Le Mémorandum. Nouvelles locales. Nouvelles diverses. LA JOURNÉE DU 21 JUILLET. Il a paru, cc fameux Mémorandum du Saint- Siège, que la presse cléricale annonçait depuis quelques jours Notre gouvernement en sera acca blé. Il en résulte, dit le Journal de Bruxelles la preuve éclatante que le ministère a mystifié le Parlement, tout eu cherchant duper la Cour de Rome. Le moyen que. dans un document publié par la Cour de Rome, cette Cour ait pu chercher prou ver autre chose! Ne sait-on pas bien que le procé dé polémique par excellence, dans le monde cléri cal, diplomatie et journalisme, consiste prendre toujours le contrepied de la vérité, accuser le li béralisme de tyrannie, de fanatisme, de mauvaise foi, d'hypocrisie, de lui reprocher enfin, ce qui est d'une simplicité enfantine, mais d'une pratique bien commode puisque le procédé dispense de tout ce que l'on croit être en droit de reprocher au parti clérical et toute sa hiérarchie. Le Mémorandum ne fait pas exception la rè gle. La question y est traitée comme elle pourrait l'être dans le Bien public ou le Courrier de Bru xelles, avec lesquels, cette fois, le Journal de Bruxelles sera en un touchant accord. T» 0 Q r-i Le cinquantième anniversaire de l'Inauguration de S. M. Léopold I a été célébré en notre ville simplement, sans grand apparat, mais non sans enthousiasme. Le Te Deum d'usage a été chanté en l'Eglise de Saint Martin. La cérémonie n'a été ni plus, ni moins solen. nelle que les autres années, et le clergé a dit le Salmm fac Regem comme d'habitude, de bouche sinon de cœur. Nos Halles étaient pavoisées le Campanille était or né d'oriflammes, et au premier étage de la tour flottait un grand drapeau tricolore, accosté de deux banderol- les de même. Dès le matin, la presque généralité des habitants avait arboré les couleurs nationales. Cette partie de la manifestation a été toute spontanée et una nime chez les libéraux les catholiques, au contraire, se sont quelque peu fait tirer l'oreille: il fallait se con certer; il y eut des allées et des venues, mais la fin la plupart des amateurs de jaune et blanc se décidèrent se souvenir de leur titre de citoyens Belges, Les mem bres du clergé, quelques, pointus et enragéset le Collège épîscopal seuls affichèrent l'abstention. Ces es timables cléricaux ont tenu édifier le public sur lqurs véritables sentiments ils n'y ont que trop réussi. Le Journal d'Ypres désormais aura beau protester et faire étalage de l'attachement des catholiques la Patrie cette "fois le voilà pris la main dans, le sac, et nous lui répondrons, l'occasion: Et le 21 Juillet 1880? i An Cercle Catholique on avait arboré d'abord la lo que traditionnelle que vous savez. La force de l'habi- thdeOn s'ést aperçu de la mépriâe et l'emblème romain a prestement disparu. Mais où s'est exécuté de mauvaise grâce dès cinq heures du soir, le drapeau national était rentré, et le Cercle Catholique avait terminé sa manifestation. N'était-ce pas déjà bien asséz comme cela Le Collège épiscopal mérite également une mention spéciale. Rien. Ni le moindre drapeau, nî lé plus petit lam pion. Mais là circonstance en valait-elle vraitnent bien la peine Le Collège, lui, ne pavoise sa fâçade que pour célébrer le triomphe des cléricaux, les jodrs d'élection. En dehors de cela, il ne connait rien. Les fêtes de la Patrie, les grands anniversaires dè là Na- tion, les solennités où nous célébrons la fois le Pays et la Royauté en un mot toutes ces belles ma nifestations du Patriotisme ne sont pour ces Mes sieurs du Collège épiscopal que vétilles et choses sans importance. Cas joursdà, les cours se donnent comme d'habitude et l'on ne daigne pas se préoccuper de ce qui se passe au dehors. Ce n'est pas pour si peu que l'on se donnerait la peine d'arboreb le drapeau triéolore Mujs, malgré cela, qu'un mécréant ose un peu douter de l'excellent esprit qui règne dans l'établissement! Et qu'un audacieux s'avise de prétendre que l'enseigne ment deS prêtres est anti-national que le clergé, dans ses collèges, cherche stériliser dans le cœur des enfants tout sentiment de patriotisme qui soit pur et exempt d'alliage jaune-blanc L'on entendra aussitôt de furibondes protestations éclater dans les colonnes des saintes gazettes. Et quand il s'agira de rééditer les boniments d'usage, vers l'époque de la rentrée des classes, les journaux l'omelette recommanderont aux parents les établissements épiscopaux comme étant les derniers refuges de toutes les vertus chrétiennes et civiques, où le clergé enseigne ses élèves l'amour de la Patrie et de nos Institutions en même temps que le dévouement la Sainte-Eglise catholique, apostolique et surtout romaine!..: Mais, nous leur répondrons: Et le 21 Juillet 1880 - Pour préluder au Concert du soir, la Musique des Pompiers s'est faif entendre midi, la Grand'Place. Le soir, la ville entière était illuminée, quelques patriotes-jonquille seuls s'étant abstenus. Les Halles et l'Hôtel-de-Ville étaient ceints d'un cordon de lu mière le kiosque était éblouissant. Le local de la société la Concorde était illuminé comme aux grands jours les fenêtres encadrées de lampions avec le chiffre royal surmonté de la couronne. C'était réelle ment fort beau. Sur la Grand'Place, foule immense dq promeneurs. L'aspect, sans être féérique, ne laissait pas que d'être fort pittoresque. Favorisée, par nn temps admirable, la fête musicale a pleinement réussi. Dans l'intervalle des morceaux, les fusées, les bombes et les détonations de boîtes .con tribuaient augmenter encore la joyeuse animation de la foule. Mais quelles détonations, grand Dieu! Les échos s'en souviendront longtemps et nos tympans aussi. L'exécution des divers morceaux du programme a été parfaite, et l'on peut dire que le succès a été com plet. Les deux corps de musique du lr de Ligne et des Pompiers ont vaillamment soutenu leur réputation, et ont fourni un ensemble instrumental magnifique. Nos plus sincères compliments MM. Ch. Simar et J. Wittebroqdt au premier dont le talent secondé par l'expériende a su depuis tant d'annéesmaintenir l'Harmonie du lr de Ligne au rang des meilleures Mu siques de l'armée; au .second dont la savante direction a donné la- Musique (les Pompiers un cachet tout ar tistique et une vigueur admirable. Tous les éléments de succès, exellents artistes et chefs habiles, se trouvant aiiisi réunis,ne nous sera-t-il plus donné d'en tendre et d'applhudir uûe sécoùdè fois les deux musiques réunies Un soir de la prochaine kermesse, par exem ple Puisse ce vœu, qui est celui du public entier, être exaucé Toute fête doit avoir un épilogue. Nous l'avons eu le Jeudi 22 c' par l'audition d'un concert donné par la Fanfare du 4" Lanciers. Le public a applaudi avec justice J- tous les morceaux du programme, mais spé cialement ceux qui doivent être exécuiés Bruxelles le 27 c'. En comparaison de la nombreuse phalange de la veille le groupe des artistes dirigés par M. Coutelier paraissait bien un peu restreint, mais l'effet produit était en raison dcuble du nombre des exécutants, grâce au soin minutieux qui préside aux études. Et quel moelleux Quelle délicatesse, quel fini d'exécution Nous ne croyons pas nous tromper en prédisant la Fanfare du 4e Lanciers qu'un grand et légitime succès l'attend .Bruxelles. Nos félicitations anticipées l'habile Directeur, M. Uoutelier. Le concert s'ést terminé par l'air de Grétry: Où peut- on être mieux et ^Brabançonne. A ce propos qu'on nous pardonne une petite critique bienveillante l'idée musicale et le rythme de ces deux belles pages gagnent- ils beaucoup être remaniés, refondus et enguirlandés de festons disparates Nous ne le pensons pas. Gar dons-nous de toucher aux œuvres des maîtres nous ne ferons jamais mieux qu'ils n'ont fait. Et maintenant', que leraotde la fin soit VIVENT LE ROI ET LA PATRIE Monsieur" Jules Comein de Zonnebeke; ancien élève de notré Collège Communal, vient de passer, avec la plus grande distinction, son examen de phar macien (épreuve théorique), devant le Jury de l'Univer sité de Gant}. Société de la Concorde, (extra-mu vos). Programme des morceaux qui seront exécuiés le Dimanche 25 Juillet 1880, G heures du soir, par la musique du I"' Régi de ligne, sous la direction de M. Ch. Simar. 1. Marche, par: Speer, 2. Le Caïd, ouverture, Thomas, 3. Fakel-Tans, Meyerbeer, 4. l'Ardennaîse, polka, Gôbaerts 5. Giroflé-Girofla, fantaisie, Lecoq 6. Tramway, galop, Gobaerts ÉTAT-CIVIL D'YPRES, du 16 an 23 Juillet 1880. NAISSANCES: Sexe masculin, 4 id. féminin, 2 Total G. Décès. Roffiaen, Fioribert, sergent-fou crier, 20 ans, célibataire rue des Bouchers. Bryxis, Flore, dentellière, 61 ans, veu de Joseph Monleyne, rue d'Elverdinghe. Derebreu Catlié rine, servante, 51 ans, célibataire, rue d'Elverdinghe. Enfants au dessous de 7 ans Sexe masculin 1 id. féminin 1 Total 2. i D'après YOrgane, il y a, dans le seul arrondissemen de Mous, plus de cinq cents personnes qui solicitent li croix de l'ordre de Léopold l'occasion des fêtes jubilaires. A la séance du 5 Septembre au Conseil général de li Côte d'Or, dans son rapport sur les enfants assistés du dé parlement, Mr Muteau, rapporteur, a constaté que depuis qui l'on fait élever les enfants par des nourrices se servant du Biberon la mortalité des nourrissons a diminué de H pour 100. On doit ajouter que le Biberon-Robert est le stjul en usage I l'hospice des enfants assistas. Fou de joie. On a conduit Dimanche au bureau dt police de Bruxelles un malheureux étudiant qui est devern fou par suite de la joie qu'il a éprouvée d'avoir passé avec succès son examen de docteur en sciences naturelles l'Uni versité catholique de Louvain. LEPETIT RENTIER est envoyé 52 Dimanches consécutifs moyennant un franc. (Voir aux annonces.) Dans la journée de Lundi, trois cadavres ont été retiré de l'Escaut Anvers, ceux d'un brigadier .d'artillerie, d'un jeune homme nommé Van Eggelpoel et d'un ineonnu. h', Economie Financière, paraissant le Dimanche avec 16 pages. Prime gratuite (voir détails aux-annonces). Les orages. Des tous côtés on reqeit de tristes détails sur les dégâts causés par les orages. Entre Louvain et Diest, le tonnerre et les éclairs ont été, dàrisihT'nuit de Vendredi Samedi, d'une intensité effrayante: la gtêle s'est accumulée plusieurs pouces de-hauteur les terrains bas ont été inondés comme en plein hiver après un: fonte fonte de neige. Du côté de Jodoigne, il est aussi lombt de très gros grêlons. A une lieue de Louvain, Linden, lit foudre est tombée sui une ferme le feu a pris subitement un tel développemen qu'il a été impossible de faire sortir les bestiaux des élables, L'orage, a d'une excessive' violence dans la province d Namur Villerzée, Hargnies, Rienne, Bourseigue-Neuvi Bourseigne-Vieille, Vencimont, etc., il est tombé un torrei de grêlons, et de morceaux de glace gros çomme dçs.œufs. qui oBt fait voler en éclats les vitre?,dcs fenêtres et les.ardoi ses des toitSj Les belles et riches récoltes entrains, avoine, pommes de (erre, sont littéralement fauchées; les légumes des jardins complètement hachés, et les branchés des arbres fruitiers jonchent partout la terre. Les dégâts sont incalculables. C'est- la ruine complète des cultivateurs qui, en moins de vingt minutes, ont vu s'évanouir leurs plus belles espérances. Ils ne pourront même pas récolter la semence pour l'année prochaine. En Hollande, grands ravages également, causés par h foudre et par la grêle plusieurs fermés ont été incendiées; bon nombre de bestiaux ont été tués dans les prairies sur plusieurs points, les récoltes ont été hachées complètement par d'énormes grêlons. A Drempt, le foudre a pénétré dans une habitation d'ouvriers, y a mis toqs les meubles en pièces et est ressortre par ube fenêtre, qu'elle a lancée dans là rut: sans toutefois faire de mal aux habitants qui se trouvaient tous réunis dans la maison. En France,on signale également de grands dégâts.A Dieppe le dernier orage a eu des effets effrayants les plages ont élf balayées, et les cabines de bain enlevées.' Plusieurs pêcheries ont.été ravagées. Des maisons ont eu toute leur toiture enh

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2