N° 574. Dimanche,
40e ANNÉE.
4 Juillet 1880
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D>YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Mention
Les Martyrs.
PARAISSANT LE JEUDI
ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
LE
PROGRES
VIRES AOtfUIRIT EUNDO.
Les
Pour
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r la France l'Agence Havas, 8, Placé de la Ôourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annonceri-Expedition)
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CHEMIN DE FER. (1'Juillet).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 0-20. 12-07. 6-47.
Poperiughe. 6-20. 9-07. - 9-55. 12-07. 2-45
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 5-39.7-? 6^27.
L'agitation provoquée en France par l'expulsion
des jésuites commence déjà se calmer. Les cléri
caux n'en persistent pas moins dans leurs efforts
pour lui donner un caractère durable, et ils ont
ébauché mercredi, Paris, une nouvelle manifes
tation qui, toutefois, n'a pas eu un résdltat bien
éclatant.
Il s'agissait du transfert du St-Sacrement de la
chapelle supprimée de la rue de Sèvres l'église
St-Suîpice; le gouvernement, mû par des considéra
tions louables, sans doute, avait autorisé la céré
monie et ordonné la levée des scellés. Une déléga
tion de la droite royalistes des Chambres s'était
rendue l'ancien établissement des jésuites où l'at
tendait un groupe assez considérable de curieux
que la police a dispersés. Il n'y a eu cependant
qu'un simulacre de translation, le Sl-Sacrement
ayant été enlevé de la chapelle et transporté l'in
térieur de l'école. Il n'y a eu l'occasion de celte
démonstration qu'un seul individu qui ait dû être
arrêté.
Les propriétaire» de l'immeuble de la rue de Sè
vres actionnent en justice le préfet de police qui a
dirigé l'expulsion des jésuites. Ils exposent, par
l'organe de M. de Ravignan, que les jésuites sont
une société civile ayant le droit d'habiter sa pro
priété et que ce n'est pas l'autorité administrati
ve, mais au pouvoir judiciaire statuer. C'estdonc
sous la forme d'une question de compétence que
l'affaire sera évoquée la Chambre de référés.
Les séances des Chambres n'ont pas offert d'in
térêt. La Chambre des députés a voté la loi sur la
création des caisses d'épargne postales, le projet re
latif la marine marchande et le projet accordant
un supplément de croix pour la fête du 14 juillet.
Le bruit a couru un instant que la droite se pro
posait d'interpeller le gouvernement sur la maniè
re dont les décrets avaient été exécutés mais,
réflexion faite, la droite a jugé opportun de se con
certer avant d'engager une action sur ce point.
Au Sénat, il n'était question que du projet sur
l'amnfetle, œuvfe de M. des Voisins-Lavernière.
Ce sénateur du centre gauche conclut par les
raisons suivantes au rejet de la proposition du gou
vernement: 1° comme imposée par les radicaux
avec menaces directes au Sénat; 2° comme con
traire aux vœux de l'immense majorité du pays;
3° comme immorale par la restitution faite aux as
sassins et aux incendiaires de leurs droits politi
ques.
De son côté, M. Jules Simon appuiera le rap
port de M. de Voisins-Lavernière par un grand
discours contre la politique générale du gouverne
ment. C'est ainsi que les rôles sont distribués pour
la discussion publique qui ne peut larder.
Les prévisions pour l'adoption du projet d'am
nistie sont toujours loin d'être optimistes; les ré
sistances, nont pas faibli.
La Chambre des communes d'Angleterre, reve
nant sur la décision regrettable qu'elle avait prise
relativement l'incident Bradlauch, a adopté, sans
vote, la proposition de M. Gladstone, autorisant
les nouveaux membres de la représentation natio
nale remplacer la formule du serment par une
déclaration d'allégChce.
Les membres de la conférence de Berlin se sont
séparés mercredi après avoir adopté l'unanimité
le texte de la note collective qui devra être remise
Constanlinople et Athènes, et ont assisté le soir
un dîner que leur offrait M. de Sabouroff, am
bassadeur de Russie.
Une guerre civile a éclaté tout récemment entre
la province et la ville de Buenos-Ayres, capitale
fédérale de la République argentine, et les autres
provinces de la république. Buenos-Ayres était
bloquée et avait été attaqué par l'armée des provin
ces.Un armistice était conclu et des propositions de
paix avaient été faites par la ville, la date du 27
juin. Une dépêche du 29 annonce que la paix est
signé et que le docteur C. Tejedos, actuellement
gouverneur de la province de Buenos-Ayres, a re
tiré sa candidature la présidence de la Républi
que.
Extrait et traduit littéralement d'un petit jour
nal clérical d'Ostende, numéro de dimanche
dernier:
Le libéralisme, qui n'est tout prendre qu'une
lâcheté, a pour pilière plus d'un de ces grands
crieurs et braillards, qui tombent en poussière et
sont écrasés au moindre vent. Oh il me semble
les vôir, ces grands messieurs, défenseurs du men
songe, héros de lâcheté, je les vois, dis je ils n'ont
pas besoin d'ouvrir leur gueule desséchée et flétrie
pour dire qu'ils sont libéraux leur figure le dit
assez je vois ces faces pâles et ridées, avec leurs
yeux enfoncés de deux doigts dans la tête je les
voix, ces gueux desséchés qui ne sont bons qu'à
cracher leur venin et leur poison dans les cœurs
vertueux et honnêtes; je les vois, celte peste de la
société, ces hommes pourris jusque dans la moëlle
des os, ces hommes qui l'âge de 23 ans en ont
vécu 75, ces hommes qui ne savent plus rien que
se servir de la seringuede bouteilles pour
l'usage eirterne et de pelules de fer1, ces hommes
dont les yeux sont tout le long du jour égarés et
endormis, et qui ne sont plus capables de faire le
moindre travail mental. Oh couréurs de niiU, que
vous êtes sales, puants, Vides et haïssables. Je
pourrais encore en dire beaucoup, mais les lecteurs
du Zeebode seraient scandalisés si je devais leur
expliquer ce qu'est le libéralisme.
Arrière donc! engeance infernale, écueil de la
Belgique arrière défenseurs desséches, flétris et
grossiers de la liberté; arrière! vprmine qui serez
étouffée dans vôtre saleté; arrière! crapule qui
êtes déjà pourrie pendant vôtre vie; arriéré! etqil'é
vous creviez étouffée, voilà ce que je vous souhai
te! M
Il y a une liberté qu'un gouvernement ne peut
tolérer; c'est la liberté de l'atlàqùer et dé le miner,
de conspirer «filtre lui souS le manteau de la Re
ligion. Le gouvernement ne peut tolérer qu'on
fasse dans la chàire avec les immunités de la
chaire une politique hostile son principe et
aux principes de l'Etat moderne. Il ne peut tolérer
que, par un* système profondément habile et pa
tiemment suivi, la société moderne se laisse enlacer
dans un réseau de congrégations se reliant elles-
mêmes tout un ensemble d'ëssoeialions et d'affi
liations, si bien qu'un jour, en s'éveillanl elle se
trouverait liée et garottée comme avant 89.
Brocsous, 17 Juin 1880. A. Rcspice.
Certains journaux donnent la lislfe mensuelle des
condamnations subies par des membres dii clergé
et par des instituteurs d'écoles avec Dieu, pour
sévices sur des élèves ou attentats aux mteurs con
tre des enfants confiés leurs soins. Cette liste
s'élève, pour le mois de Mai, trente, sôit un jiar
jour pour les fais connus mais combien ne le sont
pas?
Et dire que le parti catholique, qui fat jadis un
grand et honorable parti, qu'en restè-t-il, mon
Dieu avoue que s'il redevenait majorité, il
immolerait l'enseignement officiel pour Cônfier éx-
clusivement l'instruction de la jeunesse de telles
mains
Heureusement, le pays, révolté par ces scanda
les, prendra l'enfance sous sa protection, ep con
damnant un parti qui a de si singulières préféren
ces.
Le Courrier de Bruxelles sè venge sa maniè
re du renvoi du Nonce. Voici ce qu'il ose impri
mer