j\o 581. Jeudi,
40e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Convocation dos Chambres Législatives
L'insurrection du clergé.
Les trois barons.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havus (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et citez ses correspondants:
Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, I Austro-Hongrie et la Suisse: chez Kudoif Mosse (Annoncen-Expedition)
Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Slultgard, Vienne et Zurich. Pour'la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et
C°, 30, Cornbill, E C et S, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmae, Rotterdam. Pour l'Amérique citez Petbinghillc et
C°, 58, Park Row-New-York.
Un assez vif iutérct se rattache aux séances de
lundi des Chambres anglaises. Aux Communes, le
principal secrétaire d'Etat pour l'Irlande, le mar
quis de Harlington, a donné des renseignements
précis relativement aux rapports entre le gouver-
neinehf d'é la Reine et le nouvel émir de Caboul,
Abdutraliman. L'Angleterre a reconnu le nouveau
souverain, mais elle ne s'est pas engagée lui
assttrer'la possession incontestée des provinces du
royaume. Provisoirement, l'émir n'aura entretenir
des relations diplomatiques qu'avec le cabihel de
Saint-James1 Celui-ci ne veut pas même que la
question de la frontière scientifique, indiquée
par lord Beaconsfield, soit soumise de nouveaux
débats Dés négociations pourraient s'ouvrir, mais
seulement lorsque les révoltés auront mis bas les
armes. En altenif.int, le gouvernement anglais
observera avec attention l'altitude d'Abdurrahman
et il n'entamera avec lui de relations suivies que
lorsqu'il sera entièrement fixé sur la sincérité de
ses sentiments. C'est là un parti très sage qui n'ex
posera pas la puissante Albion des désillusions
douloureuses.
Aux Lords, la loi sur la détresse en Irlande a été
volée en deuxième lecture sans débats. Vient main
tenant le projet relatif aux fermages. On en est
déjà, Londres, supputer le nombre de voix qui
feront défaut au ministère pour atteindre la majo
rité, dans la question des fermiers. Si l'opposition
l'emportait on devrait s'attendre un remaniement
du ministère.
Au sujet des affaires d'Orient, le Rappel an
tionce que la reine d'Angleterre a dressé une lettre
autographe au Sultan pour le conjurer, au nom
des souvenirs, de la bienveillance qui a toujours
aqjmé le ministère britannique et au nom des
intérêts bien entendus de l'empire ottoman, de se
rendre, par une attitude conciliatrice, aux vœux
des puissance^, afin de maintenir la paix. Le Sul
tan aurait répondu directement la Reine, mais le
texte de sa missive ne serait pas encore connu.
Ces informations, la feuille française prétend les
avoir reçues de Constantinople. Nous ne nous
iuscrirons'pas en faux contre leur exactitude, mais
nous jugeons nécessaire de constater qu'aucun
organe important de la presse anglaise ne corrobore
les assertions du journal radical.
D'après le Daily Telegraph, il ne serait pas
exact que la réponse de la Porte ait déjà été remise
aux représentants des grandes puissances. La note,
toutefois, aurait été arrêtée, mais il manquerait
encore une condition indispensable l'approbation
duiPadischah. D'ici quelques jours nous connaî
trons-Officiellement les nouvelles propositions que
fera la Sublime-Porte pour rétablir ses bons rap
ports- avec les puissances. D'ici là, une grande
réserve est nécessaire.
La Nouvelle Presse libre de Vienne entrevoit
des difficultés quant au commandement en chef de
l'escadre réunie des puissances. Ce journal estime
qu'il serait dangereux pour la paix et le repos de
la monarchie d'accorder éventuellement un ami
ral français ou anglais, qui ne serait naturellement
responsable que vis vis de son gouvernement, le
droit de disposer des navires de guerre-autrichiens,
et de mettre pour ainsi dire entre les mains d'un
étranger non-seulement l'honneur militaire de
l'Autriche, niais encore le bieu-étre de la monar
chie.
Le prince de Bismarck a quitté lundi Berlin avec
la princesse et le comte Guillaume. Le chancelier
va faire, comme les années précédentes, une ciire
d'eau Kissingen, mais ses éludes économiques
seront pouisuivics pendant son congé. Il s'agit avant
tout dé procurer au trésor, passablement obéré, de
l'empire, de nouvellés ressources pour assurer
l'indépendance financière du pays. Le système
financier imaginé prir le célèbre homme d'Etal n'a
pas jusqu'à présent donné des résultats satisfaisants
et les journaux libre-échangistes se sont faits,
plus d'une reprise, les échos des doléances du
commerce.
Lp prince de Bismark est d'avis que le monopole
du tabac produirait des sommes considérables. Dès
raquée dernière sa conviction cet égard était
failp, et il déclarait en plein Parlement que cette
introduction était son indéal économique. Ce qui
I'embarrass" encore, c'est Ja question des'indemni-
tés aux nombreux facricants que la suppression
de leur industrie expose de graves pertes, la
ruine même. Trouvera-t-on lé moyen d'écarter cet
obstàcle? Les avis diffèrent cet égard, mais
l'Opinion s'accrédite qu'un essai sera tenté auprès
du Reichstag par le chancelier de l'empire dès le
début de la Session prochaine.
LÉOPOLD II, Roi des Belges,
A tous présents et venir, Salut,
Vu l'article 70 de la Constitution
Sur la proposition de Notre Ministre de l'in
térieur et de l'avis de Notre conseil des Minis
tres,
Nous avons arrêté et arrêtons
Art. 1er. La Chambre des représentants et
le Sériât sont convoqués en session extraordi
naire pour le mardi 3 Août 1880.
Art. 2. Notre Ministre de l'intérieur est chargé
de l'exécution du présent arrêté,
Donné Ostende, le 25 Juillet 1880.
LÉOPOLD.
Par le Roi
Le Ministre de l'intérieur,
G. Rolin-Jaequemyns,
La rupture des relations diplomatiques avec le
Vatican n'a pas l'air d'émouvoir beaucoup les
esprits ni de troubler la gaité dés Belges. Ils circu
lent, voyagent, rient, chantent, s'amusent et boi-
vcnLsans se douter mêriié que la foudre gronde du
côté de là ville aux sept collines, et qu'à l'entrée de
la chaussée de Wavre il y a un grand hôtel clos et
vide qu'habitait naguère, un personnage qu'on
appelait le nonce pontifical.
Il se peut qu'au fond des monastères on se livre
au jeûne et la pénitence pour racheter le grand
crime commis ces jours derniers par un gouverne
ment sacrilège; mais on voit parfois encore dans
les rries des moines gros et gras qui ne paraissent
pas atteints d!Une noire mélancolie et l'on remarque
qu'Un nombre considérable d'ecclésiastiques visi
tent PExpositiôn, surtout le pavillon de l'art ancien.
Si donc nous sommes sur lin volcan le pays ne s'en
doute gtiêlie. et le globe continue tourner comme
avant le 30'juhi.
Le Clergé prêche le mépris de nos institutions et
la déobéissance certaines de nos lois. Il met les
volontés du pape au-dessus de to"€onstitution.
Il a refusé son concours l'exécution de la loi
du I1 Juillet 1879. Il calomnie et excommunie les
instituteurs primaires et Ips parents qui leur con
fient leurs enfants*; même il repousse ces enfants
qui veulent prendre part au cérémonies du culte.
Les preuves abondent.
Il se moque du gouvernement par l'organe du
cardinal Nina et pousse l'audace jusqu'à refuser sa
participation la célébration des fêtes du cinquan
tenaire de l'indépendance nationale, et, si, cette
occasion, il chante quelques Te Deum, c'est
contre-cœur et avec des restrictions anti-patrioti
ques au suprême degré.
Mais dans la guerre qu'il fait la Société
moderne il est une limite qu'il ne franchira pas, un
point qu'il n'abordera jamais. Il n'ira point jusqu'à
refuser les allocations diverses, inscrites son pro
fit, aux budgets de l'Etat, de la province et de la
commune. Pour ça non soyons saus crainte. S'il
nous prêche le renoncement anx biens de ce monde,
il aime beaucoup les aisés qô'on s'y procure prix
d'argent.
Mais pourquoi, demande t Avenir des Flandres
le Gouvernement paie-l-il des prêtres qui ne font
que ce qui leur plaît et encore qu'and ça leur
convient??
Il y a dans le conseil ce que l'on pourrait appe-
er le coin des Turbulents. Il se compose notam-
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires âcëûirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixuude, 59.
Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-2S.
BULLETIN POLITIQUE.
EN SESSION EXTRA ORDINAIRE.