VILLE D'YPRES.
Troubles Hofslade.
Troubles Alosl.
Nouvelles locales.
Fête scolaire.
COURTRAI, MENIN, ROULERS YPRES.
CORTÈGE.
Membres effectifs.
Entrée 25 centimes.
DIMANCHE, 10 OCTOBRE 1880,
Aucune arrestation n'a été opérée.
On connaît dès présent un des individus qui
se sont livrés des voies de fait sur la personne du
commissaire spécial cl lui ont porté des coups.
Le lieutenant de gendarmerie Bruyninckx et le
sous-lieutenant Dubois accompagnaient le parquet
qui est reparti.le lendemain 2 heures pour Cour-
trai. L'instruction doit avoir été continuée aujour- I
d'hui Courtrai. Pendant que l'on procédait l'in
terrogatoire dans une salle de la maison communa
le. MM. les médecins-légistes Peel et Wallaerl
faisaient l'autopsie du cadavre de Cockuyt. On
avait transporté le corps dans une sorte de hangar
attenant au cimetière, derrière la maison commu
nale. Celte autopsie terminée vers une heure a
amené la découverte de la balle, trouvée dans la
malièrecélébrale. Le cadavre remis dans le cer
cueil, a été reporté au domicile du père de la vic
time; l'enterrement a eu lieu samedi 4 heures.
Après l'autopsie, les médecins légistes se sont
rendus au domicile de Duyck, le second blessé.
Celui-ci est dans un tel état que les hommes de
l'art n'ont pas osé procéder aux constatations léga
les: il est peu probable que Duyck guérisse de ses
blessures.
D'après une correspondance adressée YEtoile,
on a trouvé Heule, dans le magasin aux acces
soires du théâtre des congréganistes, un manne
quin en habit brodé et coiffé d'un claque, repré
sentant M. Van Humbéeck, ministre de l'instruc
tion publique. Ce mannequin servait l'exécution
du mimodrame dont nous parlons plus haut,intitu
lé Y Enterrement de Pierre le Fossoyeur. d'a
près la Gazettetandis que YEtoile donne pour
titre Van Humbéeck la chaudière. L'un vaut
l'autre. 11 paraît que, dans tous les cas. la pièce se
terminait par l'enfouissement du ministre porté en
terre par quatre diablotains, pendant que l'orches
tre. >ans doute, jouait la Marche funèbre d'une
mo.rionette.
Dans la même salle où se dresse la scène, l'au
tre extrémité est un autel garni lui aussi des acces
soires de rigueur. Dîner de l'autel et souper du
théâtre, telle était la vie des congréganistes de
Heule.
A l'occasion de l'enterrement du cordonnier
Cockuyt, des mesures avaient été prises pour évi
ter tout nouveau désordre, précaution d'ailleurs
superflue, car la population consternée déplorée
ce qui s'est passé, et c'est qui déclinera la res
ponsabilité des troubles.
L'Etoile ajoute qu'on voit sur le mur du bâti
ment de nombreuses traces des projectiles lancés
pendant la bagarre, et qu'un des gendarmes porte
au visage une blessure causée par une pierre qui
l'a atteint.
Dimanche c'est Hofstade que des troubles
avaient lieu. L'Echo du Parlement publie la dé
pêche suivante relatant les faits qui se sont pro
duits dans cette commune.
Le 26 septembre, le curé d'Hofstade a annoncé
l'ouverture avec procession de l'école cléricale pour Di
manche et a demandé qu'on pavoise les maisons le
bourgmestre avait défendu que les drapeaux fussent
arborés, mais avait permis de faire un cortège jusqu'à
l'église. La gendarmerie a été requise. Les gendarmes
sont arrivés dans la commune et dans huit maisons les
drapeaux étaient arborés le garde champêtre a dressé
procés-verbal.
Des sociétés étrangères avaient été invitées la ma
nifestation le bourgmestre est allé leur rencontre
pour leur défendre de faire des manifestations. Il a été
insulté au Fauconainsi que la gendarmerie: dix pro
cès-verbaux ont été dressés. Ensuite les mutins ont
voulu prendre d'assaut la maison du garde champêtre
la gendarmerie a chargé les armes, mais elle n'a pas
fait feu.
Elle a arrêté un Alostois, nomme Kickens, officier
de garde civique. Le coup d'une carabine est parti per
forant deux plafonds de ta maison du garde-champê-
tre.
Tendant cette mêlée, le bourgmestre, la porte de
la maison communale) a été accosté par le curé qui lui
a dit: Nous allons en finir et renvoyer les gendarmes.-
Mais le bourgmestre lui^t répondu Vous n'avez pas
d'ordres me donner. "Le curé s'est mis déclamer
en pleine rue, mettant tout la charge du bourgmestre
et de la gendarmerie et des gueux en général.
A 9 heures, tout était terminé. Une carabine et une
épaulette de gendarme ont été enlevées.
Les désordres commencés Bruges, continués
Heule, se sont répétés Dimanche Hofstade et
Lundi Alost. Le clergé doit être content ses
prédications portent leurs fruits. Voici la dépèche
reçue par YEtoile sur les déplorables excès commis
par 1rs cléricaux Alosl.
L'animation est grande en ville, les ouvriers de fa
briques ne travaillent pas cause du Lundi et tous les
établissements avoisinant la Grand'Place sont pleins de
monde.
Ce matin on a sonné la trompette d'alarme qui an
nonce les incendies et immédiatement le bruit s'est ré
pandu qu'il brûlait au faubourg de Saint Job.
Cette nouvelle était fausse et semble être, d'après
l'avis d'un grand nombrç de libéraux d'ici, un signal
convenu d'avance pour appeler la populace sur la
Grand'Place.
Les meneurs du parti clérical n'en sont pas restés là;
vers 11 heures du matin, M. Van Hauwermeiren, in
specteur cantonal du ressort d'Alost, qui venait de faire
une communication l'un des membres de la commis
sion d'enquête, sortait de l'hôtel-de-ville. Lorsqu'il dé
boucha sur la place, des huées et des cris hostiles se
firent entendre; Abas Van Humbeeckl A bas l'in
specteur! A bas les gueux'! criait-on de toutes
parts.
M. Van Hauwermeiren alla droit au groupe d'où
partaient ces exclamations cl s'adressaut au plus
fougueux des manifestants il lui demanda ce qu'on
voulait de lui. Personne ne lui répondit, et l'in
specteur tourna le'dos ces courageux adversaires.
La police brillait par son absence, et lorsque VI.
Van Hauwermeiren eut fait qu- lque pas, les cris
recommencèrent de plus belle.
A l'issue de la séance, vers une h» ure de l'après-
midi, les membres de la commission d'enquête,
MM. Willequcl, de Vigne et Lippens, et M. Cove-
liers. secrétaire, ont été hués leurs sortie de
l'hôtel-de-ville.
Les cris partaient surtout d'un établissement qui
porte l'enseigne du Pavillon et qui est le rendez-
vous ordinaire des cléricaux d'Alost.
Là encore la police n'a pas fait son devoir, et
cependant dans les groupes circulait un particulier,
chef des Franciscains d'Alost, qui s'était distingué
la veille Hofstade et parmi les manifestants, se
trouvaient un grand nombre de ses ouvriers.
Devant l'établissement au comte Egmont, lo
cal de l'Association libérale, situé deux pas de
l'hôtel de ville, se trouvait un avocat et conseiller
communal, accompagné de quelques individus,
qui, lorsque les représentants passèrent, donna
lui-même signal des cris. Quelques libéraux exas
pérés sortirent du café, et l'un d'eux lui fit ob
server l'indignité de sa conduite: Vous insul
tez les représentants de la nation, s'écria l'interrup
teur, et nous ne vous laisserons pas continuer.
Une bagarre s'ensuivit, les culottes tombèrent
dru comme grêle et toujours la police s'abstenait
prudemment.
Un renfort de gendarmerie a été demand.'.
A 5 h. 30. l'issue de la séance de la commis
sion d'enquête, la ville était calme; la pluie lom
bail torrents.
La Patrie de Bruges publie un arrêté du bourg
mestre portant suspension du commissaire de police en
chef pour avoir commis une erreur grave et un acte
illégal, l'occasion des troubles du 27 septembre, en
prêtant le concours de la police au commissaire spécial
chargé de l'expulsion des frères de la charité.
Nous verrons ce que dira le gouvernement au sujet
de cet arrêté plus qu'étrange.
i
GARDE CIVIQUE D'APRES.
Conseil de Discipline.
Liste des membres formant le Conseil de Discipline
de la Garde Civique, qui doivent siéger pendant le 4"
trimestre de 1880
MM.Deweerdt, Ch., sous lieut' la 1/2 Batterie.
Fraipont, Maurice, sergent la 2e compagnie.
Mallet, Désiré, caporal la 3'compagnie.
Dumon, Auguste, garde la 2e compagnie.
Membres suppléants.
MM. Goddeliere, Victor, sous lieut' la 4° compagnie.
Brunfaut, Emile, sergent la 2" compagnie.
Isaac, Alphonse, capitaine la 2" compagnie.
Dewaele, Jean, artilleur.
Programme du Concert qui sera donné par la Société
Philharmonique de Poperinghe, sous la direction de
M' E.Van Elslande, dans la Grande Salle des Halles,
au bénéfice du Denier des Ecoles Laïques d'Ypres,
le Dimanche 10 Octobre 1880, 7 heures du soir.
1° Matin, midi et soir Vienne,
ouverture de Concert,
2" Mia Cara, muzurka,
3° Divertissement sur des motifs
d'Offenbach,
4° Intermèzzo pour harmonie
militaire, (idem).
5° Fantaisie sur le pré aux clercs, (J. Bender).
6° Rêve sur l'Océan, grande valse, (Gung'l).
(Von
(E.Van Êîslande).
(idem.
La distribution solennelle des certificats d'études
primaires, obtenus au concours de celte année,
aura lieu en notre ville, le 10 Octobre prochain.
A cette occasion une fête scolaire, avec revue
d'écoles, aura lieu Yprès, sous les auspices de
l'Administration communale.
Pareille fête n'a, croyons-nous, jamais eu lieu
dans nos murs elle sera, nous n'en doutons pas,
acclamée par notre population si sympathique la
cause de l'instruction primaire.
Nous donnons ci-après le programme de la fêle.
HONORÉE DE LA PRÉSENCE
«1e M. le Ministre de l'Instruction publique,
M. le Gouverneur de lu province,
M. Germain,
Directeur général de l'Instruction primaire,
M. Va n Camp, chef du cabinet
de M. le Ministre de l'instruction publique,
MM. Decoeli, Deprez et Morghelynek
Commissaires d'arrondissement,
sous les auspices de
L'ADMINISTRATION COMMUNALE,
l'occasion de la remise des Certificats de capa
citéobtenus au Concours du 5 Juillet dT, par
les élèves des Cantons scolaires de
A 10 1/2 heures du matin. Réunion des élèves,
Place de la Station. Formation du cortège dans
l'ordre suivant
Musique du corps des Pompiers de la ville;
2" Elèves des Ecoles communales de filles
a) Ypres,
b) Autres communes (par ordre alphabétique);
Elèves de l'Ecole communale de garçons de la
ville d'Ypres;
4" Elèves de l'Orphelinat de la ville d'Ypres;
5" Musique de la Société Philharmonique de Pope
ringhe;
6° Elèves de l'Ecole communale de Poperinghe;
7° Elèves des autres communes, (par ordre alphabé
tique).
N. B. Les Sociétés de musique qui honoreront cette
fête de leur présence, précéderont les députations d'élè
ves de leurs communes respectives.
8* Elèves couronnés;
9° Les parents des lauréats et les amis et protecteurs
des Ecoles officielles.
Le cortège se rendra la Grand'Place, par la rue des
Bouchers, la rue au Beurre, la rue de Lille, le Marché
des Fripiers et la rue des Chiens.
La revue du cortège sera faite par les Membres du
Collège échevinal et du Conseil communal de la ville.
MM. les Commissaires d'arrondissement, Les In
specteurs de l'Enseignement primaire, Les Membres