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Une illusion!
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la Province ne possédait pas les ressources
nécessaires pour l'aire face ses engagements.
N'est-ce pas lui aussi que les agriculteurs
doivent de n'avoir pas vu augmenter leur taxe
destinée grossir inutilement la réserve du
fonds provincial d'agriculture, qui avait un
encaisse de plus de 900,000 francs? Nest-ce
pas lui encore que l'arrondissement est
redevable de la vente annuelle de reproduc
teurs de la race de Cassel, alors que les
années précédentes, la province consacrait
des sommes folles, et sans profit pour nos
agriculteurs, l'achat de reproducteurs de la
race de Durh&m? N'a-t-il pas défendu au Con
seil provincial, contre les imputations calom
nieuses de la Députation permanente, l'Admi-
Iosçices et l'Adminstration
a ville d'Ypres, propos de
nistration des
communale de
l'asile des aliénés?
En un mot, il pense avoir défendu les inté
rêts matériels de l'arrondissement, toutes les
fois que ceux-ci ont été en jeu, et avoir vengé
les administrations libérales, toutes les fois
que celles-ci étaient l'objet d'attaaues injustes
ae la part de la Députation. Voilà pour le
côté administratif, dit M. de Stuers, voyons
pour le côté politique.
L'orateur rappelle la conduite scandaleuse
de la majorité au Conseil l'égard de l'hono
rable M.Vrambout, Gouverneur de la provin
ce, dont on semblait mettre en doute une
honorabilité tellement bien établie, qu'après
sa mort, même ceux qui l'avaient le plus vili
pendé, se sont vus obligés de lui rendre un
suprême hommage.
11 compare ensuite la conduite bienveillante
de la minorité du Conseil, qui n'a pas posé le
moindre acte hostile M. Ruzette pendant
qu'il était Gouverneur, celle tenue par la
majorité actuelle qui ne sait pas même respec
ter en M. Hevvaert le représentant de la
Royauté.
Il expose eVifin la conduite inqualifiable du
Conseil dans le vote patriotique que le Conseil
avait émettre au sujet d'un crédit de 80,000
fr. destiné célébrer dignement, au chef-lieu
de notre province, les ietes nationales. Eh
bien dit M. de Stuers, la majorité du Conseil a
subordonné, malgré mes protestations, l'octroi
de ce crédit une mesquine question de parti,
en décidant que si le Gouvernement majorait
d'office de 17,000 fr. le crédit obligatoire
consacré la construction de bâtiments d'éco
le, ce chiffre serait imputé sur les 30,000 fr.
destinés aux fêtes nationales de 1880. Voilà le
patriotisme de cette assemblée.
L'orateur fait bonne justice des imputations
calomnieuses qu'on ne se fera pas faute de
diriger contre les candidats, en leur lançant
les épithètes habituelles de destructeurs de la
propriété et dennemis de la religion.
Ce sont là, dit M. de Stuers, des accusa-
tions puériles et qui sont d'autant mieux
contredites par les faits, que je suis en
situation de vous rappeler ici, que c'est
grâce mon intervention auprès de l'Evêque
de Bruges, que beaucoup d'enfants fréquen-
tant les écoles officielles, ont été autorisés
faire leur première communion.
Monsieur de Stuers termine sa brillante
improvisation en promettant de défendre avec
le même dévouement que par le passé, les
intérêts de l'arrondissement d'Ypres au sein
du Conseil provincial.
(Applaudissements prolongés).
Monsieur Vanheule demande son tour la
parole et déclare que, quoiqu'il eût des motifs
nombreux et puissants pour refuser toute can
didature, il a crû devoir se rendre aux sollici
tations de ses amis politiques, qui ont fait
appel son dévouement pour défendre au
Conseil Provincial les itilêrérs ia ville et
ceux de l'arrondissement.
J'ai reconnu, dit-il, l'utilité pour ne pas dire
la nécessité qu'il y a pour l'administration
communale aetre représentée au sein du Con
seil Provincial, et c'est un des principaux
motifs pour lesquels j'ai crû ne pas pouvoir
décliner plus longtemps la candidature.
D'un autre côté, nous voyons se dessiner de
plus en plus clairement les tendances du parti
clérical. En théorie, il 'repousse les libertés
inscrites dans notre pacte fondamental, mais
plus que jamais tous ses efforts tendent tra
duire sa théorie en fait. Quoiqu'il en dise, le
but de ses aspirations est la théocratie, le ré
gime sacerdotal, le plus intolérable de tous les
régimes, et quand nous le voyons méprisant
le jeu régulier de nos institutions prêcher
ouvertement la désobéissance aux lois, il m'est
d'avis que c'est un devoir pour tous les bons
citoyens d'unir leurs forces pour les faire res
pecter, car le respect des lois est le fondement
de l'ordre social et la sauvegarde de nos li
bertés. (Applaudissements prolongés).
M. le Président rappelle qu'aux termes de
l'art. 16 du règlement, chaque membre de
l'Association peut proposer de nouveaux can
didats,pourvu que la présentation soit appuiée
par cinq membres au moins, présents la
séance et il demande si quelqu'un désire faire
des présentations de candidats et personne ne
demandant la parole, la liste des candidats
f>rovisoires est déclarée close et comme cette
iste ne comprend pas plus de noms qu'il n'y
a de places vacantes, les candidats provisoirs
sont proclamés candidats définitifs.
En conséquent, dit M. lePrésident, Messieurs
BAYARTFerdinandBourgmestre de la
commune de Becelaere
DE BOO, Notaire et Echevin d'Oostvleteren;
de STUERS, Ferdinand, conseiller provin
cial sortant
TITECA, Notaire et Secrétaire communal de
Boesinghe; et
VANHEULE,Bourgmestre de lavilled'Ypres,
sont proclamés candidats définitifs de l'Asso
ciation Libérale, pour l'élection provinciale du
24 Mai prochain. (Triple salve d'applaudisse
ment).
Messieurs, s'écrie M. le Président, ce n'est
pas assez de vouloir la lutte il faut savoir
employer les moyens pour en assurer la réus
site; la lutte sera vive, mais le succès ne saurait
être douteux si tout le monde fait son devoir.
M. le Président lève la séance au milieu des
acclamations de l'assemblée.
Ypres, le 15 Mai 1880.
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V
•V
On ne saurait assez insister sur l'importance des
élections prochaines. Non seulement il s'agit ici de
députer Bruges des libéraux, mais il s'agit aussi
de déblayer le terrain pour l'avenir. Depuis trop
longtemps l'arrondissement a perdu la place qui lui
est due; depuis trop longtemps l'arrondissement
d'Ypres n'occupe plus le rang qui lui revient en
toute justice, il faut absolument que cette situation
cesse; il y va de notre honneur et de notre intérêt.
Conçoit-on, en effet, qu'un arrondissement aussi
important que le noire soit laissé la merci de
quelques curés et d'une demi-douzaiue de congré-
ganistcs? Que peut-on attendre des hommes qui
nous représentent soit Bruges, soit Bruxelles?
N'est-il pas honteux que les intérêts politiques et
administratifs de ia plus belle partie de la Flandre
Occidentale soient confiés la maison Biebuyck et
Cie? Nous le demanderons tout homme quelque
peu doué de bon sens, cela se comprend-il que dans
un moment d'égarement on ait chargé un M. Bie
buyck, soit le père, soit le fils, de défendre les
intérêts les plus vitaux soit de l'arrondissement,
soit du pays? Là, tout esprit de parti part, la
main sur la conscience, y a-t-il même dans le
camp clérical quelqu'un qui oserait affirmer que
I un de ces députés soit sa place Est il donc
indifférent d'envoyer la Chambre ou au Conseil
Provincial une carpe ou un homme qui par son
activité, par son talent sache exercer une influence
légitime? Depuis huit ans nous sommes complète
ment laissés l'écart, c'est peine si on sait que
nous existons, on nous traite comme de ilotes
quand un autre est inondé de subsides et de tra
vaux, nous sommes là seuls, isolés, oubliés, négli
gés, et c'est peine si les trois quarts des habitants
savent quels sont ceux qui les représentent au
Conseil Provincial ou la Chambre. 11 en sera tou
jours ainsi tant que nos mandataires seront dési
gnés par le club de St-Laurent qui, lui, tient le
mot d'ordre du doyen qui, lui, son tour reçoit les
ordres de l'Evêque. De sorte qu'en dernière analy
se, c'est l'Evêque qui choisit nos Conseillers Pro
vinciaux.
Que MM. Biebuyck, Iweins et Cie plaisent
l'Evêque, rien d'étonnant, plus il dispose de gens
de ce calibre, plus il en est le maitre, et on sait, si
un Evéque est heureux quand il peut faire tout ce
qu'il veut, mais on sait aussi ce qu'il ferait si on le
laissait librement exécuter ses petits plans. Or, ce
sont des petits plans destructifs de toute société
moderne qu'il faut s'employer déjouer c'est
pourquoi il faut briser les instruments qui se prê
tent complaisamment cette œuvre de recul, c'est
pourquoi il faut réduire l'impuissance et ren
voyer leurs occupations domestiques tous ces
candidats catholiques qui ne sont pas plus faits
pour le progrès que la tortue pour les courses des
chevaux.
Pour qui parcourra les journaux dans ces jours
de polémique électorale, il ne sera pas embarrassé
de rencontrer de ci de là quelque grotesque recom
mandation pour faire mousser le candidat qu'on
veut faire accepter au corps électoral. Les feuilles
catholiques se sont toujours distinguées dans ce
genre d'exercice et pour peu qu'on les croie, leurs
pintades sont des faisans dorés, et leurs linottes
sont des aigles large envergure. Ils vont même
plus loin, si c'est possible; ne voilà-t-il pas que le
Journal d'Ypres, plus fort que tout ce qui s'est
vu jusqu'à ce jour, après avoir cité les noms de ses
cinq candidats au Conseil provincial, les présente
comme tellement bien choisis qu'il ne doute pas,
sainte naïveté que le parti libéral, le parti modéré
bien entendu (pas les radicaux) ne vote comme un
seul homme, pour ces cinq sauveurs de la société
menacée jusque dans ses fondements
Hé bien! oui, Journal d'Ypres, si le parti libé
ral modéré vote pour vos candidats, ils seront élus
une grande majorité. N'en doutez pas un seul
instant, jamais vous n'aurez remporté une victoire
plus éclatante et chacun de vos héros pourra se
dire avec César: veni, vidi, vici. L'harsale ne sera
plus qu'un coup de main côté de ce trait de
Titan.
Mais cela est-il bien sérieux Est-il bien vrai
que vous comptiez sur le parti libéral modéré pour
faire passer Bruges vos cinq échantillons les
mieux réussils du crétinisme le plus pur? Le parti
libéral modéré mais c'est le groupe le plus nom
breux, le plus décidé combattre toutes les idées
que vous représentez et dont vos candidats ne sont
qu'une impuissante incarnation! Quoi! le parti
libéral modéré voterait pour vos Louitje et vos
Henritje Pourquoi pas le parti libéral tout
entier Yit-on jamais plus grossière illusion
Hé bien, Journal d'Ypres, puisque vous nous
faites cet aveu, c'est que vous avez réellement cette
berlue et vos candidats aussi. Mais détrompez-
vous. Jamais il ne saurait y avoir rien de commun
entre le parti libéral modéré, même le plus modéré
qui existe au monde et l'un de vos cinq grands
législateurs. Dans le parti libéral, depuis le premier
jusqu'au dernier, on est ami du progrès, ou aime
nos institutions nationales, on défend le pouvoir
civil, ou abhorre l'immixtion du prêtre dans nos
affaires domestiques et on chérit la liberté, toutes