0 FRANCS PAR AN.
010. Dimanche,
40e ANNÉE.
7 Novembre 1880.
JOURNAL D'YPRES ET HE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS.
Le Journal d'Ypres garde civique.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Messieurs les électeurs libéraux dont on
réclame la radiation sont priés de faire par
venir sans retard les significations qu'ils rece
vront, au bureau de l'Association libérale. Us
auront soin de joindre ces pièces les docu
ments propres justifier de leurs droits.
S'ils désirent fournir des explications verbales,
ils trouveront M. le Président sen bureau
les Mercredi, Samedi et Dimanche, entre dix
heures et midi.
BULLETIN POLITIQUE.
Ypres, le 6 Novembre 1880.
Nous recevons de M. le docteur Poupart la
lettre suivante que nous nous empressons
d'insérer dans nos colonnes. Nous apprécions
parfaitement la juste susceptibilité de notre
correspondant et nous n'hésitons même pas
dire que, si nous avions compris les allusions
contre lesquelles il réclame, nofis né les' eus
sions pas accueillies dans notre journal, car
nous rendons un entier hommage l'honora
bilité, la loyauté et l'indépendance de cet
honorable praticien.
Nous n'accueillerons plus du reste ces mé
chantes espiègleries que, sous prétexte de
coopérer au Denier des Ecoles, on glisse dans
nos colonnes sous le voile de l'anonyme et sans
en avoir la moindre responsabilité. Il est
par trop commode de barbouiller le monde,
lorsqu'on peut en endosser la responsabilité
autrui. La Rédaction.
Le Journal d'Ypres consacre, dans son der
nier n°, un long article aux jugements récem
ment rendus par le Conseil de dicipline de la
Garde civique. Notre organe clérical critique
vivement ces décisions qui frappent plusieurs
de ses amis politiques.
Ces critiques on ne peut plus mala
droites démontrent clairement comment les
catholiques entendent l'impartialité en effet,
la conclusion logique de l'article en question
est que le Journal d'Ypres approuverait fort
un jugement qui serait rendu en faveur de
catholiques pareeque catholiques.
Mais ceci n'est rien.
Comment le Journal d'Ypresqui passe
volontiers pour un journal sérieux, peut-il
avancer, avecl'aplomb qui caractérise la bétise,
qu'il est naturel qu'un Garde civiquequi
pour être quasi-militaire n'en est pas moins
citoyen, éprouve une vive répugnance (sic)
prrésenter les armes des hommes qu'il con-
sidère comme les auteurs des maux quide-
y> puis deux ans, affligent le catholicisme en
y Belgique
Il vous répugne de présenter les armes Et
la loi sur la Garde civique, qu'en faites-vous?
Voyez le beau raisonnement: chaque année,
je me vois dans la désagréable nécessité de
laisser chez M. le Receveur des contributions
une certaine somme que je préférerais garder
en poche. Il est vrai que la loi m'oblige
opérer ce versement désormais ce détail ne
saurait m'embarrasser, et, fort de l'autorité du
Journal d'Ypresie ferai observer M. le Re
ceveur, en guise de payement que j'éprouve une
vive répugnance présenter mes jaunets un
homme que je considère comme l'auteur des
désagréables saignées pratiquées mon porte-
monnaie.
Il va de soi que cet honorable fonctionnaire
vaincu par la logique de ce raisonnement
mirifique, me donnera immédiatement quit
tance entière en bonne forme....
Le Journal d Ypres se plaint aussi de
ce que le motif de l'abstention ayant été le
même pour tous, la peine n'ait pas été la même
également.
Voilà un aveu qui certes ne sera pas goûté
par tous les gardes qui ont comparu devant
le Conseil de discipline, et il est fort probable
que ceux d'entre eux qui ont sagement prétexté
d'absences ou d'empêchements variés, trouve
ront que le Journal d'Ypres est de la famille
de certain ours rendu célèbre par le bon La*
fontaine.
Nous serions curieux aussi de connaître
l'opinion du Journal d Y près sur la conduite
de la grande majorité des Gardas civiques ca
tholiques parmi lesquelles figurent tous les
matadors, qui, préférant obéir simplement
la loi et présenter les -armes quand leurs
chefs le leur commandent, ont assisté la
prise d'armes du 10 Octobre. Si les abstention
nistes ont raison, ceux-ci ont tort évidemment:
une petite consultation là-dessus, de la part
du jurisconsulte du Journal dYprr éclaire
rait vivement la discussion
Le mot Révolutionnaires chipotte le Journal
LE
PROGRES
VIRES ACtfUlRlT EUNDO.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sout reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles ettlicz ses correspondants
Pour la France l'Agence tlavus, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf JMosse (Annoncen-Expediiion)
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ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. tr. 6-00
Idem Pour le restant du pays. -i> 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dimude, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
La dissolution des congrégations non autorisées
se poursuit en France avec une énergie et une ra
pidité qui déconcertent le parti clérical, et qui
rendent inutiles ses préparatifs de résistance et ses
velléités de rébellion ouverte la loi. Hier encore
une vingtaine de maisons religieuses dans les dé
parlements ont reçu la sommation des autorités et
ont été fermées. et là quelques incidents bur
lesques ou regrettables se sont produits. Ainsi,
Dijon, le premier président de la cour d'appel,
oublieux de la dignité du magistrat, n'a pas craint
de compromettre sa robe dans la manifestation or
ganisée par les bons pères, en essayant d'intimider
le commissaire de police chargé de l'exécution des
décrets. Il l'a sommé solennellement de faire con
naître les ordres en vertu desquels il agissait et les
noms des ouvriers serruriers, charpentiers, qui
l'aidaient dans l'accomplissement de sa mission. A
quoi l'agent a fait une réponse ainsi simple que
ferme en refusant catégoriquement de donner ces
noms et en exhibant l'arrêté préfectoral qu'il était
chargé d'exécuter. Le magistrat qui s'est si singuliè
rement compromis en celte atîaire a reçu là une
leçon qu'il fera bien de méditer, on attendant que
le gouvernement ait le moyen de lui rappeler plus
efficacement que le premier devoir de tout magis
trat est l'obéissance la loi et le respect des autori
tés qui en incombe l'application. Mais voilà un
commentaire bien significatif des graves paroles
prononcés par M. le procureur-général Dauphin,
et qui hâtera sans doute l'heure tant attendue de
la réforme judiciaire.
Pendant que la police appliquait lés décrets,
dans les départements, le tribunal des conflits était
saisi du premier arrêté de conflit soumis sa sou
veraine appréciation par les jésuites de Lille agis
sant contre le préfet du Nord. Le tribunal a termi
né l'examen de l'affaire, mais il n'a pas pris enco
re de décision. D'après une dépèche de Paris on
croit qu'il demandera la jonction avec les autres
affaires, afin de ne rendre qu'un jugement unique
et décisif sur tous les cas qui lui sont déférés.
Ypres, le lr Novembre 1880.
Monsieur l'Editeur,
Dans les n" du 31 Octobre dernier de§ journaux le
Progrès et de Toekomst, vous avez inséré deux allu
sions des accusations qu'on avait répandues dans le
public et qui m'imputaient nominativement d'abord
d'avoir adressé une lettre mon fermier de Voorme-
zeele pour l'empêcher de se rendre avec la musique de
cette commune la fête scolaire d'Ypres et ensuite
d'avoir coopéré la dislocation de cette société.
J'ignorais même que mon fermier Henri Dehem cul
tivât l'art musical et fit partie de cette société.
Je déclare donc ces accusations et ces insinuations
de la plus insigne fausseté et les considère comme
l'expression d'une hypocrite et méprisable malveillance.
J'attends de votre obligeance l'insertion de ma pro
testation dans les prochains n°' de vos deux journaux.
Recevez, Monsieur l'Editeur, l'assurance de ma par
faite considération. A. POUPART.