Nouvelles locales.
mier rang et cela dans les quatre paroisses. Ce sont
là des faits qui répondent victorieusement toutes
les criailleries de nos adversaires.
Quelques personnes semblent ne pas attacher
aux élections provinciales toute l'importance qu'elles
comportent. De ce que notre triomphe électoral,
n'est pas appelé modifier l'esprit du Conseil pro
vincial, elles ne s'intéressent pasassezàcesélcctions.
C'est une grande erreur. D'abord un parti doit tou
jours,quand il y a moyen, affermir son existence et
apporter la cause commune tout l'appoint dont
il dispose. Ce sont les petits ruisseaux qui font les
rivières et ce sont les rivières qui font les fleuves.
De même c'est une voix par-ci, c'est une voix par-
là qui font la majorité ou aident la conquérir, et
si faute d'un point Martin perdit son âme, c'est
aussi faute d'une voix qu'on peut perdre la victoire.
Il faut donc en cette circonstance, comme dans
d'autres, ne laisser échapper aucune occasion de
prouver que le libéralisme Ypres est vivace.
Notre victoire en appellera d'antres cet exemple
est contagieux comme l'est aussi l'exemple con
traire. A nos députés libéraux viendront bientôt
s'enjoindre d'autres et les chances aidant,il se peut
qu'on se retrouve Bruges devant une majorité
libérale plustôt que certains ne pensent. A l'œuvre
donc, libéraux, jeunes et vieux, combattez, luttez
sans trêve ni merci, et la victoire est nous.
Dans la séance du 8 Mai de l'Association libérale
et Constitutionnelle de l'arrondissement d'Ypres,
M. Ferd. de Stuers en faisant le parallèle entre les
catholiques et les libéraux au Conseil provincial
a donné la juste mesure des uns et des autres. En
rappelant la conduite mesquine, tracassière, scan
daleuse des catholiques l'égard de M. Yrambout,
d'un côté et la parfaite couvenance des libéraux
l'égard de M. Ruzette, il a montré par des faits
précis, publics, incontestables, que les premiers
sacrifleut les intérêts les plus sacrés du pays, et au
besoin l'honorabilité de leurs adversaires, leurs
rancunes politiques, et que les seconds, mieux
élevés et plus soucieux de leurs devoirs, savent
mettre de côté toute considération personnelle pour
ne servir que l'intérêt général. Par cette comparai
son M. Ferd. de Stuers a parfaitement mis en
lumière toute la politique étroite et stérile des
catholiques en général et de notre Dcputation pro
vinciale cléricale en particulier; il a fait voir ainsi
par des faits mieux que ne peuvent le faire les
plus forts raisonnements ce que l'on peut atten-
drede nos candidats selon le cœur de MM. les curés.
Les nouvelles qui nous arrivent de toute part
sont bonnes, excellentes. Nos adversaires doivent
s'en apercevoir on les dirait découragés, abattus.
Plus de bravades, plus de neuvaines, plus de tri-
duums, plus de pélérinages. Plus le moindre petit
miracle. On dirait que tout sommeille dans le ciel,
que les saints ne peuvent plus rien et que les
délies ont perdu toute confiance. Ce serait cepen.
danl le moment ou jamais de prouver la bonté de
la cause cléricale par quelque coup éclatant ou
quelque parade effet. Mais non, rien, tout est
tranquille: la chaire de vérité ne retentit plus de
ces foudres d'éloquence, qui envoyaient autrefois
au ûn fond de l'enfer, ceux qui ne se soumet
taient pas docilement aux injonctions du curé.
On dirait que les écoles laïques sont supprimées.
Pourquoi nos petits vicaires ne redoublent-ils pas
d'ardeur dans leur campagne contre les écoles sans
Dieu,n'est ce pas le moment? N'est ce pas mainte
nant qu'ils pourraient profiter des votes des élec
teurs pour hâter la ruine de ces écoles qu'ils ont
tant en horreur? Ils ont là une bonne veine
exploiter. Pourquoi ne vont-ils pas de porte en
porte rappeler aux électeurs que les élections pro
vinciales du 24 Mai sont la première occasion qui
s'offre pour désapprouver la loi scolaire du 1er
Juillet 1879. Et pour prouver la supériorité de
l'enseignement clérical, ils pourraient apprendre
ceux qui ne le savent pas, comment on s'y prend
dans ces écoles pour élever l'âme des petits enfants
dans la crainte du Seigneur et dans l'amour des
petits frères. A l'appui de leur thèse, ils pourraient
même invoquer les récents exploits par lesquels
viennent de se signaler, trois lieues d'ici, ces
candidats ascètes, non contents d'honorer Dieu et
de labourer la terre, labourent, contre toutes les
règles de l'agriculture, l'innocente vertu des petits
garçons.
Ils pourraient même ajouter que quand ces
ignobles catéchiseurs ont attiré sur la façon édi
fiante dont ils donnent leurs leçons de morale,
l'attention de Dame Justice, pour éviter de s'en
canailler avec la justice civile, ils déposent incon
tinent leurs poudreuses sandales, haussent leurs
bottes de dix lieues et filent comme des gazelles.
Et quand ils auraient ajouté que non seulement
cela se pâsse ainsi près de Poperinghe, mais qu'il
en est de même un peu partout, y a-t-il encore
un seul électeur qui puisse encore voler pour nos
candidats cléricaux qui,si on les laissait faire, met
traient des petits frères dans toutes les écoles de la
province et du pays?
Le Comité de l'Association Libérale s'est réunie
Samedi deux heures et demie pour s'occuper de
l'élection législative et s'est prononcé pour la lutte.
Il a décidé en outre de convoquer l'Association en
assemblée générale, le lendemain de l'élection pro
vinciale, Mardi 25 Mai, 3 heures de relevée,
l'effet de s'occuper de cet objet.
Nous apprenons que les meetings que nos ad
versaires cherchent organiser dans les commu
nes, font un fiasco complet; les orateurs sont Mes
sieurs Biebuyck et Slruye et engénéral ilsn'ont pas
parlé pendant cinq minutes, qu'ils sont sifflés et
restent seuls avec quelques femmes et enfants;
Dickebusch, la plupart des assistants trouvaient
qu'on se moquait d'eux, du reste, les discours no
taient qu'un tas d'historiettes, dont on ne comprend
pas même l'apropos. Ainsi, Dickebusch. M. Bie
buyck racoutail qu'une servante d'Anvers qui avait
quinze actions de ville en avait donné 14 pour bâ
tir une école catholique et qu'avec la 15e, la seule
qui lui restait, elle avait gagné le gros lot. Nous
ne croyons pas qu'il ait décidé un seul électeur de
Dickebusch de faire comme la servante d'An
vers, ni même de voter pour les candidats cléri
caux. L'assistance haussait les épaules et voilà
tout.
La justice a fait, ces jours derniers, une descente
l'abbaye des Trapistes de Sl-Six, sous Westvle-
lereo, pour pariuslruiro une affaire des plus scan
daleuses. On sait probablement que les révérends
Pères et Frères ont annexé leur abbaye une
école primaire pour charmer leurs loisirssansdoute;
or, il parait que de nombreux attentats a la pudeur
auraient été commis sur de tout jeunes enfants du
sexe masculin avec une telle brutalité que plusieurs
seraient au lit. Nous n'en dirons pas d'avantage
pour ne pas influencer la justice. Mais comme il
arrive toujours en pareil cas, les coupables out
pris la poudre d'escampette en pays étranger là
de Père Cyriacus, ils deviendront Pète Nicodemus
et tout sera dit.
Et dire que ces mauvais libératres ne veulenl
pas confier leurs enfants l'enseignement congré-
ganiste? Ils sont bien difficiles n'est-ce pas?
Nous apprenons avec plaisir que M. le Ministn
des Travaux publics vient de soumettre la signa
ture du Roi un projet d'arrêté, décrétant la conslruc
lion, aux frais de l'Etat, de la route de Renin-
glielst Kemmel et fixant le tracé de la Ie section
comprise entre Reninghelst et la roule d'Ypres s
Bailleul.
Ce n'est pas un gouvernement cléricalqui eui
accordé pareille faveur notre arrondissement.
On applaudit la fermeté déployée par le Bourg
mestre de Gand, mettaot la ville qu'il administre
l'abri des désordres que les cléricaux vouiaienl
susciter, en provoquant une manifestation, qui
devait durer deux jours, contre la loi scolaire.
Une remarque que chacun fera cette occasion,
c'est que le parti clérical est toujours et avant tout
le parti du désordre, de l'anarchie, de la révolte
contre les lois.
Cette fois encore il a tenté de susciter des trou
bles l'approche des élections. Le pays saura gré
M. de Kerckhove d'avoir mis obstacle ses pro
jets. Quant aux électeurs ils comprendront qu'un
parti du désordre ne peut plus devenir un parti
gouvernemental.
On écrit de Gand
Dimanche soir un concert a été donné au pro
fit du denier des écoles catholiques.
A la sortie, un assez fort contingent d'agents
de police empêchait le monde de stationner.
La journée s'est passée sans troubles bien
notables. Sur quelques points la police a dû inter
venir des coups de cannes ont été échangés quel
ques arrestations ont été faites. L'attitude des
catholiques a été sur plusieurs points des plus
provoquantes. En somme, on peut dire, sans
crainte d'erreur, que sans l'arrêté du bourgmestre,
des désordres graves étaient inévitables.
DENIER DES ÉCOLES.
Listes précédentes, 24,21 7-24
Quelques Witte Klakken l'Ancre, 0-66
Un pari entre un garde et officier de la gar
de civique, 0-25
Versement annuel, M. Dierickx, Bruxelles, 5-00
Edmond de Schaerbeek, 2-00
Dernière collecte au Café de l'Univers, 0-79
Les sous-officiers de la garde civique chez
Catherine, 1-50
Produit de la vente de 400,000 timbres-
poste, 120-00
Collecte faite aux Armes de France, par
quelques sous-officiers l'occasion de la sortie
de l'hôpital de 2 de leurs campagnons, 1-70
24,349-14
Dépenses jusqu'à ce jour, 23,289-63
En caisse 1,059-51
ÉTAT-CIVIL D'YPRES,
Du 7 au 14 Mai 1880.
NAISSANCES: Sexe masculin, 6 id. féminin, 4; Total 10.
Mariages
Carlier, Léonard, journalier, et Lepla, Marie, servante.
Décès.
Vandermeersch, Charles, boulanger, 19 ans, célibataire,
Si-Jacques-lez-Ypres. Dumoulin, Marie, couturière, 72
ans, épouse de Jean Duhameeuw, rue de Menin.
Enfants au-dessous de 7 ans.
Sexe masculin 4 idem, féminin 6 Total 10.