JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
1*0 557. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
Ypres, le 5 Mai 1880.
Dans un de nos récents numéros, nous ex
primâmes l'espoir, qu'après Pâques, nos écoles
primaires verraient sensiblement augmenter
e nombre de leurs élèves. Nous n'avons point
été déçu
Malgré les menaces prophétiques et les ana-
thèmes fulminants de l'épiscopat, nos écoles
communales sont déjà en pleine voie de pros
périté.
On n'ignore pas que, chaque annéé, l'ap
proche de la bonne saison, beaucoup d'enfants
cessent de fréquenter les classes les uns sont
placés en apprentissageles autres s'initient
aux travaux des champs. Néanmoins, depuis
le 15 Mars dernier, la population scolaire,
la campagne, s'est accrue de 114 élèves
Assurément, la suite des violentes mesu
res épiscopales, le clergé comptait, au moins,
doubler la population de ses écoles mais, en
ce moment, il doit reconnaître que la campagne
spirituelle a piteusement avorté.
La situation de l'enseignement officiel s'a
méliorera de jour en jour. Et comment n'en
serait-il pas ainsi Les écoles catholiques, gé
néralement tenues par des gens dont les capa
cités littéraires et scientifiques sont fort bor
nées, n'offrent pas la moindre garantie aux
larents, soucieux de l'avenir de leurs enfants
1 est vrai, les instituteurs de certaines écoles
ibres appliquent, la perfection, la méthode
sleydingoise, mais celle-ci n'est pas du goût
des pères de famille, ni des tribunaux correc
tionnels.
Du reste, l'influence bienfaisante des Comi
tés scolaires ne tardera pas se faire sentir
prêtant, l'instituteur, un concours actif et dé
voué, les membres de ces utiles institutions se
mettront en rapport avec les parents et contri
bueront ainsi largement la prospérité des
écoles officielles.
Les écoles communales de notre ville méri
tent une mention spéciale; au lr Février
dernier, elles comptaient 17 élèves de plus
Îue l'année passée, la date correspondante,
tepuis lors, elles ont eu braver tous les ef
forts de la tourmente pascale et non seule
ment elles ont résisté, avec courage, l'assaut
qu'un clergé furieux leur a livré, mais, comme
si la lutte les avait retrempées, elles ont vu
grandir leur population il y a aujourd'hui
57 élèves de plus que l'année dernière, pa
reille date
Chose digne de remarque: l'école gratuite
de filles, sur laquelle se concentrent toutes
les attaques du clergé, est dans une situation
particulièrement florissante
En vérité, la ville d'Ypres, en célébrant les
fêtes du cinquantenaire belge, pourra montrer,
avec une sorte de fierté, ses différents établis
sements d'instruction publique: tous jouissent,
en effet, de la confiance des parents et répon
dent aux besoins de la société moderne.
Plus que jamais, nous pouvons dire que
l'opposition haineuse, implacable, faite la loi
scolaire, a misérablement échoué
D'ici un an, les écoles catholiques seront
peu près désertes leur tour, les insti
tuteurs privés pourront, du matin au soir,
se chaufferies tibias et méditer, l'aise,
sur l'extrême fragilité des promesses cléricales
40e A MUÉE.
6 Mai 1880.
LE PROGRÈS
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PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eundo
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Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (25 Mars).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-50.
Langbemarck-Ostende. 8-07. 12-22. 3-39.6-27.
BULLETIN POLITIQUE.
M. Lamy, député républicain, mais catholique
du Jura, a développé, la Chambre française, son
interpellation sur les décrets du 29 mars. Ce débat
avait attiré une aifluence considérable au Palais
Bourbon. Le nonce du Pape avait pris place dans
la loge diplomatique. La veille, et avant l'ouvertu
re de la séance, des réunions plénières des groupes
parlementaires avaient été tenues pour délibérer
sur l'attitude qui serait prise propos de cet ora
geux débat. La seule réunion dans laquelle une
discussion passionnée s'est produite, était celle des
bonapartistes. Les jérômistes ont manifesté l'inten
tion de voler avec la gauche ainsi que le leur indi
quait la lettre de leur prétendant, tandis que les
impérialistes cléricaux prolestaient avec énergie
contre les décrets antijésuiliques. La scission, on
peut le dire, est devenue complète dans ce groupe
autrefois si uni.
La Chambre des communes d'Angleterre conti
nue siéger, mais ses séances n'offrent guère d'in
térêt elles sont uniquement consacrées la for
malité de la prestation de serment des députés.
Tdutefois, un incident a surgi un député radical,
M. Bradlauch, qui semble devoir jouer un grand
rôle dans les travaux parlementaires, ayant refusé
de prêter le serment imposé parla loi. Ce député
soutient qu'aux termes de l'Evidence furlher
amendaient Act de 1869 et de l'Evidence
amendaient Act, de 1870, il a le droit de rem
placer la formule ordinaire de serment par une af
firmation solennelle de fidélité, sans mention de
divinité. Il se propose de prouver que, depuis
1870,etdans plus d'une circonstance, les tribunaux
l'ont dispensé de la prestation de serment et il dé
sire que la Chambre prenne une décision analo
gue.
Cette affaire suscitera une vive émotion dans le
pays entier, où une innovation de celte nature sera
considérée comme une acheminement vers la sup
pression du serment religieux.
C'est tort que quelques journaux allemands
ont prêté au prince de Bismark l'intention de quit
ter la carrière politique; c'est tort surtout que
plusieurs feuilles françaises ont insinué que l'empe
reur Guillaume serait disposé accepter la démis
sion de l'illustre homme d'Etat qui a rendu d'aussi
d'imments services la cause de l'unification de
l'Allemagne. La Gazette générale de lAllemagne
du Nord proteste avec une certaine véhémence
contre ces absurdes allégations. Elle déclare, et
l'on sait que ses affirmations ne peuvent être révo
quées en doute, que jamais le chancelier n'a tra
vaillé avec plus de persistance obligé par l'étal peu
satisfaisant de sa santé de se confiner au ministère
de! affaires étrangères, n'ayant pas intervenir
personnellement dans les luttes delà tribune, il n'a
cessé un instant d'étudier de nouveaux projets se
rapportant tant au réformes l'intérieur qu'aux
rapports entre l'Allemagne et les puissances étran
gères.
m n i) n
On annonce de Roulers que la nouvelle donnée
par Y Avenir belge et d'après laquelle M. De
Brouckere avait l'intention de se mettre sur les
rangs pour les prochaines élections législatives, est
inexacte.
Nous recevons de Bruges la nouvelle suivante
Les candidats définitifs de l'Association libérale
de Bruges pour l'élection du 8 juin ont été choisis
samedi soir. Ce sont MM. Arthur Pecsteen. ancien
échevin de la ville de Bruges, Alfred Devaux,
docteur en médecine, et Vandermeersch, avocat.
Beaucoup d'enthousiasme.
Candidats excellents.
On lit depuis quelques jours dans les journaux
cléricaux des allusions plus ou moins tranparentes
un scandale intime qui aurait pour principal
auteur un des chefs du gouvernement. Un de ces
journaux constate le silence de la presse libérale
sur celte grave affaire.
La presse libérale, qui se respecte, et qui res
pecte la vérité, n'a pas s'occuper des calomnies
ineptes déversées contre tel ou tel ministre, dont