Les élections dn 8 Juin.
Ecoles avec Dieu.
Nouvelles diverses.
rent que la lutte improvisée au dernier mo
ment aura pour effet de faire comprendre
notre Association la nécessité de sortir de
la torpeur où elle se complaît depuis trop
- longtemps.
Ces honorables organes nous permettront de
leur dire qu'ils accueillent les communications
qui leur parviennent cet égard avec une
regrettable facilité, qui les porte parler
de notre Association, comme l'aveugle parle
des couleurs.
Pas une seule Association libérale en effet,
ne se réunit aussi fréquemment que celle
d'Ypres, et nous délions d'en citer une seule
dans tout le pays qui ait soutenu autant de
luttes que la nôtre.
Que veut dire après cela la torpeur où
elle se complait depuis trop longtemps?
C'est là un propos en l'air aenué de tout fon
dement.
Et comme nous tenons convaincre les
organes auxquels nous répondons, nous allons
leur soumettre des chiffres péremptoires.
Voici, en effet, les luttes que notre Associa
tion a soutenues avec plus ou moins de chances
depuis dix ans
En 1870, lutte acharnée pour la Chambre et
pour le Sénat,
1872, lutte acharnée pour le conseil prov1,
1872, lutte acharnée pour la Chambre,
1872, lutte acharnée pour le conseil comm1,
1875, lutte acharnée pour le conseil comm1,
1876, lutte acharnée pour le conseil prov1,
1876, lutte acharnée pour la Chambre,
1878, lutte acharnée pour le Sénat,
1878, lutte acharnée pour le conseil comm1,
s i vîai s 880, lutte acharnée pour le con
seil provincial,
8 Juin, abstention.
Il en résulte qu'au lieu de se complaire
depuis trop longtemps dans la torpeurl'As
sociation d'Ypres a lutté dix fois en dix années,
et elle a dépensé pour les élections, sans le
secours de personne, plus de 50,000 francs.
Et si elle a décidé de s'abstenir le 8 Juin, c'est
qu'elle venait d'essuyer quinze jours aupara
vant (le 24 Mai) un échec la suite d'une des
luttes les plus vives qu'elle ait eu soutenir,
échec auquel elle ne pouvait s'attendre.
Les journaux Bruxellois trouveront proba
blement, que ce n'était pas là un motif pour
s'abstenir, mais n'en déplaise nos confrères;
nous croyons que le comité de l'Association,
composé de 24 membres parmi lesquels plu
sieurs bourgmestres, était tout aussi compé
tent pour décider cette question, et il a été
unanime se prononcer en faveur de l'absten
tion. Nous ajouterons que l'Association com
prend 500 membres, et qu'à l'assemblée géné
rale tous les membres présents se sont ralliés
l'opinion du comité, sans qu'une voix discor
dante se soit fait entendre.
Pour ce qui est de la lutte qui a été impro
visée Ypres au dernier moment, nous garan
tissons bien que,si nos confrères connaissaient
les hommes et les lieux, ils en feraient une
toute autre appréciation.
Le résultat général de la journée d'hier n'a
pas répondu, il faut le reconnaître, nos légi
times espérances. Nous comptions sur une
éclatante victoire nous n'avons obtenu qu'un
maigre succès-
Nous conservons toutes nos positions, sauf
Anvers, où M. Dewael le sympathique
bourgmestre, est éliminé nous gagnons deux
sièges dans le Luxembourg, Neufchâteau et
Virton, et ce succès partiel porte de dix
douze la majorité, que possède le Gouverne
ment la Chambre nous avons également
l'espoir de voir triompher aux ballottages qui
auront lieu Bruges et Namur, Mardi
prochain, plusieurs de nos amis.
En résumé dans la journée d'hier, le parti
clérical a été vaincu ,- il n'a malheureusement
pas été écrasé.
Samedi dernier et en vue des élections, on a\ail
fait afficher le désir exprimé par Mgr Dumont,
évéque titulaire de Tournai.
Pour le bien de la religion catholique, pour le
bien de l'Eglise, je désire et je demande Dieu,
de tout mon cœur, que plus jamais, le parti
catholique n'ait la majorité dans les Chambres;
je désire que plus aucun prêtre ne s'occupe des
élections.
Les célèbres paroles d'un prélat, jadis si puis
sant, pouvaient influencer l'élection de nos candi
dats catholiques; aussi, nos adversaires y ont
répondu par l'affiche mensongère et calomnieuse
suivante. Elle est rédigée en langue flamande:
nous tâcherons de traduire textuellement.
Association constitutionnelle et conservatrice
d Ypres.
Le Président
signé - SPIL.LEBOUT.
Nous nous demandons de quel droit nos ennemis
politiques traitent Mgr Dumont de fou
Jusqu'ici, aucun tribunal n'a prononcé, ni sa
mise sous conseil judiciaire, ni son interdiction.
M. Spillebout a donc agi la légère, en signant un
écrit, qui affirme publiquement la démence de
révêque de Tournai, et l'on pourrait, certes, inten
ter un bon procès en diffamation, l'imprudent
Président de l'associatiou catholique d'Ypres.
Le rédacteur en chef de la Tribune de Mons
s'est de nouveau rendu Samedi Villcrs-Perwin.
Il en rapporte les nouvelles suivautes:
B. 11 est cruellement puni de sa faute il en me
sure l'étendue; ses yeux sont ouverts;
C. Il reste fervent catholique, mais l'Eglise n'a
aucune autorité pour faire le mai
D. Revenu de son erreur, voyant la religion som
brer partout, il comprend le mal qu'à causé la politique;
G. LéonXIIl es!, avant tout, un politicien d'une
ambition démesurée
A l'appui des idées de Mgr Dumont, et pour
prou\er que l'évêque ne déraisonne pas, la Tri
bune cite les opinions exprimées par un grand
nombre de prélats, tous hostiles l'intervention du
clergé dans les élections, la confusion de la reli
gion et de la politique.
Mais voici qui est plus curieux encore. C'est un
fragment d'une lettre que Mgr Dumont adressait le
3 Juin dernier, notre confrère montois:
Cornaient s'étonner que Mgr Dumont, ayaut de
telles choses dire, ait écrit le 29 Mai notre
confrère pour demander des défenseurs vraiment
droits et consciencieux, c'est-à-dire n'appartenant
pas au parti catholique.
1,
Les cléricaux ne sont décidément pas leur aise.
Depuis qae ta crosse de Mgr Dumont s'est changée
pour eux en massue épiscopale; depuis l'apparition
des lettres de Nos Seigneurs Gravez et de Mont
pellier. par lesquelles on voit clairement quel
désarroi le ménage du Syllabus se trouve réduit,
les journaux de la vérité pure ne savent plus où
donner de la plume. Ils ont beau ajouter du vitriol
et de l'acide catholique leur encre pour la rendre
plus eorrosive, leurs saintes clameurs n'empêchent
pas l'esprit du mal de poursuivre victorieusement
sa campagne contre la fourberie apostolique et
romaine. Toutes les infections qu'ils répandent
dans leurs colonnes pour corrompre l'atmosphère
libérale sont neutralisées par la grâce du bon sens
public.
La cour d'appel de Gand (chambre correction
nelle) a condamné, le 7 Juin, le sieur Benedict
Rokegcm, instituteur avec Dieu Delftingue,
100 francs d'amende ou la jours d'emprisonne
ment, pour coups et blessures volontaires sur ses
élèves.
Le tribunal d'Audenarde avait acquitté le pré
venu.
Les journaux cléricaux publient la protestation
suivante de Mgr l'évêque de Namur:
Electeurs,
Pour faire voir la scandaleuse tromperie dans laquelle
on veut vous prendre, il suffit de vous dire que Monsei
gneur Dumont est tombé dans un triste état de maladie
et de démence, et que, depuis six mois, il est remplacé
par un autre Evêque, pour l'Administration de l'Evêché
C'est dans cette situation d'esprit, digne de pitié, que,
il y a quelques jours, Monseigneur a écrit ces mots.
Donc, jugez, ce qu'on vous fait accroire hypocrite
ment pour escroquer vos votes.
Les paroles d'un homme fou
Mgr Dumont a la mine excellente et paraît relative
ment heureux depuis; qu'il n'a plus aucune inquiétude
au sujet de ses papiers. En effet, nous avons reçu de
lui le dernier feuillet d'une correspondance comprenant
des milliers de pièces que nous nous sommes empressé
de déposer en lieu parfaitement sûr.
Mgr Dumont nous a spécialement recommandé de
dire, d'écrire et de faire comprendre que:
A. Plus qu'un autre, il a voulu faire du catholi
cisme politique;
E. Depuis QUATRE ANS il s'acheminait vers cette
conviction nouvelle, aujourd'hui si profonde chez lui;
F. Pie IX comprenait mieux la religion que Léon
XIII;
b H. Sa disgrâce a été consommée par des moyens
honteux et de schandaleuses complicités;
7. Il voudrait être réellement fou plutôt qued'avoir
rougir pour le catolicisme de tant d'infamies accu
mulées. d
Ce que je désire c'est de dévoiler la politique cou
pable du parti politique-catholique en Belgiqne. (Ce
parti est le même en France qu'ici). La Belgique est
comme le centre de l'action. Qu'on ne s'y trompe pas,
la masse du clsrgé belge est bonne. Mais il y a beaucoup
d'ambitieux parmi les prêtres qui occupent des postes
élevés, ou relativement élevés ce sont eux qui, sous la
direction du cardinal et de l'ancien nonce de Belgique
Léon XIII, dirigentde concert avec les chefs de la droite
la politique funeste autant l'Etat qu'à la religion, poli
tique dont je suis la victime. De l'Etat jen'ai pas m'en
occuper, je suis Belge, je le suis de cœur, mais je suis
prêtre, et je n'ai pas m'occuper des affaires d'Etat.
Je désire que l'on ne perde pas de vue ce point:
tout ce qui m'est arrivé, la colère de mes adversaires
etc..., etc..., vient de l'opposition constante que j'ai
faite au cardinal dans l'affaire de la Fédération des cer
cles catholique comme instruments d'influence politique.
On ne pourra peut-être pas le croire maintenant, mais
on le verra clairement plus tard.
b Pie IX m'a protégé contre les attaques du cardinal...
qui, son retour du conclave, aurait dit quelqu'un de
son entourage L'évêque de Tournai était bien avec
Pie IX sous Léon XIII ce sera autre chose.
Pie IX n'a pas été compris même par M. Frère
dont l'esprit est si pénétrant. M. Frère redoute la théo
cratie comme moyen d'influence politique, il a raison
mais il s'est trompé complètement et sur les intentions
de Pie IX et sur le résultat que peut avoir la doctrine
catholique vraie sur les destinées temporelles des peu
ples. Je déteste plus que M. Frère la théocratie comme
moyen d'influence sur les destinées politiques des
peuples. C'est de l'évangile a l'envers. Ce serait
la domination universelle du clergé dirigé par un pape
omnipotent. Ce que je dis, je puis le prouver; mais je
suis considéré comme fou b
En tournée de confirmation depuis huit jours, j'ap
prends l'instant que la presse libérale h'a pas reculé
devant la publication de lettres privées, écrites par feu
Mgr de Montpellier et par moi, lettresqu'elle a arrachées
plutôt que reçues des mains inconscientes du malheu
reux Evêque de Tournai. Je ne saurais rendre l'indigna
tion que me fait éprouver une pareille lâcheté. Il est
bien vrai qu'en Mars 1879, mon affection po îr Mgr
Dumont, mon admiration pour ses vertus et son désin
téressement, et des informations que je croyais exactes
et qui n'étaient que trop bienveillantes m'ont laissé
pendant quelque temps des illusions sur son état, et je
me suis porté son défenseur, et qui ne l'eût pas fait
ma place Mais depuis, hélas! j'ai dû céder devant l'é
vidence des faits, et, de concert avec Mes vénérés col
lègues j'ai jugé nécessaire et sollicité du Saint-Siège
l'acte suprême qui lui a ôté sa juridiction. La presse
libérale le sait et il faut son cynisme pour exploiter
ainsi, en les travestissant, mes intentions et mes paroles.
Ah que n'est-il là encore le grand évêque de Liège,
pour faire entendre lui aussi sa protestation indignée.
Laroche, le 6 Juin 1880.
THÉODORE JOSEPH,
évêque de Namur.
Assassinat en chemin de fer. Une effroyable
scène de meurtre a eu lieu dimanche dans un compartiment
du train partant d'Anvers pour Turnhout, 5 heures.
Trois habitants de cette dernière ville, les sieurs Pierre Van
Evck, tailleur, Edmond De Volder, cordonnier, et Corneille
Borcb, tisserand, ayant probabh meut louché Anvers drs