576. Dimanche,
40e AHHÉE.
11 Juillet 1880.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL R'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT
BULLETIN POLITIQUE.
Ah Sénat, M. Mazure a lu son rapport sur la
proposition tfc M. Dnfaure, relative au droit d'asso
ciation. Ce rapport constate que la proposition con
stitue uïi progrès sur la législation actuelle, au
point de vue libéral, puisqu'elle assure le contrôle
et la surveillance de l'Etat en établissant l'égalité
et en n'accordant aucune faveur au congrégations
religieuses, mais en ne créant contre elles aucune
exception. Sâ commission, désirant terminer les
questions irritantes, popose la prise en considéra
tion.
Tome troisième.ORIGINES. 442 pages. 1880.
j Ypkes, le 10 Juillet I8S0.
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEIUI ET LE hlMANCllE.
VIRES ACeilKIT EUNDO.
Les annonces de la Belgique l de l'Etranger sont n eiu-c Mr r
Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse Pari p rt \l>ub',cllé)> 89Mari hé-aux-Herbcs. BéUx< Iles et ch z ses
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Idem Pour le restant du pays7-00
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CHEMIN DE FER.41' Juillet).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperiughe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
l'operiughe. 0-20. 9-07. 9-35. 12-07. 2-43
3-57. 0-47. 8-45. 9-30.
Courtr.ii. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-50.
Linghemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-39.6-27.
La Chambre française a discuté le budget de
la marine, dont plusieurs chapitres ont été adoptés
après une altercation assez violente entre le minis
tre, l'amiral Jauréguiberry, et plusieurs députés
des colonies, MM. Germain Casse, Frauconi et
Réaux.
L'urgence a été déclarée et la discussion fixée
la séance de ce jour. M. de Freycinet déposé le
projet d'amnistie adopté par la Chambre. Un séna-
NoticesEtudesNotes et Documents sur Ypres,
par Alphonse Vandenpeereboom,
Ces prodigieuses fourmilières de Flandre I s'écriait un jour
Hichelel, saisi d'admiration devant l'étonnante activité et l'é
norme population des communes flamandes. Non seulement
le développement de nos communes est1' extraordinaire, mais
la rapidité extrême avec laquelle ce développement s'est pro
duit, n'est pas moins surprenante. Voici Ypres, par exemple,
qui, vers le milieu du XIIIe siècle, était devenue une des plus
importantes cités d'alors et qui deux cents ans auparavant
n'était qu'une bourgade obscure ce point, que son nom
n'est mentionné dans aucun document antérieur la (in du
XI* siècle.
Ou s'est refusé longtemps l'admettre, mais il faut bien le
reconnaître aujourd'hui; l'époque de sa splendeur, Ypres a
compié deux cent mille habitants M. Vandenpeereboom le
démontre par d'irréfutables arguments dans le volume qu'il
vient de publier. Sans doute une pareille masse ne tenait pat
dans l'enceinte de la ville, qui était au XIII* siècle peu près
ce qu'elle est aujourd'hui, mais les faubourgs étaient immen
ses et ils faisaient partie de la commune, qui y refoulait 3a
population ouvrière. On a nié l'étendu de ces faubourgs et od
tour de !h droite. M. Lambert Sainte-Croix a de
mandé ironiquenïÉtït si cc projet était définitif aux
yeux du gouvernement, et le président du conseil
lui a répondu qu'il donnerait lors de la discussion
toutes les explications désirables.
Il parait qu'à Vienne le bruit de l'abdication du
Sultan a couru ces jours-ci. On eonceVriiit en effet,
qu'Abdul-IIaiTiicl fût fatigué du pou oir. La nou
velle, selon notre correspondant de Vienne, man
querait, du reste, de tout fondement.
Simultanément on dément de Sainl-Pctersbourg
l'information du T.mps, relativement une dé
marche de la Russie auprès du gouvernement
anglais en vue d'une action commune en Orient.
Le gouvernement du Czar, dit une dépêche, est
décidé ne se point séparer des autres puissances
sur la question des mesures prendre éventuelle
ment pour assurer l'exécution des décisions de la
conférence de Berlin.
On écrit de Berlin la Gazette de Cologne que
l'empereur d'Allemagne recevra, Gaslein, l'em
pereur d Autriche quand ce souverain se rendra
d'ischlà Vienne.Une autre correspondance prétend
que M. Radowitz remplacera, Constantiuople,
M. de Hartzfeldt, vers la fin d'Août, et que M. de
Hartfcfeldt, remplacera Berlin le prince de Holien-
lobe qui retournera Paris, comme ambassadeur
d'Allemagne.
Le monde diplomatique s'occupe, de nouveau,
du comte Harry d'Arnim, ancien ambassadeur
d'Allemagne Paris. Il est atteint, parait-il d'une
grave maladie.
a fait valoir qu'il n'rn reste aucune trace mais l'on n'en dé
couvre pas davantage des quatre églises paroissiales qui, la
chose est certaine, s'élevaient dans la banlieue; l'objection est
donc sans valeur. Ces habitations d'artisans étaient, du reste,
fort misérables et le plus souvent construites en bois plus
d'une était même de dimensions si modestes que s'il prenait
fantaisie son propriétaire d'élire domicile ailleurs, il l'em
portait tout simplement avec lui.
Ce ne sont pas seulement ses Halles aux proportions colos-
sales, son église de St-Martin, que récemment encore Havard,
dans sa Terre des Gueux, déclarait préférer au dôme de
Florence* ce ne sont pas seulement tous les monuments d'Y-
pres qui témoignent du chiffre de sa population au moyen
âge, il existe un document qui précise davantage et fournit la
preuve demandée: c'est une bulle du pape Innocent IV, da
tant de 1247 elle a été maintes fois citée déjà, dernièrement
par M Vanderkindere dans son merveilleux livre sur le XIV*
siècle. La bulle est intéressante plus d'un titre. Elle nous
apprend que les bourgeois d'Ypres avaient se plaindre du
clergé qui les rançonnait sans vergogne.C'est ainsi, qu'ayant,
par exemple, quatre services funèbres célébrer, le clergé ne
disait qu'une messe et se faisait payer quatre fois. Il alléguait
pour excuse qu'il ne pouvait su/lire aux besoins d'une popu
lation qui était énorme. Le moyen de mettre un terme
d'aussi criants abus, c'était dé créer des paroisses nouvelles
les écbevins s'adressèrent cet effet au pape, et c'est celte
occasion qu'ils estimèrent officiellement deux cent mille F
nombre des habitants de la commune.Il fut procédé une en-
Si l'on croit des informations russes le refus de
la Porle d'adhérer l'annexion de Dtilcigné au
Monténégro. serait le résultat des agissements du
parti de la Cour. Des troupes turques seraient
parties pour l'Albanie. Il s'agit seulement de l'envoi
d'un bataillon. Au reste, les monténégrins ont
abandonné toutes les positions voisines de Dulcigné
et marchent du côté de Tonsi et de Podgoritza. On
ajoule que le baron Haymerlé propose que l'exa
men des questions concernant l'Albanie soit soumis
comme pour les autres provinces, la cotnmisson
Européenne de la Roumélie Orientale. Il s'agirait
d'accorder l'Albanie une demi autonomie admi
nistrative, et le gouverneur résiderait Scutari.
L'ambassadeur d'Angleterre Constantiuople serait
favorable ces vues qui, dit on, seraient partagées
même par le Sultan.
Le conseil provincial a ouvert Mercredi sa ses
sion annuelle. Dès la première séance, le conseil a
prouvé l'intention de peisévérer dans la voie des
tracasseries et des inconvenances, qu'il a inaugu
rée, il y a quelques années, l'égard de notre
regretté M. Vrambout. Alors c'étaient dé préten
dues irrégularités dans la comptabilité, qui ser
vaient de prétexte; aujourd'hui, c'est cause du
rappel de notre ambassadeur [très du Pape, que
l'on a décidé de ne pas envoyer de députation
pour recevoir et introduire M. le gouverneur.
Comme on le voit, celte opposition n'a rien de
persouH' I; elle constitue un système que le conseil
quêle la suite de laquelle il fut fait droit leur réclamation
M. Vandenpeereboom en conclut avec raison que l'estimation
des éclirvins oiïre toutes les garanties désirables; une foule
de détails viennent d'ailleurs corroborer cette preuve; on les
trouvera dans les Ypriana.
Quelles furent 1rs origines de cette ville si prospère, quel
les furent les causes de cette fortune rapide, quelles furent
les institutions qui la favorisèrent Le nouveau volume de
M. Vandenpeereboom fournit sur ces divers points d'abondan
tes informations puisées aux souices. On conçoit que nous De
puissions songer suivre ici l'auteur dans ses savantes et pa
tientes éludes, qui touchent tous les problèmes que soulè
vent la naissauce et l'organisation d'une commune; il nous
faut nous borner quelques traits qui peuvent intéresser plus
spéc.alemenl nos lecteurs.
Ou ne peut évidemment pas juger les institutions des com
munes dans le passé d'après uos institutions modernes pour
les apprécier équitablement, il faut tenir compte du milieu où
elles se sont développées et les comparer au régime auquel la
féodalité a soumis 1rs populations. C'est beaucoup que de
substituer en principe la paix la guerre, le règne de la loi
ou de la coutume au règne de bon plaisir, et c'est ce que les
communes ont fait. En oulie, elles ont accoutumé la bour
geoisie l'exeicice du pouvoir et, comme l'a dit excellem
ment M. Laurent, leur liberté a été le premi>r pa- vrrs la li
berté de tous. Que n'oDt-rlIrs pas fait ce point de vue pour
éteudre l'égalité civile Comparez, par exemple, la coudition
de leurs babitaots avec celle des habitants d'une seigneurie
e