flo 675. Jeudi, 41e année. 23 Juin 1881 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE. vires acquirit eundo Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Auslro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C®, 30, Cornhill, E C et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam, Pour l'Amérique: chez Pelhinghillc et C°' 38, Park Row-New-York. BULLETIN POLITIQUE. Les journaux français apportent le texte de deux discours prononcés l'un au banquet des tabletiers, Saint-Mandé, par M. Gembetta, l'autre Epinal, par M. Jules Ferry, président du Conseil, qui s'était rendu en cette ville l'occasion d'une exposition agricole. M. Gambelta, faisant allusion l'échec que lui avait infligé le Sénat, a dit A chaque jour suffit sa peine, et quand la peine n'a pas été compensée par le succès, eh bien, on s'y remet avec plus d'ardeur. Il a aussi indiqué son intention de ne représenter sa candidature que dans une seule cir conscription,qui ne peut être que celle de Belleville. M. Jules Ferry a tracé la ligne de conduite suivre pour les prochaines élections: il s est élevé contre l'inanité des déclarations des intransigeants et il a affirmé que les grandes réformes, réclamées depuis si longtemps et aujourd'hui obtenues, ont été effectuées par le parti républicain modéré et ne pouvaient l'être que par lui. Mais, en face des monarchistes qui n'ont pas encore désarmé et qui ne comptent pas moins de cent cinquante membres dans la Chambre, il importe que les républicains modérés et radicaux restent unis pour combattre avec succès l'adversaire commun. On a fait beaucoup de bruit, dans la presse française, d'un incident qui s'est produit samedi dernier Marseille: au moment où des troupes revenant de Tunisie passaient devant le club italien rue de la République, ont retenti quelques coups de sifflet; la foule, croyant tort ou raison, que c'étaient des membres de ce cercle qui s'étaient livrés cette démonstration hostile, a assailli le local, en a arraché les armes d'Italie et s'est livrée jusqu'au soir de bruyantes manifestations, bous culant d'assez rude façon les Italiens qui se trou vaient sur son passage. L'ordre a été troublé jusqu'au soir; le président du club a affirmé que les coups de sifflet étaient en réalité partis de la foule l'adresse des membres du cercle qui n'avaient pas jugé bon d'arborer leur drapeau; le consul et le vice-consul d'Italie ont fait une démarche près du préfet. On ne reçoit plus guère de dépêches de Russie sans qu'il n'y soit question de dynamite. Le dernier télégramme de Saint-Pétersbourg est ainsi conçu Samedi matin on a trouvé deux chargements de dynamite entre des crevasses des rocs dans le canal de Catherine. Ce sont deux coussins en caoutchouc contenant 130 livres de dynamite noire et munis de conduites. D'après l'avis d'experts, les deux chargements de dynamite ont été préparés récemment. On assure que le château de Gatchina, récem ment abandonné par le Czar, était entièrement miné, mais les charges de dynamite n'étaient pas encore placées dans les conduits souterrains. La princesse Dolgorouki a reçu du Czar l'ordre de quitter le Palais d'Hiver et d'aller s'installer au Palais-de-Marbre. Est-ce le signal d'une prochaine disgrâce? La princesse pourrait en tout cas la sup porter facilement car on évalue plusieurs cen taines de millions la fortune qu'elle a recueillie pendant qu'elle était la maîtresse d'Alexandre II. La Gazette allemande de Vienne confirme l'ar restation et l'internement Grianda du grand-duc Constantin, oncle de l'empereur: tout son entou rage, composé surtout d'officiers de marine, a été arrêté également. Ypres, le 22 Join 1881. Le Moniteur du 13 courant publie le rap port du Jury chargé de décerner le prix au Concours quinquenal d'Histoire Nationale pour la 7e période (1876-1880). Nous nous plaisons reproduire les passages de cet intéressant travail dans lesquels le rapporteur apprécie les publications de nos écrivains yprois pen dant cette période qui a vu naître tant d'ou vrages d'un mérite supérieur des titres divers. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. (r. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixuude, 39. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-J0 Réclames la ligne fr. 0-25. Il n'est pas aussi facile qu'on le pense d'élever une compilation la hauteur d'un livre. Cette réflexion nous est suggérée par le travail considérable de M.Ver- camer, œuvre méritoire si elle ne péchait par les pro portions, et si l'autorité des livres de seconde main d'où a été extrait ce trésor de faits avait été soumise un contrôle rigoureux. Ici ce ne sont plus les chroniqueurs, mais les publicistes modernes et particulièrement ceux de la Patria Belgicaqui ont été consultés peu près indifféremment. Ce manque de critique conduit aisément, sinon des inexactitudes, du moins des affirmations tranchantes dont il est toujours prudent de se défier en histoire. Il est aussi trop visible que l'auteur écrit pour prouver. Lui-même tient déclarer que son but est de préparer les adultes l'accomplissement des devoirs sociaux en réalité, l'histoire est surtout pour lui un moyen de propagande. Patriote ardent, franc libéral, il plaide plus qu'il ne raconte, par exemple lorsqu'il vient résumer nos luttes parlementaires. Ces observations ne nous empêcheront pas d'adresser des félicitations M. Vercamer, ne fût-ce que pour son plan. Il a eu le premier l'heureuse idée de réserver une large place, dans un livre adressé de jeunes lecteurs, aux ancienues institutions du pays dont il déroule les annales. Il les décrit de manière faire ressortir les aspirations natives des Belges, et expliquer ainsi par leurs origines les dispositions fondamentales de la con stitution de 1831. D'autre part, des paragraphes très instructifs sont consacrés, soit au développement de notre prospérité industrielle et commerciale, soit au progrès de la civilisation belge en général, soit l'épa nouissement du génie national dans le triple domaine des sciences, des lettres et des arts. C'est un tableau complet, trop complet peut-être, quelquefois un fouillis; mais si tout cet entassement de faits était mieux coor donné et si l'auteur s'exaltait moins, s'il veillait enfin ne plus puiser ses renseignements au hasard, son livre soigneusement retouché serait appelé rendre d'inestimables services. Par une transition toute naturelle, puisque les auteurs ont jugé propos de remonter jusqu'à l'antiquité, l'Histoire d'Oudenbourg, par MM. Veys et Vande Casteele, nous conduira au seuil du moyen âge et de là aux temps modernes. Lejury de 1876 a fait ressortir le mérite de cette publication unique en son genre, où l'histoire de Flandre tout entière passe, pour ainsi dire, par le trou d'une aiguille. Maintenant que l'œuvre est complète, nous n'avons pas revenir sur notre juge ment sans la circonstance que nous sommes en présence d'ouvrages plus importants par la nature même des sujets traités et non moins distingués au point de vue de la méthode et de la composition, l'Histoire d'Ouden bourg eût eu de grandes chances de l'emporter de haute lutte. Nous ne pouvons que lui assigner la pre mière place parmi les histoires locales. Ce rang lui serait toutefois vivement disputé par les Ypriana, de M. Alphonse Vandenpeereboom, si l'au teur s'était décidé présenter au public la synthèse de ses patientes recherches, au lieu de composer modeste ment un recueil de monographies et d'analectes mais ce recueil, hàtons-nous de le dire, est un vaste édifice élevé la gloire de la troisième des chefs-villes de l'ancienne Flandre. En 1869, l'occasion de l'inaugu ration prochaine de la salle échevinale d'Ypres, le patriote qui s'était le plus dévoué préparer cette résurrection avait consenti rédiger une notice qui fut fort remarquée et souvent réimprimée, chaque fois avec des additions des plus curieuses. On finit par s'attendre une histoire d'Ypres malgré la richesse des renseignements colligés par lui-même et par son ami M. l'archiviste Diegerick, M. Vandenpeereboom a voulu s'en tenir jusqu'à présent des études détachées. Il s'est appliqué tout d'abord décrire passionnément, en archéologue consommé, ces Haltes grandioses que Scbayes regardait comme le type le plus parfait et le plus noble du style ogival primaire appliqué aux con structions civiles. Tout le premier volume des Ypriana est consacré ce monument vénérable, témoin de la puissance et de la prospérité de nos anciennes communes. La halle aux draps, 1 hôtel-de- ville, le beffroi qui se dresse au mdlieu comme une sentinelle vigilante, en regard- de la magnifique église de Saint-Martin, sont étudiées jusque dans leurs moin dres recoins. Le deuxième volume est réservé la chambre des échevins, où l'on admire trois grandes compositions de MM. Guffens et Swerts les magistrats d'Ypres visitant, en 1443, une école laïque, fondée dès le xiv siècle; la centralisation et la sécularisation de la charitédécrétée en 1535 enfin, Philippe le Hardi prêtant serment au peuple lors de sa Joyeusç-Entrée,

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1