^}o 611. Jeudi,
11 Novembre 1880
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL 1) 'Y PRES L T DE L'ARRONDISSEMENT.
LES FEMMES Ql! TUENT.
Messieurs les électeurs libéraux dont on
réclame la radiation sont priés de faire par
venir sans retard les significations qu'ils rece
vront, au bureau de l'Association libérale. Ils
auront soin de joindre ces pièces les docu
ments propres justifier de leurs droits.
S'ils désirent fournir des explications verbales,
ils trouveront M. le Président se n bureau
les Mercredi, Samedi et Dimanche, entre dix
heures et midi.
40e ANNÉE.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES acguirit EUNDO.
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ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 39.
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CHEMIN DE FER. <lr Octobre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Pô péri n ghe-ll.izebrorick. li-20. 12-07. 6-47.
PopFnnghe. (>-2(K 9-07. i)-£>o. 12-07. 2-4.)
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-52. - t 1-20. - 2-40. - 5-25.
Houters. 7-43. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 5-39.(i-27.
BULLETIN POLITIQUE.
Les Chambres françaises se réunissaient hier en
séance extraordinaire. Dès avanl-hier l'animation
était grande la Chambre des députés où beaucoup
de membres de la gauche s'étaient donné rendez-
vous pour examiner la situation politique. Il sem
ble toutefois que les réunions n'ont donné aucun
résultat la gauche républicaine, qui a tenu une
séance régulière, n'a voulu prendre aucune résolu
tion avant de connaître le programme du gouver
nement. La réunion ne s'est pas prononcée sur la
proposition de M. Bambergcr, tendant demander
une enquête sur le cas du général de Cissey.
Chaque année l'époque des chasses on dit que le gibier
diminue et, nonobstant, chaque année le nombre des chas
seurs augmente. Depuis quelque temps 1rs dames elles-mêmes
se font chasseresses. Un écrivain de lalrnt, M. de Cherville,
proteste dans les lignes éloquentes qui suivent, contre la ma
nie nouvelle des grandes dames de faire le coup de ftisjl.
Je ne saurais vous dire la part qui revient au livre de
M. Alexandre Dumas dans la contagion, mais il est incontes
table que le clan des femmes qui tuent prend des propor
tions de plus en plus considérables. Hâtons-nous d'ajouter
que les recrues que je signale dans le bataillon des impitoya
bles n'en sont encore qu'au gibier c'est des chasseresses que
nous entendons parler leur nombre croît et se multiplie sans
cesse une ou plusieurs belles dames guêtrées de cuir figu
rent toujours, le fusil au poing, parmi les héros des grandes
journées cynégétiques dont les feuilles du sport enregistrent
les fasles dans leurs colonnes. Vous m'accuserez peut-être de
mauvais goftt, vous êtes même libre de supposer que mou ju
gement n'est point exempt de l'humeur atrabilaire d'un vété
ran sur le retour ;,je ne vous confesserai pas moins que celle
masculinisalion du sexe faible ne me cause aucun enthousias
me, si charmant que soit le sujet sur lequel elle s'opère.
Il y a des anlécédents qui datent de loin, j'en conviens, h
commencer par Diane, la chaste. Mais eefin, quand plagier
les attributions de la déesse, on peut prétendre qu'il y avait
L'Union républicaine avait examiner une pro
position de M. Ballue, relative la fixation de
l'ordre du jour. On assure que l'Union, soutenue
par l'extrême gauche, demandera la discussion
immédiate de la réforme de la magistrature, de
l'abrogation du Concordat, ainsi que des autres
propositions relatives la question religieuse.Tout
ceci présage des débats très animés.
Mardi, 9 Novembre. La rentrée des Cham
bres françaises n'a pas porté bonheur au cabinet
présidé par M. Jules Ferry. La session s'ouvre sur
une crise ministérielle.
Incident imprévu et qui ne s'explique pas enco
re avec une suffisante clarté.
La Gazette de Cologne annonce, dans un télé
gramme particulier, que deux autres membres de
la minorité du tribunal des conflits, MM. Paul
Pont et Almefas-Latour, ont donné leur démission.
Le nombre des membres du tribunal est donc ré
duit 3, mais il ne tardera pas être complété.
Comme nous nous y attendions, un télégramme
annonce que la comédie de Tarascon a pris (in. Les
prémonlrés sont expulsés de l'abbaye du Frigolet.
Les moines s'étaient ménagé une porte non barri
cadée pour leurs communications avec les amis du
dehors. C'est par cette issue que, hier matin, la
force armée a pénélré dans le couvent. Il n'y a
point eu de résistance sérieuse.
Un important procès politique, qui durera une
dizaine de jours, a comtnencéVendredi Sl-Pélers-
nourg. Une cour martiale juge un grand nombre
d'individus prévenus d'affiliation la secte redou-
mieux prendre; il est incontestable que les aventures qu'elle
dut ses campagnes de chasse n'eussent pas laissé que d'être
quelque peu compromettantes pour de simples mortelles peut
encore alléguer des txemples pris sur les marches des trônes;
cette fois encore c'est le fabuliste qui nous apprend combien
il est malsain de chercher si haut ses modèles. Que quelques
grandes daines se passent la fantaisie de se poser eu Nemrods,
l'inconvénient esl médiocre; circonscrite, l'excentricité n'est
point déplaisante, elle peut même servir de préservatif en
revanche, il serait vraiment fâcheux que, sous prétexte qu'elle
vient d'en haul, la maladie se propageât outre mesure et en
vahit les couches secondaires de la société le charme de la
femme n'a pas plus que sa dignité, gagner cette nouvelle
mascarade.
Nous ne croyons pas verser dans la sensiblerie en préten
dant que ces massacres de lièvres, de faisans, de perdrix, exé
cutés par des mains élégantes, produisent toujours une im
pression de répugnance. La cuisinière, la fille de basse-cour
fout pis avec les poulets, 1rs canards auxquels elles coupent
la gorge; mais c'est leur métier, et il est l'envers de l'idéal
auquel une femme du monde vise toujours soit par sa coquet
terie, soit par sa distinction, soit par son esprit; cet idéal,
lorsqu'elle tOei'elle l'abdique. Le foudroiement du coup de
fusil sauvegarde, il esl vrai,quelquefois la sauvagerie de l'ac
tion commise, quelquefoisil l'accenlued'un forfait lamentable.
L'i garde n'est pas toujours là pour donner le coup de grâce
l'oiseau démonté par madame. Je me souviens d'avoir vu
une de ces chasseresses, très-jolie et très aimable femm bri-
table des nihilistes. Des charges graves pèsent sur
la plupart d'entre eux: le meurtre du prince Kra-
potkine. gouverneur de Kief complicité dans
t'attentai de Solowieff contre la vie de l'empereur
Alexandre tentative de faire sauter le train impé
rial près de Moscou établissement de mines
Alexaiidrovsk et Odessa explosion du Palais
d'Hiver établissement dans la capitale d'une im
primerie secrète et opposition armée au moment
de la fermeture de celle imprimerie congrès
nihiliste de Lipelsk, où la question de la création
des ressources pour la propagande révolutionnaire
a été discutée. Des échantillons de dynamite, des
révolvers. une machiue imprimer se trouvent
parmi les pièces conviction.
La cour martiale est présidée par le général-
major Leicht et se compose de six membres ordi
naires et de six membres suppléants, ces derniers
tous colonels de la garde.
La dissolution de la Skoupchlina serbe a été
annoncée cette place elle était, devenue inévita
ble, la majorité de cette assemblée législative étant
entièrement dévouée au cabinet qui vient de som
brer.
La principale préoccupation du ministère est
naturellement le compromis conclure avec l'Au
triche- Hougrie. On assure que le ministre des
finances, M. Mijalovics, se rendra Vienne pour
conduire personnellement les négociations.
Des lettres de Lisbonne donnent comme probable
et prochaine une crise ministérielle et la retraite
du cabinet libéral, en raison des dissidences d'opi
nion sur les finances au sein de la majorité parle
mentaire.
ser gaillardement contre le talon de sa botine le crâne d'une
perdrix blessée, qui, entre ses doigls agitait convulsivement
ses ailes elle restait joli, elle restait aimable après comme
devant l'exécution; mais, pour celui qui en avait été le témoin
attristé,elle était devenue moins femme. Et il y a des agonies
bien autrement émouvantes, celle du lièvre, par exemple:
blessé, quand on le saisit, il jette des cris aigus que l'on croi
rait poussés par la vjix d'un enfant; je doutefortqu'unemère
puisse les entendre sans frissonner.
J'ai été acteur daos une scène autrement tragique je vous
demande la permission de vous la raconter. J'avais alors dix—
huit ans, et j'étais posédé d'uue rage de chasse, que les nom
breuses années qui se sont écoulées depuis n'ont pis tout
fait amortir. C'était dans les bois clairsemés, maigres, rabour*
gris de la rive gauche de la Loire, aux environs de Blois; je
marchais dans un gaulis d'une vingtaine d'années, lorsqu'un
chevreuil bondissant d'un buisson de grnels parfit devant
moi mon coup de fusil je levis tourbiiionnerplusieurs fois
sur lui-même et tomber dans une clairière. Je ne tuais pas de
chevreuils tous les jours, j'éprouvai une sensation qui tenait
du délire jetant fusil, carnassière, tout cr qui me gênait pour
courir, je m'élançai pour prendre possession de ina proie. Je
trouvai le chevrueil dans la clairière, mon piomb lui avait
brisé 1rs reins un peu au-dessus du bassin il oc pouvait
s'échapper, mus il n'était pas mort redrrssrr snr ses patte*
de devant, appuyé sur son train de derrière désarlicii'é, il
me regarda avec ses grands yeux effarés en soufllinl bruyam-
tn.nl,