j\° 580. Dimanche,
40e année.
25 Juillet 1880.
t> FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
paraissant le jeudi et le dimanche.
bulletin politique.
La solennité de ce jour est un juste et tou
chant hommage rendu la mémoire du grand
prince dont la vie fut consacrée la Belgique.
Après un règne de 34 ans, il Ta laissée pros
père et respectée et a emporté dans la tombe
l'amour du peuple qu'il avait aimé et dont il
avait été compris.
Pour rendre justice leur premier Roi,
les Belges n'ont pas attendu le jugement de la
postérité. Je crois encore entendre les accla
mations qui le saluaient toutes' les époques
mémorables de son règne: en 1848, plus tard
au 25e anniversaire de son avènement; plus
tard encore quand il venait d^échapper aux
dangers'de sa première maladie, je me rap
pelle avec émotion avoir vu la nation toute
entière se grouper autour' de lui pour lui té
moigner sa confiance et son attachement.
La cérémonie qui nous réunit en ce mo
ment couronne là. série de ces explosions du
sentiment public; elles honorent le prince au
quel elles s adressent autant que la nation qui
les fait éclater.
Comme fils et comme Roi, je remercie
tous ceux qui ont contribué élever une mé
moire vénérée le monument que nous inaugu
rons. Je remercie tous ceux dont la généreuse
souscription a seule fourni les fonds; je
remercie les divers ministres qui l'ont décrété
et en ont dirigé les travaux, les ingénieurs,
les artistes habiles qui y ont consacré leur ta
lent, la législature enfin qui a décidé la trans
formation en un parc public de ce plateau du
haut duquel, pour la première fois, mon père,
en arrivant en Belgique, contempla la capita
le et où il aimait, jusqu'au déclin de sa vie,
venir constater l'extension prodigieuse que
prenait sa chère ville de Bruxelles.
Le prince impérial d'Autriche a tenu
assister cette fête de la famille royale et de
la famille belge et donner ainsi l'une et
l'autre un témoignage de ses sentiments. Au
nom de toutes les deux, je l'en remercie cha
leureusement.
Affaire Dumont contre Durousscaux.
LE
PROGRES
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Jbn '!ii.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
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Les rapports diplomatiques sont suspendus entre
le Sultan et son ex-vàssal, le prince de Monténé
gro. Voici dans quelles circonstances ce regretta
ble incident s'est produit. A la suite de l'affirma
tion formelle de la Porte déclarant que dans
l'engagement qui a eu lieu récemment entre les
Albanais et les Monténégrins, ceux-ci avaient
commencé l'attaque, le prince Nikita a télégraphié,
le 18 juillet, son chargé d'affaires Constantino-
ple, de repousser catégoriquement cette accusation
qui. d'après lui, prouve la connivence de la Porte
avec la Ligue albanaise. Le prince a ordonné, en
outre, son chargé d'affaires de demander au mi
nistre des affaires étrangères un démenti formel,
et, en cas de refus, il l'a autorisé quitter Con-
stanllnople.
La Porfe selon son habitude invétérée, a voulu
traîner les choses en longueur elle a proposé d'in
stituer une commission d'enquête mais le priftce:
Nikita, qui de son naturel n'est pas très patient, et
qui a toutes les raisons du monde de se défier du
système d'atermoiement suivi jusqu'à présent par
le gouvernement de Constantinople, a exécuté la
menace contenue dans sa dernière communication
adressée l'empereur Abdul-Hamid^ il a donné
l'ordre son représentant accrédité Stamboul de
quitter immédiatement la capitale ottomane.
La situation est périlleuse dans les circonstan
ces ordinaires une querelle de cette nature donne
rait certainement le signal delà reprise des hostili
tés. Mais l'Europe veille et elle est résolue d'em
pêcher de nouvelles complications. Une dépêche
de Rome porte que l'intervention des puissances
est devenue imminente. S'agit-il d'une intervention
armée ou d'une nouvelle pression exercer sur la
Porte? C'est ce que nous saurons exactement dans
quelques jours.
L'agitation provoquée ert Angleterre et ailleurs
par la nomination de M. Wettendorf aux fonctions
de commissaire des finances en Turquie a fait long
feu.
Un journal, dit la République françaisea
annoncé que le gouvernement français, d'accord
avec le roi des Hellènes, allait envoyer une mis
sion de soixante officiers pour prendre le comman
dement des bataillons, escadrons et diverses frac
tions de l'armée grecque. La vérité est que, sur la
demande du cabinet d Athènes, quelques-uns de
nos officiers ont été autorisés se rendre en Grè
ce, comme on l'a fait déjà pour le Japon, la Tur
quie, la Perse, lç Maroc, l'Egypte, 1 effet de par
ticiper la réorganisation militaire du royaume
'Hellénique.. Ces officiers sont au nombre de six,
en. y comprenant M. le général Thomassin, chef
de la mission.
Bien audacieux serait celui qui oserait affirmer
que cet incident serait de nature troubler les
bons rapports entre la France et les puissances
amies. Il ne faut pas oublier que le royaume hellé
nique a adhéré formellement aux décisions de con
férence, qui ont donné satisfaction complète au
gouvernement d'Athènes. C'est l'unanimité que
les plénipotentiaires ont consacré le nouvel état
des choses.
Accalmie complète en France.
Le vote de la Chambre des communes sur la
proposition de M. Briggs a porté ses fruits. On an
nonce aujourd'hui que le comité formé pour l'érec
tion d'un monument la mémoire du prince Louis-
Napoléon a renoncé faire placer dans l'abbaye
nationale de Westminster ce monument, qui sera
élevé sans doute, avec le consentement de la Reine
daDS la chapelle Saint-Georges, Windsor.
Mercredi dernier, dans le parc de Laeken, a eu
lieu l'inauguration du monument élevé la mé
moire de Léopold Ir.
Une foule immense assistait cette imposante
cérémonie. Aux discours prononpés, le Roi a ré
pondu en ces termes
Messieurs,
L'évêque de Gand, Mgr. Bracq, a trouvé moyen
de transformer en manifestalion cléricale le Te
Deum du 21 Juillet dans les églises de son diocèse.
Le mandement qu'il a publié celte occasion
relègue l'arrière-plan l'hommage la mémoire du
premier roi des belges.
Voici, d'après ce prélat, la partie essentielle de
la cérémonie
Te Beum, puœsumus Rigueur, nous tous supplions,
venez secourir vos serviteurs, famulis luis subvenir, dé
livrez-nous de lout danger, de tout ce qui peut nuire noire
bien temporel et spirituel. Conservez nos établissements chari
tables, bénissez nos écoles catholiquescontinuez de
de plus en plus tous les cœurs dans la foi catholique, l'objet
des assauts de iùs ennemis.
Le conseil communal de Gand a décidé qu'il
n'assisterait pas au Te Deum dans ces circonstan
ces.
De son côté, le chef de la garde civique a dé
commandé le Te Deum-, le premier président de la
Cour d'appel a fait renoncer les voilures; le gou
verneur de la Flandreorienlale a envoyéla commu
nication suivante aux autorités civiles elmilitaires:
Invitation du Te Deum de demain contreman-
dée.
Le commandant de la place a donné l'ordre de
place suivant: Les ordre de la place du 19 cou
rant consernant le Te Deumsont non avenus.
Enfin le bourgmestre de Gand a fait connaître
aux fonctionnaires communaux qu'ils n'avaient pas
se rendre cette cérémonie.
On le voit, la leçon est complète.
(Etoile).
Me Bauwens, avoué la cour d'appel, a présenté
une requête d'urgence M. le premier présideht
de la cour pour pouvoir plaider d'urgence l'affaire
Dumont-Durousseaux. L'affaire a été env» véeà la
2e chambre, présidée par M. Jamar et fiixée ven
dredi prochain, M. Delantsheere plaindera pour M.
Durousseaux.