6 FRANCS PAR AN. Affaire de Renaix. ]^o 660. Dimanche, 41e ANNEE. IrMai 1881 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. l' VU ISS LE JEUDI ET LE DljHANCIIE. vues XûjÛÛlT EUMW Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par V Ayence Havas (Publlcîlé),.89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris, Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annonceu-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Slutlgard, Vienne et Zurich Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street e« C°, 30, Cornhill, E C et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Uilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhinghille et C°, 38, Park Row-New-York. BULLETIN POLITIQUE. La session des conseils généraux est déjà close dans plusieurs départements français, et jusqu'à présent on ne signale qu'un seul incident qui mé rite une mention particulière. Dans le Cher, M. Cougny a déposé un vœu, signé par trois de ses collègues, tendant la révision de la Constitution, et la convocation d'une Convention. Il a formulé également un vœu déniant la Chambre des dépu tés le droit de changer le mode de votation, le scrutin d'arrondissement étant d'après lui un des articles de la Constitution. M. Ribert, préfet du Cher, a demandé la question préalable, qui a été prononcée après une courte délibération. Bien que les communications télégraphiques soient rétablies entre Tunis et l'Algérie, les der nières dépêches des correspondants particuliers ne présentent rien de saillant. Les journaux français, discutant les opérations de ces derniers jours, font ressortir que le bey de Tunis s est avancé la légère en affirmant qu'il avait obtenu la soumission complète des Kroumirs.Ceux-ci, en effet, ont reçu coups de fusil les régiments de la colonne Dele- becque. On a vu que le gouvernement britannique ne croit pas que son intervention dans le conflit entre la France et la Régence soit requise. L'altitude de l'Espagne n'est pas exactement déterminée, mais la plupart des journaux de Madrid applaudissent l'action de la France; aucun ne la blâme formelle ment. La Chambre des communes s'est occupée, dans sa séance d'avant-hier, de l'expédition française dans la Tunisie. L'aviso Goletta a été envoyé la Goulette pour maintenir les communications télégraphiques avec l'Europe le bâtiment de guerre Malta est prêt partir afin d'assurer s'il était nécessaire la sécurité et les biens des sujets anglais. Un échange de vues a eu lieu avec l'Italie au sujet de l'envoi de vaisseaux de guerre pour la pro tection des intérêts anglais et italiens, mais l'échan ge n'a pas porté sur la question de l'expédition française. Le bey a fait appel aux bons offices des puissan ces signataires du traité de Berlin les vues des autres puissauces sur la question ne sont pas encore connues. L'agitation albanaise pourrait bien, dans quel ques jours, tirer son dernier coup de fusil. Une dépêche rend compte d'une série de petites défai tes infligées aux révoltés par Dervisch pacha et de l'entrée Prizrend de l'énergique commandant des nizams. Depuis quelques jours les nouvelles de la Haute-Albanie manquaient absolument, ce qui avait causé quelque inquiétude dans les cercles politiques. L'information qui vient d'arriver de Salonique sera reçue avec satisfaction par les amis de la paix. Il semble que l'échange des communications diplomatiques entre les ambassadeurs accrédités Athènes et M. Coumoundouros soit aussi la veille de se clore. La session de la Chambre va se rouvrir, il nous arrivera dans quelques jours des informations instructives sur l'état des esprits dans le royaume hellénique. La ratification de l'accord intervenu ne parait plus douteuse, une entente ayant été établie, comme nous l'avons dit, entre les députés gouver nementaux et les amis de M. Tricoupis. La première réunion de la Chambre des députés d'Italie a été marquée par des interpellations sur la crise ministérielle qui s'est terminée par le maintien au pouvoir du cabinet Cairoli-Depretis. A défaut des journaux cléricaux, muets comme des poissons d'eau bénite, l'Evêque de Gand a parlé. L'institut de Renaix est fermé pour cause d'immoralité. Cet institut était la maison-mère ou prin cipale. Gare aux succursales Hélas Hélas En quel temps vivons-nous e»fi ig-i Le tribunal correctionnel d'Audenarde continue l'examen du procès intenté aux frères du couvent des Bonnes-OEuvres de Renaix. Après les frères Amédée, Antoine, Cbrysogone et autres dont l'audience a raconté, en les voilant le plus possible, les turbitudes obscènes, voici les frères Maximilien, Camille. Pierre, Jean, Arnould, Juste, Chrysogone, déjà nommé, Edmond. Théo phile, Félicien, Célestin. Bergtnans, Amédée n° 2. Paulin, Boniface, Raphaël, Lin. Isidore, etc., qui sont prévenus d'avoir exercé des mauvais traite ments sur les élèves. Après les satyres, les bour reaux, et, chez les uns comme chez les autres, on constate l'imagination la plus fertile pour faire le mal. C'est avec effarement que l'on découvre les mystères moustrucux de ce couvent des Bonnes- OEuvres, transformé par une bande scélérate en antre de corruption, et où l'on voit, côté d'infa- rnii'sinnommables,tes pluslâchesinstinctsse donner libre cours et des âmes perverties se vautrer dans les abominables ivresses de la cruauté. Ils n'ont pas été jusqu'au meurtre e s petits- frères que juge le tribunal d'Audenarde, le danger eût sans doute été trop grand, mais il n'est pas d'inventions détestables qu'ils n'aient mises en pratique pour dompter ceux qu'ils avaient rendus mauvais, aussi mauvais qu'eux-mêmes. L'un du ces gredins se laisse pousser les ongles et les aiguise pour les faire bien pénétrer dans les chairs de ses victimes. L'autre, pour réprimer quelque incartade d'un de ses élèves, l'enlève de terre et le laisse retomber au risque de lui briser les membres. Un troisième fait agenouillier les coupables, le front contre terre, et, armé tantôt d'une règle triangulaire, tantôt d'une tringle de fer, il frappe jusqu'à plier la tringle, jusqu'à briser la règle. On l'avait surnommé Lucifer. Le bâton brise, il se sert de ses poings, assommant moitié celui qui a exilé sa colère. Un de ses dignes émules a prévu le bris du bâton et, dans sa classe, il en a de rechange. Celui-ci a eu une idée que ses confrères ont du lui envier il s'est muni d'un caustique liquide, et pour que l'effet en soit bien immédiat, pour jouir sans retard de la douleur qu'il va causer. c''-st sur la langue de l'enfant fautif et terrorisé qu'il l'ap plique. Celui-là arrache aux élèves les cheveux par poignée. D'autres encore, toujours, font sortir les élèves de leur lit, en plein hiver, et les tiennent là, debout ou agenouillés, en chemise, pendant plu sieurs heures Des enfants ont été blessés et traités l'infirmerie durant des semaines l'un d'eux a failli être étran glé. Voilà ce qui se passait au couvent des Bonnes- OEuvres, dans cet établissement dont le directeur est resté calme et impassible jusqu'au moment où des révélations sont venues y troubler la quiétude du vice et de la barbarie. Aujourd'hui les coupa bles sont devant la justice, et ils se retireront frap pés de quelques mois d'emprisonnement. On ap pliquera la loi. Mais, certes, elle ne frappera pas avec la rigueur qu'exigerait la grandeur des abo minations commises. Puis, le terme de la peine expiré, ces mêmes hommes iront dans d'autres couvents reprendre le cours de leurs infamies. Tous les coupables ne sont pas atteints. (Indépendance). On écrit d'Audenarde, 20 Avril Voici un détail curieux qui se rattache la poursuite en ce moment déférée notre tribunal. Récemment le gouvernement français demandait l'extradition d'un religieux condamné par la cour d'assises de la Loire dix années de réclusion pour LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissemeul administratif et judiciaire d'Ypres. tr. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (5 Février). HEDRES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 42-07. 2-50 3_55. 6-27. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-56. - 44-20. - 2-41. - 5-25. Roulers. 7-45. 42-20. 6-50. Langhemarck-Ostende. 7-21. 42-22. 5-59.6-27. Ypres, le 30 Avril 1881

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1