No 663. Jeudi, 6 FRANCS PAR AIN. JOURNAL R'YPRES ET IiK L'ARRONDISSEMENT. Le mariage de l'Archiduc Rodolphe et de la Princesse Stéphanie. 41e ASHÉE. 12 Mai 1881 LE PROGRÈS PARAISSANT TE .1EU»I ET LE MlANGiiE. vires AC0UIR1T EUNDO Les annonces de la Belgique cl de l'Etranger sont reçues par l'Agence tlavas (Publicité), 89, Marché-aux-ilerbes, Bruxelles t chez ses correspondants Pour la France: l'Agence [lavas, 8, Place de la Bourse. Paris. Pour l'Allemagne, ('Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mossc (Annonccn-Expediiiou) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich. Hambourg, Leipzig. Stutlgard, Vienne et Zurich Pour la Grande-Br. tagne et l'Irlande: chez Geo Sireet et C°, 30, Cornhill, E C et D, Scrle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nvgh ci Van Dilmar, Kntlerdam. Pour l'Amérique: chez Pelbinghillc et C°, 58, Park Row-New-Vork. ABONNEMENT PAR AN Pour Tarroudisseineiil administratif et judiciaire d'ïpres. (r. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Oixnnde, 39. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligue fr. 0-23. CtlEMIN DE FER. (3 Février). HEURES DE DEPART D'APRES A P'bperiughe-llazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27. Poperinglte. 6-20. 9-07. - 10-00. 12-07. 2-aO 3-53. 6-27. 8-43. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-56. - 11-20. - 2-41. - 5-25. Roulers. 7-43. 12-20. 6-30. Langhemarck-Oslende. 7-21. 12-22. 3-39.6-27. BULLETIN POLITIQUE. L'occupation, par les troupes françaises, de la montagne dé Sidi-Abdallah-ben-Djetnel met un terme aux opérations du corps expéditionnaire dans le nord, le sud et l'est du pays des Kroumir. On sait que celle position, où est situé le tombeau du marabout le plus vénéré de toute la Tunisie, était considérée comme inexpugnable; les Kroumirs s'y étaient masses, mais voyant qu'ils allaient être serrés de toutes paris et désespérant de recevoir aucun secours, il se sont retirés sans attendre le combat, probablement dans la direction du nord- est. Les journaux français considèrent la campagne comme virtuellement terminée; ils pensent que les tribus sauvages ne larderont pas demander l'aman, c'est-à-dire faire leur soumission. L'est du pays des Kroumir doit encore être exploré. La brigade Bréart. partie de Bizerte pour Maleur. et se dirigeant sur Béja, a pour mission de réduire les dernières tribus hostiles. L'Agence continentale annonce que l'action di plomatique. au sujet dts conditions imposer au liey de Tunis, va commencer immédiatement. La France demanderait une forte indemnité de guerre pour payer les frais de l'expédition. Il ne se passe plus de jour de séance que le gou vernement anglais ne soit interpellé la Chambre des communes sur les affaires de Tunisie. Les deux Chambres ont volé la proposition Gladstone tendant inviter le gouvernement ériger un monument la mémoire de l'illustre homme d'Etat conservateur, lord Beaconslield. On sait que le parti radical l'a emporté dans les dernières élections législatives en Bulgarie et que depuis cette époque des tiraillements existent entre le gouvernement et les députés. Biens que ces dis sentiments n'aient pas eu beaucoup de retentisse ment en Europe, ils ont troublé profondément les rapports entre ces deux pouvoirs, car le prince Alexandre vient de lancer une proclamation an nonçant nu pays son intention d abandonner le trône si l'assemblée nationale continue contre carrer les vues du gouvernement. Le conseil du prince est démissionnaire, et c'est le ministre de la guerre, M. Ehrenrolb, qui a été chargé de former un ministère provisoire. A'ous aurons revenir sur ce conflit aigu. Les ambassadeurs accrédités Constanlinople étudient les termes de la convention dont la signa ture mettra tin au conflit lurco-hellénique.Les négo ciations portent, paraît-il, sur lu partie de la dclle ottomane qui devra être reprise par le cabinet d'Athènes, et sur les mesures qui doivent être édictées en faveur des musulmans de la Tliessalie, qui émigreraient en Turquie. Le correspondant du Précurseur donne ces détails sur l'arrivée de la Famille Royale de Belgi que Vienne A 3 heures esl arrivée une compagnie d'hon neur du régiment de honveds hongrois Frédéric avec son élendard qui semble n'avoir assisté qu'à peu de batailles, car il était entier et parfaitement conservé. Les hommes étaient en uniforme bleu foncé, avec un pantalon qui a toute la forme d'un caleçon. A première vue le caleçon fait une assez singulière impression, mais on s'y habitue et, ma foi, on finit par dire que ce doit être pour l'exercice et la marche un vêtement fort commode. Les offi ciers et les soldats avaient tous sur le schako une petite branche de sapin, usage dont ou n'a jamais pu m'expliquer l'origine, mais qui se pratique en Allemagne aux fêles des mariages royaux. A trois heures un quart se présentèrent deux chambellans en uniforme rouge et tenant la main leurs cannes fort longues et en bois poli. A 3 1/2 heures se présenta l'empereur en uniforme de général autrichien et portant sur sa tunique blanche le cordon de l'Ordre belge. L'ar chiduc Rodolphe, qui a la même taille que son père el qui lui ressemble étonnamment, qui se lient comme lui, qui marche comme lui et qui a presque tous les mêmes mouvements,venait trois pas derrière S. M. A4 heures précises un coup de timbre retentit dans la gare, le train arrivait. Aussitôt la compa gnie d'honneur présenta les armes, le drapeau fut élevé, la musique entonna la Brabançonne. L'empereur et l'archiduc s'avancèrent vers la berline royale. La rrine en loillctte de soie d'un rouge particulier tel qu'on en voit assez peu, me senible-l il. sauta vivement sur le perron, saisit la main de l'empereur et celui-ci lui donna deux gros baisers sur chaque joue. Rendant que la reine em brassait l'archiduc Rodolphe, qui se laissait un peu i faire comme un enfant gâté, la princesse Stéphanie, J vêtue d'une superbe robe bleue pâle avec une taille de velours marron foneé un peu chaude peut-être pour le temps qu il faisait, descendit assez grave ment les marches de la berline et s'inclina profon dément el respectueusement devant l'empereur. Mais celui-ci lui avait déjà saisi la main el il lui appliqua un baiser sur la joue droite. Alors descen dit une charmante "enfant souriante et gracieuse, la princesse Clémentine, qui fil sou tour Jevant l'empereur ce qu on appelle en Autriche un grand Knix. L'empereur l'embrassa. Enlrelemps l'archi duc et sa fiancée s'embrassaient également et la reine qui rayonnait visiblement de bonheur, tapait (cesl le mol) familièrement sur le dos de son futur gendre. En dernier lieu descendit le roi que l'empereur embrassa comme on embrasse un ami. Puis eurent lieu les présentations. D'une berline voisine étaient descendus M. Frère-Orban, en uniforme de mi nistre et ayant le cordon autrichien, le comte van der Strateii-Ponlhoz, M. Dcvaux et quelques au tres dignitaires belges que je n'ai pas l'honneur de connaître. Léopold II, qui avait l'uniforme autri chien, prit la main de l'empereur et le conduisit devant M. Frère qui l'empereur serra la main et qui il dit quelques phrases dont je n'ai rien pu entendre. M. Frère répondit S. M. que je vis sourire de satisfaction. Cette présentation dura assez longtemps puis eu lieu celle de M. van der Strate» qui l'empereur donna la main, celle de M Devaux el celle de deux autres dignitaires. L'empereur, le roi, la reine, l'archiduc el la prin cesse causèrent quelques minutes en cercle, puis l'empereur présenta son bras la reine, l'archiduc la princesse, cl l'empereur et ses hôtes s'éloignè rent. Une minute après, nous entendîmes un ton nerre d'acclamations. C'était la foule qui poussait des hourrahs enthousiastes. Je me rendis la Lâle l'extérieur de la gare où je jouis d'un spectacle émouvant toutes les fenêtres on agitait les mou choirs et jusque sur les toits. La rue était inondée de soleil et quand je vis défiler les équipages, atte lés de six superbes chevaux blancs, je vous assure que ce fut un tableau grandiose dont un peintre eût été frappé. La reine et la princesse Stéphanie occupent douze grandes chambres, les plus belles du palais de Schœnbronn. La princesse Stéphanie a un petit salon chinois ravissant, une chambre de réception en vieux laque où pendent les portraits ries empe reurs Joseph II, Léopold. François lr et celui de Marie Thérèse, tous les quatre en grandeur natu relle. Sa chambre coucher est tapissée »n bleu foneé. puis elle a un bureau en style roeoco d'une j richesse de décors remarquable. Ou a mis partout

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1