40e Ail NÉE. 3 Juin 1880 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPKES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chacun chez soi. Les cléricaux jugés par Léopold I. Le clergé el la paix des ménages. Ypres, le 2 Juin 1880. Le Journal d Ypres se fâche parceque l'Au torité Communale a jugé bon de ne plus prêter son concours pour relever les cérémonies du culte clérical, et notamment de ne pas requérir l'assistance de l'armée. Tant pis pour la santé de ses saints rédac teurs. Mais il nous semble qu'en agissant autrement, l'Autorité Communale eut posé un acte de faiblesse. Aujourd'hui, on vit l'état de guerre; le clergé a provoqué, outragé l'autorité il a frappé injustement une foule d'habitants il trafique des sacrements pour empêcher l'exécution d'une loi régulièrement votée et revêtue de la sanction royale il ftousse les prétentions jusqu'à vouloir ravaler a Divinité au rôle d'instrument d'une politi que contraire aux aspirations du pays et spé cialement de la très grande majorité de la population yproise.. Et il ose solliciter le con cours de l'autorité et l'assistance de l'armée pour rehausser l'éclat du culte devenu entre ses mains un objet de simonie politique? Puisque le Journal d Ypres a l'espoir qu'en 1980, ses amis siégeront l'Hôtei-de-ville, qu'il prenne patience. A partir de cette date, ils pourront sonner le carillon et organiser tel cortège que bon leur semblera exiger même du Bourgmestre d'alors qu'il porte la traine de l'officiant. Mais aujourd'hui, hola! Chacun chez soi. Le Comité de l'Association Libérale de BRUGES prie tous les libéraux de Bruges et qui y ont conservé leurs droits électoraux de venir prendre part aux élections législatives du 8 Juin prochain. fljo 565. Jeudi, LE PROGRÈS PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ausuirit EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. 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Un accord e?t intervenu entre le ministère ita lien et les dissidents de la gauche et ces derniers ont jeté par dessus bord leurs alliés de la veille, les députés conservateurs. Les libéraux unis ont remporté lundi une nou velle victoire. La Chambre a décidé, 80 voix de majorité, qu'elle ne se séparerait qu'après la dis cussion de la loi électorale. On n'a pas oublié que l'extension du droit de suffrages est un des points principaux du programme du ministère Cairoli- Depretis. La gauche est d'ailleurs convaincue que les querelles intestines désorganiseraient complète ment la majorité et M. Deprelis, dont l'entréedans le ministère a provoqué la scission, a affirmé qu'il donnerait sa démission si celle-ci était jugée néces saire pour rétablir l'accord entre le gouvernement et la représentation nationale. Les différents groupes de la Chambre prussienne se sont réunis en séance extraordinaire pour nom mer la commission qui examinera le projet de loi sur les pouvoirs discrétionnaires. La commission se mettra immédiatement l'œu vre et déposera son rapport dans une dizaine de jours. L'adoption du projet semble assurée, car un grand nombre de membres du centre affichent l'in tention de le voter, et le ton agressif des feuilles ultramontaines a considérablement baissé depuis la discussion du projet en première lecture. Les Chambres françaises ont siégé lundi, mais leurs discussions n'ont pas offert un bien vif intérêt. Le Sénat a discuté un projet de loi, œuvre de M. Nu m a Baragnon, concernant l'équivalence des di plômes pour les concours du conseil d'Etat. Cette proposition a été adoptée la presque unanimité après l'élimination d'un article donnant la loi un effet rétroactif. La Chambre des députés a tenu une séanced'af- faires et a voté une convention autorisant la con struction de railways qui intéressent la population parisienne. Mercredi, 26 mai, dit le Daily News, le grand conseil des ulémas s'est réuni au palais, Con- stantinople, et s'est prononcé contre l'exécution de Véli-Méhémet. Il a décidé, en outre, de ne pas permettre l'intervention de l'Europe dans l'admi nistration de la Turquie. Cette nouvelle est-elle exacte? Nous n'oserions l'affirmer. Si l'exécution ne se fait pas, la Russie peut se considérer comme offensée et les autres ambassades devront intervenir. Chacun chez soi. Telle est, selon nous, la seule conséquence logique de la conduite du clergé. Ci devant l'assistance de l'autorité et de l'armée une procession était de règle; c'était un acte public de respect d'un corps constitué et de la force armée l'égard ae la religion on n'y voyait aucune contrainte la liberté de conscience des membres de ce corps ou des soldats.. Mais aujourd'hui, le clergé a tellement confondu la religion avec la politique, il exploite si ouvertement celle-là au profit de celle-ci, il prêche si scandaleuse ment la révolte, que 1 autorité et l'armée en figurant dans ses rangs finiraient par être, si pas ses dupes, tout au moins ses complices. Il y a quelques jours peine, l'ex-ministre Ber nard, ancien membre du conseil d'administra tion de l'Etoile Belges'est vu obligé, pour être maintenu candidat, de venir de Bruxelles Thielt et de porter un cierge la procession... Ceux qui visent certaines faveurs ecclésiasti ques doivent passer par cette condition. Ce n'est plus la procession d'autre fois. Le Dieu qu'on y promène n'est plus le bon Dieu de tous les hommes ce n'est plus que Celui des cléri caux et de tous ceux qui consentent subir le joug de ses ministres et fouler aux pieds les lois de leur pays - i Voici ce que ce Roi, surnommé: le Sage, écri vait en 1833, lorsqu'il apprit que le clergé s'était mêlé des récentes électections pour envoyer la Chambre les hommes les plus exaltés, comme le sont tous les cléricaux d'aujourd'hui: Sans l'inconcevable et incompréhensible per- versité du clergé qui a fait élire environ quinze députés bien absurdes, nous serions l'exemple de l'Europe. La première dépêche arrivée de Namur, n'était pas exacte. Le ballotage comprenait cinq noms, nos amis en ont gagné trois. Tout compte fait, sur douze des leurs, les cléri caux en laissent dix sur le carreau, dont un dépu té permanent et M. Wasseige, receveur du sémi naire et frère du député; et encore ces deux épaves du naufrage clérical ne comptent qu'une majorité insignifiante, qui pour l'une n'est que de deux voix. De quarante-deux qu'ils étaient la dernière session du Conseil provincial, les cléricaux sont descendus trente; les libéraux, de quinze qu ils étaient, sont au nombre de vingt-sept. C'est un succès plus beau qu'on n'eut osé l'espé rer, et tout fait croire qu'il n'est que la préface de la journée du 8 juin qui le complétera. Honneur aux électeurs de Namur. Puissent ceux de la Flandre Occidentale trouver dans leur exem ple et dans celui de Thuin et de Waremme le courage nécessaire pour se soustraire au régime de la crosse qui pèse si lourdement sur eux. - 1? T 1 - ■ii~n Ce que nous allons raconter ou plutôt rappeler, est de l'histoire, et de l'histoire récente; cela s'est déroulé, devant la Cour d'assises de la Flandre Oc.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1