Experientia docet
Nouvelles locales.
pu être conjuré, gràcc l'activité déployée par les
administrations publiques et le dévouement des
riverains.
Dans les environs de Bruges, les eaux du sud
n'ont plus baissé depuis bier, par suite des nouvel
les pluies.
Les eaux du Rivierljc sont restées 60 centimè
tres sous le niveau des eaux observées au plus fort
de la crue, de sorte que les terres d'Oostcamp,
Ruddervoorde et Waardamuie ont été beaucoup
soulagées lus routes n'y sont plus submergées.
A partir d'aujourd hui une nouvelle voie ferrée
sera placée qui empêchera le transbordement des
voyageurs l'aqueduc d'Oostcamp, écroulé parla
fore des eaux.
On nous écrit d'Ypres, le 25 décembre: Je
reviens de Comme» qui est tout fait inondé elles
eaux nionleut toujours.
Il en est de mëtne dans le Furnes-Ambacbt.
A Klzcndaiume sur la route d'Ypres Furnes,
l'eau passe au-dessus du pavé.
Plusieurs tranchées se sont faites dans la rou
te de Loo Rcningbe pour faciliter l'écoulement
des eaux. On craiont sérieusement pour la digue
de l'Yser, près de l'ancien fort de la Knocke. Nuit
et jour on transporte des piquets de fascines, de la
paille vers Nieuwcapelle pour renforcer la digue.
D;*s baquets remplis de terre stationnent près des
endroits menacés. Dans plusieurs fermes, les bes
tiaux et des chevaux ont deux pieds d'eau dans
leurs écuries. C'est épouvantable; pourvu que cela
s'arrête. Il n'y a jusqu'ici que des dégâts matériels
déplorer.
A Ypres. l'Yperlée s'est, près du canal, rréé
un nouveau lit. Plusieurs travaux exécutes sont
emportées; l'on peut traverser le canal sur les u-rres
qui sont jetées; la navigation sera interrompue,
pendant plusieurs mois.
On nous écrit de Reniughe, le 26 décembre,
6 b. 48 minutes du soir: 200 soldats sont arrivés
et travaillent activement renformer la digue de
l'Yser menacée en plusieurs endroits, etsous la di
rection de deux ingénieurs.M. le Gouverneur de la
Flandre occidentale est sur les lieux et y est resté
en permanence la nuit dernière. Si lèvent passe du
nord au sud, certes le Furues-Ambacht est perdu
et 38 communes seraient inondées.
On écrit de Réniogbe, 26 décembre, au même
journal
Le gouverneur est toujours sur les lieux. Un
grand nombre de soldats du génie et des mines
sont arrivés, et travaillent activement renforcer
la digue.
Deux cantonniers se sont noyés hier, dit-on
outre les troupes. 300 personnes travaillent nuit et
jour la situation n'a donc point changée.
Nous lisons dans la Chronique, du 23 courant
La ville d'Ypres vient d'être affligée par un dou
loureux spectacle. Au mépris de toute pudeur et du
prestige sacré de la Sainte-Eglise, des magistrats
sans entrailles viennent de faire asseoir sur les
bancs du tribu al correctionnel, comme de vulgai
res délinquants, des jeunes catotins d'un chic su
prêmela fleur des pois de l'Université catholi
que de Louvain.
Ces excellents jeunes gens avaient trouvé spiri
tuel et de bon goût d'insulter le ministre de
l'instruclio i publique, le gouverneur et le bourg
mestre alors qu'ils étaient dans l'exercice de leurs
fonctions, lors de la revue scolaire du mois d'octo
bre dernier. Ils avaient de plus le noble courage
d'insuller une pauvre et honnête institutrice...
Il y avait cinq prévenus trois étudiants en
droit de l'Université catholique, un instituteur clé
rical i'l un séminariste de Saiut-Trond. Trois
ont été acquittés: deux condamnés. Le minis
tère public, dit-on, a interjeté appel minimd.
L'un des condamnés, jeune homme imberbe
encore, mais portant la tète haut, répond au nom
de Baus il eu a pour 100 francs d'ameude du
chef d'injures envers le ministre, et pour 50 francs
d'amende du chef d'injures envers l'institutrice.
Le second, qui porte la tète encore plus haut
que le premier, s'appelle Weyland. Son lot se
compose de 50 francs d'amende pour injures en
vers le ministre et de 26 francs d'ameude pour in
jures envers l'institutrice.
Ces messieurs auront pris là une leçon de droit
pratique qui leur restera sans doute gravée dans la
mémoire mieux que les leçons théoriques de leur
professeur Périu.
Eœpérientia docet.
Ceci, c'est effrayant. On raconl; qu'il y a encore,
malgré les épurations, radiations, etc., près de mille
noms inscrits sur la liste des décorations du seul
ministère de 1'iotérieur.
On est occupé tâcher de faire un peu de jour
dans ce fouillis.
Si c'est difficile, on le comprend. Arriver sup
primer cinq ou six cents décorations en se faisaat
le moias d'ennemis possible joli problème pour
un ministre. (La Gazette).
Une amusante drôlerie de YOpinion d'Anvers,
qui, rapportant la nouvelle de la création, eu Bel
gique, d'une agence ecclésiastique, ajoute;
Nous sommes en m» sure do compléter cette
information. L'agence en question sera dirigée par
iMgr Tricoche, évêque in partihus de Scherreweg-
opolis, ayaut comme coadjuteur .M. l'abbé Cacolet,
de la Cie de Jésus.
L'Ami de l'Ordre... des Jésuites vieut d'éprou
ver une émotion formidable.
Il a laissé tomber ses regards sur le budget de
la dette publique pour l'exercice 1881 et il a con
staté avec horreur qu'en dix ans ce budget avait
subi une augmentation de 41,519,000 francs.
Rien n'est plus exact. Seulement Y Ami oublie
un tout petit détail, qui a bieu son prix cependant.
Eu 1870, les libéraux renversés du pouvoir,
léguaient aux cléricaux un budget de la dette pu
blique de 42,680,000 francs seulement et un
encaisse de 86 millions.
Huit ans après, les cléricaux, culbutés leur
tour, léguaient aux libéraux un budget de la dette
publique de 77,421,000 francs, une caisse vide et
un déficit qui se chiffrait par un nombre respecta
ble de millions.
L'écart entre les deux situations financières était
de plus de 130 millioas complètement la charge
des grands hommes qui, de 1870 1878, avaient
représenté au pouvoir Nosseigneurs les évèques.
Méditez ces chiffres, Ami de l'Ordreet ne
venez plus verser sur le denier du contribuable
vos pleurs de crododile bien pensant. (Economie).
Ou lit dans les journaux industriels:
Dix millions de bénéfice Le bruit court qu'un
ingénieur vient de trouver le moyen de fabriquer mé
caniquement la vraie dentelle la main.
C'est une invention considérable, après laquelle tous
les ingénieurs mécaniciens courent depuis longtemps.
Le travail du métier serait identiquement le même que
le travail la main. Nous reviendrons sur cette décou
verte, qui n'a d'égale que le métier Jacquard et qui,
comme lui, va provoquer une véritable révolution in
dustrielle.
Il parait que déjà une maison américaine offre 5 mil
lions du brevet des Etats-Unis, et qu'un banquier an
glais offre la même somme du brevet pour les Iles-Bri
tanniques.
Voilà un inventeur qui n'a pas perdu son temps.
Le progrès marche! Il va sans cesse en avant! Il
devait finir par emporter avec lui la dentelle la
main, pour lui substituer la dentelle la mécani
que.
L'industrie linière était, il y a trente cinq ans,
dans la même situation que celle dont l'industrie
dentellière est menacée Toutes les deux soni
éminemment flamandes. La mécanique commen
çait être appliquée au filage et au tisage même du
lin. On disait aux gouvernements: Preuez garde!
une crise terrible se prépare, l'industrie la main
devra céder la place l'industrie mécanique, ei
alors que deviendront vos fileuses et vos tisse
rands?
Le ministère des six Malous, qui administrait
alors, ne s'en préoccupa nullement. 11 laissa gros
sir l'orage; on entendit même un représentant des
Flandres, répondre aux inquiétudes que manifes
taient certains représentants que la salive des filcu-
ses communiquait au fil des qualités contre les
quelles le fil mécanique ue pourraient jamais
lutter.
Certes, il y avait quelque eliose de patriarcal
dans cette industrie du foyer laquelle concourait
toute la famille, qui semait, récoltait, travaillait,
filait et tissait de lin mais ces vertus domestiques
n'empêchèrent pas la crise d'éclater. Elle fut lerri-
ble! C'en était fait du rouet de la fileuse et du mé
tier la main. Une misère horrible se déclara dans
nos populations. On vit des bandes affamées se di
riger vers Bruxelles, pour demander du travail et
du pain, et la capitale, effrayée ferma ses portes
devant cet exode.
Le ministère libéral du 12 août dut prendre de
grandes et généreuses mesures pour la transforma
tion de l'industrie.
Aujourd'hui, dit le Journal de Brugessi la
nouvelle industrielle que nous publions est exacte,
les Flandres, et Bruges surtout, (Ypres est dans le
i même cas), seraient menacées d'une nouvelle crise.
Notre ville comte six mille femmes de plus que
d'hommes,ceux-ei émigrent pour aller cher
cher le travail qui fait ici défaut, les femmes
restent et font de la dentelle. Si cette industrie
vient leur manquer, la misère, déjà si grande,
deviendra horrible.
Souvent nous avons prévu cette éventualité et
nous avons demandé que l'on occupât les femmes
d'autres travaux mais les congrégations ont con
tinué former des dentellières. Elles y avaient de
l'intérêt.
Ce que l'on doit faire maintenant, c'est de s'as
surer de l'exactitude de l'invention et, si elle entre
dans la pratique, d'en surveillér les développe
ments, afin de ne plus être victime d'une nouvelle
surprise.
En attendant, il faut savoir gré aux libéraux de
l'exellente idée qu'ils ont eue de ne pas faire ap
prendre aux jeunes filles dans leurs écoles, la fa
brication de la dentelle, et de leur donner un en
seignement manuel plus pratique.
Le ministre de la guerre vient de faire aux som
mations de la presse cléricale la réponse qu'elles
méritaient.
Voici la circulaire qu'il a adressée aux autorités
militaires
Messieurs,
Il a été porté ma connaissance, que dans certaines
garnisons sièges d'évêchés, les officiers croient devoir
faire des visites de corps aux évêques, l'occasion du
jour de l'an, et que dans d'autres cette coutume n'est
pas suivie.
Aucune disposition de loi ni de règlement ne pres
crivant ces visites, j'ai décidé, afin d'uniformiser le
mode d'agir en semblable circonstance, que les visites
dont il s'agit n'auraient plus lieu l'avenir.
Le ministre de la guerre,
A. Ghatry.
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Samedi dernier une soirée musicale, organisée par
le Comité du Denier des Ecoles Laïques, avec le bien
veillant concours de la Lyre Ouvrière, a été donnée
au Café du Sultan,au bénéfice des inondés de l'Yperlée.