? On serait tenté de le croire en lisant la note que la Gazette générale de l'Allemagne du Nord a publiée Lundi et que toute la presse berlinoise commente ce matin. Le ministère prussien a pris une décision définitive relativement au bref que le Pape a adressé le 24 Février l'ex-archevêque Melchers il a constaté que le chef de l'Eglise avait failles premières démarches pour arriver une entente, et il s'engage, de son côté, modifier ou rapporter, avec le concours des Chambres, quel- I qu'-s dispositions des lois de Mai que l'Eglise consi dère comme excessives. Mais le ministère, avant de tendre la main au clergé catholique exige que la mesure de conciliation indiquée par le bref du Pape soit mise exécution il veut que les nominailons faites par les évéqms lui soient officiellement notifiées avant que le gouvernement s'exécute, il faut que l'épiscopat déclare catégoriquement qu'il se soumet la législation existante. Alors seule ment le prince de Bismark avisera. On mande de Berlin que le Conseil fédéral, re venant sur son vote malencontreux du 2 Avril, a adopté la proposition de la Prusse tendant établir un droit de timbre sur les quittances postales. C'est la Bavière qui avait proposé de rouvrir ce débat en apparence futile, mais qui a failli avoir de bien graves conséquences. Aucun Etat n'a plus voté contre la nouvelle tsxe, mais plusieurs plénipoten tiaires se sont abstenus. Il ne reste plus élire qu'une vingtaine de mem bres de la Chambre des communes d'Angleterre. Les ministres c'est réuni Mercredi Londres; leur démission ne saurait larder. La plupart des feuilles londoniennes s'occupent de la constitution du cabinet libéral. La Chambre des députés de Roumanie a émis un vole qui honore et l'assemblée législative qui a récompensé le dévouément d'un citoyen illustre et l'homme d'Etat qui en a été l'objet. Par 34 voix conlre 6 et 2 abstentions, elle a accordé M. Ro- selti une pension mensuelle et viagère de 1,1 U francs réversible sur sa femme. Sous ce titre La Belgique contemporaine, M.Louis Hymans vient de publier le premier volume d une col lection de manuels destinés, dans la pensée de 1 éditeurt vulgariser les connaissances indispensables tous les citoyens belges. En parcourant ce volume, qui présente un réel inté rêt, nous avons mis la main sur un discours parlemen taire prononcé la Chambre au lendemain de la mise en pratique de la Constitution et qui semble s'appliquer la situation actuelle. C'est M. Ernst qui parle, dans une discussion relative l'instruction publique, et l'orateur est d'autant moins suspect qu'il fut membre d'un cabinet catholique. Il répondit aux catholiques, qui soutenaient comme au jourd'hui que la Constitution ne fait pas l'Etat une obligation de créer des écoles, qu'elle se borne lui accorder une faculté dont il ne doit faire usage qu'en cas d'insuffisance ou d'impuissance de la liberté. Ecoutez L'enseignement est libre c'est un droit pour tout homme, en Belgique, d'instruire la jeunesse, pour l'ignorent comme pour le savant pour l'honnête homme comme pour le mé chant pour l'alliée comme pour le chrétien. L'instruction est libre; il itnpoite peu dans quel but on enseigne, soit pin- esprit de spéculation, soit par amour de la science pour répandre les lumières, la vérité, la religion, ou propager des erreurs, des sophisines, l'impiété. L'iusliuc- liou est libre on la cherche pour soi et ses enfants, où on veut et comme on veut. A côté de ce principe, la Constitution en pose un autre, au même article L'instruction publique, donnée aux frais de l'Etal, est également réglée par la loi. Instruire est pour tous un droit pour l'Etat c'est une obli gation. L'insti uction privée et l'instruction donnée par l'Etal sont indépendantes l'une el l'autre; il n'y a de monopole d'au cun côté l'une et l'autre, sont consacrées par notre pacte fondamental. La liberté de l'enseignement est une garantie pour le père de famille, l'instruction donnée aux frais du tré sor public est une garantie pour la société. Un pays où l'in- striiciiou est abandonnée au hasard,aux caprices el l'intérêt des particuliers, ne devrait pas être compté au nombre des pays civilisés. On ne saurait méconnaître la nécessité d'une éducation nationale elle seule présente les caractères de sta bilité, d'unité, d'hannonie, sans lesquels il n'y a pas de bonnes institutions. Telle était la doctrine claire, précise et strictement constitutionnelle que les catholiques combattaient il y a quarante ans. Dans cette campagne, quel était leur mobile t Il faut qu'on s'explique franchement, répondait M. Ernst. Quelles craintes peut inspirer l'intervention de l'autorité publique Aurait-on peui que la religion n'éprouvât quelque atteinte Vraiment, j- ne conçois pas qu'on puisse supposer chez nous un ministère assez téméraire pour prescrire ou permettre le moindre acte qui blesse la religion. Il y en a qui croient ou qui affectent de croire que les libéraux en veulent la religion Rien n'est plus faux. Il n'y a aucune opposition entre la religion el le libéralisme; les libéraux, catholiques ou non, sont ceux qui veulent sincèrement toutes les libertés constitutionnelles pour tous les citoyens. Le libéralisme n'est point une profession religieuse loin d'être offensif aux consciences, aux cultes, leurs ministres, sa mission ésl de les défendre et de les proléger s'il était porté la moindre atteinte la liberté il veut que la religion soit honorée, q.,e les ministres soient respectés, mais en même temps il s'oppose l'intervention de la religion dans les affaires de l'Etat il repousse ceux qui, ious un masque religieux, cachent des voies intéressées ou ambitieuses. La religion doit être libre quand le fanatisme ne la détourne pas de ses voies, elle est la base la plus ferme de la morale publique et la plus sûre ga rantie du repos des Etals. Mais si, renonçant ce que leurs fonctions ont de saint el de paciGque, les ministres d'un culte quelconque se jettent volontairement dans la mêlée politique, s'ils mettent au service des passions, des iulérêts temporels, une influence qui ne leur est donnée qu'à condition de la tourner vers les choses spirituelles, alors ils compromettent leur caractère ainsi que la religion. Quand les doctrines religieuses se mêlent aux choses de ce mondeelles se corrompent comme la manne du désert dans des vases terrestresEt qu'on ne prétend pas que ce soit se montrer hostile envers la religion que de tenir ce langage; on l'a dit souvent cl on l'a dit avic raison, jamais la religion n'a été si respectable, et si respectée, que pendant les courtes années où,étrangers tous les partis, les prêtres ne songeaient qu'à offrir au peuple le bienfait de sa morale sublime et de ses éternelles vérités. Tous les ans, ou voit dans culte commune trente-cinq quarante ctifa »ts de chaque sexe, admis la première communion; celte année seize filles obtinrent cette faveur; les autres fu- renl ajournés, et pour donner quelque apparence de justice cette décision, le clergé refusa aussi la première communion une seule des élèves des très-chères sœurs. Or. voici ce qui arriva quatre petites filles el un petit garçon de Sarl- Messirc-Guilluumc se rendirent Rruxellcs ac- compagnes de leurs parents el de leur instituteur, M. Défalqué, el trouvèrent dans la capitale un prêtre plus tolérant que ses collègues de Courl- Sl-Elienne il interrogea les enfants et les r> ayant reconnus capablesil les admit la r> première communiondéclarant qu'en agis- sant ainsi il ne faisait que se conformer aux instructions données récemment par l'autori- té diosésaine. Les e.ifants firent donc leur première commu- nion Bruxelles, en présence de leur parents et de leur instituteur, et le soir, quand tous leurs devoirs religeux furent accomplis, ils retournè- rentà Court-St-Etienne La société de fanfares de Sart-Messire-Guillaume et plus de cinq cents personnes aeeourues de toutes les coins de la commune étaient la station pour les féliciter et applaudir leur conduite. (Courrier de Nivelles.) - M. Waroequé est, si nous ne nous trompons, dit Y Economie, le seizième, membre des Cham bres législatives mort depuis les élections de juin 1878. La Chambre a perdu en effet depuis cette époque dix députés, dont six de la gauche, MM. E. Allard,

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1