Un Germiny brugeois.
Nouvelles locales.
le devoir du gouvernement de faire respecter la
légalité partout le monde. Allusion directe l'alti
tude révolutionnaire du clergé.
En prétendant que celui-ci prêche la soumission
au pouvoir civil et aux lois, les journaux de l'évè-
cbé ne font qu'indiquer ce qu'il devrait faire, et
non ce qu'il fait.
Les journaux lénébrions excitent les innocents
villageois la résistance outrance, lorsqu'ils ne
les poussent pas ouvertement la révolte.
C'est ainsi que la Patrie disait dans un de ses
derniers numéros Nous apprenons avec bonheur
qua Lendelede, comme Courlrai, Meulebeke
et dans beaucoup d'autres localités, on poussera
la résistance légale jusqu'au bout.
A notre tour, dit La Vedette, nous espérons
que le gouvernement ne tardera pas diminuer
quelque peu le bonheur de la Patrie, en mettant
ses bons amis cléricaux des députations perma
nentes et des conseils communaux dans l'impossi
bilité de pousser la résistance plus loin. La situa
tion créée eo Belgique par les amis de la Patrie
qui la rendent si heureuse, est violente et révolu
tionnaire; elle ne pourrait se prolonger longtemps
sans compromettre la sûreté de l'Etat. Il est donc
urgent qu'elle se modifie sans retard.
Nous lisons dans le Journal de Brcgks.
Le sieur Reyns, maitre de chapelle de la Cathé
drale et chef de musique de la Concordea été, on
le sait, condamné, par la cour d'appel de Gand,
quinze jours de prison, du chef d'injures aux
agents de la force publique, lors de l'émeute du 27
septembre dernier.
Le sieur Reyns subit en ce moment sa peine;
c'est fort bien. Mais on assure que, dans l'intention
de faire de nouveau du bruit et de provoquer des
désordres, les amis de M. Reyns organisent, au
moyen d'une souscription, une démonstration pour
le jour de sa sortie de la prison, où l'on irait le
prendre eu cortège. On offrirait au martyr un beau
cadeau et on lui doonerait une brillante sérénade.
M. Visart autorisera-t-il cette nouvelle insulte
la justice? Laissera-t-il exciter nos populations
ouvrières sortir de leur calme et provoquer peut-
être de nouveaux désordres?
Qui sait? Le passé ne nous rassure pas, et
quand nous entendons un chef de file du parti
clérical appeler la révolte aux lois «de magnifiques
et salutaires explosions de l'indignation nationale»,
nous sommes heureux de voir la direction des
affaires publiques enlevée pour longtemps un
parti que l'abime attire et qui y aurait entraîné le
pays avec lui.
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Nous lisons dans l'Economie de Tournai
On annonce que le gouvernement a l'iotention
de présenter aux Chambres un projet de loi relatif
l'inspection des couvents. Naturellement la presse
cléricale jette feu et flammes contre ce projet qu'elle
ne connaît pas encore. Au moment où elle se met
si fort en colère, il se produit, dans l'arrondisse
ment judiciaire de Tournai, un fait qui tend
prouver qu'une proposition semblable pourrait
avoir parfois son utilité.
Le parquet de Tournai vient de faire une descente
au couvent des Carmélites Ath. D'après ce qu'on
raconte, une jeune fille serait entrée dans cet éta
blissement religieux, et sa présence n'aurait pas
été signalée la police locale conforméments aux
lois et règlements sur la tenue des registres de
population.
On ajoute que le père aurait vainement réclamé
la sortie de son enfant, et que M. le commissaire
de police aurait été impuissant obtenir la preuve
de la présence de la jeune fille dans le couvent en
question, et l'accomplissement des formalités lé
gales si sérieusement rappelées naguère par M.
l'administrateur de la sûreté publique l'attention
des autorités.
Voilà ce qui se raconte Ath. Qu'y a-t-il de
fondé dans tout cela Nous n'en savons rien
encore. Ce qui est certain, c'est que le parquet de
Tournai s'est ému de ces bruits et a voulu savoir
quoi s'en tenir nous connaîtrons probablement
bientôt le résultat de l'enquête laquelle il se livre
en ce moment.
S'occupant, dit l'Echo du Parlement, de la
question de l'inspection civile des couvents
question sur laquelle nous avons publié il y a quel
que dix ans des lettres fort remarquées le Bien
public laisse tomber de sa plume Ses lignes sui
vantes qui dénotent un état d'esprit inquiétant
Une révolution parce que le pouvoir civil pren
drait des mesures pour assurer la liberté indivi
duelle des membres des corporations religieuses et
chercherait dans ce but savoir ce qui se passe
dans l'intérieur des couvents! Que le Bienpublic
ne s'exalte pas inutilement; ce ne sera jamais pour
un pareil motif que la Belqique catholique ou
non se lèvera frémissante et indignée.
II y avait longtemps que Dame Themis avait
l'œil ouvert sur les agissemeuls de certains indivi
dus connus assez notoirement pour se livrer aux
exercices qui ont rendu célèbre certain comte de
Germiny.
Ses investigations indiscrètes viennent d'aboutir,
Vendredi, elle a mis la main au collet de certain
Van Caillie, marchand de vins.
Ce vilain personnage, qui était en odeur de sain
teté près des chefs du parti épiscopal, avait pour
victimes, entre autres, des garçons de 12 13 ans.
Voilà un nouveau Martyr de la morale indépen
dante... dos petits frères
(Avenier des Flandres)
S'il reste encore en Belgique un peu de sang géné
reux et viril, cet outrage ne se traduira jamais en loi
sans provoquer une magnifique et salutaire explosion de
l'indignation nationale 1
Mais si, ce qu'à Dieu ne plaise, la Législature ra
massait ces viles accusations et si elle osait en faire
l'exposé des motifs d'un projet de loi dicté par les loges,
oh! alors, nous en avons la confiance, la Belgique ca
tholique se lèverait frémissante et ferait un inexpugna
ble rempart aux pacifiques légions qui sont tout la fois
sa meilleure sauvegarde, sa plus belle gloire et le gage
le plus efficace de son avenir et de son salut.
■-rrra iSBTig fi*-
VILLE D'YPRES. conseil commcnal.
Séance publique du 11 Décembre 1880.
Présents Messieurs L. Vanheule, Bourgmestre-Pré
sident; H. Bossaert, Echevin A. Soenen, Th. Cornette,
L. Van Alleynes, A. Brunfaut, A.Beaucourt, F. Gravet,
J. de Codt, J. Creton, Conseillers Ferd. Van Daele,
Secrétaire.
La séance est ouverte 5 h. 10 m.
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de
la séance du 20 Novembre dernier. Adopté.
M. le Président dépose le compte pour l'exércice
1879 des Hospices civils.
Renvoi la 2* commission.
Le Conseil donne d'urgence un avis favorable pour
autoriser le Bureau de Bienfaisance faire remploi d'un
capital de 1030 francs.
Même disposition pour une demande des Hospices
civils tendant pouvoir ester en justice pour défendre
sur une demande en partage ou pour la vente de plu
sieurs biens indivis.
Le Conseil avise favorablement pour approbation
par la Députation Permanente les clauses particulières
pour vendre, au profit des Hospices civils, les taillis et
sapins pour l'ordinaire de 1881, se trouvant dans les
bois soumis au régime forestier et sur d'autres proprié
tés, ainsi que le cahier des charges pour la vente d'une
grande quantité d'arbres nuisibles, morts ou hors de
croissance.
Le Conseil autorise le Collège passer avec les
Hospices un acte notarié pour l'échange de deux parcel
les de terrains, l'une appartenant la Ville et sise
l'Est de la chaussée de Menin, l'autre appartenant aux
Hospices et incorporée dans la cour de l'Ecole Lamotte.
Sur la proposition du Collège, le Conseil approuve
1" Le procès-verbal de la location de diverses pro
priétés et du droit de récolte des herbages croissant
sur les promenades publiques, tenue le 7 Décembre
courant.
2e Le procès-verbal de la vente d'arbres tenue
Dickebusch, le 8 Décembre c' et ayant produit la somme
principale de 2,675 fr.
3° Une convention de passage au profit de M. J.
de Ghelcke, propriétaire St-Omer, sur la digue de
l'étang de Zillebeke.
4° Une convention de passage au profit de, M. La-
piere-Froidure, sur une parcelle de terre faisant partie
de la rive Sud du ruisseau de Dickebusch, pour l'ex
ploitation de sa briquette rie, sise près du cabaret Les 3
Cornets.
5° La location au sieur Emile Gheysens, charpentier,
d'une poterne,sise l'extrémité de la rue des Boudeurs,
6* La location M. Myle-Vander Meersch, chapelier,
du droit de pêche dans les eaux et fossés de la ville.
7* La location au sieur Pierre Collet, du droit de
pêche dans l'étang de Zillebeke.
M. le Président propose au Conseil, de ratifier une
décision prise par le Collège, d'exploiter en régie la
récolte des herbages croissant sur les îlots qui se
trouvent dans les fossés de la ville.
Le Collège a pu constater que le mode de location
publique suivi jusqu'ici était moins avantageux, et que
d'un autre côté, les locataires avaient des tendances
transformer la destination de ces terrains. L'exploitation
en régie parait être plus avantageuse parce que laVille
pourra facilement, au moyen de ses barquettes, fumer
les herbages, ce qui augmentera le rendement et en
même temps permettra de supprimer les ponceaux
existant aujourd'hui. D'un autre côté, il importe, pour
la beauté des promenades, que ces Ilots ne produisent
que des herbages.
Approuvé.
M. l'Echevin Bossaert donne lecture du rapport
présenté au nom de la 2e commission, sur le partage de
la fondation de Messer, Salomon et consorts, dite Ecole
de St-Sébastien. D'après les rétroactes de cette affaire,
il s'agit pour leConseil de donner son avis sur la quotité
qu'il conviendrait de finir respectivement, comme étant
la part des Hospices Civils, de la Ville, et du Bu
reau de Bienfaisance la dite fondation, d'après l'avis
du Gouvernement, pouvant être considérée comme
ayant un caractère mixte de bienfaisance, de charité et
d'enseignement. L'Administration des Hospices con
sultée, émit l'avis d'attribuer elle même la moitié du
capital et de partager l'autre moitié entre la ville et le
Bureau de Bienfaisance. Cette dernière Administration,
aujourd'hui en possession régulière du capital, a émis
l'avis que les fonds dont elle est légalement et légiti
mement propriétaire,doivent demeurer en sa possession
et que ce serait sans droit qu'elle se verrait forcer d'en
opérer le remboursement.
Sur les conclussions conformes de la 2" commission,
le Conseil partage la manière de voir du Bureau de
Bienfaisance, et décide que cette Administration doit
être maintenue en possession de l'intégralité du capital
dont s'agit.
Comité secret.
Le Conseil fixe les sommes payer au profit des
pauvres par divers concessionnaires de terrain au
cimetière communal (art. 39 du règlement du 14 Jan
vier 1870 sur les Sépultures).
Il procède au renouvellement triennal du Collège
des répartiteurs du droit de patente et la nomination
d'un nouveau membre en remplacement de M. H. Fla
mand, décédé.
Sont désignés MM. Van Alleynes, Louis,
Bouckenaere, Louis,
Du val, Ives,
Dewaeghenaere, Ch.,
Hallynck, Ch.
Le Conseil donne un avis favorable sur une de
mande des Hospices civils tendant être autorisés
donner en prêt un capital de fr. 25,000 sur garantie
hypothécaire.
L'ordre du jour est épuisé.
La séance est levée 6 h. 45 m.
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