N° 595. Jeudi,
40e ANNÉE.
10 Septembre 1^80,
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
On continue parler en France des dissentiments
qui existeraient entre les membres du ministère.
Il semble que les rumeurs qui ont eu cours ce
sujet étaient très exagérées. On sait que M de
Girardin n'est pas toujours très tendre l'égard de
M. de Freycinel et de ses collègues comme la
plupart des journaux avancés, son organe, la
Frayice, appelle de tous ses vœux la constitution
d'un ministère Gambella celte feuille affirme
aujourd'hui que les divergences d'opinions signalées
par la presse n'amèreront pas une modification du
ministère.
La nouvelle de la reconstitution du ministère
ottoman n'a pas été reçue partout avec une faveur
marquée. A Vienne, ce qu'assure la Gazette de
Cologne, elle a produit une mauvaise impression.
On nourrit dans certains milieux diplomatiques
d'assez vives préventions contre le chef actuel du
cabinet Saïd pacha a passé, il n'y a pas bien
longtemps, pour la cheville ouvrière de la résistance
aux volontés de l'Europe et on se défie de l'influence
qu'il vient de ressaisir. Abstenons-nous provisoire
ment de commentaires l'œuvre on jugera l'ar
tisan.
Hâtons-nous de couper les ailes un canard qui
avait pris son vol dans la journée d'hier. Il est com
plètement faux que six mille Monténégrins aient
franchi la frontière, se dirigeant vers Dulcigno dans
le but de s'emparer de cette place. Le prince
Nikita s'est formellement engagé, vis-à-vis des
puissances, attendre que celles-ci donnent le
signal de l'ouverture des hostilités. Jusqu'ici aucun
ordre n'est parvenu Cettigne et le prince de la
Montagne-Noire, qui donne des preuves d'un vé'
rilable esprit politique, espère et attend. Puissent
ses vœux être prochainement exaucés. Selon le
Standard, Riza pacha attend de son côté l'autori
sation d'attaquer les Albanais révoltes. Cette auto
risation, il l'avait demandée au cabinet qui vient
d'expirer il est probable que le remaniement qui
vient de s'opérer occasionnera un léger délai.
Le gouvernement de Constantinople a une autre
grave affaire sur les bras, celle des réformes
introduire en Arménie. La note des puissances qui
s'y rapporte vient d'être remise au Sultan elle
insiste surtout sur la nécessité de décréter l'égalité
civile et religieuse et de décentraliser les services
publics. On ue dit pas si l'administration doit être
confiée lin gouverneur chrétien. La question a
son importance.
Ainsi qu'un télégramme nous l'a annoncé hier,
l'empereur d'Allemagne s'est rendu Dimanche ma
tin la gare de Berlin avec le prince impérial et
les princes de la famille royale présents Berlin,
tous portant l'uniforme de l'armée autrichienne,
pour recevoir le prince héritier d'Autriche-Hongrie.
Cette marque spéciale de sympathie du souverain
a été très remarquée et on lui assigne une grande
signification dans les conjonctures politiques ac
tuelles.
L'empereur et le prince impérial ont cordiale
ment embrassé l'archiduc ensuite la compagnie
d'honneur a été passée en revue. Sa Majesté, qui
avait fait asseoir son hôte auguste sa droite, l'a
conduit au château et a fixé elle-même ses
épaules les épaulettes de général-major. Un peu
plus tard, S. A. I. a rendu des visites aux person
nages princiers les princes Auguste de Wurtemberg,
Frédéric de Hohenzollern, les grands-ducs de Hesse
et de Mecklembourg-Scbwerin et le due de Cam
bridge. Un grand dincr a eu lieu ie soir eu sou
honneur.
La Gazette de Cologne annonce que ie comte
Magnus, ministre d'Allemagne Copenhague, qui
a été rappelé la suite d'un toast imprudent qu'il
avait porté dans un banquet, ne retournera pas
son poste. Son successeur n'es! pas encore désigné,
mais un mouvement assez important se prépare
dans la représentation diplomatique de l'empire.
Madrid, Il septembre.
La reine Christine, qui avait éprouvé hier soir
les premières douleurs, est accouchée ce soir avant
neuf heures d'une infante, qui sera nommée Mer-
cédès et aura pour marraine la reine Isabelle. La
présentation solennelle a été faite au corps diplo
matique et aux ministres et grands dignitaires du
royaume. Une foule considérable se pressait aux
abords du palais. La nouvelle a été accueillie avec
une vive satisfaction. La Reine et l'infante sont en
bonne santé.
Nous apprenons de toutes parts que la dé
bandade commence dans les écoles catholiques.
Non seulement les parents, convaincus de la
nullité de l'enseignement privé, retirent leurs
enfants,pourlesenvoyer aux écoles officielles;
mais les instituteurs eux-mêmes se lassent
des procédés du clergé, leur égard, et met
tent tout en œuvre, l'effet de rentrer dans
l'enseignement de l'Etat.
Récemment encore,un jeune instituteur di
plômé,triste victime de l'ambition épiscopa-
le s'est présenté dans les bureaux de l'Etoi
le, et y a demandé qu'on lui indique le moyen
d'obtenir un emploi dans l'enseignement pu
blic! On l'a engagé trouver M. Germain,
directeur-général de l'enseignement primaire.
Sera-t-il écouté? Voilà la question!
■k
Nous en convenons: la position des institu
teurs catholiques doit être réellement alar
mante mais qui la faute? Longtemps avant
l'application de la loi du lr Juillet 1879,1a
presse libérale leur avait vivement conseillé
de ne point écouter les fallacieuses promesses
d'un clergé aux abois on leur a suffisamment
montré qu'ils allaient être les dupes des ma
nœuvres de ce clergé. Rien n'y a fait: des
malheureux, éblouis par des offres séduisan
tes, désertèrent leurs fonctions officielles et se
déclarèrent ouvertement hostiles la nouvel
le loi scolaire!
Aujourd'hui que l'épiscopat est dans l'im
possibilité de faire face ses engagements,
les instituteurs privés s'aperçoivent qu'ils s'é
taient bercés de folles illusions; aussi, cruelle-
lement rappelés la réalité, ils font des ef
forts inouïs pour rentrer au service de l'Etat!
Nous doutons que leurs démarches réussis
sent Ces fonctionnaires ont librement et pu
bliquement renoncé l'Etat, avec la ferme ré
solution de lui faire une guerre acharnée, sur
le terrain de l'enseignement primaire; et,
orésent qu'ils échouent pitoyablement dans
eur téméraire entreprise, le Gouvernement
es accueillerait bras ouverts Nous ne le
pensons pas.
Il serait assurément illogique d'écouter les
doléances des instituteurs privés la rentrée
dans l'enseignement officiel leur assurerait du
coup les mêmes avantages dont jouissent ceux
qui ont repoussé, avec indignation, les flat
teries, les promesses, l'or du clergé; qui ont
supporté l'outrage, la calomnie plutôt que de
violer leurs serments Ces instituteurs
ui ont terni leur honneur en désertant le
rapeau de l'école communale, ont perdu in
contestablement les sympathies de leurs an
ciens collègues; du reste, cause de leurs re
lations intimes avec le clergé, on aurait de
sérieuses raisons de se défier des transfuges
d'autant plus que c'est la nécessité et non les
convictions, qui les pousse vers le râtelier de
l'Etat
Si donc les instituteurs catholiques ne sont
pas payés, qu'ils s'adressent aux tribunaux;
LE
PROGRÉS
VIRES ACQl'IItIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
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CHEMIN DE FER. (1' Juillet).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. (i-20.12-07.6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-30.
Langheraarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-39.6-27.
Ypres, le 15 Septembre 1880.