N° 570. Dimanche,
40e Al¥RfÉE#
20 Juin 1880.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Rage pieuse.
Jubilé national.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Les annonces de la Belgique elde l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marehé-aux-Herbes, Bruxelles cl cbez ses correspondants
Pour la France; l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Auslro-Hongrie et la Suisse: cbez Rudolf Mosse (Anooncen-Expeditiou)
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C<\ 38, Park Row-New-York.
BULLETIN POLITIQUE.
Les partisans de l'amnistie plénière l'emportent
en France. Demain, l'ouverture de la séance de
la Chambre, le gouvernement déposera un projet
de loi demandant cette mesure suprême de grâce
et d'oubli pour tous les individus coupables de cri
mes ou de délits politiques. Les condamnés pour
crimes de droit commun seront seuls exceptés des
bénéfices de la loi d'amnistie. La commission sera
nommée lundi et le débat aura lieu avant la fin de
la semaine prochaine.
M. O'Donnell, le député clérical de Dungarvan,
a subi jeudi la Chambre des communes d'Angle
terre une de ces humiliations dont on ne perd
jamais le souvenir. Ce bouillant enfant de la verte
Erin a essayé une seconde fois d'interpeller le
gouvernement au sujet de la nomination de M.
Challemel-Lacour l'ambassade française de Lon
dres et de renouveler la scène scandaleuse de lundi.
Le speaker, l'honorable M. Brand, ne l'entendait
pas ainsi; il a invité le fougueux orateur hibernien
élaguer de son discours toutes les insinuations,
toutes les attaques dirigées contre les antécédents
de l'homme d'Etat qui a reçu en Angleterre un
accueil si bienveillant et si sympathique.
11 faut croire que dans ces conditions l'interpel
lation de M. O'Donne'.Ie devait se réduire bien
peu de chose. Ne pouvant impunément diffamer
son ennemi politique, il a préféré renoncer la
parole. Mais ce résultat n'a pas été obtenu sans
peine.
Le prince de Bismark devrait-il considérer le
rejet du projet de loi sur les pouvoirs discrétion
naires comme une manifestation hostile sa per
sonne? C'est là une question que les feuilles natio
nales-libérales tiennent élucider avant que la
Chambre prussienne n'engage la discussion de ce
projet. Il est évident que les propositions primiti
ves du chancelier de l'empire ne trouveront pas
dans celte assemblée législative un accueil favora
ble; il est absolument indispensable, pour l'adop
tion de la loi, qu'un accord intervienne entre les
conservateurs et les libéraux modérés, et cette
difficulté se produirait d'ailleurs la Chambre des
seigneurs, dont la majorité repousse l'article 4,
ainsi que l'a démontré la nomination de la commis
sion de cette Chambre, chargée de l'examen du
projet.
On a tout particulièrement remarqué que le
chancelier semble se désintéresser depuis quelque
temps de la politique intérieure.
La conférence de Berlin a tenu hier sa deuxième
séance. Tous les pronostics émis par la presse alle
mande sont en faveur de la réussite de ces travaux.
L'accord n'est pas seulement établi entre les repré
sentants des grandes puissances; on assure que le
gouvernement du roi des Hellènes accepte incondi
tionnellement et d'avance tables les décisions que
prendra la haute assemblée.
La Chambre italienne a refusé d'accepter la dé
mission de M. Crispi. Une grande partie de la
séance a été absorbée par le panégyrique de ce
député. La gauche dissidente, par l'organe de M.
Nicotera, la majorité, dont le chef du cabinet s'est
fait l'interprète, ont relevé dans les termes les plus
courtois les services rendus par l'ex-ministre la
nation italienne, et la droite s'est associée cette
manifestation. Un vote unanime a suivi cette flat
teuse démonstration et il est vraisemblable que les
paroles prononcées par MM. Nicotera et Cairoli
exerceront une influence médiatrice sur les dispo
sitions des partis en présence.
Ypres, le 19 Juin 1880.
Monsieur l'Editeur,
On parle beaucoup de l'étrange refus de
donner aux deux candidats MM. Devettere et
Vanhollebeke la qualification de libéraux
laquelle ils avaient droit.
Il y a une autre irrégularité qui m'a frappé
et qu'il me semble utile de relever.
L'art. 78-83, loi 1878, porte que s'il y 9, plu
sieurs sections, la deuxième et les suivantes
sont présidées par l'un des juges ou suppléants
selon le rang d'ancienneté, et, au besoin, par
les personnes que le président du bureau prin
cipal désigne parmi les électeurs qui ne sont
pas fonctionnaires amovibles. Tels sont, p.
ex, les juges de paix et leurs suppléants
les bourgmestres des villes ou communes, etc.
(comm. au code électoral, art. 78, n° 4).
Qu'avons-nous vu le 8 Juin
Le 7e bureau était présidé par M. Biebuyck,
juge suppléant du 29 canton d'Ypres. Or, ce
Monsieur Biebuyck est le fils d'un des candi
dats, lequel candidat avait déjà son gendre
comme président du 4e bureau.
M. le président du bureau principal a donc
choisi, parmi tant de personnes capables de
remplir le mandat de président de bureau,
précisément le fils d'un des candidats, alors
que déjà le gendre de ce candidat présidait un
bureau
On ne s'adresse en règle générale aux sup
pléants que lorsque le juge titulaire est em
pêché. M. Soenen, juge de paix titulaire, était
S résent, mais il est vrai qu'il n'était pas le
ls d'un des candidats et qu'il appartient au
parti libéral
Singulière ville d'Ypres Le père ne se
récusé pas quand son fils est candidat le
gendre ne se récusé pas quand son beau père
est candidat..., et on choisit de préférence
parmi cinquante personnes précisément celle
qui aurait du se récuser
Je me demande: est-ce correct?
Votre dévoué serviteur,
X.
Ecoutez ce rugissement poussé par l'Ami de
l'Ordre, de Namur:
Ah les victoires morales, comme ça vous
rend le caractère aimable, n'est-il pas vrai
11 ne manquait vraiment plus la sainte presse
que d'encourager l'anthropophagie.
Le Moniteur du 16 courant a publié un arrêté
qui élève au rang de commandeur de l'Ordre de
Léopold, le colonel Pontus, (Charles), directeur du
personnel au Ministère de la Guerre.
Cette distinction flatteuse sera, nous on sommes
persuadé, accueillie avec plaisir par l'armée, qui
apprécie chaque jour davantage les cmioçntes
qualités qui distinguent le colonel Pontus, dans
l'exercice des fonctions délicates dont il est chargé,
fonctions qu'il remplit l'entière satisfaction de
tous,, c'est-à-dire avec équité, sagesse et impar
tialité.
On lit dans le Journal de Gand
Une foule énorme et enthousiaste s'était rendue
Mercredi soir la place d'Armes, l'occasion du
triomphe de nos amis de Namur et de Bruges.
On se sent vraiment heureux de constater que
cette bonne et brave population ouvrière de Gand
ne manque jamais une occasion de manifester ses
sentiments libéraux.
A Selzaete, le clergé vient d'en faire encore uno
autre il a refuser de baptiser un enfant parce que
les parents soutiennent l'école communale.
Programme officiel des fêtes et solennités jubi
laires de 1880:
16 Juin au 15 Octobre. Exposition de l'in
dustrie nationale et des anciennes industries d'art.
19 au 25 Juin. Exposition et concours agri
cole. Espèces ovines, bovines et porcines.
27 Juin. Manœuvres des corps de chasseurs
éclaireurs de la garde civique.
6 au 11 Juillet. Exposition et concours agri
cole. Espèce chevaline.
18 Juillet. Fête militaire. Revue de la garde
civique et de l'armée.
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PROGRÈS
V1KES ACeUIRIT ÇUNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmudè, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-23.
Bourgeois imbéciles ou inconscients,qui votez pour
les libéraux, vous serez servis souhait. Les gueux
vous mangeront, et il y aura ce jour-là une grande
joie dans le monde, parce que vous aurez ce que vous
méritez.
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