N<> 553. Jeudi, 40e ANNÉE. 22 Avril 1880. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Les bons prêtres de 1830. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES AC8UIRIT EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annonceu-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et S, Serle Street VV C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhinghiile et C°, 38, Park Row-New-York. BULLETIN POLITIQUE. Les Chambres françaises se sont réunies iMardi, au milieu d'une indifférence générale. Aacun des grands journaux de Paris n'a consacré un article spécial aux travaux futurs des assemblées législati ves. Le fait s'explique; les délibérations du Par lement n'auront pas de prime abord une portée po litique considérable; la Chambrea encore terminer la discussion du budget et il devient de plusenplus improbable qu'un débat s'engage au Sénat, pendant les premières semaines qui suivront relativement aux célèbres décrets antijésuitiques. Aujourd'hui la presse se borne souhaiter la bienvenue M. de Radowitz, le représentant intérimaire de l'em pire d'Allemagne, et commenter le remarquable succès de l'opinion républicaine dans le départe ment de la Haute-Vienne. Il est de fait que le vole de dimanche n'est pas destiné fournir de armes Houvellcs aux partisans Jes congrégations non au torisées la pailie la plus éclairée du corps électo ral a prononcé un verdict démontrant que les dé clamations des chefs du parti ullramontain n'ont pas réussi enlever aux institutions que la Fran ce s'est librement octroyées le dévouement des classes moyennes aspirant avant tout au maintien de l'ordre social. A ce point de vue, l'élection de la Haute-Vienne renferme un précieux enseigne ment. La loi antisocialiste a fait encore tous les frais de la séance de lundi du Parlement allemand, et le débat, cette fois encore, s'est maintenu dans les bornes de la plus stricte convenance. C'est ainsi que, d'un commun accord, la durée de la loi a été prolongée jusqu'en 1884 et non jus qu'en 1886, ainsi que le portait le projet primi tif. On n'a pas oublié le long débat qui s'est produit il y a quelques semaines la Chambre des députés d'Italie au sujet de la politique extérieure de M. Cairoli. Une discussion du même genre a surgi au Sénat et elle a permis au ministre des affaires étrangères de développer ses projets pour l'avenir et de démontrer que la politique suivie depuis quelque temps par les cabinets de gauche qui se sont succédés a donné des résultats satisfaisants. Un télégramme de Vienne dément la nouvelle lue le ministère autrichien aurait donné sa dé mission. Il persiste souteuir que le gouvernement ne prendra aucune décision définitive avant l'adop tion ou le rejet du compte de l'Etat; c'est la déter mination laquelle le gouvernement s'était arrêté dès le jour où la crise a éclaté. Ou confirme, de Londres, la démission du cabi net Beaconsfield. Ypres, le 21 Avril 1880. On sait que, depuis la mise en exécution de la nouvelle loi scolaire, plusieurs instituteurs ont déserté l'Etal, pour se mettre la tête des écoles catholiques. Aujourd'hui, ces imprudents regrettent amère ment d'avoir écoulé les.conseils du clergé; aussi, les plaintes sont générales. Il paraît que les mal heureux ont bien du mal loucher le traitement insignifiant que le clergé leur accorde. «Sidisait, l'autre jour, l'instituteur privé de W... son col lègue officiel de la même commune vous n'avez que peu d'élèves, du moins vous êtes payé La presse nous a récemment signalé le cas d'un instituteur libre qui intente un procès son curé; celui-ci, au mépris du contrat, a rogné encore les maigres appointements du maître d'école! La position des instituteurs privés doit être réel lement alarmante car nous savons, de bonne source, que plusieurs d'entre eux ont déjà fait des démarches, l'effet de rentrer dans l'enseignement de l'Etat. Naturellement, ces démarches n'aboutiront pas; car, c'est bien de leur faute si ces instituteurs sout en ce moment, les tristes victimes de l'ambi tion épiscopale. Cette situation précaire donnera, sans doute, réfléchir ceux des instituteurs officiels qui seraient tentés d'entrer encore au service du clergé! Dans une des brochures patriotiques, publiées récemment, sous le litre Notre Jubilé national M. L. Defré, sous le pseudonyme de Joseph Boni- face, qu'il a illustré, rappelle avec bonheur le rôle éminemment national, et libéral, tenu par le clergé en 1830. Ce rôle glorieux fait un pénible contraste avec l'attitude fanatique du même clergé en 1880. Une chose étonnante, dit Joseph Boniface, chose qu'on ne verra plus, qu'il importe de rap- peler, afin que personne ne l'ignore, fut l'attitude du clergé au Congrès national. Tous ces abbés parlaient et votaient comme de «vrais libéraux: ni fanitiques; ni intolérants; mais aimant la liberté, glorifiant la patrie et défendant le droit commun contre tout privilège et contre tout monopole. Chez eux ni orgueil clérical ni rancune politi- que; ils étaient doux, simples et humbles, c'étaient de véritables disciples du Christ. Que les temps sont changés et les abbés aussi. A l'appui de ses dires, Joseph Boniface produit ses preuves: les professions de foi, si libérales, faites par les nombreux abbés, qui siégaient au Congrès, et que peu de nos prêtres actuels ose raient signer. M. l'abbé Yerbeke disait: Par cela même que l'Etat déclare ne professer aucun culte aux yeux de la loi. LA RELIGION LUI EST INDIFFERENTE, le temple est un édifice. Les cérémonies religieusesles sacre- ments, IL NE LES CONNAIT PAS. Le prêtre est un citoyen et rien de plus. Tous les confrères de M. Yabbé Verbeke, tenaient publiquement le même langage. M. l'abbé de Haerne voulait que les catholi ques n'eussent plus ni protection ni privilège, mais seulement la liberté, et que la religion se séparât entièrement de l'Etat. M. l'abbé De Smet réduisait aux prières et aux cérémonies du culte le rôle du prêtre dans les inhumations. M. l'abbé Van Crombrugge condamnait les abus commis l'occasion du culte. M. l'abbé Andries s'écriait Je me croirais le plus indigne des hommes si, après avoir contribué par tous les moyens et de cœur la proclamation de la liberté du culte et de toutes les autres libertés, je pouvais laisser soupçonner que je ne l'ai voulue que pour mon culte; alors, le principe que j'aurais soutenu, je ne l'aurais fait que par une indigne hypocrisie. MM. les abbés de Foerc, Verduyn, en un mot tous les membres du clergé de 1830, pensaient et s'exprimaient de la même façon. Aussi étaient-ils populaires, aussi necomptaient- ils pas d'ennemis. Sans doute, en 1830. il y avait des libres-penseurs; mais catholiques et sceptiques se toléraient et se respectaient mutuellement sur le terrain de la liberté. Aujourd'hui, hélas! c'est qui parmi les mem bres du clergé montrera le plus de fanatisme et le plus de raideur et celui qui oserait reprendre la doctrine de 1830, serait vile excommunié et mau dit Mais ce changement de ton et de langage n'a profilé ni au clergé, ni la religion Le clergé sur- LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixntude, 39. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames I» ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (25 Mars). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 8-07. 12-22. 3-59.6-27.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1