No 573. Jeudi,
40e AIMÉE.
i JuiUet 18$0.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSE MENT.
PARAISSANT LE JJJUIH ET LE DIMANCHE. vntRS ^IT
h
BULLETIN POLIT IQUE
Le §énat français a nommé dans ses bureaux la
commission chargée d'examiner la question d'am
nistie. Les résultats du vote indiquent que les dis
sentiments s'accentuent entre les deux Chambres
législatives, qu'une partie du centre gauche re
poussera le projet voté par les députés une ma
jorité énorme, et que ce projet ne sortira pas sans
modification des délibérations de iaChambre haute.
En effet, sur neuf commissaires dlus, six, MM.
Jules Simon, Pélissier, l'amiral Pothua.q, Henri
Fournier, des Voisins Levernière et Tribert sont
hostiles l'amnistie; trois seulement, MM. Feray,
Henri'Martin et Honooré.sootJavprables au projet
du gouvernement. 1$3- voix ont été émises contre
la suprême mesure ae grâce, 403 sénateurs ont
voté pour et 23 bullelitis blancs ont été déposés.
Un discours très énergique a été prononcé .dans
le 6e bureau par M. J. Simon. Le rapporteur de la
loi sur l'enseignement supérieur, a insisté vivement
pour que le Sénat émette un vote négatif. Il a sou
tenu que le ministère ne poqya.it donner au pays
aucune garantie relativement la conduite future
des criminels auteurs de la,révolution de 487t. Il
croit que'ces individus reviendront animés du désir
de la revanche, et le langage tenu depuis quelques
jours par les feuilles intransigeantes donne malheu
reusement quelque apparence de raison ces si
nistres pronostics. Enfin, M. Jules Simou ne croit
pas que le pays ne réclame l'amnistie. Il a ajouté
que si le Sénat veut jouer un rôlè utile et démon
trer la nécessité de son existence, il doit affirmer
résolument ses convictions.
C'est, on le voit, une véritable déclaration de
guerre, et le premier vote émis par la commission
rend jfius pénible cet échec subi par le gouvérne-
ment. M. Jules Simon a été élu président ^e, la
commission.
En séance publique, le Sénat a voté, par 175
voix cohlre 400, la loi supprimant l'aumônerie
militaire. La séance de la Chambre a été entière
ment absorbée pai la discussioq.du budjet de la
marine.
Le long çt important débat sur le projet de Ici
autorisant le1 ministère d'Etat de Prusse éuspen-
dré^élod lès néccsshés du moment, les dispositions
essentielles des lois de politique religieuse, dites
lois de Mai, s'est enlin terminé. Par 206 voix con
tre 202 l'ensemble du projet a été adopté. La ma
jorité se composait des conservateurs, des conser
vateurs-libéraux et d'un groupe nombreux de
nationaux-libéraux. Ces derniers avaient décidé,
dans une réunion tenue Samedi, par 47 voix con
tre 43, qu'ils voteraient l'ensemble du projet, la
condition que l'article 4 fût supprimé.
Constantinople, 28 juin.
La Porte a protesté contre la ligne frontière
lurco-grecque, adoptée par la conférence de Berlin.
Rio de Janeiro, 28 Juin.
Les dernières nouvelles de Bucnos-Ayres portent
que les troupes nationales sont entrées dans la ville
le 26 Juin et ont sommé la garnison de capituler
dans les vingt-quatre heures.
Ypbes, le 30 Juin 1880!
Les nouvelles instructions pratiques que les
évêques viennent d'envoyer aux confesseurs ne
diffèrent guère de celles du 4' Septembre 4879 et
du 23 Février 4880.
L'Indépendance avait cependant annoncé que
les évêques profiteraient de l'article 4 de la loi du
4r Juillet 4879, pour faire rentrer le clergé infé
rieur dans les écoles officielles. Nous n'avons
jamais pq ajoufer foi ces renseignements.
Quoi! Après avoir eu recours toutes les manœu
vres pour dépeupler les écoles communales et
exercé une pression inouïe, l'effet de provoquer
la désertion en masse des instituteurs officiels,
le clergé ce clergé ambitieux que l'on connaît
rentrerait dans les mêmes écoles qu'il a mau
dites et considérées comme des antres de perdi
tion! Le curé enseignerait cêté de l'instituteur
cet homme dévoué et estimé que, depuis un an, il
n'a cessé de bafouer, de conspuer, de vilipender!
Avouez, ami lecteur, que ce serait par trop fort.
Jamais parti politique n'aurait donné le spectacle
d'une pareille palinodie i
Les récentes élections constatent assez combien
les arrogances et les exagérations du clergé lui ont
été fatales; les catholiques sineères lui ont déjà retiré
leur confiance, et sa brusque rentrée, dans nos
écoles, achèverait d'ébranler complètement la foi de
ceux qui lui sont restés fidèles. La soumission des
évêques, aux lois scolaires, démontrerait aux plus
fanatiques de ses partisans que le clergé, dans sa
déloyple opposition,; a joué la plus iguoble des
comédies. Et en vérité, son agitation a été factice;
il a tâché d'exploiter les passiobs religieuses, au
profitdcses rancunes et de sôn ambition insatiable!
Puis, se soumettre! y avait-on réellement pensé
Depuis quand nos fougueux évêques, nos bouil
lants vicaires se soumettent-ils aux lois de la société
civile? Ils les supportent, pour en liber; l'occa
sion, les plus grands avantages possibles.
Quoi qu'il en soit, les dernières instructions
épiscopales semblent être ntoms sévères que leurs
aînées. L'effet désastreux <4ès êléctions', aurait-il
montré aux évêques tout le mal que les anathèmes
leur ont causé?Voudraient-ils, par des ruses, rame
ner eux, les électeurs1 que leurs agissements
intempestifs ont éloignés du parti catholique Il
est permis de le supposer. Si; uiT jour, le clergé
rentrait dans les écoles officielles, c'est qu'il verrait,
dans cette manœuvre hypocrite, des avantages
précieux, au point de vue politique; l'instruction
religieuse serait la moindre de ses préoccupations.
Du reste, l'adoucissement s'il y en a des
résolutions épiscopales ne sera jamais que trom
peur. A la campagne surtout, on ne doit pas espé
rer le commencement d'une ère de paix et de
concorde. Le curé sait que, règle générale, il y est
le maître absolu d'ailleurs, le clergé catholique,
par la nature de ses fonctions et le rôle qu'il veut
jouer dans la direction des affaires, ne cessera
jamais de faire une guerre acharnée l'enseigne
ment officiel s'il ne la fait pas au grand jour, il
travaillera dans l'ombre, avec une persévérance,
une ténacité, une énergie dont lui seul sait donner
l'exemple.
Défions-nous donc de ses avances; elles cachent
un piège. Le clergé, témoin l'échange de vues, ne
vient nous que pour surprendre et exploiter notre
bonne foi!
Veillons!
Le parti clérical, qui s'était mis en tête de lutter
Tournai, vient de remporter une nouvelle défaite.
M. Henri Dumon, candidat indépendant (on sait
ce que cela veut dire), est resté sur le carreau,daus
l'élection de Mardi son concurrent, M. Macau,
candidat libéral, l'a distancé de plus de trois cents
voix, qui se repartissent ainsi:
Votants 2,893, bulletins nuls 59, valables 2,854.
M. Macau, candidat libéral, 1,578 voix.
M. Dumon, candidat clérical, 1.256 voix.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement a
Idem Pour le restant du pays.
(ratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6dX)
7-00
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CHEMIN DE FER. (15 Mai).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20.— 12-07.6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-4!f
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54, - 9-52. - 11*20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-50.
Langbemarc|t-Qstende. 7-21. 12-22. 3-59.6-27.
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