M® 621. Jeudi, 40e 16 Décembre 1880. 6 FRANCS PAR AN. i JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Avis au public. Le clergé révolutionnaire. AUC£« PARAISSANT LE JELDI ET LE DIMANCHE. vires ACâuiRET EUNDQ. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles éfcliez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse. Paris. Pour l'Allemagne,-l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Hudolf Mosse (Annoncen-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C° 30 Cornhill, E C et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez JSygh et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelbinghillc et Ca', 38, Park Row-New-York. Les 'personnes qui prendront un abonnement pour 1881 en faisant parvenir notre bureau un mandat-postal de 6 fr.pour l'arrondissement et de 7 fr. pour la reste du Pays, recevront notre feuille gratis jusqu'au nouvel an. BULLETIN POLITIQUE. La Chambre française a terminé avant-hier la discussion du budget des cultes, qui a été adopté par 367 voix contre I. La droite a manifestée par l'organe de M. le duc de Larochefoucauld-Bisaccia son intention de s'abstenir, par le motif que ce budget consacrerait les procédés inquisitoriaux du gouvernement. Une dernière lutte oratoire a été livrée au sujet d'un amendement supprimant l'impôt sur le papier destiné a l'impression des journaux; cette proposition toutefois, a échoué par 263 voix contre 132. La session ne pourra guère être close avant le 24, le budget des dépenses, que le Sénat a modi fié, devant revenir devant la Chambre des députés. Elles sont bien sombres, bien inquiétantes, les nouvelles arrivées avant-hier de la capitale du Royaume-Uni. Elles renseignent une réunion des ministres qui s'est occupée des affaires d'Irlande et accréditent la crainte que le gouvernement ne doive agir avec énergie pour rétablir dans l'île- sœur la sécurité des personnes et des propriétés. Nous ne croyons pas une convocation anticipée du Parlement au moment où les fêtes de Noël vont se célébrer dans toute l'Angleterre; mais un télé gramme parle de la retraite probable de MM. Briglit et Chamberlain, les membres radicaux du cabinet. La Chambre prussienne a discuté avant-hier le budget de l'instruction publique, qui n'a offert qu'un intérêt restreint. Les catholiques ont protesté, comme ils le font chaque année, contre l'obligation imposée aux élèves en théologie de passer un examen devant une commission d'Etat; d'autres députés ont signalé et blâmé la participation aux leçons des gymnases d'élèves non suffisamment préparés pour suivre les cours avec fruit, et le ministre de Pullkamer s'est associé ces plaintes. Ypues, le 13 Décembre 1880. Lorsqu'à Ypres, l'administration commu nale revendiqua la mise en possession de l'é cole Lamotte, indûment et illégalement occu pée par 25 religieuses, le Journal d'Ypres et tout le clan clérical jetèrent des Cris d'in dignation et accablèrent nos magistrats com munaux de toutes les épithètes si familières aux gens d'Eglise. La ville poursuivit ses droits, et l'affaire eut été jugée sur les bancs, sans la trouvaille de cette fameuse contre loi laquelle s'accro chèrent avec bonheur deux des plus forts ju risconsultes de la magistrature. La cour d'ap pel et la cour de cassation rejetèrent tous les moyens invoqués contre la demande de la ville, et la loi ne tarda pas recevoir sa plei ne exécution. L'histoire enseigne que le parti clérical ne reconnaît d'autre autorité que celle des Evê- ques.et ne respecte d'autres lois que celles qui sont revêtues de la sanction épiscopale. En France, il dicte les jugements certains tribu naux et cours, et il ne dépend pas de lui si la magistrature belge s'est pas encore flétrie par le même souffle de corruption. Il rie faut donc pas s'étonner en voyant dans un grand nom bre de communes, les couvents qui sont en possession d'immeubles dépendant d'ancien nes fondations, refuser de les abandonner la libre disposition des administrations, mal gré que le droit de celles-ci ne puisse plus être l'objet d'une contestation sérieuse. Nous venons d'apprendre que ces adminis trations ont cité les religieuses occupant les campagnards s'exposent au feu et la prison, ces braves écrivassiers boivent leur santé un fin Bourgogne vieilli dans les caves des presbytères. biens de diverses fondations devant Monsieur le Président du tribunal de cette ville, siégeant en référé, et que ce magistrat, par une ordon nance exécutoire par provision nonobstant opposition ou appel, a autorisé ces administra tions se mettre en possession des bâtiments et dépendances occupées indûment et illégale ment par les couvents, et expulser toutes les personnes citées ou non citées, connues ou non connues qui s'y trouveront, avec tout ce qui leur appartient. Le clergé se soumettra-t-il cette ordon nance Il faudrait ne pas le connaître pour l'espé rer comme nous l'avons dit plus haut, les arrêtés royaux et les décisions judiciaires qui ne consacrent pas les prétentions cléricales ne méritent ni obéissance, ni respect. D'ailleurs, quelle chance pour les matadors du parti clé rical d'avoir 1 occasion de faire du scandale sans compromettre leur peau Ils prêchent la résistance, et pendant que les malheureux Les journaux épiscopaux, tout effrayés du rôle par trop révolutionnaire, joué par le clergé, en Belgique comme en France, en Irlande, partout, voudraient bien effacer les faits désormais acquis l'histoire, cl nous peindre un clergé fantaisiste, tout préoccuppé de ses devoirs, respectueux de l'autorité et ami de l'ordre et des lois. Le clergé, disent ces bons journaux, a bien fondé des écoles catholiques en Belgique et a cher ché détourner l'enfance des écoles communales. Mais là s'est borné son rôle et il faut ne jamais assister aux sermons des prédicateurs, pour leur prêter des pensées de résistance factieuse l'auto rité et aux lois. Et les pieux journaux ajoutent que jamais aucune religion n'a plus prêché la soumission au pouvoir légitime que le christianisme. Il est possible, il est même certain que le christia nisme a prêché et prêche encore la soumission au pouvoir légitime, mais il est non moins certain qu'en général les prédicateurs ne prêchent pas le christianisme, mais le cléricalisme, c'est-à-dire une doctrine de discorde et de rébillion la loi et au pouvoir légitime. Faut-il rappeler les déclarations par trop com promettantes des mandements menaçant Léopold 11 du sort de Joseph II et d'Orange? Faut-il reproduire ici tous les témoignages recueillis dans l'enquête! Faut-il citer ces prêtres, disant: Nous voulons la révolution, nous cherchons la révolution et nous laurons. Si vous aviez du cœur, vous prendriez votre fusil et vous iriez Bruxelles tuer le Roi et les mi nistres. Il vaut mieux tuer un homme que de voter pour un libéral. On ne doit pets obéissance aux lois contraires la loi de Dieu, etc., etc. (Lisez la volonté du clergé). Faut-il répéter le langage factieux de l'Etudiant catholique organe cte l'Université de Louvain, appelant la guerre civile de ses vœux? Faut-il enfin récapituler tous les actes d'insoumission et de résistance illégale des administrations cléricales? A quoi bon? Tout cela est présent l'esorit de tous, tout cela est consigné dans les documents de l'enquête parlementaire et rappelé en termes géné raux dans le discours du Trône et les adresses de nos Chambres législatives, qui constatent le droit et LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7_qo Tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue de Dixmude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. O-iO Réclames: la lignefr. 0-25. CHEMIN DE FER. (I- Octobre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langheraarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-59.6-27.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1